Actualité - Al-Manar
Manifestations en Égypte :
"Israël" s’alarme
Jeudi 24 novembre
2011
Depuis la chute de
Moubarak, l’entité sioniste garde sur
l’Égypte un œil inquiet. Avec la reprise
des manifestations depuis vendredi
dernier, elle s’alarme.
À la lumière des
déclarations des responsables et des
observateurs politiques et sécuritaires,
deux choses semblent l’angoisser
particulièrement : l’annulation des
accords de Camp David, scénario plus que
possible si les islamistes, en
l’occurrence les Frères musulmans
accèdent au pouvoir ; et une guerre
civile aussi qui sèmerait le chaos. Elle
accorderait à des groupes armés la
liberté de perpétrer contre elle des
frappes douloureuses.
Pourtant, les hauts
responsables égyptiens ne cessent de
dépêcher des messages apaisants à la
direction israélienne. Selon le Haaretz,
le chef des services de renseignements
le général Mourad Mouafi, a fait savoir
ces derniers jours à ses interlocuteurs
israéliens que l'accord de paix ne
serait pas mis en cause.
Mais rien n’y fait.
Mardi, c’est à l’Égypte (et à la Syrie)
que le cabinet des ministres restreint
pour la sécurité s’est consacré durant
huit heures de réunion d’affilée. Le
chef d’état-major Benny Gantz et le chef
des services de renseignements
militaires Aviv Kokhafi se devaient de
présenter un plan militaire applicable
en cas d’annulation de l’accord. Révélée
par le journal Maariv, l’information de
Gantz a été démentie par le gouvernement
israélien.
L’homme
de confiance d’Israël au Caire semble
être le chef du Conseil suprême des
forces armées (CSFA) le maréchal Hussein
Tantaoui. Lequel fut le ministre de la
défense de Moubarak durant une vingtaine
d’années. L’entité sioniste mise sur lui
pour éviter un "chaos général" et
préserver le traité de paix, même si les
Frères musulmans arrivent au pouvoir
après les prochaines élections.
Or durant les
récentes manifestations qui ont éclaté
sur la place Tahrir, c'est bien Tantaoui
qui constituait la cibles
des dizaines de milliers de manifestants
qui exigeaient qu’il s’abstienne de
s’ingérer dans la vie politique, et
qu’il ramène l’armée aux casernes.
Mardi l’armée a
promis une élection présidentielle avant
la fin juin 2012, et un possible
référendum sur le transfert du pouvoir.
Ce jeudi, elle a confirmé la tenue des
élections législatives à leur date
prévue : le 28 de ce mois-ci, c’est à
dire lundi prochain.
C’est le ministre
chargé de la Défense passive Matan
Vilnaï qui a exprimé mercredi l'espoir
que le maréchal Tantaoui, parviendra à
maîtriser la situation. Il est le
premier membre du gouvernement israélien
à s'exprimer publiquement sur les
violences en Egypte.
"La situation est problématique,
sensible et pas claire. Tantaoui tente
d'éviter le chaos et de transmettre le
pouvoir de façon la plus ordonnée
possible. Nous espérons qu'il va réussir
et les Egyptiens doivent aussi
l'espérer, sinon ce sera le chaos
général et ce sera très mauvais pour
l'Egypte", a expliqué M. Vilnaï à la
radio militaire.
Il faut croire que ce
que le responsable présente dans son
langage comme étant « mauvais pour
l’Égypte », l’est surtout pour Israël.
On constate
l’application de ce responsable à
choisir ses mots, question de ne pas
paraitre dicter quoique ce soit au
Caire, en ces moments délicats, et faire
comme si Israël se souciait de l’intérêt
de l’Égypte.
Depuis la chute de
Hosni Moubarak, Israël a plus que jamais
le profil bas.
"Nous sommes en
contact permanent avec eux (les membres
du CSFA) et Tantaoui, que je connais et
qui n'a aucune aspiration à rester au
pouvoir", dit le ministre, un ancien
général.
Sur l’avenir
politique de l’Égypte, Vilnaï ne se fait
toutefois pas d'illusions. Il s’attend à
ce que les Frères musulmans remportent
les législatives. "C'est notre principal
sujet d'inquiétude", a-t-il admis.
Les
médias ont également évoqué ce scénario.
Le quotidien Yediot Aharonot titre en
une "Entre le Caire et Téhéran" à propos
de la crise en Egypte.
Vilnaï
s'est en revanche montré moins
alarmiste: "l'annulation de ce traité
n'est pas aujourd'hui, et j'insiste sur
le mot 'aujourd'hui', d'actualité".
"Mais lorsque le pouvoir égyptien se
stabilisera après un long processus
électoral, nous nous attendons à ce
qu'il soit porté sérieusement atteinte à
cet accord", a-t-il prévenu.
Les inquiétudes de
Vilnaï sont partagées par le ministre
israélien des finances Youval Steinetz
selon lequel « le Moyen Orient
traverse ces temps-ci un tempête
d’instabilité »...
Selon lui, les
menaces sont exacerbées par l’absence de
contrôle surtout en la présence de la
menace non traditionnelle de l’Iran et
de la Syrie.
« Les pays
arabes sont faibles, aussi bien
militairement qu’économiquement, et
d’aucuns sont au bord de la faillite »,
a-t-il signifié, estimant qu’à
l’exception de l’Iran, la capacité de
ces états à mener une course aux
armements contre Israël dans les cinq
années suivantes s’est replié.
Signe
supplémentaire des préoccupations
israéliennes, la construction du mur
érigé à la frontière avec l’Égypte se
fait à un rythme très rapide. 70 Km sur
les 240 Km ont déjà été accomplis. D’ici
fin décembre, 100 km devraient être
achevés. 2012 est la date limite de son
achèvement total.
Il a été construit
avec du plomb et constitue avec ses cinq
mètres de hauteur, la plus haute
barrière qu’Israël a érigée.
Au fil des défis qui
se multiplient, Israël ne cesse de se
claustrer!
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