Alors que l'armée
israélienne a tué 44 manifestants
palestiniens durant les dernières
semaines, RT a rencontré des Israéliens
pro-palestiniens. Militants d'ONG ou
avocats, ils décrivent la réalité de la
vie des Palestiniens.
Plus de 40 manifestants
palestiniens participant à la Grande
marche du retour ont été tués durant les
cinq premières semaines de mobilisation
à la frontière de Gaza et d'Israël. A la
veille du 4 mai, sixième vendredi de
protestation, RT a rencontré des
Israéliens qui militent pour les droits
des Palestiniens. Tous parlent d'une
volonté politique israélienne de rendre
la vie des Palestiniens la plus dure
possible.
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Miriam Marmur est
membre de
Gisha, une ONG israélienne luttant
pour les droits des Palestiniens à la
libre circulation. Selon cette
militante, la dernière décennie a
été déterminante dans l'accroissement
des tensions actuelles le long de la
frontière de Gaza. Suite à l'arrivée
au pouvoir du Hamas en 2007 et la
fermeture par Israël des accès
terrestre, maritime et aérien
de l'enclave palestinienne, «les
habitants de Gaza ont vécu des
restrictions excessivement sévères et
croissantes», explique l'activiste
israélienne. Les conditions de vie qui
en résultent sont «vraiment
insupportables» raconte Miriam Marmur pour
qui «la vague actuelle de protestations
ne peut être comprise détachée de ce
contexte». C'est une situation «qui ne
peut être résolue par des mesures
militaires», affirme cette militante.
Selon Miriam Marmur,
de nombreux Israéliens ont une idée
erronée de la situation à Gaza. Ils
pensent qu'Israël s'est désengagé de
l'enclave en 2005. Ce «désengagement»
fait référence au retrait unilatéral de
tout le personnel et des installations
militaires israéliens, ainsi que de
quelque 9 000 colons de la bande de
Gaza. Pour la militante israélienne, «ce
genre d'illusion de la fin du contrôle
est certainement quelque chose qui se
répercute sur la compréhension qu'on les
gens de ce qui se passe maintenant».
L'ONG Gisha considère que
la détérioration massive des conditions
de vie à Gaza est «la conséquence
calculée d'une politique délibérée
d'Israël».
La loi comme
arme
L'avocat israélien
des droits de l'homme Nery Ramati, qui a
passé une décennie à représenter les
Palestiniens dans les tribunaux
militaires contre l'Etat d'Israël
affirme que le système juridique
israélien est conçu pour persécuter les
Palestiniens. Il raconte que son point
de vue sur le conflit a changé
radicalement au fil des années : «Je me
souviens qu'au début, lorsque je me
rendais dans les territoires occupés,
j'étais encore très entraîné mentalement
à craindre les Palestiniens.
Maintenant j'ai peur, mais pas des
Palestiniens. J'ai peur à cause des
soldats [israéliens] et de la police.»
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Concernant son
travail d'avocat, Nery Ramati assure que
la plupart des affaires impliquant des
accusés palestiniens se terminent par un
arrangement dans le cadre d'une
transaction pénale : «Comme la plupart
d'entre eux sont mis automatiquement en
détention provisoire, demander leur
acquittement devant les tribunaux
prendrait beaucoup plus de temps.»
L'avocat est donc contraint de négocier
un arrangement avec le tribunal.
Un récent rapport
de l'ONG israélienne de défense des
droits de l'homme B'Tselem corrobore son
propos, montrant un taux de condamnation
de près de 100% pour les Palestiniens
traduits devant les tribunaux
militaires.
Le cabinet Ramati
travaille avec
Ahed Tamimi, une jeune fille de 17
ans récemment condamnée à huit mois de
prison pour
avoir giflé un soldat israélien.
Pour l'avocat israélien, les enfants
palestiniens des villages proches des
colonies israéliennes illégales sont
spécifiquement ciblés comme un moyen de
saper la communauté : «Ils identifient
les enfants et les écrasent, et ils le
font par la loi», dénonce-t-il.
Les effets des
arrestations sur les jeunes Palestiniens
peuvent être dévastateurs tant au niveau
individuel que communautaire. «Beaucoup
de mes clients, peut-être 50%,
abandonnent l'école après la prison,
explique Nery Ramati. L'expérience
d'être arrêté est très violente. Pour
les plus sensibles d'entre eux, c'est
très traumatisant. Ils ont peur du
bruit d'un coup frappé à la porte. S'ils
voient un soldat, ils l'éviteront. Il y
a aussi un coût financier énorme pour la
famille, explique-t-il, car il y a
toujours la condamnation à une amende.»
L'avocat raconte également que les
parents ne peuvent parfois pas payer
pour une libération anticipée et doivent
laisser leurs enfants en prison. De
plus, les parents des enfants
emprisonnés risquent de perdre leur
emploi parce que leurs visas pour
travailler en Israël sont révoqués
lorsque leur enfant est reconnu
coupable.
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