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Les services
secrets français sont-ils nuls ?
Mercredi 20 mars
2013 EODE-BOOKS -
lire - s’informer – se former
Un service du Département EDUCATION &
RESEARCH de l’Ong EODE
http://www.eode.org/category/eode-books/
# LES SERVICES SECRETS FRANÇAIS
SONT-ILS-NULS ?
Préface de Michel
Rocard
Éric Denécé (Auteur)
Editeur : Ellipses Marketing
« Oui, les services secrets français
sont-ils nuls ? L’affaire Merah, les
cellules dormantes du Hezbollah,
l’attaque de l’usine AZF de Toulouse,
autant d’affaires qui permettent de se
poser légitimement la question à
laquelle a tenté de répondre Éric Denécé »
« Les bouleversements géopolitiques
majeurs survenus depuis la chute du mur
de Berlin, puis les attentats du 11
septembre 2001 ont profondément accru le
niveau d'incertitude de la vie
internationale et les menaces qui pèsent
sur nos sociétés. Logiquement, le rôle
du renseignement s'en est trouvé
renforcé pour la sécurité des États »,
affirme l’éditeur de ce livre. En
conséquence, dans la majorité des pays
occidentaux, les moyens attribués aux
services ont été considérablement
renforcés, illustration du rôle de plus
en plus déterminant qu'ils jouent pour
détecter les menaces.
Comment la France se situe-t-elle dans
cette évolution ?
Quelle importance et quels moyens
accorde-t-elle au renseignement ?
Quelles sont la qualité et l'efficacité
de ses services ?
Joue-t-elle encore dans la cour des «
grands » ou n'est-elle qu'un acteur de
second rang ? De
bonnes questions au moment où la France
– celle de Sarkozy ou de Hollande,
preuve d’un consensus atlantiste dans
les élites politiques françaises -
réintégrée dans l’OTAN entend jouer un
rôle prépondérant dans la « guerre
contre le terrorisme ».
Cet ouvrage s'attache à une analyse
approfondie du renseignement français et
n'hésite pas à mettre l'accent sur ses
principales faiblesses. Il offre une
vision sans concession de la place des
services et du renseignement français
dans les institutions de la Ve
République. Il dresse aussi un panorama
unique des capacités françaises, des
efforts consentis et des progrès
réalisés au cours des deux dernières
décennies. Enfin, il met en lumière
l'absence dommageable de considération
pour le renseignement parmi les élites
qui gouvernent la France, lesquelles
rejettent toujours cette discipline
indispensable à toute stratégie
politique et économique. Un ouvrage
fondamental pour comprendre le
renseignement français.
REVUE DE PRESSE /
Lu sur le blog Lignes de défense :
« Les services secrets français sont-ils
nuls? Constantin Melnik et Eric Denécé
répondent
Les éditions Ellipses ont publié cette
année deux essais consacrés aux services
secrets français. Chronologiquement, le
premier est celui de Constantin Melnik
(un sacré bonhomme, né en 1927)
Espionnage à la française. De la guerre
froide à l'Algérie et au terrorisme
international (261 pages, 21,30€).
L'ouvrage de l'ancien coordinateur des
service secrets sous Michel Debré
s'ouvre sur un avant-propos provocateur:
"Nos services secrets sont-ils nuls?".
Coïncidence (pas du tout en fait...), le
dernier livre d'Eric Denécé (qui dirige
le CF2R) s'intitule Les services secrets
français sont-ils nuls? (392 pages,
23€).
Deux livres sur un même sujet, chez le
même éditeur? Bon, pour résumer, disons
qu'il n'y aurait dû y en avoir qu'un,
écrit à quatre mains par ces deux
éminents spécialistes. Mais les hasards
et autres vicissitudes de la vie
littéraire en ont décidé autrement.
Deux livres donc mais qui sont
complémentaires et que je suggère de
lire dans l'ordre de leur parution.
Melnik, dont le livre n'est pas le
testament mais peut-être le dernier,
décrit, avec amertume, les services
français de l'après-guerre, et leurs
chefs (jolie galerie de portraits au
vitriol), et illustre, avec forces
détails et un langage on ne peut plus
direct, l'opinion d'un "as du KGB" qui
disait que les services secrets français
sont "les plus mauvais du monde".
