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Le président al-Assad
au journal espagnol “El País” : L’arrêt
des opérations militaires implique
l’interdiction aux terroristes de
l’utiliser pour améliorer leur position
et aux autres pays, notamment la
Turquie, de les soutenir
Sana
Photo:
Sana
Dimanche 21 février 2016
Damas / Le président Bachar al-Assad
a affirmé que le gouvernement syrien
n’avait assiégé aucune zone en Syrie,
soulignant que ce sont les groupes armés
qui s’étaient emparés de la nourriture
et des besoins de première nécessité des
personnes se trouvant dans les zones où
ils se trouvent.
Dans un entretien qu’il a accordé au
journal espagnol “El País”, le président
al-Assad a fait savoir que le
gouvernement syrien n’interdit aucune
aide à toute zone, même si celles
contrôlées par Daech, telles que Raqqa
au nord du pays.
” En tant que gouvernement, nous nous
considérons comme responsables de toute
personne syrienne”, a-t-il dit, assurant
qu’il est impossible que le gouvernement
envoie d’aides à Raqqa, contrôlée par
Daech, et ne le fait pas dans d’autres
zones.
Quant à la disposition du
gouvernement syrien à respecter l’arrêt
des combats en Syrie pendant la trêve
annoncée par la Russie et les
Etats-Unis, le président al-Assad a dit
: “Nous avons annoncé notre disposition,
mais la question ne dépend pas
uniquement de l’annonce, vu que l’autre
partie l’a aussi fait . La question
dépend de ce qu’on peut faire sur le
terrain, notamment l’interdiction aux
terroristes d’utiliser l’arrêt des
opérations militaires pour améliorer
leur position, et aux autres pays, en
particulier la Turquie, d’envoyer encore
plus de terroristes et d’armes et de
soutenir les terroristes dans le domaine
logistique”.
Et le président al-Assad de
poursuivre : “Si on n’assure pas tous
les impératifs précités pour le
cessez-le-feu, la situation se soldera
par encore plus de chaos et par la
partition du pays”.
Le président al-Assad a indiqué que
le combat se poursuivra contre Daech, le
Front Nosra et les autres réseaux ou
groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda,
soulignant que la Syrie et la Russie
avaient annoncé les noms de quatre de
ces réseaux, à savoir Ahrar al-Cham,
l’Armée de l’Islam, Daech et le Front
Nosra.
A propos de la reprise du contrôle
d’Alep, le président al-Assad a fait
noter qu’une grande partie de la ville
d’Alep est sous contrôle du gouvernement
et que la majorité de la population des
autres quartiers contrôlés par les
hommes armés s’étaient déplacées aux
zones dominées par le gouvernement,
“c’est pourquoi la question ne dépend
pas de la reprise du contrôle de la
ville, mais du blocage des routes entre
la Turquie et les groupes terroristes”,
a-t-il précisé.
“Nous avons réussi à bloquer
certaines routes principales. Il n’y a
pas de fermeture complète de la zone
située entre Alep et la Turquie, mais ce
blocage rend le lien entre la Turquie et
les terroristes beaucoup plus difficile.
Pour cette raison, la Turquie a
récemment commencé à bombarder les
Kurdes”, a martelé le président al-Assad.
A la question de savoir si l’armée
syrienne est disposée à se rendre à
Raqqa, la soi-disant “capitale de l’Etat
Islamique”, le président al-Assad a dit
: “Oui, Nous nous rendrons à Raqqa et
aux autres zones, mais l’horaire dépend
des résultats de différents combats qui
se déroulent actuellement”.
En outre, le président al-Assad a
affirmé que le soutien russe et iranien
à la Syrie était essentiel pour que
l’armée arabe syrienne progresse,
soulignant que personne ne peut répondre
à la question sur le fait que “si
peut-on réaliser cette progression sans
l’appui apporté par la Russie et l’Iran
?”.
“Nous avons certainement besoin de
l’aide précitée pour une simple raison,
à savoir les différentes formes de
soutien qu’apportent 80 pays aux
terroristes”, a précisé le président al-Assad.
Questionné sur les raids russes et
sur les déclarations américaines sur la
responsabilité de la Russie dans le
bombardement d’un hôpital, qui a fait 50
tués, le président al-Assad a fait
allusion aux déclarations
contradictoires des responsables
américains, vu que certains responsables
américains avaient dit qu’ils ne savent
pas l’auteur de ce bombardement.
Le président al-Assad a exprimé son
malheur de la mort de tout civil
innocent dans le conflit, “mais c’est
une guerre, et toute guerre est
mauvaise, car il y a toujours des
innocents qui paient le prix”, a-t-il
précisé.
“Il n’y a aucune preuve sur le fait
que ce sont les Russes qui ont attaqué
des cibles civiles. Ils sont précis dans
leurs opérations et attaquent chaque
jour les bases ou les positions des
terroristes”, a affirmé le président al-Assad.
Et le président al-Assad d’ajouter :
“En fait, ce sont les Américains, non
pas les Russes, qui ont abattu de
nombreux civils au nord de la Syrie. Les
Russes n’attaquent pas les villes, mais
principalement les zones rurales”.
