Actualité
Morsi et son
équipe assignés à résidence
Al
Manar
Jeudi 4 juillet 2013
Le président égyptien Mohamed Morsi
renversé par l'armée a été transféré
jeudi à l'aube au ministère de la
Défense, tandis que son équipe était
détenue dans un bâtiment militaire,
quelques heures avant la prestation de
serment de son remplaçant par intérim
qui ouvrira la voie à une délicate
transition.
La détention du premier président
démocratiquement élu d'Egypte et de sa
garde rapprochée est la dernière étape
d'une série de mesures des forces de
sécurité qui ont resserré en quelques
heures leur étau sur les Frères
musulmans, dont M. Morsi est issu, en
lançant 300 mandats d'arrêt contre ses
membres, dont des hauts dirigeants.
L'armée a suspendu la Constitution et
nommé en remplacement de M. Morsi le
président du Conseil constitutionnel
Adly Mansour.
Dès cette annonce, un enregistrement
vidéo dans lequel le chef d'Etat déchu
s'est redit "le président élu d'Egypte"
a été diffusé.
Morsi détenu par les
militaires
Après
son éviction, M. "Morsi et toute
l'équipe présidentielle (ont été placés)
en résidence surveillée au club de la
Garde républicaine de la présidence",
avant que le président déchu ne soit
"séparé de son équipe et emmené au
ministère de la Défense", a déclaré
Gehad al-Haddad, responsable au sein des
Frères musulmans.
Un haut responsable de l'armée a
confirmé à l'AFP que les militaires
détenaient l'ex-chef d'Etat "de façon
préventive", laissant entendre qu'il
pourrait être poursuivi, alors qu'il est
sous le coup --avec plusieurs dirigeants
de la confrérie, dont le Guide suprême
Mohammed Badie et son "numéro 2" Khairat
al-Chater-- d'une interdiction de
quitter le territoire dans le cadre
d'une enquête sur son évasion en 2011
d'une prison avec 33 autres Frères
musulmans.
En outre, des sources de sécurité ont
affirmé que le chef du Parti de la
justice et de la liberté, vitrine
politique des Frères musulmans, Saad al-Katatni,
et l'adjoint du Guide suprême, Rached
Bayoumi, avaient été arrêtés, tandis que
le journal gouvernemental Al-Ahram
faisait état de 300 mandats d'arrêt
lancés contre des membres du mouvement
islamiste.
La sécurité a également interrompu la
diffusion de la chaîne de télévision des
Frères et perquisitionné les locaux
d'Al-Jazeera-Mobacher qui a diffusé
l'enregistrement de M. Morsi.
Heurts entre pro et anti-Morsi,
plusieurs victimes
Alors
que ses opposants exultaient sur la
place Tahrir du Caire --une scène
rappelant la liesse populaire lors de la
chute du président Hosni Moubarak en
février 2011--, ses partisans ont
attaqué des bâtiments de la sécurité
dans le nord du pays.
Sept d'entre eux ont péri dans des
heurts avec les forces de l'ordre à
Marsa Matrouh et Alexandrie, sur la côte
méditerranéenne. Trois opposants au
président déchu ont par ailleurs été
tués lors d'affrontements contre des
pro-Morsi à al-Minya (centre).
Après les violences qui ont émaillé
les rassemblements organisés depuis le
26 juin faisant 47 morts, le ministère
de l'Intérieur a averti qu'il répondrait
"fermement" aux troubles et des blindés
ont été déployés au Caire, bloquant les
voies menant aux rassemblements pro-Morsi.
L'armée, qui avait pris les rênes de
l'exécutif durant 16 mois entre la chute
de Hosni Moubarak et l'élection de M.
Morsi, n'a pas précisé la durée de la
transition avant des élections
générales.
Consultations pour la
formation du prochain gouvernement
Les
consultations pour la formation du
prochain gouvernement --qui regroupera
"toutes les forces nationales" et sera
"doté des pleins pouvoirs" selon
l'armée-- ont débuté, a annoncé
l'opposant Amr Moussa.
Le chef du Conseil constitutionnel
prêter serment jeudi matin.
L'armée a promis qu'elle "resterait
éloignée de la politique" selon son
chef, le général Abdel Fattah al-Sissi,
qui apparaît comme le nouvel homme fort
du pays.
Il a détaillé, avec les chefs
religieux chrétiens et musulmans du pays
et le représentant de l'opposition
Mohamed ElBaradei, une "feuille de
route", qui, selon M. ElBaradei, "répond
aux revendications du peuple".
Le dossier
Egypte
Les dernières mises à jour
|