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« Pas de volonté politique d'écarter la
presse » ?
Macron déménage la salle de presse hors
de l'Elysée
RT
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LUDOVIC MARIN Source: AFP
Vendredi 16 février 2018
Source :
RT
La présidence a fait
savoir que la décision de déménager la
salle de presse de l'Elysée hors du
palais était purement fonctionnelle. Le
Syndicat national des journalistes,
néanmoins, n'a pas hésité à voir dans
cette décision un «bannissement»...
C'est toute une
page de l'histoire des relations entre
l'Etat et la presse qui se tourne :
installée depuis 40 ans dans l'enceinte
du palais présidentiel, la salle de
presse de l'Elysée va être fermée en
raison d'une décision unilatérale de la
présidence. Un nouveau local va être mis
à disposition des médias dans une
annexe, hors du Palais.
La salle de presse
de l'Elysée avait été installée à
l'intérieur des murs du Palais, sous la
présidence de Valéry Giscard d'Estaing,
avant d'être transférée en 1984 sous
François Mitterrand dans une salle
donnant sur la cour d'honneur, dans un
souci de transparence.
Selon Sibeth Ndiaye,
la conseillère communication d'Emmanuel
Macron qui en a fait l'annonce le 14
février, ce déménagement a pour but de
faciliter le travail des
journalistes. «La présidence a décidé
d'un déménagement de la salle de presse
afin d'augmenter sa taille», a-t-elle
assuré, précisant que la décision,
validée par Emmanuel Macron, avait été
prise «pour une raison fonctionnelle».
Et d'ajouter, pour couper court aux
protestations de la profession, qu'il ne
fallait surtout pas y voir une «volonté
politique d'écarter la presse».
Cela n'a pas
empêché le Syndicat national des
journalistes de s'indigner, dans un
communiqué, d'un «bannissement» de
la presse «qui risque de faire tache
dans [le] quinquennat», évoquant même un
«déni du droit des citoyens à être
informés.» «Quelle est cette conception
de la démocratie qui consiste à
"privatiser" l’Elysée en se débarrassant
de tout témoin des activités qui y sont
exercées ?», déplore le syndicat.
Macron et la
presse : une relation compliquée
Ainsi, le désamour
maintes fois affiché par Emmanuel Macron
envers la presse pourrait-il avoir joué
un rôle dans cette décision ? Le 5
septembre 2017, lors d'un déplacement
dans une école à Forbach (Moselle), le
président de la République avait lancé :
«Les journalistes ne m'intéressent pas,
ce sont les Français qui m'intéressent,
c'est ça qu'il faut
comprendre», rétorquant ainsi à
un journaliste qui lui demandait
pourquoi il «parlait peu».
En outre, Emmanuel
Macron a reproché à plusieurs reprises
aux journalistes de générer des
polémiques en sortant des phrases de
leur contexte. Ainsi en septembre
toujours, il s'attaquait à la profession
qui se serait attardée sur
son propos sur les «fainéants»,
laissant échapper à cette occasion le
fil de sa pensée. Une pensée qu'il
estime toutefois
trop «complexe» pour les
journalistes, comme l'avaient déjà
expliqué ses proches en juin dernier
pour justifier qu'il ne se prête pas à
la traditionnelle interview télévisée du
14 Juillet.
Néanmoins, une
certaine presse people trouve grâce aux
yeux d'Emmanuel Macron, qui n'hésite pas
à l'abreuver de «paparazzades» sous
contrôle (comme
lors d'une balade dans les dunes du
Touquet cet été). Par ailleurs, le
journaliste de France 2 Laurent
Delahousse a réalisé une interview du
président de la République, suffisamment
peu incisive pour que
les opposants à Emmanuel Macron en
dénoncent le ton «déferrent». Cela
n'aurait-il donc pas suffi à réconcilier
le président avec la presse ?
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