EODE -
INTERNATIONAL ELECTIONS MONITORING
Portugal : Le
gouvernement sanctionné lors des
municipales
Luc
Michel
Lundi 30 septembre 2013
Luc MICHEL pour EODE Press Office /
avec AFP / 2013 09 30 /
http://www.facebook.com/EODE.monitoring
http://www.eode.org/category/eode-international-elections-monitoring/international-elections-survey/
"Passos Coelho n'est qu'une marionnette
d'Angela Merkel. Ils font des économies
sur le dos des enfants, il y a des
classes au Portugal qui n'ont plus de
professeur"
- Alda Camara, professeur d'économie
"Il faut punir les partis de la troïka"
- Casimiro Menezes, président de la
Confédération nationale des retraités
# Municipales au Portugal ce 29
septembre 2013 : le gouvernement
sanctionné …
Quelque 9,5 millions d'électeurs étaient
appelés à voter pour élire leurs
représentants dans 308 mairies. Lors des
dernières municipales en 2009, le taux
d'abstention avait atteint 41%.
Le gouvernement de centre droit au
Portugal du PSD de Passos Coelho a été
sanctionné ce dimanche dans les
principales villes du pays lors des
élections municipales, premier test pour
la politique d'austérité menée depuis
deux ans.
LE PSD PERD LES GRANDES VILLES …
* Le Parti social démocrate (PSD,
centre-droit, malgré son nom) du Premier
ministre Pedro Passos Coelho a perdu le
contrôle de trois grandes villes: Porto,
Sintra et Vila Nova de Gaia, et s'est
fait distancer à Lisbonne, fief du Parti
socialiste PS.
* Le maire socialiste sortant de
Lisbonne, Antonio Costa, a été réélu
pour un troisième mandat avec une large
avance (51 à 55% des voix) sur le
candidat de la coalition au pouvoir,
Fernando Seara (21 à 24%), indiquent les
sondages sortie des urnes publiés par la
chaîne de télévision publique RTP.
* A Porto, la grande ville du nord du
pays, le candidat indépendant Rui
Moreira a créé la surprise en s'imposant
devant Luis Filipe Menezes, candidat du
PSD, avec 36 à 40% des voix contre 22 à
25%.
* Le PSD a également perdu la mairie de
Sintra, grande municipalité de la
banlieue de Lisbonne où le candidat
socialiste Basilio Horta et
l'indépendant Marco Almeida étaient au
coude à coude. Le candidat du
gouvernement, Pedro Pinto, ne
recueillait que 13 à 16% des voix.
* A Vila Nova de Gaia, autre bastion de
la droite situé dans la banlieue de
Porto, le socialiste Eduardo Rodrigues
s'est largement imposé avec 38 à 42% des
voix, selon les sondages.
"Il est clair que c'est une grosse
défaite pour le PSD", a jugé Luis
Marques Mendes, ancien président du
parti au pouvoir devenu commentateur
politique. "Qu'ils soient de droite ou
de gauche", les Portugais espéraient une
sanction du gouvernement pour avoir
appliqué à la lettre la cure d'austérité
prescrite par la troïka des créanciers,
avait commenté auparavant à l'AFP le
politologue Antonio Costa Pinto.
DES ELECTIONS SOUS CONTROLE
INTERNATIONAL
Les élections se déroulaient sous le
regard de la troïka (UE-FMI-BCE),
présente à Lisbonne depuis deux semaines
pour un nouvel examen du plan d'aide de
78 milliards d'euros dont bénéficie le
pays depuis 2011.
Impopulaire, Passos Coelho a affirmé à
plusieurs reprises qu'il ne
démissionnerait pas, quel que soit le
résultat des élections. Il a néanmoins
reconnu dimanche qu'"il y a toujours une
lecture nationale à faire du scrutin
municipal".
De nombreux Portugais ont opté pour
l'abstention ou le vote blanc pour
marquer leur désaccord avec la classe
politique. "Ce sont toujours les mêmes
qui se représentent pour faire la même
politique", a estimé, résignée, Claudia
Madruga, une jeune Lisboète au chômage.
Elle a voté blanc.
D'autres électeurs ont choisi de voter
pour l'opposition de gauche, comme Alda
Camara, professeur d'économie. "Passos
Coelho n'est qu'une marionnette d'Angela
Merkel. Ils font des économies sur le
dos des enfants, il y a des classes au
Portugal qui n'ont plus de professeur",
a-t-elle assuré.
En 2009, le PS était arrivé en tête en
nombre de voix avec 37,6%, mais le PSD,
allié à d'autres partis de droite, avait
remporté une majorité de mairies, avec
139 municipalités contre 132 pour les
socialistes.
Le nombre record de candidats
indépendants (80 contre 54 en 2009) a
compliqué la donne pour les partis
traditionnels. Les indépendants se sont
démarqués de la classe politique afin de
capitaliser sur la grogne
anti-austérité. Car les mesures de
rigueur que le Portugal a adoptées en
échange de l'aide internationale sont de
plus en plus contestées par la
population.
"Il faut punir les partis de la troïka",
réclamait ainsi Casimiro Menezes,
président de la Confédération nationale
des retraités, très remonté contre les
récentes coupes de 10% dans les pensions
des fonctionnaires. Une consigne
entendue semble-t-il …
LM / EODE Press Office
http://www.eode.org/eode-international-elections-monitoring-portugal-le-gouvernement-sanctionne-lors-des-municipales/
Photo : le Premier ministre Pedro
Passos Coelho du PSD.
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