Actualité
Le projet du canal de la mer morte
tuera la cause de la Palestine
Al Manar
Photo:
D.R.
Dimanche 1er mars 2015
Un expert stratégique égyptien a déclaré
que le projet du canal de la Mer morte
signé par la Jordanie et l'entité
sioniste jeudi dernier 26 février, "va
totalement achever la cause
palestinienne" a rapporté le CPI.
Le général Adel Souleiman, a déclaré sur
son compte Twitter que "ce projet
représente une liquidation définitive de
la cause palestinienne, car il lie
le sort de la Jordanie et de la
Cisjordanie à l'ennemi israélien,
surtout que ce dernier aura l'occasion
de contrôler les ressources vitales du
peuple jordanien et palestinien".
Souleiman a souligné que "ce projet
s'inscrit dans le cadre du projet d'un
nouveau Moyen-Orient".
Les gouvernements jordanien et israélien
ont signé un accord de coopération
pour creuser un canal dans la mer rouge
et la mer morte afin de pomper l'eau de
la mer Morte et la garder malgré son
assèchement continu, en plus de la
création d'une usine de dessalement au
nord d'Aqaba, où il est prévu de fournir
de l'eau pour l'entité sioniste et la
Jordanie qui ont signé aussi un accord
d'échange d'eau et de transfert entre
Tel-Aviv et Amman.
Ce qu'il faut savoir sur cet
accord?
L’accord sur le canal qui reliera les
deux mers a été résumé au mieux par le
ministre israélien de l’Eau, Silvan
Shalam, qui l’a décrit avec jubilation
le 9 décembre dernier, comme « un accord
historique qui réalise … le rêve de
Herzl ».
Le canal est un triomphe stratégique de
plus pour la diplomatie calculatrice
d’"Israël", même depuis que le canal a
été réduit à environ un dixième de sa
taille originale.
Le projet visionnaire des sionistes a
été redoré et parrainé par la Jordanie
comme étant la solution pour sauver la
Mer Morte et construire une usine
de dessalement qui fournira à "Israël"
et à la Jordanie respectivement une
centaine de millions de m3 d’eau douce
par an.
Selon les environnementalistes
israéliens et internationaux, c’est la
politique israélienne de pompage
excessif dans le Lac de Tibériade et
dans les eaux du fleuve Jourdain – pour
desservir les seules colonies juives –
qui est la cause principale de la perte
annuelle de presque 30 % de la masse de
la Mer Morte ce dernier demi-siècle.
La vision reconditionnée de Herzl
comporte des articles qui garantissent à
"Israël" l’exclusivité des droits sur
l’eau du Lac de Tibériade et du
Jourdain, eau qui était censée être
partagée. Car l’accord tripartite permet
à "Israël" de transférer près de 49
millions de m3 d’eau fraîche de ces deux
sites à la Jordanie et de vendre à
l’état de Palestine 30 millions de m3
d’eau potable ... à un tarif
préférentiel.
Le comble du cynisme pour la Palestine
est d’acheter de l’eau à l'occupation
israélienne pendant que cette
dernière continue d’accaparer les
aquifères de Cisjordanie au bénéfice
exclusif des colonies juives illégales.
Ajoutant aux préoccupations politiques,
les écologistes ont mis en garde sur le
fait qu’introduire de l’eau de la Mer
Rouge, qui a une composition chimique
différente, amène quantité de nouveaux
organismes photosynthétiques invasifs
qui pourraient avoir des conséquences
négatives graves et affecter
l’écosystème tout à fait unique de la
Mer Morte.
Au lieu de chercher à résoudre la
dégradation environnementale de la Mer
Morte, les écologistes israéliens et
internationaux suggèrent une alternative
« la réhabilitation du Jourdain dans son
état naturel est une meilleure solution
au déclin de la Mer Morte que le canal
proposé ».
Alors qu’il recevra environ la moitié de
l’eau pompée, le pipeline de 180 km qui
enverra l’eau saumâtre dans la Mer Morte
passera uniquement en territoire
jordanien pour circonvenir les
objections des groupes écologistes
israéliens.
Faute de surveillance environnementale,
une rupture qui se produirait dans le
pipeline d’eau saumâtre – dans cette
région dont on connaît l’activité
sismique – causerait des dégâts
irréparables à la réserve d’eau
essentielle qu’est la nappe phréatique
jordanienne de la vallée désertique du
Wadi Araba.
Etant la seule partie bénéficiant d’un
retour positif sans les risques
potentiels, l'entité sioniste voit
dans cet accord un filet de sécurité
pour échapper à toute responsabilité en
cas de désastre environnemental pour la
Mer Morte, tout en réalisant une
ancienne vision stratégique sioniste par
l’ajout d’un cours d’eau naturel sur ses
frontières orientales.
Economiquement, ce projet confère aux
entreprises israélienne de l’eau une
position unique pour gagner un maximum
en construisant la voie d’eau, l’usine
de dessalement et les centrales
d’énergie associées.
Pour sa part, la Jordanie encourt le
plus grand risque à long terme, car une
défaillance dans le système du canal
entraînerait un désastre irréparable à
la fois pour l’agriculture et pour
l’écosystème de la Vallée du Jourdain.
Les dernières mises à jour
|