EODE -
International Elections Monitoring
Allemagne: la
"fracture sociale" au cœur de la
campagne électorale
Luc
Michel
Mercredi 11 septembre 2013
EODE Press Office /
avec AFP - FAZ / 2013 09 09 /
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http://www.eode.org/category/eode-international-elections-monitoring/international-elections-survey/
L’Allemagne, vers les législatives du 22
septembre …
Lors du grand débat pré-électoral, la
chancelière Angela Merkel a dressé ce 3
septembre le portrait d'une Allemagne
forte, tandis que son rival
social-démocrate Peer Steinbrück l'a
accusé d'avoir accru les inégalités,
durant leur ultime confrontation directe
au parlement avant les législatives du
22 septembre.
"C'étaient quatre bonnes années pour
l'Allemagne car beaucoup de gens vont
mieux qu'il y a quatre ans ", a lancé la
chancelière conservatrice (CDU), lors
d'un débat au Bundestag, sous les
applaudissements de ses partisans.
Grande favorite dans les sondages pour
décrocher un troisième mandat à la tête
du pays, Mme Merkel a vanté notamment la
forte baisse du chômage et le
rétablissement des finances publiques,
résultat selon elle d'une "politique
intelligente" associant compétitivité et
solidarité, discipline budgétaire et
investissements pour la croissance.
Tandis que la chancelière s'est vanté
d'avoir obtenu "le plus haut niveau
d'emploi que l'Allemagne ait jamais
connu" --regrettant toutefois d'avoir
toujours trois millions de chômeurs--,
son rival social-démocrate (SPD) a
souligné que le pays avait "le plus
grand secteur à bas salaire en Europe".
M. Steinbrück, qui souhaite introduire
en Allemagne un salaire minimum de 8,50
euros de l'heure, a dénoncé "une
fracture au sein de la société". "Sept
millions de personnes gagnent moins de
8,50 euros" de l'heure, a-t-il critiqué,
se référant aux chiffres d'un institut
de recherche.
Mme Merkel a cependant défendu son
concept de salaire minimum "négocié par
branche" entre partenaires sociaux. Des
accords couvrant trois millions de
salariés, dont les coiffeurs, le
personnel d'entretien et les employés du
BTP, ont été acquis durant son mandat,
avec un salaire minimum également
négocié pour les intérimaires.
La gauche "n'avait rien fait" dans ce
domaine quand elle était au pouvoir, a
fait valoir la chancelière, tout en
concédant qu'il y avait "encore des
salaires inacceptables" dans le pays.
M. Steinbrück, qui fut ministre des
Finances sous Merkel de 2005 à 2009 dans
un gouvernement de grande coalition
s'est montré nettement plus offensif que
lors de l'unique débat télévisé entre
les deux candidats dimanche, qui s'était
soldé, selon les sondages et les
commentateurs par un match nul devant
17,64 millions de téléspectateurs.
Sur la crise de l'euro, Mme Merkel a
loué sa stratégie de solidarité
vis-à-vis des pays en crise en
contrepartie de réformes structurelles.
Elle a de nouveau écarté toute
mutualisation des dettes tant qu'elle
serait au pouvoir.
M. Steinbrück, dont le parti a voté au
Bundestag toutes les décisions du
gouvernement Merkel pour sauver l'euro,
l'a accusée d'avoir caché la vérité sur
le coût de la crise et d'avoir étouffé
les pays du sud de l'Europe par un excès
d'austérité.
Il a d'ailleurs vu dans le troisième
paquet d'aide à la Grèce récemment
annoncé pour l'an prochain par le
ministre allemand des Finances Wolfgang
Schäuble un "l'échec de la gestion de
crise".
Mme Merkel portait mardi un collier
sombre, très sobre, après avoir fait
couler beaucoup d'encre en portant un
collier aux couleurs de l'Allemagne lors
du débat télévisé dimanche soir.
Aucun sondage sur un échantillon
représentatif de l'électorat allemand
n'a été publié depuis ce duel,
permettant de mesurer son impact sur
l'opinion. Selon plusieurs enquêtes,
environ un quart des électeurs étaient
encore indécis fin août.
Dans les sondages de popularité diffusés
avant le duel télévisé, environ 20 à 30
points séparaient M. Steinbrück de Mme.
Merkel qui reste de loin la personnalité
politique préférée des Allemands.
Un sondage paru fin août créditait les
conservateurs de Mme Merkel de 39% des
intentions de vote aux législatives,
soit plus que les sociaux-démocrates et
leur traditionnel allié écologiste
réunis (respectivement 23% et 11%). Les
libéraux, petit partenaire de la
coalition gouvernementale, étaient à 6%.
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