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G7 : le coup de poker manqué d'Emmanuel
Macron
sur le dossier iranien
RT
Le président
français Emmanuel Macron.
© Ludovic MARIN /
POOL Source: AFP
Lundi 26 août 2019
Source :
RT Avec l'invitation
surprise du chef de la diplomatie
iranienne au G7, précédée d'annonces
optimistes – mais démenties –, le
président français a tenté de forcer la
main de ses partenaires pour s'imposer
comme le médiateur du dossier. Sans
succès.
Emmanuel Macron se
rêverait en médiateur des crises
internationales. A l'occasion du G7
qu'il préside cette année, le chef de
l'Etat français avait préparé un
véritable coup de poker sur le dossier
du nucléaire iranien, qui en aurait
fait, en cas de réussite, un candidat
légitime pour enfiler le costume. Mais
aurait-il mal analysé le jeu de ses
adversaires, et plus encore celui de ses
partenaires ? Retour sur une séquence
confuse qui pourrait entamer la
crédibilité du chef d'Etat – et de la
diplomatie française – sur la scène
internationale.
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mandaté par le G7
La visite surprise
du ministre iranien des Affaires
étrangères Mohammad Javad Zarif au G7 à
Biarritz ce 25 août, sur invitation
expresse de Paris, était bien
partie pour constituer le point d'orgue
d'une journée qui annonçait des avancées
significatives dans le dossier iranien.
Et pour cause, en fin de matinée, une
source diplomatique française avait fait
savoir à l'AFP que les dirigeants du G7
avaient «convenu de mandater» le
président français pour mener le
dialogue avec Téhéran, et
qu'Emmanuel Macron aurait pour mission
«d'adresser un message» à l'Iran sur la
base des échanges ayant eu lieu lors de
ce sommet.
Si l'on imagine
sans mal que le président français,
anticipant la venue de Mohammad Javad
Zarif, a fait son possible pour pousser
ses alliés à trouver une position
commune afin qu'il puisse endosser le
rôle de médiateur face à Téhéran, la
diplomatie française a visiblement mis
la charrue avant les bœufs. Quelques
minutes après le message du quai
d'Orsay, Donald Trump a en effet répondu
qu'il n'avait «pas discuté» d'un
éventuel message commun à l'Iran, sans
même prendre la peine d'évoquer un
quelconque mandat du président
français sur ce dossier. Placé dans une
position délicate, Emmanuel Macron a été
contraint de reconnaître qu'il n'avait
pas reçu «de mandat formel du G7» pour
discuter avec Téhéran, et a en outre été
contraint de laisser planer le doute sur
une éventuelle déclaration commune.
Crispation de
Washington, Berlin reste de marbre
Il y a fort à
parier que Paris espérait se trouver en
meilleure position lorsque l'avion du
chef de la diplomatie iranienne a
atterri. Ayant échoué dans sa stratégie
initiale, le Quai d'Orsay a alors fait
son possible pour limiter la casse. Dans
des confidences glissées à l'AFP, une
source diplomatique a laissé entendre
que la partie française avait informé en
amont son homologue américaine de la
venue de Mohammad Javad Zarif. Réponse
catégorique d'un responsable de la
Maison Blanche cité par Reuters, selon
qui Donald Trump n'a pas été prévenu à
l'avance.
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(EN CONTINU)
Au-delà des
Etats-Unis, qui se sont retirés de
l'accord sur le nucléaire et dont les
positions sur le dossier sont
sensiblement éloignées de celles de
Paris, l'initiative de la diplomatie
française n'a pas davantage récolté
l'assentiment de Berlin. Le palais
présidentiel de l'Elysée a beau avoir
précisé que des conseillers
diplomatiques allemands et britanniques
avaient été associés à une partie de la
réunion, Angela Merkel n'a pas hésité à
se désolidariser de l'initiative
d'Emmanuel Macron, estimant que la
rencontre entre Mohammad Javad Zarif et
une délégation française constituait un
«événement parallèle», et ne faisait
aucunement partie du G7 proprement dit.
La chancelière allemande, qui n'aurait
été prévenue de la visite de Mohammad
Javad Zarif que deux heures avant
celle-ci, selon
une journaliste de NBC,
n'aurait-elle pas particulièrement
apprécié la surprise ?
Pour couronner le
tout, cette séquence diplomatique ne
semble pas avoir apporté de réel
progrès, même symboliques, en termes de
négociations avec l'Iran, dont le
ministre des Affaires étrangères avait
déjà rencontré
Emmanuel Macron seulement deux jours
auparavant, le 23 août.
Selon une source
diplomatique iranienne citée par
Reuters, l'Iran a en effet rejeté ce 25
août toute négociation sur ses capacités
balistiques incluse dans le cadre de la
proposition française. «Le chemin est
difficile, mais ça vaut la peine
d'essayer», a conclu le chef de la
diplomatie iranienne dans un tweet. Une
vision partagée par Emmanuel Macron ?
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