Le
mercredi 9 août dans l’après-midi, un important
diplomate israélien a été arrêté par
la Police
de sécurité aéroportuaire (PSA) en possession d’une
quantité considérable d’explosifs dans une mallette. Il
était en partance pour le Chili, et il a été arrêté
quelques minutes avant de monter dans l’avion. Malgré ses
protestations courroucées, le commando de
la PSA
a procédé à son arrestation et communiqué les faits au
ministère de l’Intérieur, qui ordonnait alors la plus
grande discrétion.
La
PSA, ex-Police aéronautique militaire, dépendait autrefois
du ministère de
la Défense
; après le scandale de Southern Winds, elle est
actuellement dirigée par des fonctionnaires à la solde du
président Kirchner. Il existe un malaise profond dans cette
force de sécurité, à cause du statut précaire du
personnel, et des dysfonctionnements provoqués par le
changement du ministère de tutelle et des dirigeants.
D’après des personnes interrogées à l’aéroport même
par le Réseau Kalki, les membres du commando de
la PSA
ont eu un vif débat avec des représentants haut placés du
gouvernement qui prétendaient laisser en liberté le
diplomate sans qu’il reste le moindre procès-verbal de la
saisie, ce qui aurait permis d’imputer aux agents la
responsabilité de tout ce qui pourrait se passer ensuite.
Vers
l’invention d’un « troisième attentat »
Depuis
des années, des journalistes et des personnalités indépendantes
proclament leur
conviction sur la manipulation des attentats contre
l’ambassade d’Israël et contre le centre communautaire
AMIA [qui eurent lieu à Buenos Aires en 1992 et 1994
respectivement, faisant une centaine de morts]. En juin
1997, la revue électronique Libertad
de Opinión diffusait les résultats de son enquête
exclusive : selon les rapports présentés par les ingénieurs
chargés de l’expertise, il n’y eut aucune voiture piégée
dans l’attentat contre l’ambassade, dont le bâtiment a
été le siège d’une implosion, survenue à l’intérieur
des locaux ; on y aurait même fabriqué a posteriori
un cratère pour justifier la théorie d’un véhicule
chargé d’explosifs, version soutenue par les dirigeants
sionistes locaux.
En
mai 1999, la version papier de la revue Libertad de Opinión
diffusait un autre article expliquant pourquoi de nombreux
enquêteurs renonçaient à l’hypothèse islamique et
envisageaient la probabilité que dans le second attentat
aussi, il s’agisse d’une implosion, produite par
l’explosion d’une caisse chargée d’explosifs, envoyée
par
la Communauté
israélite de Córdoba (Argentine).
Nous
mettons en ligne ces deux informations :
1)
On constate que malgré les intérêts puissants qui ont
tenté d’étouffer ces conclusions, aujourd’hui les
faits confirment l’analyse de Libertad de Opinión
: les personnes poursuivies au départ ont toutes été relâchées,
faute de preuves, et l’ex-juge Galeano [responsable de
l’instruction] est mis en accusation ; l'ex-Président
de la DAIA (Délégation d'Amitié Israël-Argentine), Rubén
Beraja, escroc reconnu coupable de pluiseurs faillites
bancaies, fait également l'objet de poursuites, ainsi que
le journaliste de Página 12 Raul Kollman,
fabriquant de mensonges soutenu par les sionistes locaux.
Quelques
semaines avant qu’Israël déclenche sa nouvelle agression
contre
la Palestine
et le Liban, la DAIA et le Centre Wiesenthal int émis des
communiqués de presse alertant sur la préparation d’un
« troisième attentat » en Argentine. Parallèlement,
depuis les USA, le Pentagone et
la Maison Blanche
, partaient des rumeurs d’enquêtes présumées concluant
aux “dangers latents” localisés dans la région de
la Triple Frontière
[Argentine, Paraguay, Brésil] du fait de la présence
d’une importante communauté arabe « islamique »,
évoquant même l’arrivée de combattants d’Al Qaïda
sur les lieux.
Une fois enclenchée la guerre au Proche-Orient, comme le
Réseau Kalki en a immédiatement fait l’analyse, se
produisait un phénomène contraire aux projets israéliens :
le rejet unanime des menées sionistes, exprimé par la
gauche européenne et latino-américaine. Au même moment,
les gouvernements sud-américains ont refusé de soutenir la
politique terroriste israélienne, les uns par conviction et
les autres pour ne pas apparaître comme les alliés du
colonialisme.
Dans
le cas particulier de l’Argentine, il y a eu des
manifestations considérables de la communauté arabe,
provoquant la colère des représentants sionistes locaux,
les fonctionnaires du premier ministre Olmert réprimandant
les dirigeants de DAIA et AMIA, qui s’étaient rendus en
Israël pour protester de leur loyauté absolue envers l’Israël,
et de leur soutien personnel au génocide déclenché par ce
pays.
Il est désormais clair pour les Israéliens que leur image
n’est plus celle de victimes, mais de bourreaux. Aussi
cherchent-ils désespérément le moyen de retrouver le piédestal
de la « faiblesse » présumée, qui leur a
toujours servi d’écran pour justifier le parrainage
mafieux des USA et l’invasion de territoires étrangers.
D’après nos informations, c’est en Amérique latine
qu’Israël prépare un coup d’éclat en ce moment, pour
parer à l’indignation croissante des gouvernements locaux
contre la barbarie sioniste. Pas un gouvernement latino-américain
n’a soutenu Israël, ni n’a critiqué ouvertement le
Hezbollah d’ailleurs. L’Argentine serait une cible
privilégiée pour une grande opération médiatique, avec
le précédent des attentats de 1992-1994, et le réveil de
sa communauté musulmane. Le Chili s’y prêterait aussi,
parce qu’une importante communauté palestinienne y réside.
Tout ceci correspond parfaitement à la saisie opérée à
l’aéroport d’Ezeiza.
L’arrestation du diplomate israélien a gravement alarmé
la Maison Rose
[siège du gouvernement argentin]. Mais celle-ci, au lieu
d’exiger des explications de Tel Aviv, a gardé le silence
et a choisi le laisser passer des semaines. Raphaël Eldad,
ambassadeur israélien en Argentine, fanatique sioniste avoué,
dont les fils sont dans l’armée israélienne, serait
intervenu avec une rare insolence, en conformité avec les
instructions reçues de la chancellerie hébreue.
Ce à quoi il faut s’attendre
Les forces de sécurité
argentine se posent la question : après l’échec du
diplomate israélien : va-t-on assister à une nouvelle
tentative organisée à Tel Aviv ?
On perçoit
actuellement un certain désarroi dans les instances
sionistes dirigeantes, parce que la réalité n’obéit
plus à leurs projets. Comme dans un accès de folie
furieuse provoqué par l’impuissance à atteindre la
victoire militaire au Liban, les avions israéliens ont jeté
des tonnes de bombes sur les logements, les hôpitaux, les
écoles et les bâtiments religieux au Liban, tandis que les
dirigeants sionistes en Argentine se soumettent totalement
aux directives du gouvernement israélien. Cela rend
difficile un pronostic sur les prochaines initiatives
envisagées dans notre région.
Nous espérons que
le gouvernement agira maintenant selon l’intérêt
national, et fera savoir ce qui s’est passé à Ezeiza ;
qu’il donne l’identité complète du diplomate israélien,
ouvre une enquête judiciaire, et exige des explications de
la part du régime hébreu; au cas où il continuerait à
cacher les faits, les risques pour l’Argentine et pour la
sécurité des habitants sont imprévisibles. Le Réseau
long estime avoir fait son devoir d’information des
citoyens.
|