Syrie
«Largement soutenus, les Casques blancs
sont toujours là où les islamistes font
la guerre»
Sputnik
© AFP 2017
KARAM AL-MASRI
Jeudi 13 avril 2017
Source :
Sputnik
Les Casques blancs ne sont pas une
organisation humanitaire, mais plutôt
propagandiste qui est bien financée et
largement soutenue par des médias en
Occident, a déclaré dans une interview
accordée à Sputnik Joachim Guilliard,
militant allemand en faveur de la paix
et de la solidarité.
Les Casques blancs
en Syrie, qui font toujours leur
apparition là où un crime de guerre
serait commis par l'armée syrienne, se
sont de nouveau retrouvés sous le feu
des projecteurs suite à une dispersion
de gaz toxiques le 4 avril dernier dans
la province d'Idlib.
« On ne risque pas
d'exagérer en les [les Casques blancs,
ndlr] qualifiant d'organisation
propagandiste de l'alliance anti-Assad.
Selon la légende, il s'agirait de
Syriens qui se sont regroupés pour aider
les victimes de cette guerre civile,
mais, en réalité, elle n'a pas été
fondée par des Syriens, mais par
l'ex-officier britannique James Le
Mesurier, actuel conseiller militaire du
Qatar ? », a indiqué à Sputnik le
militant allemand en faveur de la paix
et de la solidarité, Joachim Guilliard.
Et d'ajouter que
les Casques blancs auraient été financés
au départ par les monarchies du Golfe et
ensuite par les gouvernements
britannique et américain.
« Les Allemands
leur ont d'ailleurs octroyé, eux aussi,
des millions d'euros. […] On dit qu'au
cours de ces trois dernières années,
cette organisation a reçu jusqu'à 100
millions d'euros qui vont avant tout à
des médias », a relevé l'interlocuteur
de l'agence.
Il rappelle que les
Casques blancs ne sont actifs que là où
opèrent les islamistes et qu'on raconte
à Alep-est qu'ils ne venaient en aide
qu'aux terroristes.
Cette organisation
est critiquée entre autres par l'ONG
Swedish Doctors for Human Rights
(SWEDHR), et notamment par le chercheur
suédois Jan Oberg qui se trouvait lui
aussi à Alep-est et était étonné quand
les Casques blancs avaient subitement
disparu à l'arrivée de convois
humanitaires dans la ville.
« La frappe
américaine par des Tomahawk est
incontestablement un acte d'agression en
contradiction flagrante avec les normes
du droit international. Il est affreux
que les gouvernements européens aient
soutenu cette agression », a déclaré M. Guilliard,
en appelant à lever les sanctions visant
la Syrie au lieu d'allouer des millions
d'euro aux Casques blancs, proches des
islamistes.
Les Casques blancs
ont été maintes fois accusés de mener un
sale jeu en Syrie. Parmi les griefs
retenus contre eux figurent des
manœuvres de propagande contre le
gouvernement syrien, des tentatives pour
encourager une intervention étrangère
dans le pays, ainsi que des « preuves »
fabriquées dénonçant les « bavures »
commises lors de la campagne russe en
Syrie. Ils prônent l'établissement d'une
zone d'exclusion aérienne en Syrie et
colportent une intox sur l'attaque
chimique à Idlib.
Mardi 4 avril, une
frappe aérienne sur la ville de Khan
Cheikhoun dans la province d'Idlib, en
Syrie, a été suivie par l'intoxication
aux produits chimiques de nombreux
habitants.
Des sources locales
proches de l'opposition font état de 80
morts et de 200 blessés et en imputent
la responsabilité aux forces
gouvernementales syriennes. Celles-ci
rejettent ces accusations et expliquent
que le bombardement aérien sur Khan
Cheikhoun a touché un entrepôt d'armes
chimiques de groupes terroristes, dont
les agents actifs ont alors contaminé la
population.
Les autorités
russes demandent une enquête impartiale
sur cette affaire avec l'implication de
l'Organisation pour l'interdiction des
armes chimiques (OIAC). En l'absence
d'une telle enquête, l'origine de
l'intoxication aux produits chimiques
des habitants de Khan Cheikhoun reste
donc controversée.
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