Palestine - Solidarité |
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L'information est une arme au service de la paix. Sa
diffusion est un acte de résistance
Les médias occidentaux ont toujours accepté les
versions de l'armée israélienne et fermant les oreilles
aux autres sources
Bonjour,
que nous a réservé cette semaine ? Israël
cherche son second souffle, avant de reprendre l’offensive dans le but
d’asseoir définitivement les frontières dont rêve l’idéologie
sioniste. Dans
ce contexte, il était attendu que le sommet Abbas-Sharon soit mort-né. Malgré
les communiqués de bonne volonté du président Abbas qui signale
l'importance de discuter des questions sensibles, dont la question du retrait
israélien des villes palestiniennes, et confirme qu'il devrait y avoir une
discussion approfondie et pas
simplement une réunion de relation générale. Rappel :
L'Etat hébreu devait transférer le contrôle de cinq villes de Cisjordanie
aux Palestiniens dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu conclu en février.
Mais le processus a été suspendu dès le transfert des villes, Jéricho et
Tulkarem, qui finalement se réduit à Jéricho,
puisqu’ Israël à repris le contrôle de Tulkarem. Un
ministre israélien analyse : "Israël ne change pas d’un iota ses
positions et conditionne tout progrès vers la création d’un état
palestinien indépendant au démantèlement préalable des groupes de résistance.
A ce sommet voulu par les Américains, Sharon n'a rien à donner à
Abbas". Mais
il y a-t-il des avancées à ce non-sommet ? Oui,
dans la mesure où les dirigeants israéliens se sont dits prêts à
"des gestes" notamment à relâcher des prisonniers et à lever des
barrages routiers en Cisjordanie. Et
il semble qu’il ait en Israël, des idées différentes sur comment mener la
conquête, puisque le vice-président du Mossad, l'ex-général; Amiram Levine
déclare :"Si Israël continue sa domination sur le peuple palestinien,
cela va nuire à l'état hébreu" ... Tournons
donc cette page… Côté
palestinien, il y la proclamation par 8 groupes de résistance de leur refus
de déposer les armes afin de poursuivre la lutte contre l'occupant ; "Déposer
les armes serait faire le jeu de l'ennemi et toute tentative de nous désarmer
se heurterait à une forte résistance" Tandis
que Mahmoud Abbas insiste pour tenir les élections législatives le 6
janvier 2006, et le vice-Premier Nabil Shaath déclare : un report
des législatives porterait atteinte à la démocratie palestinienne.
Cela
ne semble toujours pas être l’harmonie entre le Hamas et le Fatah, le Hamas
accusant les services de sécurité d'être derrière la brève arrestation
(rocambolesque) de quatre de ses
dirigeants. Côté
israélien, je m’aperçois
qu’Israël imite son grand frère en terrorisme, lisez plutôt… :
Zeevi Farkash, a mis en garde contre la présence dans le Sinaï égyptien
d'une base du réseau d’Al-Qaïda et d'une antenne de ce dernier à Gaza.,,, Pour
Sharon, l’affaire est faite. Israël a gagné son conflit et réalise un
contrôle permanent sur la Palestine,,, Cette
vision
optimiste ne fait pas l’unanimité, et des dissensions se montre au plein
jour, le ministre travailliste Binyamin Ben Eliezer déclarant qu’il était
en faveur de la poursuite des concessions territoriales jusqu’à la détermination
«d’une frontière définitive» et conclu «nous ne participerons pas à la
coalition si il n’y a pas de suite au retrait.» Tout
cela ne perturbe pas le Shin Beth, qui continue ses arrestations à très
grande échelle (cette semaine plus d’une dizaines de résistants ont encore
été arrêtés), et se vante d’avoir démantelé trois cellules du Hamas de
plusieurs dizaines de membres chacune. Comment
est-ce possible ? Le département informatique du Shin Beth possède des
programmes lui permettant de traiter "en quelques minutes" des
informations en provenance du terrain et de réagir, en temps réel, a révélé
le chef du Shin Beth, Youval Diskin. Pour
conclure l’éditorial voici ce qu’en pense A. Evangelitz : Désengagement
ou pas, le carnage continue, rien ne change en Palestine on peut même dire
que ça empire. Les médias télévisés restent désespérément muets sur ce
qui s'y perpètre. Sharon doit bien rigoler. Il les a à sa botte les
occidentaux. Au pied ! A genoux ou à plat ventre, on ne sait pas trop mais
dans une posture soumise et servile, c'est certain. Voilà le monde où nous
vivons. Voilà qui nous gouverne! La Palestine peut bien agoniser sous les coups de boutoir de la soldatesque israélienne, la répression peut s'intensifier, la colonisation peut continuer et les colons faire la loi comme bon leur semble. Tout le monde se bouche les yeux et les oreilles. On ne voit rien, on n'entend rien, on se fait complice des assassins. Cathy & Marc
05-10 au 10-10 :
Peuple Palestinien : 5 tués - 2
blessés
Sommaire :
1 Politique Palestinienne 08-10 # Le
président Mahmoud Abbas signale (dans le cadre de la
préparation du sommet Abbas- Sharon, l'importance
de discuter les questions sensibles et urgentes et confirmé qu'il
devrait y avoir une discussion approfondie et pas
simplement une réunion de relation générale. Abbas a ajouté qu'il y avait beaucoup de problèmes qui doivent y être résolus, y compris la question du retrait israélien des villes palestiniennes, Abbas veut être informés des mécanismes prévus pour le désengagement israélien, et quand il aura lieu. Rappel :
L'Etat hébreu devait transférer le contrôle de cinq villes de
Cisjordanie aux Palestiniens dans le cadre d'un accord de
cessez-le-feu conclu en février. Mais le processus a été suspendu
après le transfert de deux villes, Jericho et Tulkarem, Israël
avait finalement repris le contrôle de Tulkarem Concernant le retour des palestiniens exilés, M, Abbas aimerait savoir quand Israél leur permettra de revenir, soulignant l'importance de déterminer une date pour leur retour sans aucune exception et attire l'attention de la nécessité de former un comité pour définir quels prisonniers sont supposés être libérés, "cette question devrait être éclairci, parce que nous voulons savoir qui sera libéré et quand ". SOURCE : IPC+agences 10-10 # Le
sommet prévu n’aura pas lieu Le négociateur en chef Saëb Erakat a déclaré, après une rencontre avec l'émissaire américain David Welch, qu'Israéliens et Palestiniens voulaient au préalable "s'entendre sur le communiqué final du sommet". Et termine : "Ce qui compte c'est la teneur du sommet en non sa date" 09-10 Soufiane Abou
Zaydeh, confirme "qu'en absence d'une réponse
israélienne satisfaisante au sujet des prisonniers (libération de
Palestiniens qui ont passé plus de 20 ans dans les prisons
israéliennes) le
sommet pourrait ne pas avoir lieu". Une analyse : « A ce sommet voulu par les Américains, Sharon n'a rien à donner à Abbas, et ce dernier n'a aucun intérêt à revenir les mains vides", a indiqué un ministre israélien sous condition de l'anonymat. Résultats
de se non sommet : 10-10 Les dirigeants israéliens se sont dits prêts à "des gestes" notamment à relâcher des prisonniers et à lever des barrages routiers en Cisjordanie. 08-10 Proclamation
de huit groupes palestiniens
réunis au sein d'un collectif de leur refus de déposer les armes
afin de poursuivre la lutte contre l'occupation "Déposer
les armes serait faire le jeu de l'ennemi et toute tentative de nous
désarmer se heurterait à une forte résistance", ont indiqué
ces groupes, Ces groupes n'ont pas remis en question la trêve, qu'ils se sont engagés en mars à observer jusqu'aux élections législatives palestiniennes du 25 janvier. Palestine & Israël ont convenus de réactiver les commissions mixtes pour la sécurité
07-10 Dans la ville de Tulkarem un professeur d'université palestinien a été enlevé jeudi soir AP 08-10 Le Hamas a
accusé des membres
des services de sécurité palestiniens
d'être derrière l'enlèvement de quatre dirigeants locaux du
Mouvement de la résistance en Cisjordanie.. Kamal Shaheen,
a raconté qu'il avait été emmené par des hommes en civil,
dont un lui avait montré une pièce d'identité prouvant son
appartenance au sein des services secrets palestiniens. Il a
ensuite été interrogé. AP Vendredi matin, ces dirigeants ont été libérés. 10-10 #
Selon des témoins, une fusillade a éclaté quand les
gardes du corps d'un responsable de la sécurité palestinienne
ont tenté d'arrêter un véhicule transportant des membres des
Comités de résistance populaire. Ceux-ci
ont refusé de s'arrêter et les gardes du corps ont ouvert le
feu sur les activistes, déclenchant une fusillade qui s'est
intensifiée quand des renforts sont arrivés des deux côtés. Ont
relève que membres des Comités de résistance et le
responsable de la sécurité palestinienne ont été blessés
#
Le président de l'Autorité nationale
palestinienne (ANP), Mahmoud Abbas insiste pour tenir les
élections législatives le 6 janvier 2006, a déclaré samedi
le vice-Premier et ministre de l'Information de la
Palestine, Nabil Shaath. M. Shaath a
ainsi démenti la nouvelle publiée vendredi par le
journal saoudien al-Sharq el-Awsat, selon laquelle les
élections pourraient être reportées. Le journal
avait affirmé que certains leaders du mouvement Fatah
ainsi des membres du Conseil législative palestinien (CLP) font
pression sur M. Abbas pour ajourner les législatives prévues
pour le 6 janvier prochain. M. Shaath a
indiqué qu'un report des législatives pourrait porter
atteinte à la démocratie palestinienne. Le négociateur en chef de la Palestine, Saeb Erekat, a également révélé que M. Abbas avait décrit récemment la date des élections législatives comme étant inchangeable. 08-10
Mahmoud
Abbas a déclaré, qu'il va reprendre les discussions afin de
former un nouveau Cabinet "nous
délibérons avec les responsables pour répondre à la
demande du Conseil Législatif concernant le réarrangement du
Cabinet ou la réformation d'un nouveau.