Eric Denécé répond à sa question
initiale en disant que "la France figure
très honorablement parmi les pays en
pointe dans la discipline"
(l'espionnage) et ne veut pas "croire à
une incapacité française en ce domaine".
Il ajoute que "les politiques ne
comprenaient rien au rôle des services,
ne savaient pas les utiliser et
s'attachaient donc le plus souvent à les
neutraliser" (le passé vaut pour le
présent). Et il conclut que "nos
services n'ont jamais bénéficié de
moyens à la hauteur du rang". Une
conclusion (politiquement) correcte, qui
renvoie à dos les uns et les autres mais
qui n'est pas à la hauteur de son très
intéressant ouvrage. »
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2012/09/15/les-services-secrets-francais-vus-par-constantin-melnick-et.html
ENTRETIEN AVEC L’AUTEUR /
Sur le Blog Ainsi va le monde :
"Les services secrets sont-ils nuls ?"
C’est un livre au titre provocateur qui
sortira le 25 septembre (Editions
Ellipses). Son auteur, Eric Dénécé est
directeur du Centre français de
recherche sur le renseignement (CF2R).
Dans cet ouvrage, celui-ci s'est attelé
à une tâche complexe : réaliser le
check-up...d’un domaine opaque.
Eric Dénécé,
pensez-vous vraiment que les services
français sont nuls ?
Non. La thèse que je défends est qu’il
faut reconnaître que nos services sont
loin d’être les meilleurs au monde –
même si notre orgueil national doit en
souffrir - bien qu’ils soient d’une
efficacité honorable. Mais ce défaut de
performance n’est pas du aux femmes et
aux hommes qui oeuvrent dans l’ombre,
avec passion et abnégation, à notre
sécurité. C’est d’abord la
responsabilité de nos politiques qui ne
comprennent rien à ce domaine, s’en
méfient et font tout pour le réduire à
sa plus simple expression.
Leur objectif, dès leur arrivée au
pouvoir, est-il d'en obtenir la maîtrise
?
Toujours oui. C’est
une constante depuis le début du XXe
siècle et cela concerne sans distinction
la droite et la gauche. Cette méfiance
vient d’une profonde incompréhension du
rôle des services, des idées reçues sur
la légitimité d’une telle activité –
considérée comme infâmante et perfide en
France – et par le souvenir de quelques
sombres affaires dans lesquels les
services ont été plus ou moins
directement impliqués et qui sont
devenues des scandales politiques
(affaires Dreyfus, Ben Barak, Markovic,
Greenpeace, Clearstream...).
Dans toute la Ve République, seuls deux
chefs de gouvernement ont manifesté un
vrai intérêt pour le renseignement et
avaient compris son intérêt : Raymond
Barre et Michel Rocard. Et un seul de
nos ministres a disposé d’une expérience
du renseignement : Michel Roussin. C’est
faible. C’est tragique. Le président
Hollande ne fait pas exception à cette
règle. Comme ses prédécesseurs, il n’y
connaît rien et ne s’y intéresse pas.
Quelles sont les forces et les
faiblesses de nos services ?
Nos lacunes sont d’abord liées à la
faiblesse des nos effectifs et de nos
budgets. Mais j’observe aussi que la
qualité (durée, mise en situation...) de
la formation donnée aux femmes et aux
hommes du renseignement n’est pas à la
hauteur de ce que font les meilleurs
(Royaume -Uni, Russie, Israel) ni des
enjeux. Enfin, le goût pour l’Action,
qui caractérise depuis longtemps la
DGSE, nous fait négliger le véritable
travail de renseignement, moins
spectaculaire, plus ingrat.
