PANAFRICOM
Discours de l'ambassadeur Albert
Shingiro
Vendredi 9 mars 2017
# PANAFRICOM/
DISCOURS DE L’AMBASSADEUR ALBERT
SHINGIRO, REPRÉSENTANT PERMANENT DU
BURUNDI AUPRÈS DES NATIONS UNIES LORS DU
BRIEFING DU CONSEIL DE SÉCURITÉ SUR LA
SITUATION AU BURUNDI, 9 MARS 2017
La réponse de
Bujumbura sur le
Dernier « rapport sur la situation au
Burundi » de l’ONU …
PANAFRICOM WEBTV/
2017 03 09/
Avec AMBASSADE DU BURUNDI À L’ONU/
Discours de
l’Ambassadeur Albert SHINGIRO,
Représentant Permanent du Burundi auprès
des Nations Unies lors du briefing du
conseil de Sécurité sur la situation au
Burundi, 9 mars 2017 (5 minutes) :
Monsieur le
Président, comme c’est la première fois
que je prends la parole sous votre
présidence tournante du mois, je
souhaite vous exprimer au nom de ma
délégation mes sincères félicitations
pour votre accession à la présidence de
ce Conseil.
Nous saluons chaleureusement la présence
de S.E M. Benjamin William Mkapa,
Facilitateur du dialogue inter burundais
qui s’exprimera par vidéoconférence
depuis Kampala. Nous lui renouvelons
notre confiance et soutien.
Permettez-moi aussi
de remercier le Secrétaire général pour
son premier rapport sur la situation au
Burundi S/2017/165 même si ma délégation
n’est pas d’accord avec certains faits
et omissions dudit rapport.
LES AFFAIRES
CONSTITUTIONNELLES RELÈVENT
EXCLUSIVEMENT DE LA SOUVERAINETÉ DES
ETATS MEMBRES ET DE LEURS PEUPLES
Le rapport évoque
entre autres ce qu’il a appelé
l’intention de l’actuel président de
briguer un soi-disant 4e mandat,
oubliant par-là que les affaires
constitutionnelles relèvent
exclusivement de la souveraineté des
Etats membres et de leurs peuples. Ma
délégation voudrait rappeler que
l’actuel président exerce son 2ème
mandat conformément à l’arrêt de la Cour
Constitutionnelle de la République du
Burundi rendu le 04 mai 2015 et le
jugement rendu par la Cour de la
Communauté Est Africaine en date du 19
juillet 2015 confirmant tous la légalité
de la candidature du Président Pierre
NKURUNZIZA. Par ailleurs, ma délégation
estime que l’évocation du 4ème mandat
non annoncé du président est un
traitement de deux poids deux mesures
dont le Burundi est victime depuis 2015
car une telle préoccupation n’a jamais
été évoquée par une autre autorité de
l’ONU pour des cas 4ème, 5ème, 6ème voir
même 7ème mandat ailleurs dans le monde.
LE RAPPORT FAIT AUSSI
USAGE IMPRUDENT DU MOT « MILICE » POUR
QUALIFIER LA LIGUE DES JEUNES DU PARTI
AU POUVOIR
Le rapport fait aussi
usage imprudent du mot « milice » au
para.20 pour qualifier la ligue des
jeunes du parti au pouvoir. Le choix de
ce mot est inapproprié car il sort du
cadre du langage déjà agréé au Conseil
de Sécurité. De la résolution 2248 à la
résolution 2303 en passant par la
résolution 2279, ce prestigieux conseil
n’a jamais utilisé ce mot lourd de sens,
préférant chaque fois d’utiliser un
langage prudent et équilibré « des
jeunes affiliés aux partis politiques »
sans toutefois singulariser une jeunesse
choisie sur mesure.
DES DISPARITIONS
FORCÉES AU BURUNDI ?
