Actualité
Syrie : la
manipulation bat son plein... le
sectarisme aussi
Al-Manar
Photo:
al-Manar
Mercredi 30 mai
2012
Les
phases de l’insurrection syrienne
Il faut croire que la
contestation syrienne est entrée depuis
le massacre de Houla dans une nouvelle
phase.
Militarisée dès ses premiers jours, elle
se lança de plein pied dans des attaques
contre les forces de l’ordre, les
commissariats de police sans oublier les
bâtiments officiels comme les ministères
ou autres. En plus des militaires et des
policiers, elle enleva et liquida des
civils, des professeurs d’université,
des proches des personnalités proches du
régime (le fils du Mufti) ou des
personnalités de l’opposition hostiles à
l’insurrection, en plus des champions
sportifs, des fonctionnaires du secteur
public etc...
Dans la seconde phase,
en plus de toutes ces pratiques
susmentionnées s’ajoutèrent les
attentats terroristes, suicide-voitures
piégées, comme ce fut le cas à Damas et
à Deir Zor.
La troisième et
surement pas la dernière semble être
celle des massacres des familles, grands
et petits surtout, pour les imputer au
régime, surtout aux Alaouites et plonger
le pays dans un conflit sectaire si ce
n’est une extermination à base sectaire.
Jamais
insurgés ne reconnaissent leurs horreurs
Dans
les trois étapes, jamais les dirigeants
de l’insurrection n’ont revendiqué ce
que leurs milices commettaient sur le
terrain.
Dans la première
phase, il a fallu le grand courage de
l’émissaire de la Ligue arabe, le
général soudanais Mohammad Al-Dabi pour
révéler au grand jour ce que les agences
et les medias occidentaux et arabes
s’efforçaient de cacher. Bien entendu,
sa mission a été suspendue à jamais. On
se souvient très bien les démissions en
série des journalistes de la chaine
qatarie Al-Jazira après avoir découvert
puis montré l’existence d’actions armées
perpétrées par les insurgés, que la
chaine faisait tout pour occulter !
Dans la seconde, à peine le groupe An-Nusrat
d’Al-Qaida avait il revendiqué le
premier attentat qu’il l’a nié. Les
dirigeants du CNS accusaient les forces
gouvernementales de les avoir perpétrés.
Mais les milieux médiatiques
internationaux de renommée semblaient de
plus en plus persuadés que des groupes
terroristes « takfiris » étaient bel et
bien entrés en action en Syrie.
Dès lors, il ne faut
surtout pas s’attendre à ce que les
insurgés fassent de même dans cette
troisième phase. Sa logique même est
basée sur la perpétration d’un acte
horrible (en massacrant férocement des
enfants), lequel rend impossible toute
réflexion et tout questionnement et rend
le récepteur perméable à toutes les
manipulations. Il suffit d’accuser le
régime ou les Alaouites, pour le croire.
Devant l’horreur des images, on ne se
pose plus de questions.
Le rôle
de l'ONU
Là
interviennent les organisations
internationales fidèles à leur rôle qui
complète la politique des gouvernements
occidentaux qui n’ont de préoccupation
que de renverser le président syrien
Bachar el-Assad.
Leur adhésion aveugle
à la version présentée par les insurgés
ne fait plus aucun doute. Dans l’affaire
du massacre de Houla plus que jamais.
Malgré les déboires qu’ils commettent.
Dans un premier temps, lorsque
l’Observatoire syrien des droits de
l’homme (OSDH) qui nourrit la plupart
des agences occidentales disait que les
victimes sont tombées en raison des
bombardements des chars des forces
gouvernementales contre Houla, les
observateurs onusiens qui se sont rendus
sur le lieu du massacre ont dit avoir
constaté des traces de bombardements et
les ont liés au massacre en question.
Maintenant qu’ils se
sont résolus à l’évidence des images du
carnage qui contredisent la version des
bombardements (voir notre article : «
Carnage houla : vérité et arnaque »),
l’Onu a dû remanier sa version.
Citant le porte-parole du
haut-commissariat des Droits de l’Homme
Rupert Colville, il est écrit selon
l’AFP :
(( "On croit que moins de 20 des 108
assassinats peuvent être attribués à des
tirs d'artillerie et de tanks", a
déclaré M.Colville, lors d'un point
presse. "La plupart des autres victimes
(...) ont été sommairement exécutées
lors de deux incidents différents" qui
ont été perpétrés selon des habitants
par des miliciens pro-régime "chabiha",
a-t-il ajouté.))
Mais, là aussi, l’Onu
ne déroge pas à sa règle : le
responsable onusien adhère sans
discussion à la version de ces «
habitants ». Il n’explique pas les
raisons pour lesquelles elle lui semble
crédible. Sachant que ces « habitants »
ou « rescapés » (selon la version de
Reuters) ont très bien pu être choisis
par les insurgés.
Arguant des raisons de sécurité,
Colville refuse de dire qui étaient les
enquêteurs de l'ONU en charge du
dossier. Même s’il a assuré que
l’enquête se poursuit, il ne faut pas
s’attendre à ce qu’il change « sa ligne
éditoriale ».
