Actualité
Abdallah II à
Davos:
un soutien étranger à al-Qaïda en Syrie
Al-Manar
Samedi 26 janvier
2013 Le monde arabe, dont le roi de
Jordanie Abdallah II, a réclamé vendredi
à Davos, où est réunie l'élite mondiale
des affaires, une action décisive pour
en finir avec la guerre qui ravage la
Syrie depuis près de deux ans. « Celui
qui considère que le président syrien
Bachar el Assad sera renversé dans les
semaines à venir est quelqu’un qui ne
comprend rien à la situation compliquée
et à l’équilibre des forces dans la
région, a lancé Abdallah II, devant un
parterre de responsable politiques et
d'hommes d'affaires, réunis dans le
cadre du 43ème Forum économique mondial.
« Le problème majeur en Syrie est
l’installation des bases pour
l’organisation alQaïda depuis l’an
dernier. AlQaïda reçoit des armes et de
l’argent de l’étranger. Le monde devra
en finir avec les talibans présents en
Syrie. Les forces jordaniennes
continuent de combattre les talibans en
Afghanistan dans les rangs de l’Otan. Se
débarrasser des talibans en Syrie
nécessitera au moins trois ans après la
chute du régime », a-t-il estimé.
Pour lui, "il n'y a rien de plus
dangereux que la passivité". En
Occident, on assiste parfois à une
tendance consistant à "attendre et
voir", en particulier face aux
bouleversements en cours dans le monde
arabe, a-t-il déploré. "Laissons la
poussière retomber et attendons que la
démocratie s'installe", voilà en quelque
sorte l'attitude souvent adoptée par
certains pays, a expliqué le souverain
hachémite.
Or, a-t-il assuré, cette attitude ne
peut mener qu'à la catastrophe, en
particulier par exemple en ce qui
concerne le conflit palestinien. Il a
dit espérer sur ce point que le second
mandat du président américain Barack
Obama permette de faire avancer les
choses.
En Syrie, "la communauté internationale
doit se rassembler pour mettre fin de
manière décisive au bain de sang", a
encore lancé Abdallah II. "Ce dont nous
avons besoin c'est d'un plan (...) qui
garantisse l'unité et l'intégrité
territoriale en donnant à tous les
Syriens un rôle dans l'avenir de leur
pays", a-t-il réclamé.
Le roi de Jordanie a également lancé
un appel à la communauté internationale
pour aider son pays à gérer l'afflux de
réfugiés, fuyant la guerre en Syrie.
Selon les Nations unies, ils sont
maintenant plus de 300.000, sur le
territoire jordanien, et le
Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR),
assure que la situation ne peut
qu'empirer faute de perspective de
solution prochaine au conflit en Syrie.
Des experts et responsables du
Moyen-Orient, présents à Davos, ont
également pressé le monde d'agir, comme
l'avait fait la veille dans cette même
station de ski suisse le secrétaire
général des Nations unies, Ban Ki-moon.
"Nous assistons à quelque chose comme
une impasse militaire sur le terrain et
cela ne peut pas continuer longtemps
comme ça", a ainsi averti Ghassan Salame,
ancien ministre libanais de la Culture.
Aujourd'hui en Syrie, "il y a plus de
60.000 morts ... pouvons-nous attendre
jusqu'à ce que ce chiffre soit doublé
?", a lancé de son côté le prince Turki
al-Faisal, ancien chef des services
secrets saoudiens, qui a appelé à armer
l'opposition syrienne.
Le ministre turc des Affaires étrangères
Ahmet Davutoglu a indiqué, de son côté,
à Davos que son pays avait déjà dépensé
quelque 500 millions de dollars pour
aider les quelque 160.000 réfugiés
présents en Turquie. Il s'est également
prononcé en faveur d'une action
concertée. "C'est notre devoir
historique, nous devons tous agir",
a-t-il lancé, lors d'un débat consacré à
la situation en Syrie.
La veille, le secrétaire général de
l'Onu avait dénoncé la passivité des
grandes puissances, appelant le Conseil
de sécurité de l'Onu à faire preuve
d'unité.
"Il est essentiel que le Conseil de
sécurité surmonte ses blocages et trouve
une unité qui rendra possible une action
efficace", a déclaré M. Ban, car
l'alternative, "inacceptable" n'est
autre que la "destruction de la Syrie
avec toutes ses implications
régionales".
D'autres responsables politiques du
Moyen-Orient et du Maghreb doivent
intervenir plus tard dans la journée
devant le Forum de Davos. Les premiers
ministres ou chefs du gouvernement de
l'Egypte, de la Tunise, du Maroc, du
Liban et des Territoires palestiniens
doivent participer en début de soirée à
un débat consacré aux bouleversements
dans le monde arabe.
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dossier Syrie
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