Le gouvernement britannique a refusé
d'accréditer les médias RT et Sputnik
pour une conférence internationale, les
accusant de «désinformation». Une
discrimination qui a provoqué
l'indignation de la diplomatie russe.
«Il faut une
hypocrisie toute particulière pour
défendre la liberté de la presse tout en
interdisant les voix qui dérangent et en
calomniant les médias alternatifs» :
c'est par ces mots que le média RT a
réagi, dans un communiqué, à son
exclusion d'une
conférence internationale sur la liberté
des médias organisée à Londres le 18
juillet.
Il ne peut y avoir
de conférence sur la liberté de la
presse
quand des journalistes sont
interdits d'accès
Un porte-parole du
ministère britannique des Affaires
étrangères a annoncé que RT et Sputnik
ne seraient pas accrédités à la
«Conférence internationale sur la
liberté des médias», à laquelle des
milliers de journalistes et
représentants de la société civile
doivent prendre part. Motif avancé
: «Leur rôle actif dans la diffusion de
la désinformation», selon le
porte-parole de la diplomatie
britannique.
La conférence, co-organisée
avec le Canada, vise à renforcer la
coopération internationale sur les
questions liées à la liberté des médias
et à alerter sur le phénomène des «fake
news». Tous les pays du monde à
l'exception de la Corée du Nord, de la
Syrie et du Venezuela, sont invités à y
participer, selon les organisateurs.
Moscou dénonce
une «discrimination politique»
«Il ne peut y avoir
de conférence sur la liberté de la
presse quand des journalistes sont
interdits d'accès», a affirmé de son
côté le porte-parole du président russe,
Dmitri Peskov, regrettant «l'absurdité
d'une situation» qui existe, selon lui,
«dans de nombreux pays».
Maria Zakharova,
porte-parole du ministère russe des
Affaires étrangères a commenté dans un
communiqué : «Une telle approche est
inacceptable. Nous exigeons que le
gouvernement britannique fournisse dans
les 24 heures des faits concrets sur la
base desquels la [décision a été prise].
Autrement, nous considérerons les
accusations exprimées comme une calomnie
visant à dénigrer et porter atteinte à
la réputation professionnelle des médias
russes, ce qui est un exemple frappant
de diffusion de "fausses nouvelles" et
de "désinformation".»
«Nous espérons que
les ONG de défense des droits de l’homme
et les structures internationales
compétentes n’hésiteront pas à exprimer
leur position. En particulier, nous
suivrons de près les interventions du
représentant de l’OSCE pour la liberté
des médias, Harlem Désir, qui comptait
participer à cet événement. D’ailleurs,
nous lui avons déjà adressé un exposé de
la situation», a-t-elle ajouté.
Depuis l'affaire
Skripal, les relations entre Londres et
Moscou sont exécrables ; le Premier
ministre britannique Theresa May a
d'ailleurs déclaré le 28 juin qu'«il ne
pourra[it] pas y avoir de normalisation
des relations bilatérales» entre les
deux pays tant que la Russie ne «cess[ait]
ses actes de déstabilisation qui
menacent le Royaume-Uni et ses alliés»,
en référence à l'affaire. «Je tiens à
vous annoncer une bonne nouvelle : nous
n’avons aucune intention de mener des
actions agressives contre quiconque»,
avait de son côté rétorqué Vladimir
Poutine.
Dans l’Hexagone, RT
France doit également faire face
à des discriminations exercées à son
encontre par l'exécutif et
la majorité
présidentielle, qui ont à de
nombreuses reprises refusé d'accréditer
ses journalistes.
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