EODE - International Elections
Monitoring
Italie: comment
sortir de l'impasse politique ?
EODE
Dimanche 31 mars
2013 EODE Press
Office avec AFP – ANSA - La Republica -
Corriere della Sera - CEREDD / 2013 03
31 /
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http://www.eode.org/category/eode-international-elections-monitoring/international-elections-survey/
Le président italien, Giorgio Napolitano,
a décidé samedi de charger "deux groupes
restreints de personnalités" de chercher
une solution pour débloquer l'impasse
politique et doter l'Italie d'un nouveau
gouvernement. A
l'adresse des partenaires étrangers, M.
Napolitano a tenu à souligner que le
pays n'est ni à la dérive, ni dépourvu
d'un exécutif. "Le gouvernement bien que
démissionnaire reste en charge et il n'a
pas été mis en minorité au Parlement", a
expliqué le président âgé de 87 ans,
cherchant visiblement à requinquer le
gouvernement de l'ex-commissaire
européen Mario Monti. Cet exécutif, a
noté le président, est "sur le point
d'adopter des mesures urgentes pour
l'économie, en accord avec l'Union
européenne et avec la contribution
essentielle du nouveau Parlement" issu
des élections des 24-25 février.
M. Napolitano a balayé d'un revers de la
main les spéculations sur sa démission
avant la fin de son mandat le 15 mai. Il
entend "prendre des initiatives jusqu'au
dernier jour pour débloquer" la
situation. "L'Italie est entre de bonnes
mains, la décision du président de
rester jusqu'au dernier jour
tranquillise le pays, les marchés et
l'Europe", a commenté un des
responsables de la gauche, Paolo
Gentiloni. Même son
de cloche de la part de la droite
berlusconienne: "aucun doute que dans un
moment aussi incertain et dramatique, la
présence du président offre à tous un
point de référence solide et fiable", a
déclaré Sandro Bondi, coordinateur du
PDL de Silvio Berlusconi.
L'ITALIE DANS UN CUL-DE-SAC POLITIQUE
« L'Italie est dans un cul-de-sac » -
dixit La Republica - depuis les
législatives, avec un centre gauche
disposant de la majorité absolue à la
Chambre des députés mais pas au Sénat où
s'opposent trois forces de poids
similaire: la gauche de Pier Luigi
Bersani, la droite berlusconienne et les
contestataires radicaux – qualifiés de
« populistes » par leurs adversaires -
de l'ex-humoriste Beppe Grillo.
Partisans d’une certaine forme de
Démocratie Directe et résolument opposés
au parlementarisme, ils ont dit non à
toute participation à une coalition de
gauche ou de droite. Comme leur
programme électoral l’annonçait.
Les deux "groupes restreints de
personnalités" dont M. Napolitano n'a
pas dit par qui ils seront chapeautés
seront constitués mardi, a indiqué
l'agence italienne Ansa. Un groupe aura
"un caractère politico-institutionnel et
l'autre économico-social". Ils
prépareront un rapport à remettre soit à
M. Napolitano soit à son successeur.
Le président a donc décidé de prendre
son temps.
L'objectif fixé par le président est que
les deux groupes de "sages", comme les a
déjà surnommés la presse, fassent "des
propositions de programme précises" sur
lesquelles puissent se retrouver la
majorité des forces politiques.
La décision du président était très
attendue alors qu'il avait reçu toute la
journée de vendredi les partis
politiques pour tenter de concilier
leurs exigences.
"Ces rencontres m'ont permis de
constater la persistance de positions
très différentes sur les solutions
possibles au problème de la formation du
gouvernement", a-t-il expliqué samedi.
CHACUNE DES FORCES POLITIQUES ISSUES DES
ELECTIONS CAMPE SUR SES POSITIONS
Chacun campe en effet sur ses positions:
le M5S de Grillo, qui a canalisé un vote
antipartis et anti-austérité, réclame un
gouvernement sous ses propres couleurs,
Berlusconi a proposé un pacte "faustien"
(sic) à la gauche qui, pour sa part,
voulait tenter sa chance au Parlement
pour essayer de grappiller des voix des
"grillini" (membres du M5S).
Et ni la gauche ni la droite n'acceptent
pour le moment un "gouvernement du
président" qui serait dirigé par une
personnalité neutre et adopterait
quelques réformes dont celle,
essentielle, de la loi électorale, cause
de l'impasse actuelle, avant de
nouvelles élections à l'automne ou au
printemps 2014. Des noms étaient déjà
cités, ceux de la ministre de
l'Intérieur, Anna Maria Cancellieri,
membre du gouvernement Monti, très
respectée à droite et à gauche, ou
encore de l'ex-commissaire européenne
Emma Bonino.
"Mission impossible", "paralysie due aux
vetos croisés", les journaux dressaient
samedi un constat d'échec angoissé face
au manque de solution à une crise qui
dure depuis plus d'un mois.
"Il n'y a même pas un point de contact
entre les trois principaux partis",
constatait l'éditorialiste Antonio
Polito, du Corriere della Sera. "Grillo
ne veut rien faire, Berlusconi veut
seulement un gouvernement de grande
coalition, ce qui est impossible car le
PD (de Bersani) le refuse" pour ne pas
s'aliéner un électorat qui déteste le
Cavaliere. Reste que
si la tentative de la dernière chance
lancée par M. Napolitano devait être un
flop, son successeur n'aurait plus comme
issue qu'une dissolution rapide des
chambres pour un retour aux urnes
pendant l'été.
Une option caressée avec insistance par
Silvio Berlusconi, galvanisé par des
sondages qui voient sa coalition en tête
en cas de nouveau scrutin, avec 32,5%,
devant la gauche, donnée à 29,6%.
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