EODE-BOOKS / Enquête sur les salafistes
Du Golfe aux
banlieues
Le salafisme mondialisé
EODE
Dimanche 8 décembre 2013
EODE-BOOKS - lire - s’informer – se
former
Un service du Département EDUCATION &
RESEARCH
de l’Ong EODE
http://www.eode.org/eode-books-enquete-sur-les-salafistes-du-golfe-aux-banlieues-le-salafisme-mondialise/
# DU GOLFE AUX BANLIEUES. LE SALAFISME
MONDIALISE
Mohamed-Ali Adraoui
PUF
Cet ouvrage est le produit d’une
immersion de plusieurs années parmi les
groupes salafis français. Il met en
perspective leur mode de vie, leurs
conceptions religieuses, leur vision de
la France et des enjeux contemporains,
ainsi que leur rapport au politique.
Le salafisme n’en finit pas
d’interpeller. Des bouleversements
politiques dans le monde arabe – le
soi-disant « printemps arabe » - à «
l’affaire Mohamed Merah », en passant
par le débat sur le voile intégral, ce
courant de l’islam intrigue d’autant
plus qu’il fait trop souvent l’objet
d’analyses superficielles.
De la diversité des mouvements affirmant
emprunter la voie des Salaf Salih (« les
Pieux Ancêtres ») à la manière dont les
adeptes, majoritairement quiétistes dans
notre société, envisagent leur rapport
au politique, à l’économie ou aux débats
français et internationaux, le présent
ouvrage constitue l’une des premières
tentatives pour faire la lumière sur une
idéologie qui connaît un certain succès,
notamment en banlieue.
Il est issu d’une immersion de plusieurs
années parmi les communautés salafies
installées en France, mais dont
l’ambition affichée est de rompre avec
une société jugée « impie » pour gagner
la « terre d’islam », promesse d’une vie
en concordance avec les enseignements
religieux.
Pratique mondialisée, le salafisme
apparaît comme la quête d’un « islam
véritable » dont l’attrait auprès des
jeunes générations doit être analysé.
« Au-delà de la critique de l’époque
contemporaine, les salafis ne sont-ils
pas plus modernes qu’ils le prétendent »
interroge l’auteur ?
LE SALAFISME FRANÇAIS DECRYPTE
Dans cet ouvrage (tiré de sa thèse
présentée en 2011), l’auteur nous donne
les clés pour répondre à cette question
et décrypter la montée du mouvement
salafiste en France.
Les adeptes de cette mouvance radicale
prônent le retour d’un islam pur et
originel, tel qu’il était pratiqué au
moment de la révélation au Prophète : en
arabe, « Salaf salih » signifie « pieux
prédécesseurs ». Les hommes portent la
barbe, une calotte et une longue
chemise, les femmes le voile intégral.
La participation citoyenne (le vote en
particulier) est bannie. Les adeptes
préfèrent s’en remettre aux savants, qui
répondent à leurs interrogations et leur
indiquent le chemin à suivre selon la
loi de Dieu.
Les prêches du vendredi de ces oulémas
trouvent un écho auprès des jeunes des
banlieues, souvent en quête de repères
et d’une identité. Nombre d’entre eux se
convertissent autour de 20 ans. Les
puristes un peu plus âgés cherchent même
à se rapprocher de Dieu en faisant leur
hijra, le retour en terre musulmane où
la charia est appliquée. Ils quittent un
pays de mécréants, une société impie,
pour vivre l’islam des origines. Ce
retour s’effectue généralement en
Algérie, en Égypte, en Arabie Saoudite
ou au Yémen.
L’auteur s’intéresse surtout aux
salafistes quiétistes, non violents, qui
cherchent à se rapprocher de Dieu et à
vivre une foi absolue, à la différence
des dijhadistes qui prônent un mode
d’action violent. Ce travail s’appuie
sur de nombreux entretiens avec des
adeptes de cet islam militant, qui
témoignent en toute franchise de leur
vision et de leur parcours. « Leur
discours orthodoxe révèle au lecteur un
nouveau paradigme, qui n’est guère
compatible avec un État de droit tel que
la France » écrit l’éditeur.
TABLE DES MATIERES
« L’ouvrage, construit en deux parties,
« Groupe de référence » et « Groupe
d’appartenance », vise à décrire des
dynamiques et des trajectoires, moins
que l’intériorité d’expériences
religieuses. Annonçant son ancrage fort
dans la sociologie, dès lors que les
titres des chapitres déclinent ce mot,
avec une épithète pour marquer les
différentes strates de la socialisation
des individus et populations étudiées
(socialisation généalogique, pyramidale,
immunitaire, filtrée, imaginaire,
postmoderne), est important surtout à
cause de la dimension de philosophie
politique qu’il met en place, pour
compléter cette approche plus empirique,
dont il désigne par là même les
limites. »
1: Le groupe de référence
LA SOCIALISATION GÉNÉALOGIQUE
•
Sociologie du salafisme quiétiste en
France
•
Le ‘alim ou le maître d’oeuvre de la
rupture : le producteur du sens salafi
•
L’habitus salafi : convertir la rupture
épsitémique dans le champ social
LA SOCIALISATION PYRAMIDALE
•
« L’apolitisme militant » des salafis.
