En effet, un groupe des organes
médiatiques turcs: les journaux
Cumhurriyet, Hurriyet, Radikal, Posta et
Habertürk, et les chaînes de télévision
D et CNN-Türk, avaient demandé une
interview avec le président al-Assad
qui, partant de l'ouverture de la Syrie
à tous les mass-medias, avait accepté de
la leur accorder.
Quatre parmi les organes médiatiques
qui avaient sollicité l'interview s'en
étaient absentés suite d'une
communication téléphonique du bureau du
chef du gouvernement Recep Tayyip
Erdogan.
Questionné si la tension qui marque
actuellement les relations syro-turques
suite de l'affaire de l'avion militaire
turc abattu par la Syrie pourrait
aboutir à une confrontation plus vive
entre les deux parties, le président al-Assad
a dit que durant les 12 dernières
années, depuis la visite du président
Sezer en Syrie, on avait œuvré pour
effacer les effets des événements qui
s'étaient déroulés avant cent ans.
"L'étape des divergences nous avons
appris beaucoup. Arabes et Turcs en
avaient perdu. Il est insensé qu'on
veuille retourner à cette étape?", a dit
le président al-Assad.
"Durant les 15 mois derniers, soit
dès le début de la crise en Syrie, nous
travaillions sur plusieurs axes, le
premier est pour résoudre la crise en
Syrie et affronter les terroristes, le
2ème est de tenter de conserver ce qu'on
avait édifié au niveau des relations
syro-turques. Dans toute démarche et
toute décision que prenait l'actuel
gouvernement turc nous décelions un pas
vers le torpillage de ces relations", a
poursuivi le président al-Assad,
ajoutant: "Je peux dire qu'ils avaient
réussi à détruire la plus grande partie
de l'édifice qu'on avait construit, mais
ses fondements sont restés, et ces
fondement sont les relations entre les
deux peuples".
"Donc, et répondant à votre question,
je dis: nous continuerons à travailler
pour que les choses n'aillent pas à la
confrontation. Telle confrontation est
une perte et pour la Syrie et pour la
Turquie. Les choses, je les vois allant
dans ce sens au niveau gouvernemental,
quant au niveau populaire, le peuple
turc est conscient et comprend bien que
son gouvernement veut l'entraîner à une
confrontation qui sert ses propres
intérêts et non les intérêts nationaux,
et il ne permettra pas, comme
nous-mêmes, que les choses aillent à la
confrontation", a-t-il affirmé.
Questionné, dans ce cas, quel est la
position de la Syrie vis-à-vis des
déclarations du gouvernement et de
l'Etat turc qui disait que l'avion turc
a été abattu délibérément et sur ses
ordres, le président al-Assad a commencé
par s'exclamer: "Il se peut qu'ils
étaient alors à mes côtés? C'est
ridicule!" avant de poursuivre: "Parlant
logique, nous avions deux choix: ou nous
avions abattu délibérément l'avion comme
ils prétendaient ou l'avion a été abattu
par erreur hors des eaux territoriales,
s'il y a erreur, nous le dirons et nous
nous en excuserons officiellement et le
peuple turc appréciera ce geste, pas de
problème; mais si c'était délibéré, la
question qui s'impose alors: Quel est
l'intérêt de la Syrie d'abattre
délibérément un avion turc?
Détestons-nous le peuple turc? Non, car
le peuple turc nous a rendu du même
notre affection durant les années
dernières, et même durant la crise
actuelle la majorité du peuple turc n'a
pas cru les prétentions du gouvernement
d'Erdogan; est-ce pour porter un coup à
l'armée turque, elle n'a pas agressé la
Syrie pourquoi lui porter atteinte?" .
"Ce qui s'était passe en effet, c'est
que l'avion avait été abattu par un
Canon anti-aérien dont la gamme ne
dépasse pas 2,5 km, et ce canon ne
pourrait abattre un avion que si
l'appareil volait à très basse altitude
et dans une gamme moins de 2.5 km",
a-t-il affirmé.
