EODE-BOOKS - Enquête
La France des
intégristes
Le refus de la République
EODE
Lundi 14 mai
2013 EODE-BOOKS -
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# LA FRANCE DES
INTEGRISTES. LE REFUS DE LA REPUBLIQUE
René Guitton
La France des intégristes.Le refus de la
République
« extrémistes juifs, chrétiens,
musulmans, le refus de la République »
Dans « La France des intégristes, le
refus de la République » (Flammarion),
il dénonce les menaces que ces groupes
font peser sur la tolérance, le
multiculturalisme, le respect des
différences, et l’égalité de tous devant
la loi.
L'intégrisme
religieux a pour conséquence de
maintenir l'injustice et les
discriminations, niant de ce fait les
valeurs fondatrices de la République. R.
Guitton a enquêté sur les divers
courants intégristes, leurs
interprétations des textes sacrés, les
dérives, et montre comment certains
d'entre eux peuvent constituer une
menace pour la liberté d'expression et
l'égalité de tous.
Ici, ils excluent les non-croyants de
leur table. Là, ils interdisent aux
femmes d'aller cheveux nus et aux hommes
de leur adresser la parole. Ailleurs,
ils rejettent la démocratie, l'école
laïque, la liberté de penser... et
d'autres pratiques qui font froid dans
le dos. Ces
interdits que l'on croirait d'un autre
âge sont, aujourd'hui en France (mais
aussi en Belgique et partout en Europe),
une réalité pour certains intégristes du
judaïsme, du christianisme et de
l'islam. Autant d'attitudes qui excluent
de la République ceux qui les adoptent
et mettent nos modes de vie comme notre
société en péril.
Informée, troublante et sans parti-pris,
fondée sur de nombreux témoignages et
confidences, l'enquête fouillée de René
Guitton démontre combien les intégristes
de tous dogmes nient les valeurs
fondatrices de la République et refusent
le vivre-ensemble. Un ouvrage riche en
révélations, qui dénonce les menaces que
ces groupes font peser sur la tolérance,
la liberté d'expression, le
multiculturalisme, le respect des
différences, et l'égalité de tous devant
la loi. Sous-titré «
extrémistes juifs, chrétiens, musulmans,
le refus de la République », ce livre
est une véritable enquête au sein de
l’intégrisme sur le territoire français.
Mais l’auteur nous prévient : « Il
convient de réaffirmer que chacun est
libre de manifester comme il l’entend,
dans la sphère privée, sa dévotion à
Dieu ou à ses prophètes. »
« Le problème serait donc public.
Associations, partis embryonnaires,
groupuscules divers, ils sont les
courroies de transmission de
mécontentements affichés affiliés à des
religions. Et souvent, comme le montre
cette enquête, ces officines animées par
des intégristes, nient et bafouent les
lois de la République. Et c’est la
démocratie qui se retrouve accusée à
chaque fois, au nom d’un certain
laxisme, analyse un lecteur du livre. Au
nom de coutumes qui nous sont
étrangères, les uns rejetteront
l’avortement, les autres la laïcité ou
encore des lois dites liberticides. »
« On sait, par exemple, que dans
certaines banlieues, les préceptes de
l’Islam prennent le pas sur ceux de la
République, ailleurs des intégristes
catholiques ou juifs enfileront les
habits religieux pour « se barricader
dans des forteresses qu’ils sont bien
les seuls à ne pas prendre pour des
bastilles de papier ». » On songe alors
aux extrémistes radicaux, du type
« Sharia4uk » ou « Saharia4belgium » qui
défrayent l’actualité sur fond de
djihadisme en Syrie.
REVUE DE PRESSE /
ENTRETIEN AVEC RENÉ GUITTON
pour JOL PRESS (extraits) :
« La lutte contre l’intégrisme religieux
passe par l’éducation »
JOL Press : Pourquoi vous êtes-vous
intéressé à la question des intégrismes
religieux ? René
Guitton : Je travaille depuis de
nombreuses années sur les religions et à
force de travail j’ai noté qu’il
existait une multitude d’intégrismes et
que ces intégrismes se radicalisaient.
Ces mouvements partent tous du principe
qu’ils sont les tenants de la vérité.
JOL Press : Comment définit-on
l’intégrisme religieux ?
René Guitton : Les intégristes peuvent
se définir comme la frange extrême d’une
religion, la plus attachée aux
fondamentaux qui va jusqu’à se couper du
reste de la société et des valeurs
républicaines du « vivre-ensemble ». Les
pratiquants deviennent excessifs à
partir du moment où ils contraignent les
leurs à se couper du reste de la société
par la pratique la plus stricte des
commandements religieux, quand ce ne
sont pas des traditions ou des
superstitions.
