Actualité
Attaque chimique
contre les deux Ghouta : doutes et faits
Al
Manar
Jeudi 22 août 2013
C’est avec beaucoup de de suspicion
que l’information de l’attaque chimique
présumée contre les deux ghoutas,
attribuée aux forces gouvernementales a
été accueillie par de nombreux medias et
observateurs.
Le pouvoir se savait visé
Tous sans exception s’étonnent que le
pouvoir ait pu commanditer une telle
attaque en présence des inspecteurs
onusiens chargés d’enquêter sur trois
cas d’attaques chimiques. D’autant plus
que les autorités syriennes se savaient
très bien visées par des tentatives
acharnées de l’accuser de recourir à
l’armement chimique pour justifier une
ingérence atlantiste. Ces tentatives ont
atteint parfois le comble de la bêtise
comme ce fut le cas à Khan elAssal à
Alep lorsque le pouvoir syrien a été
accusé d’avoir gazé une position de
l’armée syrienne qui venait de sécuriser
le quartier.
Damas se savait aussi sujette à une
mise en scène dans le but de l’accuser.
Le mois de juin dernier, un journal
français a envoyé clandestinement deux
de ses reporters au quartier de Jobar,
dans la Ghouta orientale pour filmer ce
qu’il a présenté être des attaques
chimiques contre les miliciens et amener
avec eux de soi-disant échantillons
d’urine, de sang et de cheveux, à
travers lesquels il a prouvé que le
pouvoir syrien a utilisé du gaz sarin.
L’éventualité de l’attaque chimique
perpétrée par les forces régulières est
d’autant plus farfelue que ces forces
réalisaient des avancées importantes
dans plus d’une région syrienne et
n’avaient nullement besoin d’un tel
armement.
Le besoin de l'opposition
En
revanche, il faut croire que ce sont les
forces de l’insurrection qui avaient
besoin d’une telle évolution dramatique,
surtout qu’elles sont en mauvaise
posture dans plus d’une région syrienne
et ont besoin d’une intervention qui
vienne leur prêter main forte.
De plus, depuis un certain temps, le
top de l’actualité ne leur est plus
accordé et se consacrait davantage à
l’Égypte et au Liban ou des éléments
proches de l’insurrection sont
soupçonnés d’avoir commandité le
massacre de Rweiss.
Etrangement, les massacres ont
toujours resurgi, chaque fois que
les rebelles en avaient besoin, et
toujours comme par hasard, à veille
d'une échéance onusienne.
Sans oublier que les différentes
milices de l’insurrection syrienne ne se
sont jamais empêchées de bombarder les
régions civiles, comme cela a été
souvent le cas avec les voitures piégées
désséminées contre les bâtiments
officiels, au mépris des civils qui y
perdent leur vie. Certains de leurs
responsables s’étant justifiés en
expliquant que parfois ils étaient dans
leur droit de tuer des civils, lorsque
des intérêts suprêmes le dictent.
Et lorsque ces civils sont de
partisans du pouvoir syrien, ces forces
ne se ménagent pas: y sont passés par
enlèvement puis liquidation des
religieux ( une quarantaine), des hommes
politiques, des acteurs de télévision,
des sportifs, des hommes et femmes de
médias...
D'une insolence inouïe, après chaque
liquidation, les rebelles accusaient les
forces gouvernementales. Le cas le plus
flagrant a été sans aucun doute
l'assassinat de l'éminent religieux
Mohammad saïd Ramadane Al-Bouti.
Des images qu'on ne peut pas
voir
Mais à la vue des images des
présumées victimes, on ne peut ne pas
être sidéré. Quoique très choquantes et
persuasives, elles présentent des
lacunes qui n’échappent pas à tout
observateur avisé et obstiné en même
temps. Il faut l'être pour visionner des
enfants. Serait-ce prémédité, pour ne
pas bien les voir ?
Curieusement, toutes les images des
victimes ont été prises dans les centres
hospitaliers ou les hôpitaux de fortune
et aucune sur le lieu même de l’attaque.
On ne voit pas du tout les victimes sur
les lieux de l’attaque!
En
plus des enfants, car il y en aurait
beaucoup, (plus de trente selon Syria
Truth), filmés à bon escient par les
militants médiatiques de l’insurrection,
avec des commentaires à l’appui
insultant le président syrien, on voit
beaucoup de jeunes hommes. Ils forment
de loin la majorité des victimes et sont
majoritairement barbus. Ce qui permet de
supposer que ce sont des miliciens.
En revanche on ne voit que très
peu de femmes, et les rapports des
insurgés n'en evoquent que 17 sur les
1300 prétendus par les sources de la
coalition, toujours selon ce qu’en
rapporte Syria Truth. On ne voit surtout
pas les mamans des enfants
présumés gazés. Ni mortes, ni
vivantes.