La
crispation sans précédent
Entretemps,
l’odeur du sang des victimes de Houla
semble réaliser ses fins voulues,
jusqu’au déraisonnement, entrainant une
crispation sectaire sans précédent en
Syrie.
« Nasséristes, Alaouites, assassins et
meurtriers », « nous allons riposter,
nous allons nous venger », est-il écrit
dans de nombreux réseaux sociaux
syriens, constate le site syrien « Syria
politic » qui a scruté le contenu des
sites en ligne syriens.
L’une des versions
propagées en force par l’insurrection
est celle que le massacre de Houla a été
commis par les Alaouites. Les Comités de
coordination de la révolution l’ont dit
dès le premier jour. Les journalistes
syriens vivant à l’étranger aussi
parlent « de bandes de la mort alaouites
et chiites». Il en est de même de l’OSDH
dont l’un de ses membres Ahmad Kassem a
accusé les Alaouites tout en disant
qu’il ne faut pas accuser tous les
Alaouites dans leurs villages.
Signe supplémentaire
de cette crispation frénétique qui frôle
le déraisonnement : les accusateurs ne
veulent rien entendre et sont disposés à
aucune discussion ni dialogue.
« L’on constate qu’il est très pénible
d’entamer un dialogue avec eux »,
observent ces experts. Une haine s’est
installée dans les mentalités de ces
gens « si un syrien indépendant ouvre un
compte Face Book sur lequel il voudra
accueillir des gens des deux bords,
pro-régimes et opposants, il aura besoin
de calmants en raison du taux de haine
disséminée de part et d’autre, comme
s’ils n’appartiennent pas au même pays
», signale le site en question.
La
panique chez les Alaouites
Dans un autre article,
le site « Syrian Politic » rapporte que
la panique s’est propagée dans les
milieux des Alaouites vivant dans la
capitale syrienne et qui ont commencé à
la quitter, retournant dans leurs
villages natals, dans la montage des
Alaouites.
Un observateur syrien a constaté quant à
lui que cette exode des Alaouites s’est
faire à plusieurs vagues : la première
lorsque les rumeurs ont dit que la
milice de l’Armée syrienne libre (ASL)
est désormais à proximité de Damas ; la
seconde lorsque des tracts ont été
distribués dans les quartiers ou ils
résident dans la capitale leur demandant
« d’évacuer les colonies qu’ils occupent
» ; et la troisième après le massacre de
Houla.
Haykal:
la Syrie ou le destin en emporte le vent
Parmi
ceux qui craignent le plus pour le
destin de la Syrie figure l’ancien
conseiller du président égyptien défunt
Gamal Abdel Nasser, Mohammad Hassanine
Haykal.
« D’aucuns s’ingèrent
dans les affaires syriennes, ce qui
menace la survie de la Syrie, ce qui est
très grave », a averti cet homme
politique égyptien de renommée, selon le
sit en ligne Arabs 48.
« Je ne fais pas
partie de ceux qui admirent le régime
syrien,..., mais la majeure partie en
Syrie ont leurs conceptions, leurs
visions et leurs revendications. La
première étant qu’ils ne veulent pas
qu’il arrive en Syrie, ce qui est arrivé
en Libye et ne veulent pas de printemps
arabe made in Otan », précise Haykal.
Il a dit connaitre un
bon nombre d’opposants syriens à
l’étranger, et les liens qu’ils
entretiennent : « il y a des campagnes
frénétiques exagérées, qui, même si
elles sont liées à des faits, n’en
demeurent pas moins très amplifiées et
dramatisées par rapport à la réalité, ce
qui peut pousser ce pays vers l’abime »,
redoute-t-il.
Al-Qaïda et Black Water aussi
Cet
ancien journaliste a dit voir la
présence d’Al-Qaida en Syrie, s’étonnant
des objectifs de ceux qui voudraient
faciliter son infiltration en Syrie pour
commettre des crimes et des
destructions.
« Je sais aussi que la société Black
Water ,..., pour vendre les services
d’armements y est également impliquée et
qu’il y a 6 milles de ses membres qui
travaillent à l’intérieur et
à l’extérieur », a-t-il révélé.
Haykal pense aussi que
certaines parties de l’Otan dont la
Turquie, laquelle compte 15 millions
d’Alaouites et un nombre similaire de
Kurdes, adopte une position quelque peu
différente de certaines parties arabes :
« il est certes étrange que certains
régimes arabes conservateurs se soient
soudain transformés en des directions
révolutionnaires progressistes qui
appelle à la révolution armée »,
s’est-il étonné.
Haykal est d'autant
plus surpris que « la campagne contre la
Syrie à laquelle s’ajoute celle contre
l’Iran est sur le point de transformer
le conflit au proche Orient d’un conflit
arabo-israélien, en un conflit
sunnite-chiite, en une zizanie qui
frappe le cœur de la nation islamique,
ce qui constitue un grand péché ».
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