Je vous donne un exemple : dans le
judaïsme en 1994, le grand Rabbin de
France de l’époque avait ordonné à sa
communauté de ne pas aller voter pour
des raisons religieuses, car ce jour
d’élection tombait le jour d’une fête
religieuse qui interdisait aux
pratiquants, selon lui, de porter sur
soi un document imprimé et d’écrire. Les
pratiquants ne pouvaient donc pas porter
sur eux leur pièce d’identité, ni signer
le registre, deux éléments
indispensables au vote. Les exemples
comme celui-ci se multiplient et on en
trouve dans toutes les religions.
JOL Press : La laïcité est-elle
suffisante face à la montée des
intégrismes ? René
Guitton : On ne négocie pas avec la
laïcité, on est laïc ou on ne l’est pas.
Sans accommodement, la laïcité devrait
être, en effet, sans devenir un
terrorisme intellectuel ou un
intégrisme, un moyen de s’opposer aux
excès d’une part mais aussi de protéger
les religions dans leur ensemble. En
s’opposant aux intégrismes, la laïcité
permet aux religions de s’exprimer.
JOL Press : Tous les intégrismes
religieux se valent-ils ?
René Guitton : Au début de mon livre, je
m’attarde sur le fait qu’il ne faut pas
faire d’amalgames entre d’une part
l’intégrisme et la religion qu’il dit
représenter mais aussi entre les
différents intégrismes qui sont porteurs
de plus de dangerosité que d’autres.
Certains ne font que couper leurs
membres de la société – on trouve ces
tendances chez les intégristes
protestants ou les juifs
ultra-orthodoxes.
D’autres, comme l’islamisme radical,
sont non seulement prosélytes mais
présentent aussi un caractère de
dangerosité dans la mesure où ils
prêchent des valeurs qui vont à
l’encontre des valeurs républicaines.
Par exemple, si un musulman veut
apostasier, s’il veut quitter sa
religion, d’après l’imam qui a importé
le salafisme en France et que j’ai
rencontré, il doit mourir, il faut le
tuer. Quand je lui dit qu’en France de
telles dispositions n’existent pas et
que la peine de mort a été abolie, il
insiste en disant qu’il faut trouver
tous les moyens de le punir et que s’il
quittait la France, il était mort. Là
nous sommes en face de personnes
extrêmement dangereuses car lorsqu’il
s’adresse à moi, je peux lui répondre
mais quand il s’adresse à des jeunes,
dans sa mosquée, c’est très grave.
JOL Press : Justement, comment
lutte-t-on contre l’intégrisme religieux
? René Guitton :
C’est la part la plus difficile car
c’est par l’éducation qu’on lutte le
plus efficacement contre les
intégrismes, or ces groupes sont à ce
point fermés sur eux-mêmes qu’ils ont
leur système d’enseignement. Pour ce qui
est des juifs et des chrétiens, ils ont
leurs écoles, les musulmans ne sont pas
très organisés encore sur le plan de la
scolarité.
(…) C’est à l’Etat d’intervenir, c’est
complexe parce que tant qu’il n’y a pas
« mort d’hommes », l’Etat baisse les
bras, les responsables politiques se
disent impuissants, ce qui rend le
constat encore plus inquiétant.
Cependant, je pense que l’Etat doit être
extrêmement ferme sur les cantines
scolaires, par exemple, dans les écoles
publiques, pour qu’elles soient ouvertes
à tous mais qu’elles servent aussi le
même repas pour tous. Certains enfants,
ayant été mal éduqués, sautent en effet
des repas de peur que leurs légumes
aient été préparés dans des plats ayant
contenus des aliments interdits par leur
religion. L’Etat peut intervenir, encore
une fois, sur tout ce qui est public, le
secteur privé lui échappant totalement.
Certains groupes, les plus radicaux,
sont surveillés par les services de
renseignements mais on n’intervient pas
au niveau de l’éducation. C’est certes
difficile mais c’est aussi très pervers
car ces groupes forment les jeunes,
s’arrangent pour que le parcours
scolaire ne dépasse pas la troisième
pour remplacer l’enseignement classique
par l’étude des livres religieux. L'Etat
ne doit pas pour autant abandonner ces
jeunes.
http://www.jolpress.com/rene-guitton-la-france-des-integristes-livre-laicite-article-819063.html
L’AUTEUR
René Guitton oeuvre
depuis de nombreuses années pour un
dialogue philosophique, culturel et
religieux entre l'Orient et l'Occident.
Membre du réseau mondial d'experts de
l'Alliance des Civilisations des Nations
unies, il a obtenu le prix Montyon de
l'Académie française, le prix Lyautey de
l'Académie des sciences d'outre-mer et
le prix Liberté, pour son ouvrage : Si
nous nous taisons... (Calmann Lévy,
2001). Il est aussi l'auteur de Ces
chrétiens qu'on assassine (Flammarion,
2009) - prix des droits de l'Homme -, ou
encore En quête de vérité : le martyre
des moines de Tibhirine (Calmann-Lévy,
2011). Broché: 303
pages
Editeur : Flammarion (13 mars 2013)
Collection : DOCS, TEMOIGNAGE
Langue : Français
ISBN-10: 2081290936
ISBN-13: 978-2081290938
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