Actualité
Le président al-Assad
à la chaîne australienne “SBS” :
Le
règlement de la crise en Syrie réside
dans
le dialogue inter-syrien et la
lutte antiterroriste
Sana
Photo:
Sana
Vendredi 1er juillet 2016
Damas /Le président Bachar al-Assad a
affirmé que le règlement de la crise en
Syrie est très clair et simple et réside
dans le dialogue inter-syrien sur un
processus politique et en même temps
dans la lutte contre le terrorisme et
les terroristes en Syrie.
Dans une interview qu’il a accordée à
la chaîne australienne “SBS”, le
président al-Assad a assuré qu’il est
impossible de parvenir à un véritable
règlement sans la lutte contre le
terrorisme.
“En cas de l’arrêt de tout soutien
logistique apporté aux terroristes par
des pays occidentaux ou régionaux, tels
que la Turquie, l’Arabie Saoudite et le
Qatar, de la participation des Syriens
au dialogue et de la tenue d’un débat
sur la constitution et sur l’avenir de
la Syrie et du régime politique, le
règlement sera très proche et ne sera
point inaccessible”, a-t-il martelé.
Quant à la durée de la récupération
de Raqqa des mains des terroristes de
Daech, le président al-Assad a fait
savoir que Raqqa a la même importance
d’Alep, Damas et toute autre ville,
disant : “Le danger des groupes
terroristes n’est pas représenté dans le
territoire qu’ils occupent, car cette
guerre n’est pas conventionnelle. La
question dépend de leur capacité à semer
leur idéologique dans les raisons de la
population de la zone où ils se
trouvent. L’accès à Raqqa n’est pas très
difficile du côté militaire, c’est une
question de temps”.
Et le président al-Assad de
poursuivre : “Si on parle de la Syrie en
tant que terrain militaire isolé, on
pourra accéder à toute zone dans
quelques semaines ou mois, mais sans
prendre en compte les efforts turcs dans
le soutien aux terroristes”.
En outre, le président al-Assad s’est
étonné des rapports disant qu’il y a un
combat entre l’armée syrienne et le
Hezbollah. “L’armée syrienne et le
Hezbollah, en soutien des forces
aériennes russes, luttent contre tous
les groupes armés que ce soient Daech,
le Front Nosra ou tous les autres
groupes affiliés à Al-Qaïda”, a martelé
le président al-Assad.
Le président al-Assad a fait allusion
à la réunion tenue récemment entre les
ministres de la Défense de la Syrie, de
la Russie et de l’Iran, assurant que
cette réunion signifie l’existence d’une
bonne coordination dans la lutte contre
le terrorisme.
A la question de savoir s’il
classifie tous les groupes opposants
comme terroristes, le président al-Assad
a dit : ” Bien sûr que non. Le groupe
opposant qui adopte des moyens
politiques n’est pas terroriste. Le
terroriste c’est celui qui porte une
mitrailleuse ou n’importe quelle arme,
terrifie les gens et attaque les civils
et les propriétés publiques et privées.
L’opposition doit être syrienne et ne
doit pas œuvrer par procuration d’autres
pays, tels que l’Arabie Saoudite ou tout
autre pays”.
A propos de l’accord de
cessez-le-feu, le président al-Assad a
indiqué que cet accord est mis toujours
en vigueur dans la majorité des zones,
mais il ne l’est pas dans certaines
d’autres, faisant savoir qu’il ne faut
pas oublier que les groupes terroristes
violent quotidiennement l’accord et que
les forces gouvernementales ont le
droit, en vertu de l’accord, de leur
riposter quand ils les attaquent.
Questionné sur son point de vue sur
la raison du début de la crise en Syrie,
le président al-Assad a fait noter :
“Certains gens ont manifesté pour la
réforme et on ne peut pas dire que tous
étaient terroristes ou mercenaires, mais
la majorité des manifestants recevaient
de fonds du Qatar pour manifester avant
d’obtenir de fonds de cette monarchie
pour passer aux actes armés”, assurant
que l’histoire des enfants, qui avaient
été arrêtés, est illusoire et n’était
pas arrivée.
Abordant la réforme en Syrie qui a
principalement commencé en 2000, le
président al-Assad a dit : “Nous avons
mené toutes les réformes demandées après
le début de la crise il y a cinq ans, et
rien n’a changé. La question n’a rien à
voir avec la réforme, mais elle dépend
de l’afflux de fonds du Qatar. La
majorité des personnes qui avaient
réclamé la réforme avec sincérité au
début de la crise ne manifestent pas
actuellement et ne s’opposent guère au
gouvernement”.
Questionné sur sa riposte à la
dissidence de certains ministres pour ce
qu’ils avaient prétendu des mesures
sauvages menées par le gouvernement, le
président al-Assad a souligné que
ceux-ci avaient fait défection sur
demande de l’Arabie Saoudite et dans
certains cas de la France, indiquant
qu’ils appartiennent actuellement aux
pays mentionnés, non pas aux Syriens et
qu’ils n’ont pas de valeur en Syrie.
“Leur dissidence n’a rien changé et n’a
pas influé sur la réalité en Syrie”, a
précisé le président al-Assad.
Par ailleurs, le président al-Assad a
insisté sur le soutien à tout dialogue
avec toutes les parties syriennes, mais
en fait ces pourparlers n’avaient pas
commencé jusqu’à présent. “Ce que nous
avons fait jusqu’à présent, c’est des
négociations avec de Mistura”, a-t-il
évoqué.
