Al-Manar
Syrie: assassinat
du journaliste, défection d'un
observateur... et désinformation
Jeudi 12 janvier 2012
Toute une armada
politico-médiatique s’attelle pour
induire en erreur l’opinion publique et
laisser entendre que la mort du reporter
de France 2 en incombe aux autorités
syriennes.
Au lendemain de la
mort de Gilles Jacquier tué alors qu’il
effectuait un reportage à Homs,
épicentre de la rébellion contre le
régime syrien, les responsables
occidentaux de premier rang se sont tous
mis de concert pour mener à bien cette
tâche.
D’aucuns ont exigé aux autorités
syriennes de protéger la presse. (Juppé
et le Clinton). Insinuant que c’est en
raison de leur déficience que le
journaliste a été abattu. D’autres ont
réclamé l’ouverture d’une enquête
(Sarkozy et Ashton).
Alors que le chef de
la diplomatie britannique s’est engagé
dans un discours mesquin et pitoyable
volontairement déconnecté de l’incident,
évoquant « le prix terrible payé par la
population de Homs et le courage des
journalistes qui prennent de grands
risques pour faire savoir ce que vit la
population syrienne ». Seul Human Right
Watch va droit au but, demandant à la
Ligue arabe « de condamner d’urgence les
forces de sécurité qui tirent sur les
protestataires pacifiques qui cherchent
à contacter les observateurs arabes ».
Sans oublier le vice-président américain
Joe Biden qui se veut devant le Premier
ministre et chef de la diplomatie qatari
« condamner les violences perpétrées par
le régime Assad en Syrie »
Le
journaliste tué au sein d’une manif pro
Assad
Bien
entendu aucune allusion chez tous
ceux-là au fait que le journaliste
français qui faisait partie d’un groupe
de journalistes (un autre de France 2,
cinq belges, deux suisses, deux Libanais
et un journaliste syrien, selon un
collègue de Jaquier, Mohammad Ballout
cité par le Figaro) a été tué au milieu
d’une manifestation pro Assad qui, a
peine attroupée a été victime de tirs de
mortiers et de RPG, armement favori des
rebelles syriens. Et naturellement, les
responsables occidentaux omettent de
signaler que 8 civils syriens ont aussi
été tués dans ce pilonnage et qu’ils
sont tous des sympathisants du président
syrien.
Même l’Observatoire
syrien des droits de l’homme qui diffuse
des chiffres sur les victimes sans
donner de preuves, tente dans sa
réaction une démarcation, disant ignorer
l’origine des tirs et réclamant
l’ouverture d’une enquête. Tellement les
faits sont évidents.
Défection douteuse d’un observateur...Al
Jazeera encore
Une
autre affaire liée également à la crise
syrienne révèle la manière d’agir
manipulatrice des sbires des insurgés
syriens.
Mercredi, un des observateurs de la
Ligue arabe (LA), l’algérien Anouar
Malek a déclaré pour AlJazeera sa
décision de se retirer de la commission
des observateurs sous prétexte qu’il
s’est « trouvé en train de servir le
régime syrien ».
De Doha, Malek a accusé le régime syrien
de commettre « les actes les plus sales
», de tuer ses partisans pour étayer sa
version des faits. Il a dit avoir vu
dans les régions qu’il a visitées (Bab
Amro, Khalidiyya, Sultaniyyé, Bab Sibae)
« des spectacles honteux, des cadavres
torturées, ---, des enfants martyrisés
». Il a dit avoir vu de ses propres yeux
les partisans du régime ouvrir le feu
sur les manifestants...
Or il s’avère que les
propos de cet observateur n’ont rien à
avoir avec la réalité. Selon le
quotidien libanais AsSafir, la Ligue
arabe et par la voix de son
vice-secrétaire général Ahmed Ben Helli
a tenu à signaler que personne d’autre
que le porte-parole de la commission, le
général soudanais Mohammad Ahmad al Dabi
ne peut parler en son nom.
« ... quant à celui qui voudrait
renchérir ou mentir, il n’exprime en
rien la position de la Ligue arabe, de
sa délégation ou tout autre », a-t-il
précisé.
Selon l’AFP, le chef
de la mission d'observation, le général
soudanais Mohammed Ahmed al-Dabi, a
déclaré dans un communiqué que "les
déclarations d'Anouar Malek sur une
chaîne satellitaire sont sans
fondement".
"M. Malek était déployé avec une équipe
à Homs, mais pendant six jours il n'a
pas quitté sa chambre et ne s'est pas
joint aux autres membres sur le terrain
en prétextant être malade", a-t-il
ajouté.
