Actualité
Tabassé par des soldats israéliens et
asphyxié,
un ministre palestinien succombe
Al-Manar
Mercredi 10 décembre 2014
Un ministre palestinien a été tué
mercredi après avoir été violemment
frappé par des soldats israéliens lors
d'une manifestation en Cisjordanie
occupée, a-t-on appris de sources
médicales et sécuritaires.
Ziad
Abou Eïn, en charge du dossier de la
colonisation au sein de l'Autorité
palestinienne, est décédé après avoir
été frappé au torse par des soldats lors
d'une marche de protestation contre la
colonisation dans le village de Turmus
Ayya, près de Ramallah, a précisé une
source de sécurité palestinienne.
Les
soldats israéliens l'ont battu avec la
crosse de leurs fusils et des casques.
Selon l’AFP, les témoignages directs
ou indirects qui ont fait état de coups
de poing portés à son torse, et même
d'un coup de crosse n'ont été confirmés
ni par le photographe de l'AFP ni par
les différentes images de la scène.
Celles-ci
montrent une empoignade confuse et
véhémente, écrit l’agence française
selon laquelle une autre vidéo montre un
lacrymogène explosant au pied du
responsable palestinien, qui semble
ensuite respirer à grand peine.
Quelque minutes après, Ziad Abou Eïn
s'est affaissé dans l'herbe en se tenant
la poitrine, a rapporté le photographe
de l'AFP.
Selon un photographe de l'AFP, le
responsable palestinien faisait partie
de quelque 300 manifestants qui
voulaient planter des oliviers. Ils ont
été interceptés par les soldats
israéliens et des échauffourées ont
éclaté.
Les terres des Palestiniens en
Cisjordanie occupée
font
régulièrement l'objet d'attaques
perpétrées par les colons sionistes qui
s'efforcent d'arracher les oliviers.
Tandis que les autorités de l'occupation
israéliennes empêchent aux Palestiniens
d'en planter de nouveau et procèdent à
leur confiscation.
Interrogée, l'armée israélienne a
affirmé être intervenue face à des
"émeutiers". Indiquant examiner les
circonstances de la mort, Israël a
proposé
la constitution d'une équipe d'enquête
commune.
Selon la correspondante de la
télévision RT, avant même l'arrivée des
manifestants sur le lieu de plantation,
les militaires israéliens s'étaient mis
à gêner les journalistes et ceux qui
étaient arrivés en premier, et
s'attaquaient physyiquement aux
personnes agées. Selon elle, Abou Eïn a
bel et bien été tabassé, et s'est
effondré asphyxié par l'inhalation de
gaz lacrymogènes qui ont été largués par
les Israéliens.
Abbas: un acte barbare
En réaction, le chef de l'Autorité
palestinienne a interrompu la
coopération sécuritaire avec "Israël" et
décrété trois jours de deuil.
M.
Abbas a condamné "l'attaque brutale qui
a provoqué la mort" de Ziad Abou Eïn,
"tombé en martyr". C'est un "acte
barbare qui ne peut être ni accepté ni
toléré", a-t-il affirmé, selon l'agence
officielle WAFA.
"Israël va payer le meurtre de Ziad",
a pour sa part déclaré le ministre
palestinien des Affaires étrangères,
Ryad al-Maliki.
Les
dernières paroles du martyr à la presse
avant les incidents ont été pour
dénoncer "une armée d'occupation qui
pratique la terreur et l'oppression".
Les manifestants sont venus "planter des
arbres, non pas lancer des pierres ni
agresser quiconque" et ont pourtant été
pris à partie par les soldats, avait-il
dit.
Comme réactions, la Jordanie a
dénoncé "un crime de plus sur la liste
des crimes israéliens répétés contre le
peuple palestinien sans défense", alors
que l'Union européenne s’est contenté de
réclamer une enquête "immédiate" et
"indépendante" sur les circonstances de
la mort.
Les dirigeants palestiniens devaient
tenir mercredi à 19H00 (17H00 GMT) une
réunion extraordinaire. Un certain
nombre de participants pourraient y
réclamer la fin de la coopération
sécuritaire avec Israël, a dit à l'AFP
une source proche de la direction
palestinienne.
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