Palestine - Solidarité

   


UJFP 


L’intégrisme juif
Intervention à un colloque organisé par le Mrap des Bouches-du-Rhône
Par Pierre Stambul

 


Je tiens à remercier le MRAP (dont je suis adhérent) pour son invitation. Je suis également un des vice-présidents de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP). S’il y a dans l’UJFP la même diversité ou les mêmes débats parfois vifs sur les questions de laïcité et de communautarisme que dans le MRAP, il y a accord pour participer à tous les débats qui feront progresser les consciences sur les thèmes de la paix et du « vivre ensemble ». Il  y a aussi unité de points de vue sur les thèmes que je vais évoquer : l’instrumentalisation de la religion juive par le Sionisme et par les partisans de l’occupation de la Palestine, les conséquences dramatiques de l’arrivée au pouvoir du courant « national religieux » en Israël et le développement d’un communautarisme juif en France encouragé par le CRIF.

-- Peuple ou religion ?

Les différentes identités juives se sont construites dans la diaspora (dispersion). Pendant plusieurs siècles, les Juifs constituent une minorité religieuse dans les nombreux pays où ils vivent, avec des alternances de périodes où ils sont acceptés et de périodes de persécution. Dans les zones où ils sont confinés (mellah, judérias, ghettos), ce sont les rabbins qui dictent la loi. Différents bouleversements vont modifier cette vie traditionnelle. D’abord le marranisme : de nombreux Juifs espagnols se convertissent au christianisme pour échapper à la persécution ou à l’expulsion. Mais l’antisémitisme devenu racial (avec l’inquisition qui invente la notion de la « pureté » du sang ») perdure et de nombreux marranes reviendront au judaïsme avec l’exil. En Allemagne puis en Autriche, dès le XVIIIe siècle, la sortie du ghetto devient possible même si elle est souvent assortie d’une obligation de conversion. En France, la Révolution donne aux Juifs la citoyenneté et un statut. Dans l’empire Russe où vivent plus de la moitié des Juifs, les mutations économiques du XIXe prolétarisent le Yiddishland, cette grande région qui va de la Baltique à la Mer Noire. Dès lors, l’identité Juive n’est plus confondue avec la religion et les Juifs vont adhérer massivement à des idées d’émancipation : laïcité, universalisme, socialisme. On assiste à une forme de transposition du messianisme.

Beaucoup de Juifs aspirent à l’émancipation de l’humanité, condition indispensable à leur propre émancipation. Cette désaffection des Juifs pour la religion sera massive en Europe. La moitié des victimes du génocide nazi était peu ou pas du tout croyante. Peut-on parler d’intégrisme à propos de la vie juive traditionnelle qui perdure encore dans un monde en pleine mutation à la fin du XIXe siècle ? La religion juive est bourrée d’interdits, pas seulement alimentaires ou vestimentaires. Comme d’autres religions, elle a des côtés clairement antiféministes, la femme rasant ses cheveux pour ne pas tenter le voisin. Dans la prière quotidienne, on bénit Dieu de n’être né ni goy (*), ni femme. Il y a aussi un côté un peu moins rétrograde que dans d’autres religions : s’il faut choisir entre la vie de la femme et celle de l’enfant à naître, celle de la femme est prioritaire. Il n’y a pas de notion de pêché originel.

Comme dans d’autres religions, les mariages sont arrangés et restent à l’intérieur de la communauté. Le juif religieux traditionnel consacre sa vie à l’étude des textes fondateurs et à un dialogue avec son Dieu. Il n’est pas prosélyte. Il n’aspire pas à avoir la moindre influence hors de la petite société dans laquelle il vit. Rien à voir avec le Christianisme ou l’Islam qui sont des religions d’état. La notion de « peuple élu » est essentiellement une notion de résistance à l’environnement hostile. Ce n’est pas une conception « élitiste ». Pour les religieux, le peuple juif a été choisi par Dieu pour exercer sa volonté, mais il peut être aussi puni. La prière « l’an prochain à Jérusalem » est un rappel des origines (supposées) et de l’identité. Dès le XIXe siècle, des Juifs religieux s’installent à Jérusalem où leur installation se fait sans heurts. Ce ne sont pas des colons. Ils fondent le quartier de Mea Sharim à Jérusalem et de nombreuses yeshivas (**) où ils se consacrent à la pratique religieuse.