Il a ajouté '' je ne pense pas que nous pouvons attendre un résultat avant 2 deux jours mais les discussions continuent." 09-10 Samir Hleilah, secrétaire général du cabinet palestinien, a indiqué que le Premier ministre Ahmed Qoreï tenait des consultations avec plusieurs parties pour mettre fin à la crise actuelle sur la formation d'un nouveau gouvernement, M.
Qoreï avait commencé ses consultations avec des membres du
cabinet et du Conseil législatif palestinien (CLP),
souhaitant de parvenir à un consensus pour
sortir de la crise. "La question de sécurité a encore besoin d'être réglée" "Dans
quelques jours nous surmonterons cette crise et
trouverons une solution qui satisfait toutes les
parties", a souligné M. Hleilah , (rapporte la radio
"Voix de Palestine") (XINHUANET) .09-10 Des
responsables palestiniens du terminal ont expliqué que le
passage de Karni situé à la frontière de la Bande de Gaza
était partiellement rouvert. (ce passage de Karni était fermé de façon quasi continue depuis le 24 septembre) Des
responsables palestiniens du terminal ont expliqué que le
passage était partiellement rouvert. Nb :
Cette réouverture partielle devrait, réduire la pénurie de
fruits et de produits laitiers sur tout le territoire Ps
Les autres points de passage restaient fermés. AP
1-9 Diplomatie
07-10
Une source gouvernementale Jordanienne a indiqué que le sommet Abbas-Sharon se tiendrait "en principe" le mardi 11 octobre Sommet qui sera tenu grâce aux bons offices du roi Abdallah II auprès des deux parties. (AFP)
08-10
Le roi de Jordanie a pressé les Palestiniens et les Israéliens de bâtir la paix "La
question palestinienne est à la croisée des chemins. Ou
bien on s'engage à trouver une solution urgente pouvant
satisfaire toutes les parties et en premier lieu la
réalisation d'un Etat palestinien ou bien on revient à
la case départ", a dit Abdallah II dans cette
interview à Al Raï. 09-10 #
Israël ne change pas d’un iota ces positions (et a
beau jeu : Israël est à l’origine de leurs propre
actions terroriste contre le peuple Palestinien, mais il veut
surtout que l’on ne réplique pas à ces actions et
donc : conditionne tout progrès dans la Feuille de route
au démantèlement préalable des groupes armés palestiniens.
"Nous ne renoncerons pas à la première phase de ce plan, ", affirme le chef de la « diplomatie » israélienne Shalom. 09-10 Les
dirigeants israéliens se sont dits prêts à "des
gestes" notamment à relâcher des prisonniers et à lever
des barrages routiers en Cisjordanie.
2-2 Des Canons ... pas du beurre
10-10 Levine,
a dit que la domination d'autre peuple provoquait
naturellement des opérations "terroristes". Ipc+ agences 10-10 # Israël a compris et imite son grand frère, lisez plutôt… : Zeevi Farkash, a mis en garde contre la présence dans le Sinaï égyptien d'une base du réseau d’Al-Qaïda et d'une antenne de ce dernier à Gaza.,,, 10-10 Les
services de sécurité israéliens ont recommander au
gouvernement de permettre à l’AP de se procurer des
véhicules blindés pour le transport de troupes. Le ministre de la Défense Shaoul Mofaz a indiqué qu’il avait autorisé les Palestiniens à se procurer des centaines de milliers de balles. Mais pour le moment, il n'a pas donné son accord pour la vente de fusils aux forces armées de l'AP
2-3 Sur le terrain
09-12 L'armée israélienne a annoncé la réouverture du terminal de Karni, principal point de passage des marchandises entre la bande de Gaza et Israël fermé unilatéralement par Israël depuis le 24 septembre 09-10 Sharon devait fixer dimanche sa position sur le dispositif qu'il souhaite instaurer au terminal routier de Rafah, entre l'Egypte et la bande de Gaza. 10-10 Selon Haaretz, le ministre de la Défense Mofaz s'est prononcé contre le transfert a la Palestine du contrôle sécuritaire sur Ramallah, Bethléem et Kalkiliya en Cisjordanie et à l'approvisionnement en armes de l'Autorité palestinienne. (AP)
10-10 Le
Shin Beth, cité notamment par les radios militaire et
publique israéliennes, a indiqué avoir démantelé trois
cellules du Hamas de plusieurs dizaines de membres chacune,
opérant dans les secteurs de Ramallah et de Hébron (sud). Le
département informatique du Shin Beth possède des programmes
lui permettant de traiter "en quelques minutes" des
informations en provenance du terrain et de réagir, en temps
réel, a révélé lundi soir le chef du Shin Beth, Youval
Diskin. (
Il s'exprimait lors d'une intervention à l'occasion de la
remise d'un prix décerné au département informatique de son
service pour son efficacité, a rapporté la télévision
publique. (ats - 23:19) Faits divers
3 Politique internationale
des territoires occupés
3-1 Onu
08-10
(Nouveau)
Rapport pour l'Assemblé Générale de l'Onu, qui (dé)montre
que rien n'avance
Victor
Kaméliri, le directeur du comité international
de l’ONU indique que la construction du mur de la
« honte » et l'expansion des colonies de la
Cisjordanie par les forces d'occupation israéliennes sur les
territoires palestiniens occupés violait la loi internationale
humanitaire, la feuille de route, et les décisions de la
légitimité internationale".
4 Territoire
palestinien occupé :
.
en rose les territoires
occupes il y a 38 ans
Palestine
Naplouse.
06-10 Selon des sources médicales palestiniennes, les soldats israéliens ont blessé deux jeunes par balles réelles D'après un
responsable des services de sécurité palestiniens,
les hommes souhaitaient se rendre en Israël pour y trouver
un emploi
et n'étaient pas armés. SOURCE : IPC+agences & Ats 10-10 Les
Brigades des martyrs d'Al Aksa, déclare que l'un de
ses membres a été tué dans une fusillade avec
les forces israéliennes. L'armée
israélienne a, par la suite, reconnu qu'une de ses
patrouilles avait ouvert le feu dans un quartier nord de
Naplouse sur un groupe d'hommes. Ats.
Assira
(l'est de Naplouse) 09-10 Les
forces d'occupation ont tué un résistant pendant
un affrontement dans le village d'Assira . Des sources médicales ont informé au Centre internationale de presse que les forces israéliennes l'o nt laissé se vider de son sang avant d'être évaqué SOURCE : IPC
Bande de Gaza
09-10 L'armée
israélienne a déclaré, que ses troupes opérant près de la
frontière avec Gaza avaient ouvert le feu vers trois
"silhouettes suspectes" rampant près du côté
palestinien de la barrière de sécurité, et avoir atteint
avec certitude deux d'entre elles. En
réalité ce sont 3 jeunes adolescents entre
15 à 20 ans qui ont été tués par
les tirs des forces d'occupation israéliennes à proximité
du point de passage de Kissoufim au sud-est de la ville de
Dier Al Balah au milieu de la bande de Gaza ont indiqué des
sources médicales et sécuritaires palestiniennes. (afp-
01h02 & Ipc
Dans une interview accordée à
un quotidien koweïtien, le neveu de Yasser Arafat, Nasser
al-Kidwa, responsable des Affaires étrangères de l’AP, a
déclaré que la mort de son oncle était due à un
empoisonnement imputable à Israël.