Contrôler l’agenda politique de l’islam
de France « sans se mouiller »
•
La quête de statut par l’indépendance
économique
•
La rupture mondaine : entre pratiques
religieuses élitaires et désocialisation
culturelle
LA SOCIALISATION IMMUNITAIRE
•
La hijra intérieure : entre rétractation
psychologique et prémices au départ
•
La hijra en « terre d’islam » : partir,
renaître et réaliser
2: Le groupe d’appartenance
LA SOCIALISATION FILTRÉE
•
La banlieue comme espace symbolique de
différenciation et d’émergence de «
contre-mondes »
•
Un héritage culturel antagonique facteur
de construction identitaire de rupture
•
La prédication salafie : une religiosité
pour jeunes oustiders
LA SOCIALISATION IMAGINAIRE
•
Le salafisme en France ou le nouvel
d’âge de l’orientalisme ?
•
« L’invention de la Tradition » :
réifier le pouvoir politico-religieux
saoudien
LA SOCIALISATION POSTMODERNE
•
La socialisation salafie ou le nouveau
temps des tribus religieuses :
atomisation et reformation d’un lien
organique de nature esthétique
•
Prospérer sur la crise de l’islamisme :
le Minhaj Salafi comme l’une des
modalités du postislamisme
LA CRITIQUE DE L’HUMANITE /
Par l’historien Pierre Saly :
« Salafisme : voilà un mot galvaudé par
la pratique journalistique, et qui est
entré dans le quotidien de la
communication politique pour désigner un
radicalisme de l’islam dont la violence
(en particulier terroriste ou
militarisée) serait l’expression par
excellence. C’est au salafisme en France
que s’est intéressé Mohamed-Ali Adraoui
dans un savant ouvrage, riche de
nombreuses et passionnantes interviews
de fidèles. Ce courant est d’abord un
fondamentalisme (plus qu’un intégrisme)
qui se réclame d’un retour aux principes
et pratiques des « pieux ancêtres »,
c’est-à-dire des premiers compagnons du
Prophète. Mais cette « voie salafiste »
n’est pas nourrie principalement par la
fréquentation personnelle du Coran ;
elle s’inscrit dans un des courants de
la multiforme tradition islamiste, avec
une référence particulière à
l’enseignement du wahhabisme, associé à
une valorisation récurrente de l’Arabie
saoudite.
Elle se traduit très souvent par une
posture de refus du siècle à la façon de
ce qu’on a pu appeler le quiétisme
musulman, incarné notamment par le
tabligh. Et ce refus du siècle conduit à
la valorisation du départ (la hijra)
vers des contrées où l’on est libre de
pratiquer sa religion sans contraintes.
Mais cet exode est plus souvent fantasmé
que réalisé effectivement. Du même refus
du siècle participe une indifférence aux
symboles comme aux lois de la
République, un désintérêt pour l’action
militante qui met les salafistes en
opposition frontale avec les « musulmans
militants ». Naturellement ces refus se
traduisent dans des choix vestimentaires
clivants, le voile intégral pour les
femmes, la barbe, la calotte, l’ample
tunique et le bâton pour les hommes.
Pour autant, ces puritains de l’islam
sont loin de mépriser la richesse,
fût-elle globalisée, et utilisent
intensivement les outils du savoir
mondialisé comme Internet (…) L’auteur
n’a sans doute pas tort de mettre en
relation l’émergence et l’affirmation du
salafisme dans le monde et en France
comme l’expression d’une forme de
socialisation postmoderne, éclatée,
morcelée, subjectivisée, atomisée dans
des constellations de référents aux
contours changeants, devenue
indifférente aux cadres de référence
d’un passé récent : la nation, la
citoyenneté, la démocratie, les libertés
publiques, la lutte des classes. »
http://www.humanite.fr/tribunes/le-salafisme-puritain-et-conservateur-549232
L’AUTEUR
Diplômé de l’IEP de Paris, de Paris I et
d’une grande école de commerce,
chercheur et enseignant à l’Institut
d’études politiques de Paris et Fellow à
l’Institut universitaire européen de
Florence (programme Max Weber), l’auteur
est également co-auteur de Banlieue de
la République.
Auteur
Mohamed-Ali Adraoui
Editeur
Puf
Collection
Proche-Orient
ISBN
2130607845
EAN
978-2130607847
Nombre de pages 280
EODE-BOOKS
eode.books@yahoo.com
http://www.scoop.it/t/eode-books
http://www.eode.org/category/eode-books/
* EODE EDUCATION & RESEARCH :
The Department
EDUCATION-FORMATION-RESEARCH of the Ngo
EODE and of EODE-THINK TANK.
http://www.facebook.com/pages/EODE-Education-Research/246061642114064
* EODE / Eurasian Observatory for
Democracy & Election
(Brussels-Paris-Moscow-Kichinev)
http://www.eode.org/
http://www.facebook.com/EODE.org
Le
dossier invitation à lire
Le sommaire de Luc Michel
Les dernières mises à jour
|