Syrie
Cessez-le-feu en Syrie signé par les
jihadistes
à l’exception d’al-Qaïda et de Daesh
Réseau Voltaire
Jeudi 29 décembre 2016
Réseau Voltaire — Un
cessez-le-feu a été conclu en Syrie, a
annoncé le président russe Vladimir
Poutine, en présence de ses ministres
des Affaires étrangères et de la
Défense [1].
La Russie et la Turquie s’en sont
portées garants. La République islamique
d’Iran qui a participé à l’élaboration
de l’accord se tient discrètement en
réserve.
Trois documents ont été signés par la
République arabe syrienne et sept
groupes rebelles représentant plus de
60 000 jihadistes :
1.
Faylaq al-Sham (4 000 combattants)
2.
Ahrar al-Sham (16 000 combattants)
3.
Jaysh al-Islam (12 000 combattants)
4.
Suvar agi-Sham (12 000 combattants)
5.
Jaysh al-Mujahidin (8 000 combattants)
6.
Jaysh Idlib (6 000 combattants)
7.
Jabhat al-Shamiyah (3 000 combattants)
Les trois documents sont :
Le
cessez-le-feu (excluant al-Qaïda et
Daesh) sur l’ensemble du territoire à
partir de ce soir, jeudi 29 décembre
2016, à minuit heure locale.
Les
mesures visant au respect de la trêve et
au déploiement des forces russes.
Les
conditions des négociations de paix qui
se tiendront à Astana (Kazakhstan).
L’Iran et Égypte seront associés à ces
négociations et les États-Unis pourront
s’y joindre une fois le président élu
Donald Trump investi (c’est-à-dire après
le 20 janvier 2017).
En parrainant cet accord avec la
République islamique d’Iran, la Turquie
—membre de l’Otan— a renoncé à son
ambition de devenir le leader du monde
sunnite et s’est éloignée des
États-Unis.
La Coalition nationale des forces de
l’opposition et de la révolution a
annoncé qu’elle soutenait cet accord.
Au début du mois, le Qatar s’est
retiré de la guerre contre la Syrie. Il
est entré au capital de Rosneft, la plus
grande société au monde, et a lié sa
politique énergétique à celle de la
Russie.
Cet accord est en discussion depuis
un mois. Les parties qui s’y opposent
ont tenté de le faire échouer en
assassinant l’ambassadeur de Russie à
Ankara, puis en bombardant les 28 et 29
décembre l’ambassade de Russie à Damas.
Les États-Unis, la France et le
Royaume-Uni ne participent pas à ce
cessez-le-feu. Washington a été accusé
par le président Erdoğan de continuer à
soutenir Al-Qaïda et Daesh, ce que
l’ambassade US à Ankara a démenti.
Cependant, le président sortant Barack
Obama a signé, le 23 décembre, la loi
fiscale de Défense autorisant la
livraison d’armes à l’« opposition »
(sic) en Syrie.
L’Arabie saoudite, qui n’a pas
commenté l’accord, a annoncé venir en
aide aux réfugiés syriens. Le royaume
devrait distribuer de l’aide
humanitaire, exclusivement à partir des
mosquées qu’elle a installées dans les
camps de réfugiés.
Le président Poutine a donné ordre à
son ministre de la Défense de réduire la
présence militaire russe en Syrie.
Cependant, la Russie poursuivra son
action contre le terrorisme (al-Qaïda et
Daesh).
La guerre contre la Syrie a coûté la
vie à au moins 300 000 Syriens. Elle a
été planifiée par les États-Unis et
leurs partenaires de l’Otan, et financée
par les monarchies du Golfe.
[1]
« Владимир
Путин объявил о прекращении огня в Сирии
широко распространенной », Сеть
Вольтер, 29 декабря 2016.
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