-- Sionisme et religion.

Les Juifs religieux vivent très mal les mutations qui se déroulent en Europe à la fin du XIXe siècle. Ils rejettent les Juifs qui s’assimilent et cessent de vivre entre eux. Ils stigmatisent vivement ceux qui s’engagent dans des mouvements révolutionnaires divers et abandonnent la religion. Quand le Bund, parti ouvrier juif révolutionnaire déclenche les premières grèves d’ouvriers juifs et organise des milices d’autodéfense contre les pogromistes, les rabbins prônent à l’inverse la soumission totale à l’autorité tsariste. Le Bund se bat pour l’autonomie culturelle des Juifs sur place et défend ardemment la langue yiddish. Ce n’est pas le cas des autres mouvements révolutionnaires qui prônent l’assimilation.

Hostiles à ces formes de modernité, les religieux seront également au début hostiles au sionisme. Certes, ils partagent avec eux le refus de l’assimilation et le fait que les Juifs ne doivent vivre qu’entre eux. Les sionistes pensent que l’antisémitisme ne peut pas et ne doit pas être combattu. Leur solution, c’est la construction d’un état juif, avec un « homme juif nouveau » sans mélange. Les sionistes sont très majoritairement laïques voire athées. Théodor Herzl, le « fondateur » est un bourgeois, incarnation moderne du « juif de cour ». L’aile dominante des débuts du sionisme est influencée par des idées socialistes (qui donneront naissance au kibboutz). Les sionistes iront puiser dans la religion le lieu où il faut construire l’état juif (la Palestine, alors sous mandat ottoman) et la nouvelle langue (l’hébreu alors que les Juifs parlent soit la langue du pays où ils vivent, soit des langues juives : ladino, judéo-arabe ou yiddish). Ils interprètent « l’an prochain à Jérusalem » à la lettre.

Le récit biblique est pour eux le prétexte pour prôner la résurrection d’une période mythique antérieure à la destruction du temple. Leur théorie centrale, c’est que la diaspora est une parenthèse qui doit finir avec le « retour » de tous les Juifs dans « leur état ». Ils proclament la « centralité » d’Israël. Mais les Juifs religieux vivent très mal cette intrusion de la modernité.

L’idée sioniste que l’état juif à construire serait quelque part le Messie tant attendu est considérée comme hérétique. Différentes « sectes » se créent : les Loubavitch, Satmar, Nétouré Karta. Toutes sont fortement antisionistes. Toutes considèrent avec mépris ce qui éloigne le Juif de Dieu ou de l’étude du Talmud. Pour ces courants, le judaïsme ne peut vivre qu’en diaspora, ils refusent le fétichisme de la terre. Les religieux qui vivent en Palestine sont hostiles à la déclaration Balfour. Il est symptomatique que la victime du premier assassinat politique  commis par les sionistes contre un Juif soit un religieux, Jacob de Haan, assassiné en Palestine en 1924 alors qu’il partait à Londres pour essayer de convaincre les Anglais d’abroger la déclaration Balfour. La montée du nazisme provoquera chez les religieux un phénomène de repli. Certains iront jusqu’à dire que le génocide a été une punition de Dieu contre ceux qui avaient pêché en l’abandonnant. Cette thématique a été reprise à plusieurs reprises récemment par le grand rabbin du Shass, un parti religieux au pouvoir en Israël. Les religieux seront étrangers à la résistance juive au nazisme (essentiellement communiste ou bundiste).