Allant plus loin dans ses affirmations en forme d’accusations, il a expliqué qu’il fallait ouvrir une enquête sur la probable implication du Premier ministre israélien Ariel Sharon dans l’affaire. Pour al-Kidwa, il est clair que c’est Sharon qui a donné l’ordre d’empoisonner Arafat. Le fidèle neveu avait accompagné le chef palestinien depuis son départ de la Mukatah jusqu’à son hôpital de la région parisienne. Décidant de briser le secret médical et de mettre fin au mystère entourant la mort de son oncle, il affirme qu’il est mort empoisonné. Selon lui, les preuves d’un hypothétique empoisonnement ont été décelées par les médecins français qui lui ont remis le dossier médical, mais ces derniers ne se seraient pas réellement mis d’accord sur les causes du décès. Pour al-Kidwa, il importe que le sujet de la mort de Yasser Arafat ne soit pas tabou ''afin que le peuple palestinien puisse connaître les faits'', même si la vérité doit éclater d’ici quelques années. Il a dit espérer que les conclusions de la commission d’enquête du parlement palestinien feraient chorus à celles du rapport médical, précisant que la seule question qui se pose vraiment est : qui en Israël a donné l’ordre d’empoisonner son oncle ? «Le Mossad a pu trouver des moyens sophistiqués et modernes n’impliquant pas la trahison de membres de l’entourage de Yasser Arafat», a-t-il laissé entendre.
6-2 Israel Aircraft Industries (IAI) a été choisi par
le ministère de la Défense pour fournir le drone Heron aux
forces aériennes israéliennes (IAF, Israel Air
Force).
10-10
Le premier appareil devrait être
livré très prochainement. Le poids maximum du Heron au
décollage est de 1100 kg et sa charge utile peut atteindre 250
kg. L'envergure du drone est de 16,60 m pour une longueur totale
de 8,50 m. Le Heron sera vendu à l'IAF sous le nom de
"Machatz1" : il possèdera des caractéristiques
uniques : capacité à voler à l'altitude de 30.000 pieds et
autonomie de vol de plus de 40 heures. Le Machatz1 pourra
également être équipé de plusieurs capteurs tels qu'un radar
maritime, un radar à synthèse d'ouverture, des systèmes
COMINT et ELINT.
[Source : Communiqué de presse d'IAI du 11 septembre, http://www.iai.co.il -
Cette information est un extrait
du BE Israël numéro 40 du 3/10/2005 rédigé par l'Ambassade
de France en Israël.
Les Bulletins Electroniques (BE)
sont un service ADIT et sont accessibles gratuitement sur www.bulletins-electroniques.com.]
6-3 Point de vue de Adriana Evangelitz : Le
carnage continue
Désengagement ou pas, le
carnage continue, rien ne change en Palestine on peut même
dire que ça empire. Les médias télévisés restent
désespérément muets sur ce qui s'y perpètre. Sharon doit
bien rigoler. Il les a à sa botte les occidentaux. Au pied !
A genoux ou à plat ventre, on ne sait pas trop mais dans une
posture soumise et servile, c'est certain. Voilà le monde où
nous vivons. Voilà qui nous gouverne ! La Palestine peut bien
agoniser sous les coups de boutoir de la soldatesque
israélienne, la répression peut s'intensifier, la
colonisation peut continuer et les colons faire la loi comme
bon leur semble. Tout le monde se bouche les yeux et les
oreilles. On ne voit rien, on n'entend rien, on se fait
complice des assassins. Vous dire le dégoût que l'on a à
vivre dans un tel monde est au dessus des mots que l'on peut
écrire. Tant d'injustices, tant de crimes commis par des
gens qui ne pensent au fond qu'à se remplir les poches et la
panse, nous écoeure à un point indescriptible. La nausée à
l'état pur. Pauvres humains, les teneurs de rênes sont en
train de nous tracer un chemin où la paix sera désormais
absente. Soyez en certains. Nos rêves sont peuplés de bombes
qui tombent... de cris de femmes et d'enfants... l'horizon est
plus noir que les pires ténèbres. Et tout ça parce que
quelques idéologues qui n'ont rien à faire des peuples se
sont mis dans la tête de construire un rêve mythique pour y
installer un dieu qui n'est pas le nôtre. L'apocalypse est à
deux pas...
7 Dossier
7-1
Point de vue de Tariq
: Les
parades militaires (interview
de Silvia Cattori)
Tous
les groupes de résistance armée s’étaient engagés,
avec l’Autorité palestinienne, à ne plus organiser de parades
militaires au delà du 24 septembre 2005. C’était donc la toute
dernière parade ce vendredi où la fête s’est brutalement muée en un
bain de sang. Qui en sont les responsables d’après vous ?
Tariq :
Pour nous il n’y a aucun doute. C’est Israël. Il y avait un
millier de militants du Hamas dans le cortège. Vingt mille
personnes les acclamaient quand plusieurs missiles ont touché la
jeep, causé la mort de dix-neuf personnes, fait plus de
quatre-vingt blessés, jeté toute la population de Gaza dans
l’effroi. Le
mouvement du Hamas a-t-il pu démontrer que ce sont des missiles
israéliens qui ont frappé ? Il
y a de multiples éléments de preuve. Il y avait des drones et un
hélicoptère Apache qui survolaient les lieux. Les roquettes
Qassam portées par les jeeps étaient fictives. Si l’explosion
s’était produite comme Israël le prétend, depuis la jeep, les
vitres du véhicule touché seraient parties en morceaux. Or, les
vitres sont restées intactes. Une seconde avant l’explosion les
gens ont entendu ce sifflement typique qui précède chaque
attaque par missile. Nizar Rayan, cadre politique du Hamas, a
montré, lors d’une conférence de presse, une puce
électronique retrouvée dans la chair d’une victime. Deux puces
retrouvées plus tard portaient le numéro de série et la date de
production en hébreu. Quant aux blessures observées sur les
personnes touchées, elles avaient ces coupures nettes, comme
faites par des lames de rasoirs. Ce sont des blessures
typiques ; si le missile touche le haut du corps, il coupe
les bras, la poitrine, la tête ; s’il touche le sol il
coupe les jambes. Les victimes étaient coupées en morceaux. Le
Comité central du Fatah a dit et répété que le mouvement Hamas
était entièrement responsable. Le
comportement de nos autorités dans cette affaire est très
troublant. La popularité croissante du Hamas ne plait pas à ces
gens du Fatah qui ont peur de perdre leurs privilèges. Tout de
suite après le massacre, Abou Koussa, porte parole du ministère
de l’Intérieur, a affirmé qu’il s’agissait d’un incident
interne au mouvement du Hamas. Sachez qu’ici, personne n’a
jamais eu aucune confiance en cet homme. Avant de parler, les
membres de l’Autorité palestinienne auraient dû venir
enquêter, vérifier sur place. L’Autorité palestinienne, qui
ne sait plus quoi faire pour affaiblir le Hamas, va jusqu’à
pactiser avec Israël. Cela est l’effroyable réalité. Voilà
pourquoi, au lieu de condamner les attaques meurtrières d’Israël,
l’Autorité palestinienne s’est empressée d’accuser le
mouvement du Hamas. Pourquoi
cette collusion ? Il
y a les élections qui se profilent ; tout ce que les membres
de l’Autorité palestinienne font et disent, doit être placé
dans cette perspective. La stratégie d’Abou Mazen est de donner
l’apparence de la démocratie, tout en essayant de manœuvrer
pour mettre le principal concurrent hors jeu. Sans parler d’Israël
où toutes les forces politiques sont d’accord pour empêcher
les candidats du mouvement Hamas de participer au scrutin et
liquider la résistance. Abou Mazen est bien content qu’Israël
fasse le sale boulot et élimine les militants du Hamas à sa
place. Peu importe si cela augmente encore nos souffrances. Depuis
la catastrophe humaine de vendredi, les Palestiniens sont en butte
à l’horreur : arrestations et assassinats en Cisjordanie,
assassinats ciblés, ponts et routes coupés, immeubles et écoles
rasés à Gaza. Tout ce désastre pour saboter des
élections ? les
vitres des immeubles ; les femmes et les enfants sont dans un
état de stress traumatique et doivent souvent être conduits à
l’hôpital. Quand les missiles font exploser les immeubles,
c’est l’hystérie. La zone de Jabaliya, où je vis, est
située tout à fait au nord le la bande de Gaza ; c’est la
deuxième étape dans les attaques militaires israéliennes,
après Beit Hanon. Pour nous, le risque d’être blessé ou tué
est de 90 % ; pour Beit Hanon 100 %. Pour mes sept enfants le
risque est donc très élevé. La nuit, ils se collent à moi
effrayés, sursautent quand les F-16 grondent et font tout
trembler. Selon
vous, tout ce qui se passe en ce moment en Palestine a un lien
direct avec les élections prévues pour janvier 2006 ? Oui,
tout tourne autour des élections législatives. Cette offensive
israélienne entend éliminer par la terreur, les arrestations,
les assassinats, les gens les plus honnêtes et valeureux que nous
avons. Quel
lien les centaines d’hommes arrêtés depuis samedi en
Cisjordanie peuvent-ils bien avoir avec les tirs de roquettes
lancés depuis Gaza par les militants du Hamas ? C’est
bien là la preuve que cette opération qu’Israël appelle
« Première pluie », était planifiée de longue date.
Elle annonce cyniquement qu’elle sera suivie de nombreuses
« pluies » d’obus. Ils nous empoisonnent jour et
nuit avec les F-16 qui volent à basse altitude et franchissent le
mur du son. Avez-vous
déjà connu, par le passé, cette terreur par les F-16 ? Non.
