Actualité
Syrie: l'armée sur
le point de contrôler
la capitale de la "révolution"
Al
Manar
Dimanche 28 juillet 2013
L'armée syrienne s'apprête
dimanche à prendre le dernier carré de
Khaldiyé, le plus grand quartier rebelle
de Homs, troisième ville de Syrie et
surnommée "capitale de la révolution"
par les insurgés.
Plus que quelques quartiers
La prise de Khaldiyé signifierait que
les forces gouvernementales n'auraient
plus devant elles que quelques quartiers
rebelles notamment dans le vieux Homs
avant la chute totale de la troisième
ville de Syrie.
La télévision d'Etat syrienne a
annoncé que l'armée contrôle "la
quasi-totalité" du secteur et montré des
images d'immeubles effondrés, de
décombres jonchant les rues et de corps,
vraisemblablement de miliciens.
Un
officier de l'armée interviewé par la
chaîne a affirmé qu'il "ne reste plus
que le nord du secteur qui sera libéré
dans les prochaines 24 heures".
"L'armée et le Hezbollah contrôlent
Khaldiyé en majorité et les combats se
concentrent désormais dans les
périphéries nord et sud du quartier", a
indiqué de son côté à l'AFP Rami Abdel
Rahmane, directeur de l'Observatoire
syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Samedi, l'armée s'est emparée de la
mosquée historique Khaled Ben walid,
dans le centre du quartier, selon l'OSDH
et les médias officiels.
Egalement
sur place, la chaîne panarabe Al
Mayadeen, basée à Beyrouth, a montré des
images de l'intérieur de la mosquée
connue pour son architecture mamelouke,
et où des soldats ont suspendu un
drapeau syrien en signe de victoire.
Khaldiyé et le Vieux Homs sont depuis
plus d'un an assiégés par l'armée
régulière et bombardés presque
quotidiennement, les militants dénonçant
régulièrement la situation humanitaire
catastrophique dans le Vieux Homs.
Les habitants-boucliers
Ailleurs
en Syrie, le bilan des victimes civiles
tuées vendredi par un missile sol-sol
dans le quartier de Bab Nairab dans la
ville d'Alep (nord), s'est alourdi à 32
morts dont 19 enfants, selon un nouveau
bilan de l'OSDH.
L'attaque visait, selon l'OSDH, des
QG de combattants dans ce quartier de
l'ancienne capitale économique du pays,
mais le missile s'est abattu sur les
maisons des civils.
Des sources officielles
reprochent aux miliciens d'installer
leur QG parmi les civils et de prendre
ces derniers comme boucliers.
Plus de 220 tués à Khan el-Assal
Concernant
le massacre de Khan el-Assal, perpétré
la semaine passée, il semble que les
chiffres des victimes est nettement
supérieur à celui véhiculé par les
agences qui citent l'Observatoire Syrien
des droits de l'Homme qui siège à
Londres.
Selon le correspondant de la chaine
de télévision AlManar, le nombre des
tués est bien au dessus des 150 annoncés
. " Jusquà présent, plus de 220 ont été
recensés, dont de nombreux civils",
a-t-il révélé.
Démarcation comme toujours
Par
ailleurs, la Coalition de l’opposition
et de la révolution syrienne, seule
faction de l’opposition syrienne
accréditée par les puissances
occidentales et les monarchies du Golfe
a condamné "l'exécution collective" de
dizaines de militaires réguliers à Khan
al-Assal, annonçant la création d'une
commission d'enquête.
Ce genre de réaction est devenu
habituel: chaque fois que les miliciens
commettent des massacres, la coalition
dément ou condamne .
"Des vidéos (...) montrent ce qui
semble être une exécution collective
d'un certain nombre de soldats. La
Coalition condamne cet acte et annonce
une commission d'enquête en soulignant
la nécessité de poursuivre tous ceux
dont l'implication dans ce crime est
prouvée", a indiqué la coalition dans un
communiqué.
Imputation à Nosra
Toujours
d'après cette dernière, les premiers
indices montrent "l'implication de
groupes armés non affiliés à
l'état-major de l'Armée syrienne libre
(ASL)", la rébellion dite "modérée" et
appuyée par des monarchies du golfe et
les puissances occidentales.
Pourtant,
c’est la 9ème division de la milice de
l'ASL qui revendiqué la prise de Khan
al-Assal lundi. Alors que des images
relayées vendredi par l'OSDH ont vite
attribué cette opération aux miliciens
extrémistes du Front Al-Nosra, affilié à
Al-Qaïda, et Liwa Ansar al-Khilafa
(Brigade des partisans du califat). Ce
dernier groupe se réclame toutefois de
l'ASL.
"La Coalition et le commandement de l'état-major de l'ASL
condamnent toute violation de la
Convention de Genève (...), quel qu'en
soit l'auteur", prétend le communiqué de
l'opposition.
Nosra le bouc-émissaire
Samedi,
le ministère syrien des Affaires
étrangères a envoyé des lettres au
patron de l'ONU, Ban Ki-moon et au
Haut-Commissariat des Nations Unies pour
les droits de l'Homme sur "le massacre
horrible commis par le groupe terroriste
'Liwa Ansar al-Khilafa' et dont ont été
victimes des dizaines de civils et de
militaires".
Dans
une interview avec la télévision
syrienne samedi soir, le ministre syrien
de l'Information, Omrane al-Zohbi, a
affirmé que les "terroristes qui ont
commis un massacre à Khan al-Assam et
les Etats qui les soutiennent et les
financent (...) paieront cher ce crime".
Un observateur des évènements syriens
s'exprimant pour notre site sous couvert
de l'anonymat estime pour sa part que
l'ASL et la coalition savent très bien
exploiter le front al-Nosra et
compagnie, et en font leur
bouc-émissaire. "Ils les font participer
dans leur bataille, vu leur acharnement,
puis leur imputent les massacres et
les horreurs qu'ils commettent
ensemble", a expliqué cet observateur.
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