Concernant nos qualités, elles sont
liées à un héritage historique de
premier ordre, largement méconnu de nos
contemporains. La France a toujours
disposé d’une minorité d’individus
passionnés par ce métier qui lui ont
permis de se maintenir au plus près des
leaders du secteurs. Créativité, astuce,
débrouillardise, réactivité, sont les
vertus cardinales des opérateurs
français, à l’intérieur comme à
l’extérieur. Mais cela n’est plus
suffisant pour rester aujourd’hui dans
le peloton de tête ni pour anticiper les
menaces qui se multiplient.
L’un des handicaps de la France reste
son absence de culture du renseignement
? Evidemment et
c’est un travail de longue haleine qu’il
convient d’entreprendre pour convaincre
nos compatriotes – et surtout nos élites
- de l’utilité essentielle de ce métier.
Mais il faut pour cela lutter contre les
idées reçues et les fantasmes
cinématographiques qui ont la vie dure.
Plusieurs structures à caractère
universitaires – dont le Centre Français
de Recherche sur le Renseignement –
s’attachent depuis quelques années à
cette tâche, qui est une vraie mission
citoyenne pour notre pays.
La réforme du renseignement intérieur
a-t-elle été réussie ?
Clairement non, pour trois raisons.
1 - Si l’idée était bonne, elle est
intervenue trop tard. Pertinente en 1986
(date à laquelle l’idée fut lancée),
elle l’était moins en 2008.
2 - La réforme a été mal conduite et n’a
contribué qu’à déplacer la frontière
entre les métiers de l’ex DST et de l’ex
DCRG. La non intégration de la totalité
des RG dans le nouvel ensemble a
affaibli la qualité du maillage
territorial qui a fait pendant longtemps
le succès de notre sécurité intérieure.
De plus ne nouvelles rivalités sont nées
entre acteurs du renseignement
intérieur.
3 – Pour des raisons administratives,
une autre piste tout aussi pertinente
n’a pas été étudiée. Celle d’une fusion
DST/DPSD (sécurité militaire). Elle
aurait permis de créer un grand service
de contre-espionnage et de sécurité
économique. La DGSE
est-elle le grand service de
renseignement extérieur dont la France a
besoin ?
Malheureusement
non. Elle ne l’a jamais été et cette
lacune remonte à la fin de la Guerre
d’Algérie, lorsque De Gaulle a rejeté
les propositions de ses conseillers de
créer un « Intelligence Service » à la
française.
Paradoxalement, la culture
internationale des dirigeants français,
leur ouverture sur le monde étant plus
faible que elle des autres Européens,
aucun de ses successeurs n’en a senti le
besoin. Ce qui préoccupe un politique
français, ce sont d’abord les affaires
intérieures.
Aussi notre service de renseignement
international demeure-t-il une
organisation de taille modeste. Malgré
ses qualités et sa modernisation
récente, la DGSE dispose de moyens et
d’effectifs très inférieurs à ceux des
services alliés de même nature.
Surtout, sa tendance à la
bureaucratisation ne cesse de
s’accentuer. Que
devrait faire François Hollande en
matière de politique du renseignement ?
Trois mesures me semblent en premier
lieu indispensables : donner des
directives précises et pertinentes à
tous les services, selon leur vocation ;
pourvoir à l’augmentation des effectifs
et des budgets de nos services, afin que
nous ne soyons pas distancés par nos
principaux alliés et concurrents ;
remettre à plat l’organisation du
renseignement intérieur, qui est trop
polarisé sur la lutte antiterroriste au
détriment du contre-espionnage, de la
lutte contre le crime organisé et les
cybermenaces.
http://ainsi-va-le-monde.blogspot.com/2012/09/edition-les-services-secrets-sont-ils_18.html
BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR
Ancien analyste du renseignement et
directeur du Centre français de
recherche sur le renseignement (CF2R),
Eric Denécé est un des meilleurs
spécialistes français des questions de
terrorisme, de renseignement et des
opérations spéciales. Ses nombreux
ouvrages sur ces sujets lui ont valu
d'être récompensé du prix 1996 de la
Fondation pour les études de défense
(FED) et du prix Akropolis 2009
(Institut des hautes études de sécurité
intérieure). Broché:
408 pages
Editeur : Ellipses Marketing
Langue : Français
ISBN-10: 2729876529
ISBN-13: 978-2729876524
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