Cela a commencé après le massacre perpétré vendredi par
Israël. C’est nouveau ce bruit abominable d’avions qui
franchissent le mur du son. Quel
signal Israël veut-il vous envoyer ? Depuis
le départ des colons de la bande de Gaza, il y a une guerre au
sein du Likoud. Netanyahou accuse Sharon d’être un traître.
Nous sommes donc également pris dans la guerre que ces deux
personnes se font. Sharon a montré aux membres du Likoud qu’il
est capable d’en finir avec les forces qui, à Gaza, lèvent la
tête. Ce qui lui a permis de remporter la partie contre
Netanyahou. Cette
guerre qui frappe toute la population de Gaza, ne vise pas
seulement les militants du Hamas. Des cadres du mouvement Jihad
sont, eux aussi, arrêtés ou victimes d’assassinats ciblés.
L’ampleur de la répression vous a-t-elle surpris ? Pour
nous, le retrait des colons ne signifiait pas que l’armée
israélienne cesserait de nous attaquer. Nous avons senti la
tension monter, aussi bien du côté de l’autorité
palestinienne que d’Israël, après l’énorme succès obtenu
par le mouvement Hamas lors des élections locales de Gaza.
Depuis, nous savions que l’armée israélienne se préparait à
attaquer le Hamas de façon massive, qu’elle n’attendait plus
que l’occasion propice pour lancer l’assaut. N’eut-il
pas fallu que le Hamas ne riposte pas à l’attaque d’Israël ? Israël
nous fait la guerre depuis 1948. Il n’a pas attendu que nous
levions la tête pour nous massacrer. Les mouvements de
résistance ont totalement respecté la trêve. Israël l’a
rompue maintes fois. Nos militants n’ont pas réagi. Israël a
toujours fait un usage disproportionné de sa force. Il sait que
les roquettes des Palestiniens ne font presque pas de dommages. Les
gens de Gaza soutiennent-ils les actions du Hamas, quel que soit
le prix à payer ? Les
Palestiniens considèrent que le Hamas agit dans leur intérêt,
pour leur sécurité. Leur respect est grand pour ce mouvement. Le
26 septembre, les portes parole du Hamas et du Jihad ont annoncé
qu’ils arrêtaient toute attaque contre le sol israélien depuis
Gaza. Mais Israël n’a rien changé à sa stratégie de la
terreur : il continue de mener ses plans à exécution. L’Autorité
palestinienne, qui a imputé au Hamas le massacre du 23 septembre
en a-t-elle tiré profit ? Aucun. Ni l’Autorité palestinienne ni Israël n’ont pu diminuer la popularité du Hamas. Les
Palestiniens savent-ils, en leur majorité, que l’Autorité
palestinienne est engagée dans une lutte de pouvoir ? Ici,
personne n’a confiance en personne. Le peuple se sent perdu. On
ne sait jamais ce qui va se passer dans la minute qui suit. À qui
peut-on encore se fier ? Quand il y a eu l’assassinat de
Moussa Arafat, il y a quelques semaines, où était l’Autorité
palestinienne ? Il faut savoir que la maison de Moussa Arafat
est proche de la sécurité préventive et de la maison d’Abou
Mazen ; située dans un quartier résidentiel impénétrable,
un quartier superbe, dit VIP, qui est très surveillé. Pourquoi
les forces de la sécurité préventive n’ont-elles rien
vu ? Parce que Moussa Arafat, était sur la liste des gens
qu’il fallait éliminer dans le cadre de cette compétition pour
le pouvoir. Or, le ministre de l’Intérieur en a profité après
coup pour faire porter la responsabilité de cet assassinat à la
Résistance et pour répéter que ce sont les armes
« illégales », (comprenez de la Résistance) qui font
régner l’insécurité. Or, je puis vous assurer que ce ne sont
pas les armes des militants qui créent le désordre et font peur
aux Palestiniens, mais celles de notre nouvelle police préventive
entrainée par la CIA et financée par les États-Unis. En fait,
les seules armes qui font problème sont celles de la sécurité
préventive. Comment
cela ? Il
suffit que n’importe quel homme tout à fait normal hausse à
peine le ton pour que le policier palestinien sorte le pistolet et
l’abatte. Ce ne sont pas les hommes du Hamas qui se sont
sacrifiés pour protéger leur peuple, durant toutes ces années
où l’Autorité palestinienne était inexistante, qui menacent
notre sécurité. Ce sont des gens qui sont restés cachés et
n’ont jamais rien fait pour protéger ceux qui étaient en
danger, et qui, lorsqu’il y a de nouvelles opportunités,
cherchent à tirer un profit personnel. Vous devez savoir que ce
sont toujours les gens les plus honnêtes qui se sacrifient pour
défendre la liberté et, ensuite, ce sont les traîtres qui
arrivent pour ramasser les fruits. Qu’attendez-vous
encore de vos autorités ? On
espère que l’Autorité palestinienne et le Fatah cessent de
condamner les actes de résistance, alors que notre peuple
continue de souffrir de la colonisation. On espère qu’Abou
Mazen révise ses positions et qu’il abandonne l’idée de
désarmer les militants aussi longtemps qu’Israël occupe nos
terres. On espère aussi qu’il se conduise de façon
démocratique et qu’il laisse le peuple dire son mot et décider
qui a la légitimité pour parler en son nom. On espère que les
cadres locaux se préoccupent de l’intérêt du peuple avant
leur intérêt personnel. Si
j’ai bien compris vous dites que la légitimité est du côté
des partis qui n’ont pas renoncé à la lutte. Et vous reprochez
à l’Autorité palestinienne et au Fatah de s’être éloignés
de ce pourquoi le peuple palestinien lutte depuis si longtemps. Durant ces cinq années d’Intifada, l’Autorité palestinienne n’a jamais protégé les Palestiniens. C’est une autorité vide se sens. Les Palestiniens
sont seuls face aux tanks, aux destructions, aux arrestations
continues. Nos autorités nous demandent de respecter les accords
d’Oslo, d’accepter la Feuille de route ! Leur manière de
faire des concessions sur notre dos, en échange de quelques
avantages, voyages, prestiges, etc, nous dégoûte. Ce ne sont pas
ces représentants officiels là qui ont un droit quelconque de
parler en notre nom. Qu’ils fichent le camp. Ces Palestiniens
là ne vivent ni à Rafah, ni à Hébron, ni à Naplouse. Mais
comment prétendre résister face à une armée aussi bien
équipée ? Tant
pis s’il y a des attaques. Pour nous, c’est égal ce qu’ils
font. Même si on est effrayés de ce qui nous attend ; pour
nous, l’essentiel est de ne jamais renoncer à nos droits
légitimes. N’avez-vous
tiré aucun bénéfice du « retrait
israélien » ? Les
colons ne sont plus là, mais Israël ne s’est pas retiré. Il
n’a fait que déplacer les chars et les tanks de quelques
centaines de mètres, c’est tout. Israël contrôle les
frontières terrestres, aériennes, maritimes. La seule chose qui
a un peu changé pour nous, à Gaza, est la suppression des check
points. Nous pouvons maintenant aller de Jabalya à Rafah en une
heure de temps sans voir de soldats israéliens, alors qu’avant
il fallait parfois attendre une journée sous la menace de se
faire renvoyer. Mais Gaza demeure entièrement bouclée. L’Autorité
palestinienne ne contrôle rien, n’a rien obtenu pour le moment.
La frontière de Philadelphie n’est restée qu’une semaine
sous contrôle égypto-palestinien. Des familles qui n’avaient
plus vu leurs parents durant une dizaine d’années ont pu aller
d’un côté à l’autre. Israël a repris le contrôle et,
depuis vendredi, il a bloqué toute entrée et sortie ; il y
a des gens qui sont maintenant bloqués des deux côtés. Comment
expliquez-vous le fait que l’armée israélienne continue à
arrêter des hommes en Cisjordanie et n’a encore arrêté
personne à Gaza d’où les roquettes sont parties ? À
Gaza, le contexte est différent. En Cisjordanie, les villes sont
isolées, comme des îles. Les soldats peuvent les encercler,
ensuite aller ratisser, maison par maison. À Gaza, l’armée
israélienne a peur de pénétrer dans les quartiers, même
surarmée comme elle est, car elle s’affronte à une très
grande résistance. Il est facile pour les militants de
s’échapper. Toute la bande de Gaza est couverte
d’habitations ; les villes sont attachées les unes aux
autres. Les soldats israéliens attaquent nos quartiers à
l’aveugle, à distance, depuis des tanks et des avions. En ce
moment, ils nous encerclent par des colonnes de gros chars munis
de canons. Ce sont les mêmes canons gigantesques qu’Israël a
placé au Sud-Liban. Ces canons ont une portée de 80
kilomètres ; depuis le nord de Gaza, ils peuvent atteindre
Rafa. S’ils entrent à Gaza, ce sera la dernière étape. Comme
il n’y a plus de colons israéliens susceptibles d’être
touchés à l’intérieur de Gaza, ils peuvent maintenant
utiliser l’artillerie lourde, les avions de chasse, les canons. Que
ressentez-vous à l’égard de ceux qui ont la mission de
protéger les enfants, les faibles et laissent les Palestiniens
livrés à l’horreur ? Kofi Anan a simplement appelé les
parties à « se retenir » et à remplir leurs
obligations, comme si vous étiez dans une situation à armes
égales. Quand
Sharon lance des missiles qui détruisent tout un quartier
densément habité, le monde considère que c’est de l’auto-défense.
