28.12.05
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
L'article 4 de la loi du 23 février 2005, en mettant l'accent sur
« le rôle positif de la colonisation française » a
soulevé de nombreuses critiques. En demandant aux historiens de
mettre l'accent sur les bienfaits de la colonisation et aux
professeurs d'histoire de les enseigner, les législateurs ont non
seulement défini l'opinion officielle de la République mais demandé
aux historiens professionnels (chercheurs et enseignants) de la
soutenir et de la diffuser, ce que l'on peut considérer comme une
atteinte à la liberté de pensée et à la liberté d'expression et
par conséquent une atteinte à la laïcité de l'Etat.
Loin de remettre en cause une loi qui mélange histoire et mémoire,
le gouvernement propose de mettre en place des commissions chargées
de définir les relations entre histoire et mémoire, comme pour
mieux justifier le vote de cette loi. C'est ainsi que le
gouvernement demande au Président de l'Assemblée nationale de
mettre en place une commission d'études, et que le président du
parti au pouvoir, Nicolas Sarkozy, s'empresse de mettre en place à
son tour sa propre commission d'études. Tout cela serait risible si
n'entrait en jeu, chez certains, une volonté de réhabiliter la
colonisation.
Le président de l'UMP a chargé, pour mener ce "travail
approfondi sur la loi, l'histoire et le devoir de mémoire" (Le
Monde du 25/12/05), Arno Klarsfeld, avocat bien connu qui a choisi
depuis longtemps de défendre inconditionnellement la politique israélienne
et qui participe à la lutte contre les Palestiniens en effectuant
des périodes militaires dans l'armée d’Israël. Comme l'explique
le journal Le Monde, le choix d'Arno Klarsfeld serait un geste en
direction de la communauté juive (édition datée du 25/12/05).
Outre la critique faite ci-dessus contre la mise en place de
commissions de travail destinées à "sauver" une loi qui
a provoqué de nombreuses protestations, protestations auxquelles
l'UJFP s'est associée, le choix d'Arno Klarsfeld, compte tenu de
son engagement, nous semble conforter le jeu de concurrence des
victimes qui tend à s'étendre aujourd'hui.
Ainsi, le gouvernement et le parti qui le soutient, après une loi
qui refuse de reconnaître les désastres de la colonisation, vont
essayer de jouer victimes contre victimes, victimes du génocide
contre victimes de la colonisation, pour mieux défendre une loi
qu'ils savent être source de désordre. Mais c'est peut-être ce désordre
que cherchent des ministres qui espèrent ainsi s'appuyer sur une idéologie
sécuritaire pour les prochaines élections présidentielles.
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