BDS
BDS : l’UNICEF en Jordanie
rompt tous ses liens avec “G4S”
Electronic Intifada
Lundi 7 mars 2016
Les Palestiniens et les Jordaniens
ont accueilli avec satisfaction la
décision de l’UNICEF (l’agence des
Nations-Unies pour l’enfance) de mettre
fin à ses relations contractuelles avec
la société “G4S” en Jordanie.
Cette décision intervient après une
campagne menée par des militants en
Jordanie depuis un an pour inciter
l’UNICEF et toutes les autres agences
des Nations-Unies à rompre leurs
contrats avec cette firme multinationale
en raison de son rôle dans le système
carcéral en Israël, et de sa complicité
avec la torture des prisonniers
politiques palestiniens et d’autres
formes de violations des droits humains.
«L’UNICEF a pris la décision qui
s’imposait en mettant fin à son contrat
avec G4S, puisque cette compagnie
contribue aux violations des droits des
enfants palestiniens, y compris la
torture à laquelle ils sont soumis de
manière systématique dans les prisons
israéliennes», dit le coordinateur
entre les campagnes BDS dans le monde
arabe et le comité national palestinien
(BNC) de BDS, Guman Mussa.
Stoppons G4S
Après l’UNHCR (Haut-Comité des
Nations-Unies pour les Réfugiés), qui
s’occupe de centaines de milliers de
réfugiés syriens en Jordanie, l’UNICEF
est la seconde agence des Nations-Unies
à jeter G4S dehors.
“Nous pressons les Nations-unies,
son Secrétaire Général Ban Ki-moon et
toutes les agences des Nations-Unies qui
ont passé des contrats avec G4S de
suivre l’exemple de l’UNICEF et du UNHCR
en Jordanie et de mettre fin
immédiatement à ces contrats”, dit
Guman Mussa.
Le BNC, la coalition de la société
civile palestinienne qui dirige la
campagne pour le boycott, le
désinvestissement et les sanctions
(BDS), a apporté son appui à la campagne
globale “Stoppons G4S”, qui vise à faire
supporter par cette compagnie les
conséquences de sa collaboration avec
Israël, consistant à fournir des
équipements et des services aux prisons
israéliennes dans lesquelles des
milliers de prisonniers politiques
palestiniens, des enfants et des
personnes détenues sans jugement sous le
régime de la “détention administrative”
sont soumis à des traitements inhumains.
G4S fournit aussi à Israël des
équipements pour les checkpoints
qui jalonnent le mur de séparation qui
annexe de facto à Israël des
territoires palestiniens de Cisjordanie,
et pour ses colonies construites en
violation du droit international. La
firme co-gère aussi l’Académie de police
israélienne à Jérusalem.
Deux contrats
annulés, restent trois autres
A la suite de la campagne “Stoppons
G4S” , la
société a perdu des contrats d’une
valeur globale de 22 millions de dollars
US, selon le comité BNC. Le mois
dernier, une chaîne de restaurants
colombiens, qui a des filiales à travers
toute l’Amérique latine et en Espagne, a
également rompu avec G4S, après une
longue campagne des militants de BDS en
Colombie.
Après les succès enregistrés en
Jordanie avec l’UNICEF et le UNHCR, le
groupe des militants BDS jordaniens qui
a mené la campagne, se fixe maintenant
pour but de convaincre trois autres
agences des Nations-Unies qui
travaillent en Jordanie de casser
également leurs contrats avec G4S. Le
“United Nations Development Program”
(UNDP), le “Programme Alimentaire
Mondial” et le United Nations Office for
Project Services (UNOPS) sont toujours
liés à G4S.
La campagne en Jordanie a reçu un
élan remarquable le mois dernier, quand
des douzaines d’organisations
jordaniennes ont formé une coalition
pour soutenir Muhammad al-Qiq, le
journaliste palestinien qui a soutenu
une grève de la faim de 94 jours contre
son emprisonnement par Israël sans mise
en accusation ni procès.
Cette coalition, qui a organisé des
manifestations devant les bureaux des
Nations-Unies à Amman, a publié une
déclaration dans laquelle elle réclamait
que les Nations-Unies “interviennent
pour sauver la vie de al-Qiq et par
ailleurs mettent fin à leurs contrats
avec la firme de sécurité G4S
en raison de son rôle dans l’occupation
israélienne”, a indiqué le BNC.
“Nous allons poursuivre la
campagne pour réclamer qu’il soit mis
fin à tous les contrats entre G4S et des
agences des Nations-Unies et cela
jusqu’à ce que cette firme arrête de
tirer profit de l’occupation et de
l’apartheid”, a déclaré Yazid
Halaseh, membre de BDS-Jordanie.
“Les Nations-Unies doivent
simplement purement et simplement
rayer de la liste de leurs fournisseurs
cette firme qui tire notoirement profit
du projet colonial israélien, du
nettoyage ethnique des Palestiniens et
des politiques d’apartheid”,
poursuit Yazid Halaseh. “Tout cela
constitue des violations des résolutions
des Nations-Unies et des principes sur
lesquels se fondent les droits humains
et le droit international”.
Source :
Electronic Intifada
Traduction : Luc Delval
Le
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