Et quand nos militants attaquent une cible israélienne, il les
considère comme des « terroristes ». Je dis à Kofi
Anan que ce ne sont pas les militants du Hamas qui sont à
blâmer. C’est à la partie israélienne que l’ONU doit
demander de « remplir ses obligations ». Israël nous
écrase, et c’est à nous, la partie faible à qui on demande de
faire encore des efforts. C’est sur Israël qu’il faut faire
pression, pas sur nous. Si nous souffrons autant, c’est parce
que tous ceux qui, comme Kofi Anan, occupent des positions de
pouvoir, ne veulent pas affronter Israël de peur de se retrouver
à la rue. Que
dites-vous à tous ceux qui, dans les mouvements de solidarité,
se sont mobilisés en votre faveur, sans que vous ne voyiez de
résultat ? Ces
mouvements de solidarité, je les respecte. Mais je pense qu’ils
n’ont pas bien compris notre lutte. Si ces mouvements veulent
vraiment nous aider, ils doivent d’abord bien comprendre où
sont les vrais intérêts du peuple palestinien. Ils ne sont
jamais allés à la rencontre des cadres de la Résistance. Ils
ont toujours choisi le camp de Ramallah, des ONG liées à
Autorité palestinienne et ont ignoré le peuple en lutte. Vous
voulez dire que, de votre point de vue, y a deux camps en
Palestine : le camp de l’Autorité, du pouvoir, qui
négocie avec Israël et fait le jeu d’une diplomatie qui ne
vous a mené nulle part, et, le camp du peuple, de ceux qui
refusent toute idée de négociation avant le retrait de
l’occupant ? C’est
ça. L’aide financière qui vient du dehors n’arrive pas au
bon endroit. Les donateurs se trompent de poches. Ils devraient
réviser les erreurs du passé et être plus attentifs à aider
les gens honnêtes. Nous pouvons bien comprendre que les donateurs
ne veulent pas aider les mouvements qu’Israël a mis sur la
liste noire, pour s’éviter d’êtres accusés de complicité
avec les « terroristes ». Mais, d’un autre côté,
apporter de l’aide aux représentants officiels, cela va dans
des poches qui ne le méritent pas. Autant ne jamais donner
d’argent. Etes-vous
attaché à un parti ? Je
n’appartiens à aucun parti. Je suis un citoyen qui souffre de
tout ce qui se passe autour de lui. Si le Hamas répond à des
attaques d’Israël, je vais souffrir des représailles qu’Israël
va faire subir à mon peuple. Je suis un membre de ce peuple. Je
suis entièrement solidaire de sa souffrance mais aussi de sa
lutte. Sharon
a déclaré qu’il ne va pas arrêter les assassinats ciblés
contre les cadres du Jihad et du Hamas. Il ne cache pas sa
volonté « d’éradiquer » la Résistance à la
racine. Va-t-il y arriver ? Non
jamais. Les
services d’espionnage du Shin Beth sont très performants
pourtant ? Les assassinats ciblés ne prouvent-ils pas que
vous êtes entièrement infiltrés, que tout militant à des
espions à ses trousses, qu’Israël peut frapper qui il veut où
il veut ? Israël
exploite la faiblesse des gens, il abuse de la pauvreté. C’est
par toutes sortes d’abus qu’il peut contraindre les
Palestiniens les plus démunis à collaborer. Toutes nos rues sont
contrôlées par des espions. Ce qui démontre que, malgré toute
sa technologie militaire, Israël ne peut pas arriver à mettre la
main sur les hommes qu’il recherche à Gaza. Qu’il doit
recourir à des indicateurs qui font des signes de main. Tous les
militants et les chefs politiques et militaires ne se déplacent
plus en voiture, et ils ne passent jamais plus de trois heures au
même endroit. N’est-ce
pas une vie impossible ? Malgré
toute la supériorité technologique dont l’armée israélienne
dispose, elle n’arrive pas à changer notre mentalité. On
résiste à tout. On continue de vivre malgré tout. Le peuple
palestinien sait que la terre palestinienne est sacrée. Il
sacrifie sa vie pour la libérer de ses peines. Silvia
Cattori
7-3 Point de vue de Ilan Pappe : Il n’y a pas véritable mouvement de paix, c’est pourquoi il nous faut des sanctions » «Pour moi, ce qui est en train de se passer, en Israël – Palestine, c’est un jeu, c’est la charade de la paix, une parodie de paix. Mais la vérité, c’est qu’encore une fois, toujours les mêmes politiciens, des deux côtés, se rencontrent dans des hôtels somptueux, avec des diplomates venus du monde entier pour parler de rien, simplement pour bavarder. Et l’on entend des mots ronflants, tels «processus de paix», «évacuation», «désengagement», «fin de l’occupation», «création d’un Etat palestinien»… C’est l’« Industrie de la Paix», dirait Chomsky. Mais sur le terrain, il ne se passe absolument rien! Par contre, tout autour du terrain, se développent les bavardages et les exercices futiles d’une diplomatie vide de sens. Mais le côté inquiétant de cela, c’est que depuis l’instant où Sharon a déclaré qu’il prenait une énième initiative de paix à l’intérieur d’une précédente initiative de paix appelée Feuille de Route, on assiste à une tendance très dangereuse: un peu n’importe qui, dans le monde, intéressé de près ou de loin à la question de Palestine semble vouloir prendre sa part dans le grand jeu de la paix. Nous avons déjà assisté à des chapitres précédents du jeu de la paix. Mais jusqu’ici, n’y participait pas qui voulait… Cette fois-ci, ce qu’il est convenu d’appeler le Quartette – Union européenne, ONU, Russie et Etats-Unis – sont tous en train de congratuler Ariel Sharon pour son désengagement (de Gaza). Et il y a des gens, en Israël, qui sont supposés appartenir à un «camp de la paix», du parti Travailliste, et du mouvement La Paix, Maintenant!, qui disent la même chose que le Quartette, à savoir qu’ils vont laisser faire Sharon à sa guise. Sharon, cet homme qui conduit Israël et les Palestiniens dans un nouveau chapitre de «fabrication de la paix» en Israël – Palestine. Le «plan de paix» de Sharon présente un double danger: D’une part, il est fallacieux, d’autre part, il crée l’illusion, chez les gens, qu’il va leur arriver quelque chose de positif. Alors que la situation est absolument catastrophique. Menaçante. Et quand une politique s’avère n’apporter absolument aucun changement dans la réalité vécue des gens, alors c’est la frustration qui s’ensuit. C’est la Troisième Intifada qui se prépare! Elle éclatera dès lors qu’il y aura assez de gens pour prendre conscience que les négociations actuelles ont échoué, et qu’elles n’ont rien à offrir aux populations. […] Il y a un autre scénario, moins probable, mais néanmoins possible: c’est celui de l’augmentation de la violence. Les gens seraient alors fatigués et diraient:«Bon. Négocions et tâchons d’arracher le maximum. On en a assez vu! Quiconque s’est rendu dans les territoires occupés sait qu’il y a une soif de vie normale, qu’il y a une lassitude de cette lutte contre trente-huit années d’occupation. Les gens ne savent plus comment vivre avec cela, et il y a un danger que même une délégation palestinienne dise, comme Arafat, en été 2000: «OK. Prenons ce qu’on nous offre, c’est mieux que rien!». Et on peut d’ores et déjà entendre ce genre de discours dans les couloirs des ministères, à Ramallah. Et ça, c’est encore plus dangereux que la violence. C’est un chapitre qui peut conduire à la destruction – à la destruction TOTALE du peuple Palestinien, et de la Palestine… Dès lors, pour empêcher cela, nous devons souligner, encore et toujours, qu’au lieu d’une charade de paix, ce que nous avons sur le terrain, c’est une occupation qui perdure. Chaque jour qui passe ressemble au jour d’avant, et chaque jour ressemble ainsi à celui qui l’a précédé, depuis trente-sept ans. Mais si vous soutenez cette mascarade de paix, si quelqu’un, quel qu’il soit, soutient ce petit jeu de la paix, cela signifie non seulement que vous permettez à l’occupation de continuer, cela signifie que vous permettez à quelque chose de bien pire que l’occupation de se produire. En effet, si les Israéliens obtiennent le feu vert pour les plans de Sharon, cela signifie qu’il y a un danger pour les Palestiniens qui vivent dans cette moitié de la Cisjordanie qu’Israël – l’Israël consensuel – considère aujourd’hui comme faisant partie de l’Etat d’Israël. Il y a un très grave danger que ces gens soient victimes d’un nettoyage ethnique. Israël a déjà transféré deux mille familles palestiniennes pour construire le mur. Nous ne trouvons nulle part cette information, dans la presse occidentale. Et pourtant, ce sont bien deux mille familles palestiniennes qui ont été déplacées, chassées de chez elles, pour la construction du mur… Ce sont deux cent cinquante mille Palestiniens qui sont directement menacés d’épuration ethnique par la prochaine étape de construction du mur, dans le cadre de la prochaine phase d’annexion de la Cisjordanie à Israël. Si le projet