-- Les religieux et l’état d’Israël

Le génocide nazi a permis le succès du projet sioniste. L’Occident a noyé sa culpabilité sur le dos du peuple palestinien qui n’avait aucune responsabilité dans ce génocide. L’Etat d’Israël dont l’indépendance est proclamé en 1948 a un besoin impérieux de la religion bien que la majorité de la population soit laïque et peu ou pas du tout croyante. Dans un état juif non laïque où les Non-Juifs (en l’occurrence les Palestiniens) sont massivement expulsés (la Naqba, 800000 expulsés) ou transformés en citoyens de seconde, comment définir qui est Juif ? La définition choisie sera la définition religieuse : on est juif par sa mère ou si on se convertit. Plusieurs traditions juives sont considérées comme non orthodoxes par les rabbins. Les conséquences sociales seront importantes. Ainsi, les Juifs Indiens dont la tradition est antérieure à la destruction du deuxième temple subiront des discriminations sociales. Avant 1967, certains vivaient à Jérusalem sur la ligne de démarcation. Idem pour les Juifs Ethiopiens (Falachas). Si aujourd’hui, l’immigration de chrétiens appartenant à la même tribu est encouragée, ceux-ci subissent de fortes discriminations avec l’accusation d’être des hérétiques et ils constituent en Israël un prolétariat. Le nouvel état impose le respect du shabbat et les interdits alimentaires. Seuls quelques kibboutzs essaieront de résister à ces interdits (j’ai connu un kibboutz où on travaillait le samedi et où on mangeait du sanglier) mais cette résistance a fini par disparaître. Seuls les mariages religieux ou les mariages contractés à l’étranger sont reconnus. Pour les laïques, il existe des agences  de voyage à Tel-Aviv ou Haïfa qui organisent des formules complètes : week-end à Chypre avec mariage civil et détente. De la guerre de 1948 à celle de 1967, les religieux seront très minoritaires et peu visibles dans la société israélienne.

Exception notable, le quartier de Mea Sharim à Jérusalem a résisté à la modernité. Les femmes ont le crâne rasé et des perruques (comme dans le film Kadosh d’Amos Gitaï) et on lapide celui qui prend des photos ou circule en voiture le samedi. L’antisionisme de certains religieux perdure. Mais il s’est émoussé. La loi électorale israélienne (la proportionnelle intégrale) permet aux partis religieux d’être indispensables pour toute coalition qui veut être majoritaire. Les religieux obtiennent d’énormes avantages : l’exemption du service militaire, d’énormes subventions pour les yeshivas. Petit à petit, le sionisme « achète » l’adhésion des religieux au projet fondateur.

-- La colonisation et les intégristes

Dès le départ, le projet sioniste est un projet colonisateur. Avec ce qui caractérise le colonialisme : la négation du peuple autochtone (la fameuse théorie de « la terre sans peuple pour le peuple sans terre ») et les mythes qui l’accompagnent (« du désert, nous avons fait un jardin »). La guerre de 1967 marque un tournant. Dès la fin des hostilités, le gouvernement (alors travailliste) décide de coloniser les territoires conquis. Avec une fois de plus un mensonge à la clé masquant mal le fait accompli et la volonté d’annexion et de purification ethnique: « on rendra ces territoires contre la paix ».

Qui va partir coloniser les territoires ? Dans le Golan Syrien, ce seront essentiellement des « laïques ». Ils auront la même préoccupation que les religieux. Légitimer l’annexion à l’aide d’une pseudo histoire falsifiée. À côté de Qatzrin, la principale colonie du Golan, on a opportunément retrouvé les vestiges d’une synagogue du IIe siècle. Mais à Gaza et surtout en Cisjordanie, s’il y a de colons attirés par les subventions, les crédits gratuits et les faibles loyers, la grande masse des nouveaux colons sont des religieux. Une très curieuse alliance se noue entre des ministres travaillistes (Igal Allon) et des associations religieuses (la Harav Kouk dirigée par Hanan Porat et le rabbin Levinger) qui préconisent la sainteté de la Terre. L’argent pour les premiers colons viendra de groupes américains ultra orthodoxes et ultra nationalistes. Les colons religieux ont entrepris une lecture littérale de la Bible.

