« PAS EN NOTRE
NOM »
La direction du MRAP a
décidé de se constituer
partie civile dans le
procès de deux militants
pro-palestiniens du BDS 34.
Nous, Fédérations
Départementales, Comités
Locaux et militants du MRAP,
Mouvement contre le Racisme
et pour l’Amitié entre les
Peuples, entendons affirmer
publiquement notre
désaccord avec cette
procédure qui n’a rien à
voir avec les valeurs que
nous défendons.
Le 3 août 2014, en
pleine offensive
israélienne sur Gaza, alors
que les réseaux sociaux
sont saturés de messages
fustigeant la politique
coloniale de l’état d’Israël,
deux militants pro-
palestiniens du BDS 34
reçoivent sur leur fil
d’actualité Facebook un
photo-montage avec un début
de phrase qui assimile le
sionisme et le nazisme. Ils
décident de partager cette
publication, sans cliquer,
selon eux, sur le lien leur
permettant de lire la
totalité du message.
Le 6 août 2014, la LDH
34 fait constater par un
huissier la présence de
cette publication sur les
murs Facebook des deux
militants, mais ne les
appelle pas. Dans la
journée, un militant de la
Cimade, alerté par la
présidente de la LDH 34,
contacte les deux militants
qui SUPPRIMENT IMMEDIATEMENT
leur publication. Plus tard,
les deux militants écriront
: « nous avons évidemment
trouvé ce texte
complotiste, antisémite,
négationniste et totalement
ahurissant… Il ne s’est pas
passé 15 mn entre le moment
où nous avons découvert ce
texte et sa destruction ».
Le 3 octobre 2014, la LDH
dépose plainte
nominativement contre les
deux militants de BDS 34
pour « contestation de
crimes contre l’humanité,
provocation publique à la
commission de crimes contre
l’humanité, provocation
publique à la commission de
crimes ou délits, à la
discrimination ou à la
haine raciale, apologie de
crime sur Facebook ».
Le 4 juillet 2015, le
Bureau Exécutif du Mrap
décide de mandater son
propre avocat pour se porter
partie civile aux côtés de
la LDH, la LICRA, Avocats
sans frontières et le
BNVCA.
Alors que les deux
militants incriminés ont
retiré leur publication qui
n’est plus visible sur leur
mur Facebook, et qu’ils ont
publiquement dénoncé ce
montage, aucune autre
plainte n’a été déposée
contre les 57 autres
personnes qui ont partagé
le montage. Cet « oubli »
prouve bien que l’objet de
la plainte n’est absolument
pas de supprimer un montage
qualifié d’antisémite mais
uniquement de porter
atteinte au mouvement BDS
34.
Cette action précipitée
et irréfléchie de notre
Direction brouille le
message et l’image du MRAP,
salit le mouvement ainsi que
notre crédibilité aussi
bien vis-à-vis de nos
partenaires extérieurs que
vis-à-vis de nos propres
militants.
Nous demandons l’arrêt
immédiat des poursuites
contre Saadia Ben Fakha et
Hussein Abuzaid car nous
entendons maintenir l’action
antiraciste du MRAP dans le
cadre de ses valeurs et non
celles des officines
sionistes qui servent de
relais à la politique de
colonisation d’Israël.