de paix continue à être soutenu par les Européens, les Américains, les Russes et l’Onu, cela signifiera qu’Israël a le feu vert pour poursuivre sa politique d’épuration ethnique. Il faut savoir aussi que les Israéliens se préparent d’ores et déjà à faire face à la prochaine insurrection (palestinienne); cette fois-ci, ils n’hésiteront plus à utiliser y compris les pires moyens de répression, en comparaison avec les armes qu’ils ont utilisées au cours des deux premières Intifadas. Aussi, nous ne sommes pas en train de parler, en ce moment, simplement d’épuration ethnique, mais bien d’un réel danger d’une politique génocidaire. Il ne suffit pas de dire que vous savez exactement quels sont les tenants et les aboutissants du projet de paix, dans ses moindres détails. Je pense que nous tous, les militants, à l’intérieur et à l’extérieur d’Israël, nous devrions comprendre qu’il y a un grave danger – urgent – d’une épuration ethnique de Palestiniens supplémentaires; et il n’y a qu’une seule manière d’arrêter Israël. Ce n’est ni au moyen du dialogue, ni au moyen de négociations diplomatiques – cela, ça fait trente sept ans qu’on l’essaie… Un mouvement anti-occupation à l’intérieur d’Israël n’a aucune chance de succès. Jamais. Il n’existe qu’une seule manière de stopper le scénario que je viens de vous décrire: par les pressions, par les sanctions, par l’embargo, en faisant d’Israël un Etat semblable à l’Afrique du Sud à l’époque où elle vivait sous le régime d’apartheid… Il n’existe pas d’autre moyen. Et je suis très triste en disant cela, car je connais les conséquences d’une telle politique; mais quiconque a été engagé dans le combat pour la paix – dans mon cas, cela fait trente-sept ans – sait qu’on est fondé, après trente-sept ans, à dire qu’aucun effort diplomatique ne mènera nulle part, que des négociations avec Israël ne conduisent nulle part, que le camp de la paix, en Israël, n’a absolument aucun pouvoir, que la lutte armée des Palestiniens a échoué, et qu’il n’y a qu’une seule manière de sauver la Palestine: faire comprendre aux Israéliens qu’ils ne sauraient appartenir aux nations civilisées si l’occupation se poursuit ne serait-ce qu’un jour de plus… Quelles stratégies ? Nous vivons des temps difficiles pour les divers mouvements de solidarité. En Europe, je pense que depuis très longtemps, et à juste titre, l’un des principaux objectifs a été de promouvoir le dialogue israélo-palestinien, et c’est là un objectif toujours très important, mais aujourd’hui, il nous faut viser un autre objectif. Nous demandons aujourd’hui aux mouvements de solidarité de faire quelque chose qu’ils n’ont jamais fait jusqu’ici, en Europe. Nous leur demandons de copier, d’imiter ce que les mouvements de solidarité ont fait, dans le cas de l’Afrique du Sud; et si vous regardez l’histoire des mouvements de solidarité avec la Palestine depuis trente-sept ans, vous constaterez que, parce qu’ils pensaient qu’il y avait deux côtés, parce qu’ils pensaient qu’il y avait une chance qu’un dialogue mette fin à l’occupation, ces mouvements de solidarité – que je ne blâme pas, j’en ai fait partie, moi aussi – s’efforçaient de promouvoir la négociation, la coexistence, la compréhension mutuelle. Un jour, à venir, nous aurons peut-être besoin de ce genre d’énergie et de soutien, de la part du mouvement de solidarité. Mais aujourd’hui, ce que j’essaie de faire comprendre, c’est que ce dont nous avons besoin, de la part des mouvements de solidarité, c’est qu’ils sauvent la Palestine, pour les Palestiniens. En fait, si ces mouvements ne réussissent pas à sauver la Palestine, pour les Palestiniens, les juifs, en Israël, seront eux aussi les victimes, ils seront perdus. Aussi avons-nous décidé effectivement d’appeler à sauver les Palestiniens et les juifs, c’est la raison pour laquelle j’ai fait la comparaison suivante, dans mon article: nous sommes tous à bord d’un même avion, sans pilote. Tout le monde le sait: que vous parliez avec les Palestiniens ou avec les Israéliens, tout le monde sait que nous nous précipitons vers la collision d’une guerre effroyable, et personne ne veut en parler. Ce qui signifie que l’énergie, sur le terrain, pour arrêter les capacités de l’occupation est inexistante. Ainsi, la solidarité, tant avec les Palestiniens qu’avec les juifs, c’est la nécessité de les aider à faire mettre un terme à l’occupation. Toute tentative d’aider des mouvements de solidarité qui sont engagés dans des initiatives de paix, de dialogue et de coexistence, est importante. Mais je pense que nous ne devons pas oublier, ne serait-ce qu’un instant, quel est l’objectif impérieusement urgent. Il y a un besoin urgent de stratégies qui correspondent mieux aux réalités, qui permettent de faire ce que tant les mouvements pacifistes en Israël que les mouvements palestiniens de résistance dans les territoires occupés n’ont apparemment pas réussi à faire. Il s’agit bien entendu de la mise d’un terme à l’occupation israélienne. Ce n’est que lorsque l’occupation militaire touchera à sa fin qu’il y aura une quelconque chance de réconciliation entre les deux peuples. Aujourd’hui, malheureusement, le processus de paix, jusqu’ici – et cette expression recouvre, pour moi, y compris les accords de Genève – a mis le signe «égale» entre la fin de l’occupation et la fin du conflit. Ceci est faux: ceci ne marchera pas. Vous ne pourrez pas mettre fin au conflit entre les Israéliens et les Palestiniens sans mettre un terme à l’occupation. Vous pouvez vous mettre à négocier au sujet de la fin du conflit, une fois que vous avez mis un terme à l’occupation, mais pas avant cela. Et il y a tellement d’énergie, et tellement de braves gens (dont ceux de Genève), qui sont allés dans la mauvaise direction, en essayant de convaincre les gens, en Europe, en Israël, en Palestine et en Amérique que dès l’instant où les soldats israéliens quitteraient les territoires occupés, la paix s’instaurerait en Palestine. En fait, dès lors que les soldats israéliens quitteraient la Cisjordanie et la bande de Gaza, les véritables négociations du processus de paix pourraient commencer. Et parallèlement à ces véritables négociations de paix, il doit y avoir aussi une réorganisation, du côté palestinien. Je ne voudrais pas trop insister sur l’élection d’Abu Mazen ou sur l’élection de Yasser Arafat, après Oslo. Certes, j’ai pensé qu’Abu Mazen allait remporter des élections démocratiques dans les territoires occupés. J’ai toujours pensé aussi que Yasser Arafat remporterait des élections démocratiques. Mais n’oublions pas, même un seul instant, que des élections, ce n’est pas quelque chose que les habitants des territoires occupés réclament particulièrement. Les élections sous occupation ont été imposées aux Palestiniens, comme une pré-condition israélienne. N’oubliez pas que vous devez voir en face les données historiques, courageusement. Les Israéliens ont dit aux Palestiniens: «Vous êtes des gens primitifs; nous ne pourrons pas négocier de paix avec vous, tant que vous n’aurez pas tenu des élections démocratiques». Et c’est ainsi qu’il y a eu des élections. Jusqu’à cette exigence israélienne, les Palestiniens tenaient un raisonnement très juste: «Qu’avons-nous besoin d’élections, alors que nous sommes encore sous occupation?» Y a-t-il eu quelqu’un, en France, à la fin de la Seconde guerre mondiale, pour réclamer des élections avant la fin de l’occupation? Or, de quoi parlons-nous, en ce moment? Ensuite, si vous voulez parler de stratégies, nous respectons tous Abu Mazen; il représente la population des territoires occupés. Il peut aller négocier et il devrait négocier la fin de l’occupation. Mais est-il mandaté pour négocier au nom des réfugiés palestiniens? Suis-je mandaté, moi-même, pour négocier au nom des réfugiés palestiniens? Nous devons écouter de la bouche des réfugiés eux-mêmes comment ils veulent mettre en application le droit au retour qui leur a été reconnu par les Nations unies en 1948. Je suis très heureux d’entendre Abu Mazen, que je connais depuis un quart de siècle, dire qu’il ne renoncera pas au droit au retour. J’espère qu’il ne le fera pas. Mais les stratégies de paix, y compris celles du mouvement de solidarité européen, devraient placer le droit au retour des réfugiés palestiniens au centre de l’agenda de la paix. Et non pas la fin de l’occupation. Cette fin de l’occupation, nous la voulons tous, bien entendu. Les gens de l’initiative de Genève, eux aussi, voulaient la fin de l’occupation. Mais le conflit entre Israël et la Palestine n’est pas un conflit portant sur l’occupation; il s’agit de l’épuration ethnique