Le président al-Assad a fait
remarquer que dans les circonstances
normale quand un avion ami viole
l'espace, on ne l'abat pas. " Mais nous
sommes un pays en état de guerre et
quand un avion non identifié viole
l'espace on le suppose avion ennemi",
a-t-il expliqué, poursuivant qu'on avait
prévu que l'avion non identifié abattu
pourrait être turc après l'annonce par
la Turquie de la disparition de l'un de
ses avions et que c'était la partie
syrienne qui avait contacté alors le
ministre turc des affaires étrangères
"les rapports entre les deux armées
étant rompus sur décision de la partie
turque, et qu'une coopération s'était
établie entre les deux côté pour mener
des opérations de secours des pilotes de
l'avion.
Le président al-Assad a tenu aussi à
expliquer que le point de l'espace violé
donne à chaque militaire l'impression
que l'avion pourrait être un avion
ennemi et la partie syrienne avait agit
en conséquence. "Je le répète, la partie
syrienne n'avait aucune idée sur
l'identité de l'avion avant de
l'abattre".
"Si l'avion aurait apparu sur le
radar, on l'aurait averti mais puisque
le militaire est derrière les DCA, il
n'a pas un mécanisme d'alerte. "L'une
des règles militaires pour ces armes est
quand on voit un avion et on n'a pas des
directives ni informations sur son
passage, on tire le feu sans revenir à
la direction", a-t-il indiqué.
" Il n'y a pas de missiles
anti-aériens dans cette région qui
peuvent atteindre les eaux
territoriales, les propos turcs sur ce
sont des mensonges", a-t-il clarifié.
Répondant à une question sur les
prétentions turques sur des
communications entre les responsables
syriens concernant la chute de l'avion
turc, le président Assad a invité la
partie turque à publier tout ce qu'elle
a d'informations à ce sujet, affirmant
que la Syrie a abattu l'avion sans
connaître son identité.
"Nous ne voulons même pas penser que
cet avion a été envoyé délibérément pour
violer notre espace aérien. Nous voulons
penser qu’il s’agit d’une erreur de
pilote et nous considérons cet événement
comme un accident qui peut passer avec
n'importe qui", a-t-il souligné.
"Il n'était pas une bonne chose,
quand j'étais informé de la chute d'un
avion turc parce que le peuple turc est
un ami", a dit le président al-Assad qui
a ajouté que l'ennemi, pour nous, est
Israël.
"Nous avons le sentiment qu'Erdogan
et son gouvernement exploitent cette
question pour gagner des points. Ce
qu'ils n'avaient pas pu réaliser l'année
dernière", a fait noter le président al-Assad,
ajoutant que sans prendre en
considération de la politique d'Erdogan
qui envoie au peuple syrien la
destruction et le sang et de son
gouvernement qui souhaite la mort au
peuple syrien. Nous souhaitons le bien
au peuple turc et nous présentons nos
condoléances aux familles des pilotes.
"Nous sentons que la perte d'un turc
comme celle d'un syrien", a-t-il
affirmé.
Répondant à une question si le
président al-Assad avait souhaité que
l'accident n'aurait plus eu lieu, le
président al-Assad a souligné qu'il
n'espère pas voir ceci passe avec
n'importe quel avion non hostile,
ajoutant que tout avion inconnu serait
considéré hostile dans les mêmes
circonstances, même s'il était syrien
conformément aux règles militaires qui
existent dans la plupart des pays.
Questionné sur la rupture des
contacts avec l'armée turque, le
président al-Assad a indiqué que les
contacts ont été rompu avec l'armée
turque depuis six mois par le
gouvernement turc à la suite des
derniers changements dans l'armée
turque, précisant que l'établissement
militaire syrien n'a aucun numéro pour
contacté la partie militaire turque même
en cas d'urgence.