Le président al-Assad a fait allusion
à la compréhension erronée en Occident
et à la propagande médiatique disant que
la Russie et l’Iran soutiennent le
président, affirmant que la question n’a
rien à voir avec le président ou avec
une personne.
Et le président al-Assad de
poursuivre : “La question dépend de la
situation dans son ensemble. Le chaos en
Syrie aura un effet de domino dans la
région et influera sur les pays voisins,
l’Iran et la Russie, ainsi que sur
l’Europe. L’Iran et la Russie défendent
leur stabilité et leurs intérêts en
défendant la Syrie. Ils défendent le
peuple syrien et son droit de se
protéger”.
A la question de savoir s’il mène un
dialogue direct ou indirect avec les
Etats-Unis, le président al-Assad a dit
: “Non, il n’y a aucun dialogue. Mais on
peut dire qu’il y a un dialogue indirect
par le biais de différents canaux”.
“Il y a des hommes d’affaires qui
voyagent et rencontrent des responsables
aux Etats-Unis et en Europe pour
transmettre des messages donnés. Mais
rien de sérieux, car nous ne croyons pas
que l’Administration américaine est
sérieuse dans le règlement du problème
en Syrie”, a-t-il précisé.
Questionné sur le fait que plus de 50
diplomates américains avaient appelé à
des frappes militaires effectives et
efficaces contre la Syrie, le président
al-Assad a assuré que rien de nouveau et
que la politique de toutes les
Administrations américaines est la même.
” Cette politique se base sur la
militarisation, mais par de différents
moyens”, a-t-il abordé.
A la question de savoir s’il a un
candidat préférable pour gagner la
présidentielle américaine, le président
al-Assad a souligné : ” En fait, non,
nous ne misons point sur n’importe quel
président américain, car ce qu’ils
disent habituellement dans les campagnes
électorales est différent de ce qu’ils
font après qu’ils deviennent présidents.
On doit attendre pour voir la politique
qu’ils adopteront, sans prendre en
compte qui est-ce qui gagnera la
présidentielle”.
Quant aux retombées de la décision de
la Grande-Bretagne de se retirer de
l’Union européenne sur la Syrie et la
crise dans ce pays, le président al-Assad
a indiqué que ” les responsables qui
m’avaient donné des conseils sur le
traitement avec la crise en Syrie et qui
disent que le président al-Assad doit
partir et qui est déni de la réalité,
sont eux-mêmes dénis de la réalité en
raison de leur demande de mener ce
référendum”.
Et le président al-Assad d’ajouter :
“Si une nouvelle Administration arrive
et comprend que la question des réfugiés
dépend du problème dans notre région, il
y aura une politique différente qui aura
des effets positifs sur nous. Mais, je
n’ai pas beaucoup d’espoir à cet égard”.
De même, le président al-Assad a
favorablement accueilli tout effort dans
la lutte contre le terrorisme en Syrie,
soulignant que cet effort doit être
réel, non pas formel comme c’est le cas
actuellement au nord de la Syrie, où 60
Etats n’ont pas pu interdire à Daech de
se propager. “L’expansion de Daech a
arrêté juste après le début du soutien
aérien apporté par la Russie”, a-t-il
martelé.
Il a ajouté que cet effort doit être
déployé par le biais du gouvernement
légitime en Syrie.
“La présence de tout étranger en
Syrie sans l’admission du gouvernement
est illégale s’il veut lutter contre les
terroristes ou toute autre partie”, a
dit le président al-Assad.
Le président Bachar al-Assad a fait
savoir que la contradiction entre les
déclarations des responsables
australiens et la position officielle de
l’Australie à l’égard de la Syrie
exprime la politique de double critère
adoptée par l’Occident en général.
Le président al-Assad a souligné que
“les pays occidentaux attaquent
politiquement la Syrie et envoient
ensuite, en secret, leurs responsables,
surtout leurs responsables de sécurité,
pour traiter avec nous”.
“La majorité des responsables
occidentaux répètent uniquement ce que
les Etats-Unis veulent”, a-t-il dit.
Le président al-Assad a indiqué que
toutes ces déclarations n’ont rien à
voir avec la réalité. “Je lutte, ainsi
que notre armée, contre les terroristes.
Notre gouvernement et toutes nos
institutions sont contre les
terroristes. Donc, si quelqu’un veut
qualifier de “boucher” celui qui lutte
contre le terrorisme, çà sera une autre
question”.
Questionné sur son message aux
réfugiés syriens se trouvant en
Australie et dans d’autres pays dans le
monde, le président al-Assad a fait
noter que la majorité des réfugiés qui
avaient quitté la Syrie veulent la
regagner, soulignant que la chose la
plus humanitaire est d’aider ces
réfugiés à retourner à leur pays en
contribuant au rétablissement de la
stabilité en Syrie et en interdisant
tout appui aux terroristes.
Concernant la prise pour cible
préméditée des hôpitaux, le président
al-Assad a indiqué que toute attaque
contre les hôpitaux et les civils
versent dans l’intérêt des terroristes,
affirmant : “Le gouvernement syrien n’a
pas d’intérêt dans le meurtre des civils
et dans l’attaque contre les hôpitaux.
Nous envoyons toujours des vaccins aux
zones qui sont sous contrôle des
terroristes. Donc, comment envoyons-nous
des vaccins et attaquons-nous en même
temps les hôpitaux ?”.
A.Chatta
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