perpétrée par Israël en 1948, et qui ne s’est jamais arrêtée un seul jour, depuis lors. Aussi, les stratégies de paix ne sont pas des stratégies visant la fin de l’occupation. Voilà comment on nous a empli l’esprit de chimères, depuis 1967. C’est ce qu’a dit le mouvement La Paix, Maintenant!, c’est ce qu’ont dit les Américains, c’est ce que va dire le gouvernement suisse: l’important, c’est que les Israéliens se retirent de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Eh bien non! Cela, ce n’est pas la paix: un retrait israélien de la bande de Gaza et de la Cisjordanie constitue simplement la fin des crimes d’Israël contre l’humanité. Cela n’a rien à voir avec une véritable paix. Les Palestiniens qui vivent dans les territoires occupés ne représentent qu’une partie du peuple palestinien, ceux, qui – notez le bien, dans la seconde moitié du vingtième siècle! – vivent depuis trente-sept ans sous occupation militaire! Ce retrait simple n’a rien à voir avec la paix. Imaginez-vous la Suisse, sous occupation militaire, et pas pendant trente-sept ans: «seulement» pendant dix ans? Tous, ici, vous savez ce qu’une occupation militaire signifie. Cela signifie qu’un sergent peut vous arrêter, fermer votre commerce, détruire votre maison, à sa guise, à n’importe quel moment de la journée, brutalement. Multipliez cela par trente sept années! Qu’est-ce que cela a à voir avec la paix? Y a-t-il un autre endroit, dans le monde, où existe une oppression, et où il faudrait négocier avec un gouvernement oppresseur, en lui demandant d’arrêter son oppression en lui donnant autre chose en échange? Bien sûr que non! En Serbie, l’Otan a bombardé Belgrade pour obtenir l’arrêt de la purification ethnique dans les Balkans. Ils ont envoyé leurs avions bombarder Belgrade. Mais avec Israël, alors là: non! On négocie!!! Il faut offrir quelque chose aux Israéliens en échange, pour qu’ils veuillent bien daigner renoncer un tout petit peu à une petite partie de leur occupation… Et – malheureusement – il y a eu bien trop de Palestiniens pour collaborer avec cette politique. Une stratégie tendant vers la paix, c’est tout à fait autre chose. Une véritable stratégie de paix prend en compte l’ensemble du Moyen-Orient, et non pas seulement la Palestine. Pas seulement la partie du peuple palestinien qui vit dans les territoires occupés. Bien sûr, il faut les libérer, mais ces Palestiniens sous occupation ne représentent qu’une partie du peuple palestinien. Le peuple palestinien, il est réparti dans l’ensemble du Moyen-Orient, et ce sont tous les Palestiniens qui sont des parties à ce problème. L’aspect profondément négatif du projet d’Oslo, cela a été qu’il a exclu les réfugiés palestiniens, qu’il a exclu aussi les Palestiniens vivant en Israël de la solution future de la question palestinienne… Je conclurai en vous disant de quelle manière j’envisage – à toutes fins – une stratégie qui soit à même de replacer le problème des réfugiés palestiniens au centre des négociations de paix et apporter une réconciliation entre juifs et Palestiniens. Car toute autre proposition, quelle qu’elle soit, ne sera jamais qu’une accalmie passagère des violences et de l’occupation. Certes, je ne sous-estimerai jamais une accalmie, mais une accalmie, ce n’est pas un projet de paix. Cette stratégie, je la place sous l’égide de ce que j’appelle les trois «A»: Ces trois «A» sont les trois conditions qui doivent être réunies, si l’on veut avoir un plan de paix. Je ne propose pas ici un énième plan. Je suis simplement un intellectuel, qui réfléchit à cette question. Je ne suis pas Palestinien. Je ne suis pas un homme politique. Je n’ai pas à donner des détails sur la manière dont la paix doit être mise en œuvre, précisément: ça, c’est le boulot des hommes politiques. Mais j’ai une idée, que partagent beaucoup de mes amis palestiniens. Et de plus en plus d’Israéliens – je m’en réjouis – envisagent l’avenir comme moi. Le premier «A» est pour «acknowledgement», c’est-à-dire la «prise de conscience» qu’il n’y aura pas de paix entre les Israéliens et les Palestiniens tant que les Israéliens n’auront pas reconnu ce qu’ils ont fait en 1948. Tout le monde, en Israël – et c’est aussi vrai pour les jeunes Palestiniens – ne le sait pas. Ce qu’ils ont fait – et cela, on n’en a pas suffisamment conscience – en une seule journée, en 1948, fut pire que trente-sept années d’occupation. Mais nous avons oublié! Ce que les Israéliens ont fait, en une seule journée, en 1948, ils n’ont pas encore réussi à l’égaler en horreur, en trente-sept années d’occupation. En une seule journée, en 1948, les Israéliens ont détruit cinq cent villages, dont ils ont chassé la population. Ils ont rasé ces villages au sol; à la place, ils ont construit des colonies juives ou planté des parcs publics. C’est ce crime, perpétré en 1948, qui est à l’origine du mouvement national palestinien. Ce n’est pas l’occupation. Et si nous continuons à ne pas le savoir, les Israéliens vont continuer leur déni de ce qu’ils ont fait en 1948, de la manière dont ils ont chassé un million de Palestiniens de chez eux. De la manière dont ils ont pris 80 % de la Palestine par la force armée. Tant que ces faits n’auront pas été reconnus, il est inutile de parler de «paix en Palestine»! Le deuxième «A», c’est le «A» d’«accountability», de responsabilité, d’avoir à rendre des comptes. Les Israéliens doivent être responsables de ce qu’ils ont fait en 1948. Les Nations unies l’ont dit. Elles ont dit ce que cette responsabilité signifiait: le droit des Palestiniens chassés de chez eux à y retourner. Je ne dis nullement qu’il existerait une manière simple de mettre en application le droit au retour des réfugiés, bien entendu. Les gens ne doivent pas venir s’imposer là où d’autres personnes vivent déjà. On ne saurait créer une nouvelle injustice au motif qu’une injustice doit être réparée. Mais on ne saurait dénier le droit des réfugiés au retour. Il ne s’agit pas seulement de responsabilité. Il s’agit aussi de la manière dont les Israéliens perçoivent leur propre insertion dans le monde arabe. Les Israéliens rejettent le droit au retour parce qu’ils veulent une majorité juive. Et beaucoup d’entre eux, qui croient en une solution à deux Etats, pensent que les deux Etats permettront d’avoir un Etat juif dont la population serait majoritairement juive… Israël est une démographie ethnique, ce n’est pas une démocratie juive! Et si la préoccupation démographique – pour la démographie d’une certaine ethnie – continue à dominer en Israël, alors nous pouvons oublier la solution à deux Etats. Nous devons commencer à réfléchir à la manière dont nous pouvons créer un unique Etat en Palestine. Il n’y a aucune possibilité de créer une solution à deux Etats, car si vous voulez le faire, vous devrez transférer tellement de juifs et de Palestiniens que toute solution à deux Etats serait nécessairement entachée d’une forme d’épuration ethnique. La solution à un seul Etat consiste à dire que les Palestiniens et les juifs ont les mêmes droits. Vous n’avez nulle besoin de déplacer quiconque. Il vous faut seulement donner les mêmes droits à tous les habitants de la Palestine. Enfin, le dernier «A» est celui de l’«acceptation». Ce n’est qu’une fois que les Israéliens et l’ensemble des juifs, dans le monde entier, et pas seulement en Israël, auront reconnu ce qui s’est passé en 1948 que nous pourrons négocier de quelle manière ils veulent, précisément, mettre en pratique le droit au retour des réfugiés, de quelle manière, précisément, la structure politique future satisfera à la fois au désir des juifs de disposer d’un Etat et d’une nationalité, et à celui des Palestiniens de disposer d’un Etat, d’une nationalité et d’une vie normale, y compris les Palestiniens qui ont été chassés de 80 % de la Palestine. Ce n’est qu’alors que les juifs qui vivent aujourd’hui en Israël auront le droit de demander aux Palestiniens, au monde arabe, et au monde musulman, de bien vouloir nous accepter. Oui, nous fûmes un mouvement colonialiste. Oui, nous sommes entrés au Moyen-Orient à la fin du dix-neuvième siècle. Nous n’avions pas été invités, nous sommes venus nous imposer par la force. Mais nous faisons aujourd’hui partie intégrante du Moyen-Orient. Nous devons renoncer à notre rêve d’appartenir à l’Europe. Nous devons être partie intégrante du Moyen-Orient, nous devons nous colleter aux problèmes du Moyen-Orient, nous devons partager les choses à faire au Moyen-Orient, et non pas la vision de l’Europe, non pas l’Eurovision, non pas le foot européen… Nous appartenons au Moyen-Orient, et quand nous en aurons