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Homs : des agents de renseignements
occidentaux et arabes parmi les évacués
Al-Manar
Photo:
Al-Manar
Samedi 10 mai 2014
Homs fait toujours parler d’elle.
Concernant les évacuations, une nouvelle
révélation pourrait surprendre et va
faire couler beaucoup d'encre.
Des
agents ou des experts des services de
renseignements européens et d’autres
nationalités arabes se trouvaient parmi
les miliciens évacués. C’est ce qu’a
révélé pour notre site AlManar le député
syrien Khaled Abboud
Ce qui, d’après lui, explique les
raisons pour lesquelles, durant la
rencontre de Genève-2, les milieux
occidentaux insistaient sur cette
ville exclusivement pour y débloquer le
siège imposé depuis 2 ans. Ce qui
explique aussi l’intérêt que les Nations
Unies ont porté à leur évacuation. Et
surtout aussi, les vitres des bus qui
les ont transportés à la province de
Homs, couverts de papier ne laissant
rien entrevoir à travers.
Un chercheur syrien, Hassan Ahmad
Hassan, a à son tour
évoqué cette révélation tout en posant
des questions plausibles. Entre autre,
pour quelles raisons les autorités
syriennes les ont-ils laissés partir ?
Il a toutefois décelé une transaction
fructueuse, qui n’a pas de semblable
dans les autres régions syriennes : la
libération d’otages civils et militaires
chez les rebelles au nord et à
Lattaquié, ainsi que l’envoi d’un convoi
d’approvisionnements à Noubbol et Zahra,
les deux localites chiites assiégées
depuis plus d’un an et où plus de 500
personnes ont été tuées.
Selon Hassan, la présence de ces
agents qui auraient été bloqués à Homs
ne devrait pas surprendre :
l’implication des puissances
occidentales et des monarchies du golfe
et de la Turquie n’est plus, depuis bien
longtemps, un secret de coccinelle !
Divisions à Homs aussi
Toujours
concernant les miliciens de Homs, il
s’avère qu’ils étaient eux minés par les
divisions fratricides à l’instar de
leurs camarades à Deir Ezzor, et Deraa
et ailleurs.
En pleine évacuation, ils n’avaient
aucun mal à étaler leurs divergences.
Comment : pour la prière du midi,
mercredi dernier, et avant le départ des
bus, ils s’étaient divisés en deux
groupes pour l’effectuer.
Selon le chroniqueur de notre site,
Nidal Hémadé, la première a été tenue
dans la mosquée de Khaled ibn al-Walid
et dirigée par le milicien Abdel Basset
Sarout. Et la seconde, a été effectuée
dans le marché du poulet et dirigée par
un certain Abou Hadi. Ce dernier et ses
hommes appartiennent à la milice
désavouée d’Al-Qaïda, l’Etat Islamique
en Irak et au Levant.
Sarout, l'homme des charniers
Quant
à Sarout, un ancien gardien de but dans
un club de football syrien, il fait
partie de Frères Musulmans et a
été l’un des premiers à avoir formé une
milice armée à Homs. Etant l’homme du
Qatar à Homs et entretenant des liens
étroits avec les services de
renseignements turcs, il était bien
soutenu, financièrement,
technologiquement et militairement.
Ses relations avec l’homme fort de
l’Armée syrienne libre à Homs l’officier
déserteur Abdel Razzak Tlass étaient
plutôt tendues. Contrairement à celles
qu'il maintenait avec le front al-Nosra,
branche d’Al-Qaïda en Syrie.
Contrôlant la région où se trouve
l’église de saint Georges à Wadi Sayeh,
Sarout est le premier suspect derrière
l’assassinat le 7 avril dernier du
prêtre chrétien Francis Vanderlecht.
Celui-ci connaissait très bien où se
trouve les deux charniers où ont été
enterrés les victimes de Sarout.
Il avait aussi menace d’égorger les
Chrétiens.
A chacun sa destination
La destination qu’ils prendront après
leur évacuation fait aussi l’objet de
discorde entre les miliciens de Homs :
certains se rendront vers Rasten,
d’autres vers le désert de Deir Ezzor et
un troisième groupe voudrait partir en
Turquie.
Ce samedi, la télévision pan arabe al-Mayadeen
a diffusé les images des derniers
rebelles évacués jeudi derniers.
Curieusement, ils ne présentaient
nullement la physionomie de personnes
affamées par une disette ou exténuées
par les combats. Même leur tenue
vestimentaire paraissait bien entretenue
pour des gens sortant d’une région
sinistrée.
Un mélange de joie et de choc
Or,
à peine la vieille ville a été sécurisée
que les habitants de ses quartiers sont
venus par milliers, en famille, à vélo
ou sur des motos, pour inspecter ce qui
reste de leurs logements ou leurs
commerces.
Un mélange de soulagement et de
surprise, devamt l'ampleur des
destructions.
Selon l’AFP, certains emportaient ce
qu'ils ont pu trouver comme
vêtements
et autres affaires, abandonnés lors de
leur fuite il y a deux ans alors que les
combats faisaient rage.
"Mon mari a retrouvé hier notre maison
détruite. Nous sommes revenus prendre
nos affaires", affirme à l'AFP Rima
Battah, 37 ans. "Les destructions sont
terribles", ajoute-t-elle, en portant
cinq sacs.
Beaucoup d'habitants sous le choc ont refusé de parler à la presse.
"Laissez-moi tranquille", a lancé un
homme au bord des larmes, en poussant
une carriole dans laquelle se trouvaient
des pièces de sa voiture endommagée.
Nawal al-Masri, 51 ans, voile et
abbaya noire, a perdu son atelier de
couture, dans le souk de la vieille
ville.
"Tout est détruit, toutes les machines à coudre ont été volées,
même le réfrigérateur et le générateur
ont disparu", se lamente-t-elle.
"Je n'ai retrouvé que mes ciseaux, à l'intérieur d'un panier", dit
cette couturière qui travaillait ici
depuis 30 ans.
600.000 dollars pour la
reconstruction
Cependant,
interrogés par le correspondant de la
chaine de télévision al-Manar, nombreux
sont ceux qui ont exprimé leur joie de
la victoire emportée par l’armée.
" C'est une joie pour tous. Nous
sommes revenus tous ensemble, chrétiens
et musulmans, il n'y a pas de
différence. Nous revivrons ensemble", a
dit l'un d'entre eux.
Un civil syrien, interrogé par la
télévision al-Mayadeen, a affirmé qu'il
ne faut pas pleurer sur les paysages
ravagés. " Nous allons tout
reconstruire", a-t-il dit confiant.
La Chambre de commerce de Homs a créé
vendredi un "fonds de secours" de
l'ordre de près de 600.000 dollars en
vue de reconstruire le centre-ville
ravagé, appelant les donateurs à
contribuer à cette opération.
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