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Lavrov durcit le ton contre les USA :
‘L'Occident souhaite changer la Russie’
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Mercredi 22 octobre 2014
EODE Press Office/ 2014 10 22/
Avec TASS - La Voix de la Russie/
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« L'Occident
souhaite changer la Russie,
c'est là l'objectif authentique des
sanctions contre Moscou »
- Sergueï Lavrov.
Le ministre Lavrov
a noté que cette approche coloniale
était propre à une époque révolue. De
l'avis des experts, cette déclaration
virulente faite par le chef de la
diplomatie russe atteste que l'approche
de l'Occident vis-à-vis de la solution
de la crise actuelle est inacceptable
pour la Russie.
VERBATIM : LAVROV
S’EN PREND SANS GANTS AUX OCCIDENTAUX
« L'Occident ne
cache pas que l'Ukraine n'est pas du
tout le but des sanctions et de la
pression sur la Russie », déclare
Sergueï Lavrov. Selon lui, « Washington
et Bruxelles tentent d'imposer à Moscou
leur position sur les questions de
principe cardinales ». « C'est le siècle
passé, une époque révolue, un mode de
pensée inertiel et colonial », est
persuadé Sergueï Lavrov.
« Nous voulons une
coopération égale en droits, qu'elle
soit effectivement égale en droits. Nous
voulons que la politique extérieure soit
exemptée d'idéologie, qu'il n'y ait pas
de tentatives de sacrifier l'économie au
nom de l'obtention d'objectifs
géopolitiques unilatéraux assez douteux.
Il y a une école de pensée dont les
adeptes estiment que la partie russe
doit faire des concessions unilatérales
du côté russe pour obtenir un avantage
économique et éviter des dommages. Je
n'appartiens pas à cette école. Non pas
que je n'aime pas mon pays. Mais parce
que la politique extérieure des pays
comme la Russie renferme également
l'obligation de faire valoir l'équité et
l'égalité en droits, le caractère
démocratique des relations
internationales ».
L'Occident pose à
la Russie les conditions suivantes : il
annulera les sanctions si la Russie aide
à régler la crise en Ukraine. La réponse
de Moscou est, selon M. Lavrov, simple :
« la partie russe ne remplira et ne
concertera aucun critère ni aucune
condition de ce genre. La Russie fait
déjà plus que les autres pour que la
crise en Ukraine soit réglée », a
souligné Sergueï Lavrov. « C'est Moscou
qui est à l'origine de l'initiative de
Genève d'avril et des accords ultérieurs
de Berlin. Les accords de Minsk sont le
résultat des initiatives émanant des
présidents de Russie et d'Ukraine,
Vladimir Poutine et Piotr Porochenko ».
Selon le ministre, à l'heure actuelle
« Moscou met à profit ses liens en vue
d'obtenir que les accords soient
appliqués comme il faut. Par contre, les
collègues occidentaux « n'utilisent pas
de façon requise leur influence sur Kiev
afin de le persuader que la voie
concertée entre lui et les miliciens n'a
pas d'alternative ».
« Ces derniers
temps le comportement des Etats-Unis
devient de plus en plus paradoxal. D'une
part, Washington fait tout pour isoler
la Russie. De l'autre, la Maison Blanche
appelle Moscou à coopérer pour
solutionner les problèmes en Irak et en
Syrie, ainsi que pour faire face au
groupe Etat islamique. Une telle
politique est d'ailleurs propre aux
Américains », a noté M. Lavrov.
Il a ajouté que : «
Leur approche consommatrice des
relations internationales est un trait
typique des Américains. Ils jugent être
en droit de punir les pays qui
n'agissent pas dans une question
quelconque au gré de Washington.
Cependant ils exigent de la part de ces
mêmes pays de coopérer sur les questions
d'importance vitale pour les Etats-Unis
et leurs alliés. Cette approche n'est
pas correcte et j'en ai parlé à John
Kerry. Il me semble qu'il comprend la
faiblesse de ces tentatives, au moins en
ce qui concerne les relations entre les
Etats-Unis et la Russie ».
Sergueï Lavrov
s'est déclaré « sûr que les pays
occidentaux ont pris conscience du
caractère pernicieux de leur politique
visant à punir la Russie. Il est
également convaincu que cette approche
inertielle de grande puissance des
affaires internationales sera corrigée
inévitablement, ce qui prendra,
malheureusement, beaucoup de temps ».
ANALYSE : POURQUOI
LAVROV DURCIT-IL LE TON ?
Le ton des
déclarations du ministre russe des
Affaires étrangères durcit ces derniers
temps.
Le directeur adjoint de l'Institut des
Etats-Unis et du Canada Valeri Garbouzov
estime cependant qu'il ne s'agit que
d'une réponse adéquate aux messages de
Washington : « Les Etats-Unis ont opté
pour la voie visant à dissuader la
Russie, l'ensemble des faits en
témoigne. Le président, des membres du
Congrès et des hauts responsables de
l'administration Obama en parlent. Je
trouve ces facteurs suffisamment sérieux
et inquiétants ».
Le politologue
Viktor Kouvaldine qualifie la dernière
intervention de Sergueï Lavrov de
sensationnelle : « Sergueï Lavrov est un
grand professionnel possédant une riche
expérience. Il est calme et maître de
soi. Il est notoire que la langue n'est
pas donnée au diplomate pour exposer ses
pensées, mais, au contraire, pour les
dissimuler habilement. La grande
question est de savoir pourquoi il a
décidé de jouer cartes sur table. La
crise et la lutte diplomatique autour de
cette crise ont atteint apparemment un
point critique. Les dirigeants de Russie
en sont venus à la conclusion que le
modèle de solution proposé par
l'Occident, à savoir les conditions
toujours nouvelles posées à la partie
russe pour lever les sanctions, était
inacceptable pour la Russie ».
« Cela ne signifie
pas bien sûr que l'Occident et la Russie
ne pourront pas s'entendre en fin de
compte ». Sergueï Lavrov a signalé que
l'Europe et la Russie étaient vouées à
être ensemble. « Ce sont des voisins
ayant une histoire commune séculaire.
Leurs relations s'arrangeront dès que
les politiques occidentaux commenceront
à penser en termes globaux. Finalement,
la Russie a déjà plusieurs fois sauvé
l'Europe contre elle-même ».
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