Concernant la riposte de la Syrie à
l’envoi de forces turques et saoudiennes
en Syrie sous prétexte de la lutte anti-Daech,
le président al-Assad a affirmé que
“nous traiterons avec eux, comme nous le
faisons avec les terroristes. Nous
défendrons notre pays face à cette
agression. Ils n’ont le droit
d’intervenir en Syrie ni au niveau
politique ni à celui militaire. C’est
une violation du droit international.
Nous, en tant que citoyens syriens, nous
n’a avons d’autre choix que de défendre
notre pays”.
Le président al-Assad a assuré que la
Turquie, qui envoie des terroristes en
Syrie et qui la bombarde actuellement,
est impliquée dès le début dans les
événements qui se déroulent en Syrie.
Par ailleurs, le président al-Assad a
indiqué que des deux points de vue,
juridique et constitutionnel, toute
personne portant l’arme contre le peuple
et contre le gouvernement est un
terroriste, faisant savoir que les
terroristes ne seront légitimés qu’après
le fait de déposer leurs armes et
d’adhérer au processus politique.
Le président al-Assad a fait savoir
qu’il est impossible de négocier avec
les terroristes, c’est pourquoi la
conférence de Genève 3 avait échoué.
Quant au sort des terroristes
étrangers en cas de leur arrestation par
l’armée syrienne, le président al-Assad
a fait noter : “Nous traitons avec eux
comme on le fait avec les autres
terroristes, alors que la question de
leur livraison à leurs pays où à leurs
gouvernements sera via les relations
entre les institutions des deux pays”.
Questionné sur la disposition à
engager un processus politique en cas de
la reprise du contrôle par le
gouvernement syrien de tous les
territoires syriens, le président al-Assad
a affirmé que c’est normal et qu’il faut
d’abord former un gouvernement d’unité
nationale auquel tous les Partis peuvent
adhérer s’ils veulent.
” Ensuite, il faut que le peuple mène
un référendum sur la nouvelle
constitution avant de faire des
élections anticipées”, a ajouté le
président al-Assad.
“Rester au pouvoir n’est pas mon
objectif. Si le peuple syrien le veut,
donc je reste. Sinon je ne le sera pas”,
a affirmé le président al-Assad.
Concernant le rapport publié le 3
février par le Conseil des Droits de
l’Homme sur la perpétration des crimes
de guerre en Syrie, le président al-Assad
a indiqué que ceci fait partie de la
propagande médiatique lancée contre la
Syrie et que l’Occident utilise des
informations non corroborées pour
accuser et imputer la responsabilité à
la Syrie.
Le président al-Assad a assuré que la
partie la plus douloureuse dans le
conflit syrien, est le départ des gens
de leur pays.
“Pour permettre aux réfugiés de
regagner leur pays, il faut d’abord
traiter avec les terroristes qui
menacent les gens et qui les privent de
leurs besoins de première nécessité,
ainsi qu’avec l’embargo imposé par
l’Occident, en particulier les
Etats-Unis, et qui a provoqué des
difficultés dans les vie des gens,
surtout dans le secteur sanitaire”,
a-t-il dit.
A la question de savoir si le
gouvernement syrien est la raison de la
fuite des réfugiés, le président al-Assad
a fait allusion aux personnes qui
s’étaient déplacées des zones contrôlées
par les terroristes à celles dominées
par le gouvernement, disant : “Si elles
veulent prendre la fuite du
gouvernement, alors pourquoi y
viennent-elles ?”.
Et le président al-Assad de
poursuivre : “Tous les réfugiés, sauf
les terroristes et les meurtriers, ont
le droit de regagner la Syrie. Je crois
que de nombreux parmi eux sont des
loyalistes au gouvernement et ne l’ont
pas fui
A propos du fait de qualifier de
“terroristes” les manifestants contre le
gouvernement, le président al-Assad a
indiqué que le nombre des manifestants
ne dépassait pas les 140,000 partout en
Syrie, soulignant que ce nombre n’est
pas important par rapport au nombre de
la population. “Je ne peux pas dire que
tous les manifestants étaient pacifiques
ni dire qu’ils sont tous des
terroristes”, a-t-il fait allusion.
Questionné sur la relation actuelle
avec l’Espagne, le président al-Assad a
indiqué que l’Espagne n’avait soutenu
aucun acte armé contre la Syrie, n’avait
pas parlé du renversement du président
et n’avait pas intervenu dans “nos
affaires nationales”. “Nous attendons de
l’Espagne, qui a assuré que le règlement
réside dans le processus politique, de
jouer un rôle en tant que partie de
l’Union Européenne et d’y transmettre
son point de vue politique à l’égard du
conflit en Syrie”, a ajouté le président
al-Assad.
Et le président al-Assad de conclure
: “Les pays de l’Amérique latine, qui
sont très loin de la Syrie, disposent
d’une vision beaucoup plus réaliste sur
ce qui se passe en Syrie que les
Européens. Ils soutiennent la Syrie au
niveau politique dans toutes les
instances internationales et n’ont pas
changé leur position depuis le début de
la crise”.
A. Chatta
Le
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