Aujourd’hui archéologues et historiens s’accordent pour dire qu’une grande partie du discours biblique est légendaire. Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait et surtout pour tous les professeurs d’histoire, il faut lire « La Bible dévoilée » d’I. Filkenstein et N. A. Silberman, écrite par des archéologues et historiens israéliens (***). Abraham n’a pas existé et les Hébreux ne sont pas venus de Mésopotamie, c’est un peuple autochtone qui apparaît au XIIIe siècle. Moïse, l’esclavage et la sortie d’Egypte sont des légendes. La conquête sanglante de Canaan par Josué et le massacre systématique des autres peuples de la région sont infirmés par l’archéologie. Idem pour l’existence du royaume unifié de David et Salomon. À leur époque, Jérusalem était un village et il semble bien que les royaumes d’Israël (détruit par les Assyriens au VIIIe siècle avant JC) et de Juda (détruit 150 ans plus tard par les Babyloniens) n’aient jamais été unis. Pourtant les colons fondamentalistes rêvent de recréer « le Grand Israël » de la Méditerranée au Jourdain, voire du Nil à l’Euphrate pour les plus fous. Pour eux, La Cisjordanie s’appelle la Judée Samarie et Naplouse s’appelle Sichem.

Les lieux mythiques (le tombeau de Rachel ou le caveau des patriarches à Hébron) sont autant de prétextes pour décréter le droit absolu des Israéliens sur cette terre et il est symbolique que le premier massacre qui a suivi les accords d’Oslo ait eu lieu dans le caveau des patriarches. Certains de ces intégristes souhaitent détruire la mosquée El Aqsa et le Dôme du Rocher construits sur l’emplacement du Temple. Une lecture attentive de la Bible montre que des peuples, des religions et des cultures diverses ont constamment cohabité dans la région. Aux côtés des Hébreux, il y avait des Cananéens, des Moabites, des Iduméens, des Philistins et, au côté de Yahvé, on célébrait aussi Baal. Plus tard, il y a eu des Grecs et des Romains et la dispersion des Juifs est antérieure à la destruction du temple. Les Palestiniens sont en grande partie les descendants de tous ces peuples autochtones et des Juifs romanisés qui sont restés dans la région après la destruction du deuxième temple. Hors de toute réalité historique, les fondamentalistes inventent un Israël antique puissant et unifié qu’ils prétendent reconstituer. Ils s’inspirent de la cruauté des guerres légendaires de Josué pour justifier leur négation absolue de tout droit palestinien et pour prôner (comme le fait l’extrême droite « laïque ») le « transfert «  des Palestiniens au-delà du Jourdain.

-- Le courant national-religieux et les Chrétiens sionistes

Les religieux antisionistes existent toujours (notamment Nétouré Karta qui a un ministre dans le gouvernement de l’autorité palestinienne) mais ils sont devenus très minoritaires par rapport à l’extrême droite intégriste. Celle-ci représente désormais la grande majorité des religieux. Avec plusieurs partis ou groupes, le Shass, le Parti National religieux, le parti unifié de la Torah, le Goush Emonim (bloc de la foi) ou les fascistes du parti Kach (fondé par le rabbin Meïr Kahane et aujourd’hui interdit), ce courant représente 25% de l’opinion israélienne et une forte politique « nataliste » fait que ce pourcentage s’accroît régulièrement. Aucun parti ne peut gouverner sans les religieux. Même le Shinoui (parti de la bourgeoisie anticléricale) a accepté de figurer dans une coalition avec eux. Les nationaux-religieux sont omniprésents dans la société.

Ils dominent des réseaux d’école largement subventionnés et des associations caritatives. Ils attirent par leurs raisonnements ultra-simplistes une partie de la population israélienne qui était pourtant étrangère à cette tradition. Ils imposent la loi religieuse dans tous les domaines de la vie quotidienne. Ainsi, le jeu est interdit en Israël, ce qui n’empêche pas le fait que pendant la courte période qui a séparé les accords d’Oslo de la deuxième Intifada, les principaux clients du casino de Jéricho étaient des religieux juifs.