Le rapport parle en
outre des cas des disparitions forcées
au Burundi. Il convient de rappeler ici
que ce phénomène est une menace
globale et aucune nation n’est
malheureusement épargnée. Le chiffre de
plus 200 cas a été sans preuves et
enquêtes sérieuses sur cette allégation
en faisant fi des cas de jeunes qui ont
fui le pays pour subir des entrainement
para militaires dans un pays voisin et
qui sont intentionnellement déclarés
portés disparus. Parmi les quelques 150
jeunes remis récemment par la RDC au
Gouvernement du Burundi, certains
d’entre eux étaient sur la liste des
disparus. Ceci pour dire que la prudence
est de mise avant de confirmer une telle
allégation.
LA SITUATION
POLITIQUE, SÉCURITAIRE ET DES DROITS DE
L’HOMME AU BURUNDI.
Je ne souhaite pas
entrer dans les détails du rapport car
le temps qui m’est imparti est trop
court. Vous avez reçu tous une note
exhaustive de nos commentaires et
observations sur ce rapport. Je saute à
présent sur la situation politique,
sécuritaire et des droits de l’homme au
Burundi.
Sur le plan
politique, le dialogue inter burundais
se poursuit normalement aussi bien à
l’intérieur qu’à l’extérieur. Au niveau
externe, nous saluons le travail
remarquable du Facilitateur du dialogue
inter burundais de S.E Benjamin William
Mkapa qui vient d’organiser du 16 au 19
février la 4ème session de dialogue à
Arusha, en République Unie de Tanzanie.
Nous lui renouvelons notre confiance et
notre soutien. Le Gouvernement du
Burundi reste engagé de bonne foi dans
ce processus de façon inclusive à
l’exception des putschistes du 13 mai
2015 aujourd’hui en cavale et sous la
protection de certains Etats membres de
l’ONU.
Sur le plan
sécuritaire : Tout en reconnaissant
quelques défis qui restent à relever, le
constat sur le terrain est là et
personne ne peut l’occulter. La
situation sécuritaire est globalement
bonne sur tout le territoire national.
Droits de l’homme :
s’agissant de la situation carcérale,
plusieurs centaines de prisonniers ont
été libérés depuis 2015. En 2017, 2500
ont bénéficié de la grâce présidentielle
à la fin de l’année 2016. Parmi eux 2246
ont déjà regagné leurs familles.
SUR LES LIBERTES
PUBLIQUES
S’agissant de la
liberté d’expression, 20 radios locales
publiques et privées, 4 radios
communautaires, 7 Radio-télévisions
émettent sur le territoire du Burundi, 2
agences de presse locales, 24
journaux périodiques publics et privés,
17 sites internet, 12 associations et
organes professionnels de la presse sont
opérationnels. A ces radios privées
s’ajoutent les radios internationales
autorisées à émettre librement au
Burundi à savoir la RFI, la VOA,
Deutsche welle, etc…
S’agissant des
libertés de réunion, d’opinion,
d’association et de religion, le
Gouvernement a déjà agréé plus de 6500
associations sans but lucratifs dont
plus de 100 associations ont été agréées
depuis le mois de janvier 2016. 15
Associations Sans But Lucratif qui
étaient sous investigations depuis le
coup d‘Etat manqué du 13 mai 2015 ont
été autorisées de rouvrir.
Un point sur la
coopération avec les Nations Unies pour
conclure : le grand souci du Burundi est
de renforcer et pérenniser nos relations
avec l’ONU. Afin d’assurer la présence
de l’ONU en matière des droits de
l’homme, le projet d’accord de
coopération avec le Bureau du
Haut-commissariat aux droits de l’homme
est en cours de discussions entre les
deux parties. Le Bureau du Conseiller
spécial du SG est aussi fonctionnel,
nous attendons la désignation d’un autre
fonctionnaire de l’ONU qui sera chargé
du Burundi pour accélérer la signature
du cadre de coopération avec ce Nous
nous réjouissons également de
l’excellente qualité de notre
coopération avec la
configuration-Burundi de la Commission
de Consolidation de la paix sous le
leadership de sa présidence assurée par
mon collègue de Suisse l’Ambassadeur
Jürg Lauber.
Ambassadeur Albert
SHINGIRO,
Représentant
Permanent du Burundi auprès des Nations
Unies
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