Selon le général Dabi, M. Malek avait
demandé à aller à Paris pour y être
soigné, mais est parti sans attendre
l'autorisation.
Un
responsable de l’organisation pan arabe
ayant requis l’anonymat a affirmé selon
AsSafir que le témoignage de Malek est
erroné, et quoiqu’étant réellement un
des observateurs de la mission, mais il
est resté au lit dans sa chambre d’hôtel
en raison de sa maladie.
Il a indiqué que
Malek qui est un algérien résident en
France est membre de la Commission arabe
des droits de l’homme dont le siège se
trouve à Paris, qu’il sert d’autres
agendas, sachant qu’il a des lien de
parenté avec le chef du Conseil national
syrien (CNS) Bourhane Ghalioune, ( de
par sa première épouse algérienne,
ndlr)et qu’il est en contact avec
Haytham Mannaa qui est le chef de
l’organisme de coordination des forces
du changement démocratique à l’étranger.
Le ministre algérien
des affaires étrangères s’est lui aussi
exprimé sur le faux témoignage de Malek,
indiquant qu’il n’a pas été dépêché par
le gouvernement algérien et que les dix
autres observateurs algériens de la
commission ont « des avis différents du
sien ».
Sa défection avant la
publication des conclusions finales ne
soient publiées semble être une
tentative de décrédibiliser la mission
des observateurs, surtout si ces
conclusions seront différentes des
attentes de l'opposition qui n'a cessé
de la fustiger
AlArabi
: le spectre de la guerre civile
A cet égard, le chef
de la Ligue Arabe Nabil AlArabi a mis en
garde contre l’éclatement d’une guerre
civile en Syrie. dans un entretien
télévisé, rapporte le site en ligne
alArab Online, il a signalé que la Syrie
est un pays influent dans la région et
que les problèmes dont il souffre auront
des séquelles sur l’entourage.
Selon lui, le
scénario d’ingérence étrangère en Syrie
a l’instar de ce qui s’est passé avec la
Libye n’est pas envisageable : « La
Syrie n’est pas séduisante pour des pays
qui utilisent leurs armes et trouvent
qui leur payer. Elle n’a pas de pétrole
et les Etats-Unis ont des élections
cette année et par conséquent je ne
pense pas qu’ils veuillent entrer dans
des aventures militaires », a-t-il
expliqué, indiquant avoir dit ceci a
plusieurs reprises à l’opposition
syrienne.
Alarabi pense qu’en
exerçant des pressions et un embargo
politique et économique de la part de
plusieurs pays sur le régime syrien et
l’opposition aussi pourrait porter ses
fruits et faire cesser la violence.
D’après lui, la situation s’est beaucoup
compliquée et les rapports qui lui
parviennent du bureau de la LA à Damas,
via le général al Dabi sont «
particulièrement inquiétants ».
Concernant la saisine du Conseil de
sécurité, réclamée incessamment par
l’opposition pro occidentale, AlArabi
estime que s’il voulait vraiment
interférer, il l’aurait fait
effectivement, et n’a pas besoin d’une
décision de la LA pour le faire.
Mercredi, l’organisation pan arabe a
décidé de surseoir à l'envoi de nouveaux
observateurs en Syrie après une attaque
contre la mission lundi, au cours de
laquelle trois d'entre eux ont été
blessés légèrement.
Pékin
hostile toujours à
l'internationalisation de la crise
De
leur coté, les Chinois à l'instar des
Russes ne changent pas de position d'un
iota et refusent toute
internationalisation de la crise
syrienne.
L'émissaire de Pékin
pour le Moyen-Orient Wu-Sike a réitéré
cette position lors d'une rencontre avec
AlArabi au Caire devant lequel il a
insisté sur la solution de cette crise
dans le cadre de la Ligue arabe.
Faisant état de
difficultés auxquelles font face les
observateurs de la Ligue arabe en Syrie,
il s'est refusé, contrairement aux
positions occidentales et arabes, a en
incomber la responsabilité exclusivement
au gouvernement syrien .
"Le gouvernement syrien et les autres
parties syriennes devrait faire en sorte
que la mission bénéficie de conditions
convenables pour l'accomplissement de
son travail", a-t-il déclaré à l'issue
d'une rencontre avec le chef de
l'institution panarabe, Nabil al-Arabi.
Pékin "espère que les observateurs
feront preuve de patience et
poursuivront leurs efforts afin de
réaliser leurs objectifs pour le bien de
la Syrie et de son peuple", a-t-il
ajouté.
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