Actualité
Le président al-Assad
à “Ria Novosti” et “Sputnik” :
Ce qui s’est passé à Khan Cheikhoun est
fabriqué pour justifier l’attaque contre
la base aérienne de Ch’eyrat
Sana
Photo :
SANA
Samedi 22 avril 2017 Damas / Le
président Bachar al-Assad a assuré que
c’est le Front Nosra qui avait récemment
visé à Alep les civils des deux
localités de Kefraya et Fouaa.
Dans une interview qu’il a accordée
aux deux agences de presse russes “Ria
Novosti” et “Sputnik”, le président al-Assad
a affirmé que ce qui s’était passé à
Khan Cheikhoun est fabriqué pour
justifier l’attaque contre la base
aérienne de Ch’eyrat.
Le président al-Assad a fait noter
que “depuis la première attaque menée
par les terroristes il y a quelques
années contre l’armée arabe syrienne à
Alep, nous avons demandé à l’ONU
d’envoyer une délégation pour confirmer
ce que nous avons dit sur l’usage par
les terroristes de gaz toxiques contre
notre armée”, soulignant que plusieurs
incidents similaires s’étaient produits
sans l’envoi par l’ONU de n’importe
quelle délégation.
“Nous avions envoyé un message
officiel à l’ONU pour envoyer une
délégation dans le but d’enquêter sur ce
qui s’est passé à Khan Cheikhoun, mais
elle ne l’a pas fait jusqu’à présent,
car l’Occident et les Etats-Unis ont
interdit l’arrivée de toute délégation
pour ne pas trouver que toutes leurs
histoires sur ce qui s’était déroulé à
Khan Cheikhoun sont fabriquées afin
d’attaquer l’aéroport de Ch’eyrat”,
a-t-il ajouté.
“Nous croyons que ce qui s’est passé
à Khan Cheikhoun est fabriqué pour une
simple raison : s’il y avait une attaque
au gaz, comment la vie dans la ville
resterait normale ? Ils n’ont pas évacué
la ville. Après quelques jours, ils ont
attaqué Ch’eyrat où ils ont prétendu
qu’il y a des dépôts de gaz. Ils ont
attaqué tous les dépôts et ils n’y
avaient aucune fuite de gaz de cet
aéroport. Personne parmi les officiers
ou les éléments de l’armée n’a été
affecté de n’importe quel gaz. Ce qui
s’est passé est une pièce de théâtre
pour justifier l’attaque contre la base
aérienne de Ch’eyrat”, a dit le
président al-Assad.
Le président al-Assad a souligné que
plus de 50% des défenses antiaériennes
avaient été détruites du fait des
attaques menées par les terroristes
depuis le début de la crise.
A la question de savoir s’il y a une
menace de l’usage d’armes chimiques par
les terroristes et quel est le pays qui
les leur assure, le président al-Assad a
répondu : “Ils se procurent de ces armes
directement de la Turquie qui est la
seule voie pour obtenir le fonds, les
armes et toute forme d’appui logistique,
ainsi que les combattants”.
Questionné sur le nombre de personnes
qui avaient été tuées depuis le début de
la guerre, le président al-Assad a
indiqué que des dizaines de milliers de
personnes avaient été abattues depuis le
début de la guerre, non pas des
centaines de milliers comme les médias
véhiculent, soulignant que les chiffres
véhiculés par les médias occidentaux sur
le nombre de tués pendant les six
dernières années sont imprécis.
Le président al-Assad a ajouté qu’il
n’est pas d’accord avec le chiffre donné
par l’ONU sur le nombre de tués, car
elle n’a aucun moyen de les recenser.
A la question de savoir si les
forces russes et syriennes avaient
arrêté al-Baghdadi sur la frontière
syro-irakienne, le président al-Assad a
affirmé que les rapports publiés à cet
égard sont incorrects, indiquant que
cette frontière est sous le contrôle de
Daech jusqu’à présent, non pas sous le
contrôle des Syriens, des Russes, des
Occidentaux, des Américains ou de toute
autre partie. “Daech est le seul qui
contrôle cette frontière. Donc al-Baghdadi
est en sécurité dans cette région”,
a-t-il précisé.
