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Opinion
Hollande veut
interdire la « Quenelle » ! Et saisir
l'ONU ?
Média
libre
Vendredi 13 septembre 2013
Voici un peu plus d’un an, François
Hollande tout juste élu, le directeur de
Médialibre, Marc George, avait titré son
éditorial : « La
présidence bouffonne » . Nous
n’allons pas ici, faute de place et de
temps, énumérer les centaines
d’illustrations venues corroborer ce
titre prophétique. L’affaire syrienne,
avec la lamentable pantalonnade
d’Hollande et Fabius, désormais
internationalement reconnus comme les
Laurel et Hardy de la diplomatie,
suffira. Ou plutôt suffirait. Car on n’a
pas sitôt fini de rire -ou de pleurer-
devant les dernières pitreries du
gouvernement le plus incompétent de
l’histoire de l’humanité, qu’une
nouvelle ânerie survient, que l’on
croirait tirée d’une bande dessinée de
Goscinny ou d’un sketch de Dieudonné.
On apprend donc que le régime, qui
voulait terroriser la Syrie – et sans
doute les braqueurs de bijoutiers –
s’est trouvé une nouvelle mission :
éradiquer la menace de la « Quenelle » –
chimique ? – laquelle menacerait
désormais République et Démocratie, les
droits de l’homme et tralala tsoin tsoin.
Qu’est-ce que la Quenelle nous
demanderont les ceux-ce qui ne le savent
pas encore ? Une trouvaille de génie de
l’humoriste Dieudonné, censée désigner
une réponse aux puissants.
La Quenelle, illustrée par un geste
des bras, incarne une réponse
inattendue, une esquive ou une attaque
surprise, matérialisée par cette sorte
de saucisse, qui serait – symboliquement
– glissée dans le « fion » du puissant
alors qu’il comptait écraser le
quenellier. Bref la Quenelle est un
signe d’insoumission.
L’artiste se situe du reste là dans
la lignée de Marcel Aymé, qui proposait
à Vincent Auriol qui voulait lui
remettre la Légion d’Honneur, de se la
« carrer dans le train ». A l’époque
l’écrivain entendait bien sûr dénoncer
les terribles abus de la « Libération »,
lui qui avait été incarcéré pour « faits
de collaboration », avant d’être
blanchi.
Un Gimmick de génie qui peut donc être
décliné à l’infini, et plus encore
depuis que la gauchisterie, à
l’inconséquence intersidérale, a fait
main basse sur le pouvoir. Quenelle de
Bachar, donc, à l’Occident, Quenelle de
Dieudonné à ceux qui pensaient avoir sa
peau et qui triomphe dans les salles,
Quenelle de la Liste Antisioniste,
Quenelle aux tenants de la censure avec
Faurisson au Zénith, etc, etc.
Ce qui est en train de devenir un
véritable phénomène, un défi
humoristique au pouvoir, se répand comme
une traînée de poudre. Participants
facétieux aux émissions audiovisuelles,
sportifs, de Riner à Noah, étudiants,
enseignants, vacanciers, commerçants, et
même policiers, gendarmes ou militaires,
y compris d’élite, la Quenelle est
devenue un sport national, et même
international. L’idée consiste à se
faire photographier ou filmer en faisant
le geste de la « Quenelle », dans la
position ou le lieu le plus insolite ou
drôle, et de le poster sur Internet. Une
Quenelle à la télévision vaut encore
plus cher. Dernier en date, Pierre
Ambroise Bosse, vice champion d’Europe
et finaliste des récents mondiaux
d’athlétisme fait une petite quenelle en
surgissant de nulle part pour défier les
favoris. Blancs, noirs, ou autres,
musulmans, chrétiens ou athées, tout le
monde s’y met.
La Quenelle agit comme un miroir :
plus qu’un défi, elle reflète l’image de
nos élites, tels qu’ils apparaissent à
une part croissante de la population :
des guignols. Manifestement, les-dites
élites n’aiment pas…
Mais attention, dans le pays où l’on
peut cracher sur le Christ et Mahomet,
où l’on peut épouser une personne de son
sexe et coucher avec sa grand-mère, où
l’on peut chier sur le drapeau, et se
balader à poil ou presque, il est aussi
un sujet avec lequel on ne rigole pas.
Un seul : l’antisémitisme. La Shoah nous
l’interdit. Si si…
Deux militaires qui s’étaient
photographiés devant une synagogue en
faisant la « Quenelle », vont être ainsi
sanctionnés « avec la plus grande
fermeté » apprend-t-on de source
gouvernementale. Non, non, on ne rigole
pas, c’est très sérieux.
Le guignol de la Défense Jean-Yves Le
Drian a ainsi demandé mardi soir des
« sanctions » en condamnant « avec la
plus grande fermeté » le geste de deux
militaires qui, en mission Vigipirate à
Paris, ont été photographiés devant une
synagogue faisant un geste « réputé
antisémite » (?). « Jean-Yves Le Drian
condamne avec la plus grande fermeté ces
actes et ces mises en scène et a demandé
au chef d’état-major de l’Armée de Terre
de prononcer les sanctions
disciplinaires qui s’imposent en pareil
cas », a donc déclaré à l’AFP
l’entourage du ministre. On se pince,
mais non, on ne rêve pas. Nous sommes
bien dirigés par ces clowns.
La photo qui a déclenché la polémique
a été postée « récemment sur les réseaux
sociaux » mais pourrait avoir été prise
« il y a quelques semaines ou quelques
mois », avait expliqué auparavant à
l’AFP le colonel Bruno Louisfert,
responsable de la communication de
l’armée de Terre, en précisant qu’une
enquête interne avait été ordonnée.
Deux chasseurs alpins avaient été
photographiés faisant le geste dit de
« la quenelle », devant l’entrée de la
synagogue Beth David, rue de Montevideo
dans le XVIe arrondissement. Les « deux
jeunes soldats », du 13e bataillon de
chasseurs alpins, « ont été entendus par
leur hiérarchie, une fois revenus dans
leur bataillon », basé à Barby (Savoie),
car « ils ont été identifiés alors
qu’ils avaient déjà quitté la
capitale », avait précisé le colonel
Louisfert.
« Au vu des comptes rendus, on va se
prononcer sur une sanction, car,
clairement, il y aura sanction », avait
affirmé également le colonel bidule.
« En l’état, la connotation antisémite
n’est pas complètement avérée, mais
néanmoins, le fait de s’exhiber devant
une synagogue, volontairement ou non,
n’est pas admissible », avait-insisté
l’édile, dont on sent tout de suite
qu’il nous ferait gagner n’importe
quelle guerre.
Le général Ract Madoux, alias
« Tartuffe », « a décidé de sensibiliser
très fermement toute la chaîne de
commandement sur ce geste et ce qu’il
peut impliquer », avait-il ajouté. Le
Conseil représentatif des juifs de
France (Crif) avait fait part de sa
« consternation », sur son site
internet, devant « le ‘geste’ choquant »
des militaires.
Bref, au point où nous en sommes
rendus, et les mots nous manquent pour
le décrire, on peut redouter une demande
d’intervention militaire de Laurel et
Hardy, sous la forme sans doute d’une
motion au Conseil de sécurité… Dieudonné
et les quenelliers pourront-ils compter
sur Poutine pour échapper à la vindicte
des obligés de la CIA et du Mossad ?
Les événements récents nous invitent
à l’optimisme !
© 2013 Média libre
Publié le 13 septembre avec l'aimable
autorisation de Média libre
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