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Taximen vs ʽUberʼ. Scènes d'émeutes à
Paris face
à un gouvernement Vals-Hollande
impuissant
RT
Vendredi 26 juin 2015
PCN-TV & RT/ 2015 06 24/
Dans un climat électrique, plusieurs
milliers de taxis en colère contre la
"concurrence sauvage" du groupe
américain Uber ont manifesté jeudi en
France, provoquant de colossales
perturbations sur les grands axes de
circulation de Paris et plusieurs
grandes villes. Des chauffeurs belges
ont rejoint les mouvements à Paris et à
Lille.
Video sur :
https://vimeo.com/131828082
Opérations escargots, blocages des gares
et des aéroports, voitures de transport
avec chauffeur (VTC) prises pour cible:
dès l'aube, les protestataires, au
nombre de près de 3.000 sur l'ensemble
du pays selon la police, ont multiplié
les actions coup de poing. Une trentaine
de chauffeurs de taxi bruxellois sont
partis jeudi à l'aube en direction de
Paris pour rejoindre le mouvement de
grogne. D'autres taximen se sont
également rendus à Lille, a indiqué
l'organisateur du mouvement au départ de
la Belgique, sans pouvoir en préciser le
nombre exact. "Le but c'est d'occuper
l'espace, parce qu'il y a un vrai
ras-le-bol", a résumé Karim Asnoun,
responsable du syndicat CGT de la
profession. "La base attend de nous des
messages forts, on est obligé de passer
par cette étape de la radicalité", a
renchéri Abdel Ghalfi (CFDT).
A l'aéroport de Roissy-Charles de
Gaulle, les accès à trois terminaux
étaient bloqués et la circulation
perturbée, comme dans plusieurs
quartiers de Paris. A la Porte Maillot,
l'un des principaux points d'entrée dans
Paris, des taxis ont pris d'assaut et
incendié les vans de deux conducteurs de
VTC, provoquant l'intervention de forces
antiémeutes et des pompiers. Les accès
de deux gares de la capitale étaient
également bloqués par des dizaines de
voitures. Des actions similaires ont été
menées à Lyon (centre-est), Marseille
(sud), Toulouse et Bordeaux (sud-ouest)
et Lille (nord) notamment.
Le mouvement a recueilli un large écho
dans la classe politique française. "On
ne peut pas laisser les chauffeurs de
taxi victimes de la loi de la jungle", a
déclaré le président socialiste de
l'Assemblée nationale, Claude Bartolone.
Les Républicains, le parti d'opposition
de droite de l'ancien président Nicolas
Sarkozy, a dénoncé lui aussi la
"concurrence déloyale" d'UberPOP,
l'application mobile de la société
californienne qui, à prix cassés, met en
relation des particuliers et des
conducteurs non professionnels assurant
leur transport avec leurs véhicules
personnels. Seul l'ancien Premier
ministre de droite François Fillon, juge
que "c'est la chienlit aujourd'hui,
franchement".
Engagé depuis plusieurs mois dans un
bras de fer avec l'Etat, Uber revendique
400.000 utilisateurs d'UberPOP en
France, où le nombre des taxis est
faible. Mais ses chauffeurs sont des
particuliers sans la formation requise
pour leur agrément et ils ne paient ni
cotisations sociales ni impôts. Le
ministre français de l'Intérieur,
Bernard Cazeneuve, a demandé jeudi au
préfet de police de Paris de prendre un
arrêté interdisant l'activité du
service. Uber est visé depuis fin 2014
par une enquête judiciaire à Paris, pour
organisation illégale d'un "système de
mise en relation de clients avec des
personnes qui se livrent au transport
routier" de passagers "à titre onéreux".
Selon une loi française récente, les
conducteurs qui ne sont pas enregistrés
comme chauffeur de taxi ou VTC encourent
jusqu'à un an de prison, 15.000 euros
d'amende, la suspension du permis et la
confiscation du véhicule. La France
n'est pas le seul pays d'Europe, où
l'activité d'Uber fait polémique.
L'entreprise est interdite d'exercer en
Allemagne et fait aussi l'objet de
procédures judiciaires aux Pays-Bas et
en Espagne. La Commission européenne a
indiqué mardi plancher sur "une
régulation appropriée".
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