Des symptômes au cas par
cas
En
général, les victimes ne présentent pas
de symptômes de contamination au gaz
sarin : nez enflé et douloureux,
sécrétion surabondante de salive,
incontinence urinaire et fécale,
vomissements, sans oublier les
contractions involontaires qui
interviennent avant la mort. Dans le
sens qu'on ne voit pas de scènes
collégiales exprimant ces symptômes,
mais uniquement des scènes
individuelles.
Les images qui montrent des symptômes
de contamination au sarin sont des cas
par cas. Alors que la
contamination se devrait être massive.
Des montages à décortiquer
Etrangement, on constate aussi que
seules les images qui filment ces cas
individuels sont longues, alors que
toutes les autres prises de vue sont
très rapides.
A l’instar de cette vidéo ci-dessous,
postée par le site de la chaine qatarie
al Jazeera, qui s’étend sur 9 secondes
seulement.
http://www.aljazeera.net/videoplayer/7d5dad2a-3e04-4eaf-86a3-9e3b74e13483
On constate aussi que certains médias
qui ont rapporté les faits, les ont
commentés différemment des faits. Cette
vidéo ci-dessous postée par al Jazerra
présente un homme qui présente le
symptôme des convulsions avant sa mort,
mais on ne le voit pas mourir pour
autant.
http://www.aljazeera.net/videoplayer/f400b3ce-28c1-4896-bb33-fbc529b60bc6
De même pour cette vidéo également
diffusée sur le site de la chaine
qatarie où il est écrit comme
légende : les derniers instants d’un
enfant, alors qu’il n’en est rien. Il
est vrai que l’enfant souffre de
difficultés respiratoires et subit une
assistance mais la vidéo se termine
alors qu’il est toujours vivant.
http://www.aljazeera.net/videoplayer/a3659648-56f9-4c79-8bbf-6dc2c3c67bfa
Des secouristes sans
protection
Dans certaines images supposées avoir
été filmées dans les centres
hospitaliers, les victimes sont dénudées
de leurs vêtements et lavées. C’est la
première chose que les secouristes
doivent faire avant de procéder aux
secours. Ce qui laisse croire qu’ils
savent ce qu’il faut faire. Or, ils ne
l’ont pas fait à tous les coups.
Forces et de constater aussi que dans la
plupart des cas, ils n’ont pas pris non
plus les précautions nécessaires,
vestimentaires et autre pour éviter les
contaminations. Comme s'ils ne sont pas
inquiétés.
Faits également singulier : certaines
séquences ont montré les secouristes en
train d’administrer aux présumées
victimes des seringues. De quoi se
demander de quoi il s’agit.
Et pourquoi pas les rebelles
Les autorités syriennes et par la
voix du ministre de l’information qui a
démenti toute attaque chimique ont
soupçonné une fabrication. Ce qui inclut
une multitude de scénarios, dont la
possibilité que les insurgés aient
eux-mêmes effectué l’attaque, à une
petite échelle, pour mélanger ses
victimes aux centaines de miliciens tués
dans les attaques de l’armée syrienne.
le but étant de soulever une
réprobation internationale.
Or, le 14 aout dernier, le site
Syria Truth a révélé que les
milices turcomanes avaient obtenu des
produits chimiques toxiques de la part
de la Turquie pour les utiliser aussi
bien dans la province de Damas que
contre les villages alaouites de
Lattaquié. « Dans la première
région, le but est de semer la discorde,
et dans la seconde d’y opérer une
extermination sectaire », écrit le site.
Interrogé
sur cette information, le 14 aout
dernier, l’opposant syrien Nizar Nayyouf
, qui est aussi le directeur du
département des informations et de leur
analyse au Centre européen des études et
des recherches du Proche Orient à
Londres a dit ne pas en être surpris et
prédit à l’avance l’imminence d’un
évènement hors de nature. « nous
avons des correspondances entre des
dirigeants du Conseil national syrien et
ceux de la coalition , notamment de
Gorges Sabra, et qui comprennent des
signes et des indices comme quoi ils
préparent quelque chose de grave , une
sorte de bombe médiatique qui
exploserait au moment même où la
commission d’enquête internationale
entamerait ses travaux en Syrie »,
a-t-il assuré.
Parmi les autres scénarios supposés
d’une fabrication d’attaques chimiques,
celui que les victimes aient été
anesthésiés et non gazés. Une
intervention sur un compte Facebook met
en garde contre un enterrement hâtif, au
motif que certaines victimes se sont
éveillées. ( voir en haut)
Mais
l’un des scenarios imaginés n’en demeure
pas moins que ces enfants gazés ne sont
pas originaires de la Ghouta, mais de
Lattaquié, surtout des villages
alaouites ou plus de 150 femmes et
enfants ont été kidnappés.
Raison pour laquelle on ne voit pas
du tout les mamans !
Le
dossier Syrie
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