Pendant longtemps, les religieux évitaient l’armée en étudiant dans des yeshivas. La révolte des premiers refuzniks est venue du refus de « mourir pour eux ». Les nationaux-religieux sont aujourd’hui de plus en plus en plus nombreux dans l’armée, et ce phénomène n’a fait qu’aggraver les crimes ou violations des droits de l’homme commis par Tsahal. Il est fréquent au Mur des Lamentations de voir des gens prier, la mitraillette Uzi en bandoulière. Pour eux, le « peuple élu » a tous les droits et surtout celui d’écraser l’autre. Le courant national-religieux a fait la synthèse de ce qu’on peut faire de pire entre le projet colonial et la volonté d’imposer la loi religieuse à la société. Pour son principal projet (l’annexion des territoires et le « transfert »), il s’est allié à ses petits cousins américains : les Chrétiens Sionistes. Ceux-ci représentent aussi une fraction notable de l’opinion américaine et ils ont joué un rôle décisif dans les succès électoraux de Bush. Ces fondamentalistes se veulent les héritiers des premiers colons américains. Pour eux, la traversée de l’Atlantique a ressemblé à celle de la Mer Rouge par Moïse et la conquête du pays sur les Amérindiens a reproduit les conquêtes de Josué. Ces fondamentalistes sont antisémites et pensent que les Arabes incarnent le mal (Armagedon).

Il faut donc les expulser. Pour ce courant millénariste qui croit à la fin des temps, les Juifs devront au bout du compte se convertir à la vraie foi sous peine de disparition. Aux Etats-Unis, les Chrétiens Sionistes sont 5 fois plus nombreux que les Juifs Sionistes et la manne financière qu’ils apportent à la colonisation est énorme. Il est symptomatique de voir qu’aujourd’hui, les principaux bailleurs de fond des colonies religieuses en Cisjordanie sont des antisémites avérés. Une des plus grandes colonies, Maale Adoumim entre Jérusalem et Jéricho est quasiment exclusivement peuplée de religieux qui ne produisent rien et vivent de subventions diverses. La guerre au Proche-Orient n’est pas une guerre religieuse. En Israël, on trouve des partisans de l’occupation aussi bien chez les religieux que chez les laïques.

Sharon est un « laïque » et les pires dirigeants annexionnistes (Eytan, Zeevi aujourd’hui décédés) l’étaient aussi. Parmi la minorité israélienne qui lutte pour l’égalité des droits, pour la reconnaissance de l’égale dignité des Palestiniens et pour une paix juste, la plupart sont laïques mais on y trouve aussi Nétouré Karta ou des associations de Rabbins pour la paix. Malgré tout, il ne fait pas de doute que l’intrusion de l’intégrisme juif dans cette guerre a considérablement compliqué la résolution du conflit  et a armé idéologiquement la fuite en avant criminelle des dirigeants israéliens.

-- Et en France ?

Un chiffre résume bien la dégradation qui s’est produite chez les Juifs français. Il y a 30 ans, seule une poignée d’entre eux fréquentait les écoles confessionnelles. Il y avait une adhésion de masse à la laïcité et à son école et quasiment aucun élève juif n’aurait songé à s’absenter pour kippour. Il y a aujourd’hui 26%  des enfants juifs dans des écoles privées juives (****). De nombreux Juifs non croyants recherchent une identité religieuse ou nationaliste étrangère à leur histoire et se bricolent une nouvelle identité. La république a donné au CRIF le droit de parler au nom de tous les Juifs. Il en use et il en abuse, en se comportant comme un véritable supplétif de la propagande israélienne dont la politique est défendue de façon inconditionnelle. Le CRIF instrumentalise l’antisémitisme et la mémoire du génocide à des fins partisanes. Il considère toute critique d’Israël comme de l’antisémitisme. Il y a incontestablement un repli communautaire et un regain d’une pratique religieuse sectaire. N’a-t-on pas vu des galas de soutien « au bien-être du soldat israélien » se dérouler dans des synagogues ? Alors que l’intégration des Juifs français est très avancée et qu’ils ont conquis (difficilement) une égalité politique et économique qui est refusée à d’autres Français issus de l’immigration, tout se passe comme si, deux siècles après la sortie du ghetto et un siècle après l’affaire Dreyfus, certains aspiraient à s’enfermer eux-mêmes dans un nouveau ghetto. L’intégrisme n’est pas seul en cause dans ce repli communautaire, mais il joue son rôle et il ne faudrait pas s’aveugler en occultant ce repli.


(*) Goy == non juif. Mais le terme est péjoratif.
(**) Ce sont des écoles religieuses qui se consacrent à l’étude des textes sacrés.
(***) La Bible dévoilée, éditions Bayard
(****) Lire « le Mal-être Juif » de Dominique Vidal


 Source : ASSAWRA, liste de diffusion dédiée à l'Intifada ...


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