Questionné sur le fait que l'avion
turc est de reconnaissance et n'est pas
équipée d'armes, le président al-Assad a
précisé que les règles politiques ne
sont liées au genre de l'avion ou de son
armement, précisant que le soldat qui
est derrière les DCA ne sait pas si
l'avion est de combat ou de
reconnaissance, s'il porte des missiles
ou pas, alors il ne peut pas évaluer
cette question.
Répondant à une autre question sur la
mobilisation militaire turque sur les
frontières avec la Syrie après cet
accident, le président al-Assad a
affirmé que la Syrie n'avait jamais
considéré la Turquie comme ennemi même
en 1998 ou dans les années 50. "Il est
évident de ne pas voir la Turquie comme
ennemi ni aujourd'hui ni dans l'avenir
car l'hostilité est entre deux peuples
et non pas entre les gouvernements,
c'est pourquoi nous n'avons pas mobilisé
nos forces sur les frontières.
Passant aux nouvelles règles
d'accrochages, le président al-Assad a
affirmé qu'il n'est du droit de
n'importe quel pays d'ouvrir le feu que
si un autre a violé ses territoires,
ajoutant que si on a visé n'importe quoi
dans les frontières syriennes cela
serait considéré comme agression.
Quant à l'évaluation du sommet de
Genève, le président al-Assad a souligné
que plusieurs points sont claires à cet
effet, à savoir: le peuple syrien est le
seul à décider, il faut arrêter la
violence, il faut désarmer les groupes
armés, " ce qui s'harmonise avec notre
position, et les mains entachés par le
sang syrien n'existent pas seulement en
Syrie mais aussi à l'étranger, la chose
qui confirme le rôle d'autres pays
impliqués. "Ces points sont essentiels
pour nous mais ce qui nous concerne le
plus est le fait que toute décision doit
être prise à l'intérieur et non pas à
l'extérieur".
"Tant que tout est soumis à la
souveraineté syrienne, toute autre chose
est discutable, et tout ce qui viole la
souveraineté syrien ne nous plait pas",
a martelé le président al-Assad.
Questionné sur la conférence de
presse du secrétaire d'Etat américain
Hillary Clinton, le président al-Assad a
dit: "Pour nous, les propos des
responsables américains ne sont pas
crédibles et la position américaine est
hostile en principe. Ils font partie du
problème et ils soutiennent clairement
les terroristes, c'est pourquoi leurs
propos ne nous concernent pas trop".
Répondant à une autre question sur sa
compréhension des résultats de la
conférence de Genève, le président al-Assad
a affirmé que l'essentiel est que tout
serait décidé par le peuple syrien. "Ce
qui nous concerne est la sauvegarde de
notre souveraineté et la non-ingérence
dans nos affaires internes", a-t-il
poursuivi.
Questionné sur sa position des propos
sur la transmission du pouvoir en Syrie
avec ou sans le président al-Assad et
des demandes internes, régionales et
internationales à exécuter pour
accomplir le processus de réforme, le
président al-Assad a indiqué que les
parties régionales et internationales
n'ont aucune relation avec ce sujet, et
que la Syrie n'accepte aucune chose
imposée par l'étranger, affirmant que
tout serait décidé à l'intérieur.
"Si je suis soucieux personnellement
des postes j'aurait exécuté les diktats
des Etats-Unis et du pétrodollar, et
j'aurait accepté de vendre mes positions
et mes principes, et le plus important
c'est que j'aurait accepté d'établir un
bouclier de missile en Syrie", a
mentionné le président al-Assad qui a
affirmé à cet effet que si le départ du
président réalise l'intérêt du pays, il
est normal de le faire, "Il ne faut pas
rester un jour si le peuple ne te veut
pas, et ce sont les élections qui
prouveront ceci".
"Je ne suis pas concerné des chaises
mais des accomplissements, je suis une
personne qui aime les accomplissements",
a conclu le président al-Assad.