Questionné sur la date du début de la
libération de Raqqa par l’armée arabe
syrienne et des possibilités de la
collaboration avec la Coalition
occidentale à cet égard, le président
al-Assad a souligné la disposition à
collaborer avec tous les pays qui
veulent lutter contre le terrorisme avec
sincérité et qui ont la volonté de le
faire, faisant savoir que l’armée
syrienne avançait à partir d’Alep en
direction de Raqqa, mais les terroristes
ont mené leur attaque contre Hama, en
vue de protéger Daech à l’est du
gouvernorat, qui jouxte Palmyre, et de
ralentir la progression de l’armée
syrienne en cette direction.
A propos des mesures que l’armée
syrienne peut adopter pour mettre fin à
l’intervention turque en Syrie, le
président al-Assad a dit que la priorité
est accordée à la défaite des
terroristes pour que l’armée turque et
toute autre armée soient faibles sur le
terrain. “Lorsque l’on vainc les
terroristes dans les différentes
régions, l’expulsion de toute autre
partie sera très facile”, a-t-il
précisé.
A la question de savoir s’il prévoit
une confrontation directe entre la Syrie
et les Etats-Unis après la frappe aux
missiles qu’ils avaient menée, le
président al-Assad a fait noter que la
question est pareille à la situation
turque et qu’il est possible de lutter
contre les parties qui occupent le
territoire après la défaite des
terroristes qui leur appartiennent.
Questionné sur les possibilités de
l’amélioration des relations entre la
Syrie et les Etats-Unis, le président
al-Assad a fait noter : “Si les
Etats-Unis changent leur comportement,
nous sommes prêts à traiter avec eux et
nous n’avons aucun problème à cet
égard”.
Quant à la Constitution et à son avis
sur l’effacement du mot “arabe” du nom
du pays, le président al-Assad a
souligné la nécessité qu’il y ait une
entente syrienne sur la Constitution,
estimant que la majorité des Syriens
s’engagent à ce mot et croient en leur
identité arabe.
Et le président al-Assad de
poursuivre : “La problématique la plus
importante dans la Constitution est la
question de la laïcité de l’Etat. La
majorité des factions qui ont adhéré aux
négociations à Astana et certaines parmi
elles qui ont pris part à Genève,
n’admettent pas l’Etat laïque et veulent
un Etat islamique”.
Concernant les informations sur les
plans de la Jordanie de déployer ses
forces en Syrie en coordination avec les
Etats-Unis sous prétexte de la lutte
anti-Daech, le président al-Assad a
indiqué que la Jordanie fait partie du
plan américain depuis le début de la
guerre contre la Syrie. “La Jordanie
n’est pas un pays indépendant et si les
Etats-Unis veulent utiliser la partie
nord de la Jordanie contre la Syrie, Ils
le feront. La question ne dépend pas de
la Jordanie”, a-t-il fait allusion.
Questionné sur le nombre de
combattants de Daech qui étaient sortis
du Mossoul et entrés en Syrie, le
président al-Assad a fait savoir que
personne ne sait le nombre précis des
éléments de Daech qui entrent en Syrie,
car les frontières sont ouvertes
actuellement et il n’y a ni de
frontières régulières, ni de l’armée
syrienne, ni de la police.
Il a ajouté que les Etats-Unis
avaient permis aux éléments de Daech
d’entrer en Syrie pour attaquer l’armée
syrienne qui défend la ville de Deir
Ezzor et voulu que la ville chute aux
mains de Daech.
Le président al-Assad a mis en
exergue l’appui apporté par les forces
aériennes russes à l’armée syrienne
pendant un an et demi et qui avait
contribué à la reprise de Palmyre,
d’Alep et d’autres zones et à la défense
récemment de Hama, soulignant en même
temps le soutien de l’Iran à la Syrie
par le biais de ses officiers et de ses
conseillers.
“Je crois que nous n’avons pas besoin
actuellement de forces terrestres en
Syrie. Ce qui a été réalisé est
suffisant” a-t-il dit.
A propos des pourparlers de Genève,
le président al-Assad a indiqué que les
pourparlers de Genève n’avaient pas
encore commencé, faisant noter : “Ils
utilisent ces initiatives en tant que
parapluie politique pour les
terroristes, non pas pour parvenir à un
règlement politique”.
A. Chatta
Le
dossier Syrie
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