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Les journalistes russes
soumis à de puissantes pressions en
Occident
Sputnik
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Vladimir Trefilov
Dimanche 16 octobre 2016
Source:
Sputnik
Accusés de mener une guerre de
l’information et de se livrer à de la
propagande, les journalistes russes se
heurtent à de multiples difficultés dans
l’exercice de leurs fonctions
professionnelles en Occident.
Les journalistes russes travaillent en
Occident en subissant une pression
monstrueuse de la part des autorités
locales, a indiqué la rédactrice en chef
de la chaîne de télévision RT et de
l'agence Rossiya Segodnya Margarita
Simonian, interrogée sur la sécurité de
ses collègues après l'adoption par le
Parlement européen d'une résolution sur
la « communication stratégique de l'UE
visant à contrer la propagande dirigée
contre elle par des tiers ».
« Depuis le début, nos journalistes
travaillent sous une pression
monstrueuse. Nous employons beaucoup de
ressortissants étrangers, car nous
émettons dans différentes langues. Ils
sont régulièrement convoqués à leurs
ambassades où ils sont soumis à des
interrogatoires. Ils sont menacés,
soumis à des pressions, expulsés,
interpellés, arrêtés (…) Ça a commencé
il y a un bout de temps, ça continue et
ça continuera. C'est ainsi dans notre
métier. Quand on accepte ce travail, on
sait à quoi s'attendre », a déclaré Mme
Simonian.
Et d'ajouter
que cela n'était toutefois pas aussi
grave que de se rendre, par exemple, en
Syrie et de voir des enfants mutilés et
exsangues sous des pluies de bombes.
«
Dans leur travail, les journalistes en
ont l'habitude. Quoi qu'il en soit, nous
n'arrêterons pas de travailler. On nous
expulsera, mais nous reviendrons », a
prévenu la rédactrice en chef,
intervenant à la télévision russe.
La commission
des Affaires étrangères du Parlement
européen a approuvé lundi dernier le
projet de résolution intitulé « La
communication stratégique de l'Union
européenne visant à contrer la
propagande dirigée contre elle par des
tiers ».
Les auteurs de ce document, qui
ignorent même que RIA Novosti n'est pas
une chaîne de télévision mais une
agence, affirment que la Russie mène une
guerre de l'information contre l'UE et
citent RT et Sputnik parmi les
principales menaces informationnelles.
Les discriminations visant les
journalistes de RIA Novosti et de
Sputnik, agences d'information faisant
partie de Rossiya Segodnya, ainsi que de
RT se sont particulièrement multipliées
ces derniers mois.
Fin avril, le site de
Sputnik a été bloqué en Turquie. Le
rédacteur en chef de Sputnik-Turquie, Toural Kerimov, a été privé
d'accréditation, interdit d'entrée dans
le pays et privé de permis de séjour.
En
mars, les autorités lettones ont bloqué
Sputnik, en fermant son site dans le
domaine lv. En Lettonie et en Estonie,
les journalistes de Sputnik ont été
convoqués dans les structures de
sécurité de ces pays à l'occasion de
l'exercice de leurs fonctions
journalistiques.
Toujours au mois de
mars, le service de sécurité suédois a
émis une déclaration accusant la Russie
de mener une « guerre psychologique » en
retenant particulièrement RT et Sputnik.
Le permis
de séjour a été retiré au correspondant
de RIA eonid Sviridov par les
autorités polonaises. Cette procédure
s'est déroulée de manière
extrajudiciaire et Varsovie refuse
toujours d'en donner les raisons.
Les
autorités tchèques ont refusé
d'accréditer le correspondant de RIA Novosti Alexander Kouranov, tandis que
Marina Perekrestova, de Rossiya Segodnya,
était interdite d'entrée en Estonie.
Des
restrictions ont été introduites en
Ukraine à l'encontre des journalistes
russes, dont plusieurs sont interdits
d'entrée dans le pays. Des sanctions y
ont également été décrétées contre
plusieurs dirigeants des médias russes.
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Publié le 16 octobre 2016
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