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Les pays musulmans veulent créer une
«force de protection internationale»
pour les Palestiniens
RT
Le Premier ministre
palestinien Rami Al Hamdallah et le
président turc Recep Erdogan
lors du
sommet de l'Organisation de la
coopération islamique a Istanbul, le 18
mai
© Yasin AKGUL
Source: AFP
Samedi 19 mai 2018
Lors d'un sommet à
Istanbul convoqué par Recep Erdogan –
qui a accusé Israël d'user de méthodes
dignes des nazis – les pays musulmans
ont appelé à l'envoi d'une force de
protection internationale en Palestine
après le bain de sang de Gaza.
Les représentants
de 57 pays regroupés au sein de
l'Organisation de la coopération
islamique (OCI), ont appelé le 18 mai à
«une protection internationale pour le
peuple palestinien, y compris par
l'envoi d'une force de protection
internationale», selon le communiqué
final d'un sommet qui se tenait à
Istanbul en Turquie.
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L'OCI a en outre
condamné «en les termes les plus forts
les actions criminelles dans forces
israéliennes dans les Territoires
palestiniens occupés, notamment dans la
bande de Gaza», où près de 60
Palestiniens sont morts le 14 mai sous
les balles israéliennes en manifestant
contre le transfert de l'ambassade
américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.
Le texte accuse
l'administration américaine «de soutenir
les crimes d'Israël, y compris en le
protégeant au Conseil de sécurité de
l'ONU». Il épingle aussi Washington pour
le transfert de son ambassade à
Jérusalem, y voyant un «acte de
provocation et d'hostilité contre la
nation islamique».
Il appelle l'ONU à
mettre sur pied «une commission
d'enquête internationale» pour faire la
lumière sur le bain de sang de Gaza. A
l'ouverture du sommet, Recep Erdogan,
qui tire à boulets rouges sur Israël
depuis le 14 mai, a comparé le
traitement réservé par l'Etat hébreu aux
Palestiniens de Gaza à la persécution
des Juifs sous les nazis.
Appel à l'unité
«Il n'y a pas de
différence entre les atrocités subies
par le peuple juif en Europe il y a 75
ans et la brutalité dont souffrent nos
frères à Gaza», a ainsi lancé le
président turc. Il a accusé les
dirigeants «d'un peuple qui a subi
toutes sortes de tortures dans les camps
de concentration durant la Seconde
guerre mondiale» d'attaquer les
Palestiniens «en usant de méthodes
similaires à celles des nazis».
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Palestiniens avec des «méthodes
similaires à celles des nazis»
Avant d'ouvrir le
sommet, Recep Erdogan avait reconnu en
haranguant des milliers de manifestants
rassemblés dans le centre d'Istanbul
pour apporter leur soutien aux
Palestiniens, que le monde musulman
avait «échoué dans le test de
Jérusalem», n'ayant pas réussi à
empêcher le transfert de l'ambassade
américaine vers la ville sainte depuis
Tel-Aviv. «Les violations commises [par
Israël] à Jérusalem et en Palestine
s'expliquent par les divisions et les
différends entre les musulmans
eux-mêmes», a-t-il ajouté. «Nous devons
nous sacrifier pour défendre nos lieux
saints. Si nous devions nous unir,
Israël ne pourrait pas poursuivre ses
violations», a-t-il encore dit.
Le Premier ministre
palestinien Rami Hamdallah, présent à
Istanbul pour participer au sommet de
l'OCI, s'est aussi adressé à la foule.
Il a accusé l'administration américaine
de chercher à provoquer un conflit
religieux dans la région en transférant
son ambassade en Israël à Jérusalem.
«Silence»
Issu de la mouvance
islamo-conservatrice, Recep Erdogan se
pose en ardent supporteur de la cause
palestinienne et ne cache pas son
soutien au mouvement islamiste
palestinien Hamas à Gaza, bête noire des
autorités israéliennes. Ce discours
trouve un écho chez l'électorat
traditionnel du président turc candidat
à sa propre succession lors des
élections anticipées prévues le 24 juin,
et lui a permis de bâtir une certaine
popularité dans le monde arabe.
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aux Palestiniens
La réunion
d'Istanbul s'est tenu au moment où le
monde arabo-musulman est miné par des
divisions et des rivalités qui rendent
peu probables des mesures concrètes à
l'égard d'Israël. L'Arabie saoudite,
dont le ministre des Affaires étrangères
Adel al-Jubeir était présent à Istanbul,
et ses alliés du Golfe ainsi que
l’Égypte, voient d'un mauvais œil le
soutien de la Turquie d'Erdogan à des
mouvements comme les Frères musulmans et
le Hamas, ainsi qu'au Qatar, qu'ils
cherchent à isoler. Riyad et ses alliés,
qui semblent
avoir assoupli leurs positions vis-à-vis
d'Israël, seraient en outre
réticents à d'éventuelles actions
susceptibles de heurter Washington, dont
ils espèrent le soutien pour endiguer
l'Iran chiite, qu'ils voient comme la
principale menace dans la région.
Parmi les chefs
d’État qui ont assisté au sommet
figurent le roi Abdallah de Jordanie, le
président iranien Hassan Rohani, son
homologue soudanais Omar el-Béchir,
ainsi que les émirs du Qatar et du
Koweït. Dans une apparente pique à
l'adresse de Riyad, Hassan Rohani a
ainsi critiqué dans son discours «le
silence de certains pays», sans lequel
«les sionistes n'auraient pas osé une
telle brutalité».
La Turquie et
Israël s'écharpent à coups d'invectives
et de sanctions diplomatiques depuis
la répression sanglante des
manifestations de Gaza. Ankara a renvoyé
provisoirement l'ambassadeur d'Israël en
Turquie Eitan Naeh et le consul général
d'Israël à Istanbul. Israël a pris une
mesure similaire à l'encontre du consul
général turc à Jérusalem.
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