vraiment pris conscience, sans doute n’aurons-nous plus à construire des murs, sans doute n’aurons-nous plus à installer des barrières électrifiées. Parce que les Palestiniens ne sont pas les seuls prisonniers du mur: prisonniers, les Israéliens le sont, eux aussi. Si vous voulez vivre sans mur, alors acceptez-nous: le monde arabe – et aussi, ce qui pourrait sembler plus surprenant, le peuple palestinien, malgré tout ce que les Israéliens lui ont fait subir – sont prêts à accepter que sept millions de juifs, qui vivent aujourd’hui en Israël, fassent partie du Moyen-Orient. Mais si l’occupation israélienne se prolonge, si la paix ne vient pas en Palestine, le monde arabe et le monde musulman diront: «ça suffit!» et là, cinquante bombes nucléaires ne serviront à rien, le président Bush ne pourra pas aider ces juifs, le gouvernement suisse, malgré tous les équipements militaires qu’il a achetés à Israël ne les aidera pas non plus! Quand on vit au Moyen-Orient, on doit s’assurer que l’on fait partie de cette région du monde, il faut s’y intégrer. Et j’ai une bonne nouvelle, pour les citoyens israéliens: appartenir au Moyen-Orient, ce n’est pas si mal que ça. Et eux, ils continuent à rêver qu’ils ne sont pas au Moyen-Orient, et ils aliènent cette région, de même que la région les aliène. Tant qu’ils ne comprendront pas quelle est la nature véritable du voisinage où ils sont entrés par force, ils n’y aura pas de paix, ni en Israël, ni en Palestine. Il n’y a pas de mouvement de la paix en Israël ! Il n’y a pas de véritable mouvement pacifiste en Israël. C’est la raison pour laquelle il nous faut des sanctions. S’il y avait un mouvement de la paix en Israël, je n’appellerais pas à des sanctions. Malheureusement, il n’y a pas de mouvement pacifiste chez nous. Il n’y a pas de mouvement pacifiste avec lequel négocier, par conséquent: l’occupation n’est pas à la veille de s’arrêter. Quand je parle de droits égaux, je parle de droits égaux dans le futur Etat. Je ne dis pas qu’il y a des droits égaux maintenant, et j’affirme que la seule base d’une réconciliation entre juifs et Palestiniens n’existera que lorsque les juifs et les Palestiniens auront les mêmes droits, dans un même Etat. C’est la seule solution. Le chemin sera sans doute très long. Il sera peut-être nécessaire d’en passer par un stade différent, en Israël, pour obtenir ces droits égaux. Mais sans eux, le conflit perdurera. Non, il n’y a pas de camp de la paix en Israël, malheureusement, et ce n’est que lorsqu’on aura mis un terme à l’occupation au moyen de toutes les pressions possibles et imaginables, et lorsque la société civile développée en Israël aura été libérée de l’idéologie sioniste, que nous aurons la possibilité de nous réconcilier. Le mouvement de solidarité aux Etats-Unis et le boycott Je me souviens souvent d’une histoire que m’a racontée Chomsky,à propos de l’Amérique. Yasser Arafat est venu à New York, en 1975, et il a fait sa première apparition à l’Onu, où il a prononcé son célèbre discours. Il avait rencontré des intellectuels, dont Chomsky… Chomsky demande à Yasser Arafat pourquoi ils n’ouvriraient pas, ensemble, aux Etats-Unis, un bureau de relations publiques pour les Palestiniens? Et Arafat de lui répondre: «Non: nous avons l’Union soviétique… Nous n’avons pas besoin des Etats-Unis…» Et Chomsky précise que lui-même, il a un bureau de relations publiques, à New York. Mais Arafat ne l’écoute pas. Je pense que ce que montre cette anecdote, c’est que pendant de nombreuses années, les Palestiniens et leurs soutiens ont considéré les Etats-Unis – pour des raisons objectives- comme un poids mort, comme une cause perdue. Et si, au vu du poids qu’ont aujourd’hui les Etats-Unis dans le monde, vous persistez à considérer que les Etats-Unis sont une cause perdue, vous avez un très gros problème. Toutefois, deux choses doivent être dites au sujet de l’Amérique. On y assiste au début de plusieurs mouvements de personnes excédées par Israël. Il y a une émergence de mouvements: des gens, en Amérique, prennent conscience du fait que beaucoup des problèmes américains sont liés au soutien unilatéral à Israël. Oh, bien sûr, on ne voit pas ces gens conscients sur la colline du Capitole, dans les corridors du pouvoir américain, mais ils existent bel et bien. Ensuite, il y a la communauté arabe américaine. Cette communauté est restée silencieuse, pendant des années, parce qu’il s’agissait d’une première génération d’immigrants. La deuxième génération, la jeune génération, est beaucoup plus active, elle s’affirme beaucoup plus. Et je pense que dans un futur proche, nous verrons cette communauté, qu’on peut estimer au moins à trois millions et demi de personnes, exercer un impact non négligeable sur la politique étrangère des Etats-Unis. En ce qui concerne le boycott… Il y a un mythe, qui voudrait que la communauté juive américaine soutienne inconditionnellement Israël. En réalité, nous savons que seule une très petite minorité, au sein de la communauté juive américaine, soutient effectivement Israël. Et il y a une très large majorité, que nous pouvons qualifier de majorité juive, qui ne soutient pas Israël. Ils ne sont pas contre Israël, mais ils ne le soutiennent pas activement. Et puis il y a un groupe d’universitaires juifs américains qui disent: «Non, pas en notre nom!». Tous ceux qui connaissent un minimum Israël savent, qu’en Israël comme dans beaucoup d’autres pays, le monde universitaire est une sorte de grand ministère des affaires étrangères. Et les universitaires israéliens sont formés – je le sais, pour faire partie du système – à être des ambassadeurs d’Israël, dans le monde entier. Une excellente tactique consiste à aller voir ces ambassadeurs et leurs épouses, quand ils viennent à Lausanne, s’ils viennent ici, et à leur dire que nous savons des choses terribles au sujet de votre Etat, que nous désapprouvons votre politique, et que si vous continuez, nous ne vous inviterons sans doute plus à venir chez nous. Je pense que cela a un impact; Israël se perçoit comme un pays cultivé, civilisé, «la seule démocratie au Moyen-Orient». Une bonne façon de savoir si Israël est aussi démocratique qu’il le prétend, c’est le respect des libertés académiques. Si vous n’agissez pas ainsi vis-à-vis des universitaires israéliens, vous leur envoyez le message selon lequel Israël est la seule démocratie au Moyen-Orient. Et moi qui en fais partie, je peux vous dire que les universitaires israéliens qui sont réellement opposés à l’occupation sont très peu nombreux. Nous parlons ici de soixante personnes, environ, sur neuf mille. Aussi avons-nous affaire, avec les universitaires, à une des composantes très importantes du système israélien qui maintient l’occupation, qui permet qu’elle continue et qui ne fait absolument rien pour s’y opposer, alors qu’en qualité d’intellectuels, ils ont l’obligation morale de le faire. Le nettoyage ethnique est une réalité Je sais bien que l’expression «épuration ethnique» a des connotations qui évoquent la période nazie; mais l’expression «épuration ethnique» n’a pas été utilisée, en réalité, à l’époque. Je fais référence à une expression qui est utilisée par le Département d’Etat et les Nations unies, qui décrit ce qui s’est passé dans les Balkans, dans les années 1990. Si vous consultez le site ouèbe du Département d’Etat, ou celui de l’ONU, vous verrez une définition très claire de ce qu’est l’épuration ethnique. L’épuration ethnique est une politique d’expulsion, de démolitions de maisons, de construction de murs de séparation, de ségrégation; et cette politique est motivée par une idéologie. Le mobile d’une telle politique est le désir de voir un groupe ethnique en remplacer un autre. Je ne pense pas qu’il existe de meilleure définition que celle-ci de la politique sioniste à travers les décennies. Je pense donc que j’utilise cette expression à bon escient, car l’une des choses les plus importantes que dit le Département d’Etat américain au sujet de l’épuration ethnique, c’est le fait que les gens qui ont été chassés de chez eux par ce type de politique ont le droit plein et entier de retourner chez eux. Et c’est pourquoi je pense que l’exemple des Balkans est très éclairant pour comprendre ce qui se passe depuis trente-sept années, et ce qui se passait ces derniers mois, et aussi, malheureusement, ce qui va continuer à se passer dans les années futures». (1) Conférence enregistrée le 4 juin 2005, à l’Aula de l’université de Fribourg. Ilan Pappe intervenait dans le cadre du Forum social Suisse sur le thème : " Quelle solidarité avec le peuple palestinien? ". Veuillez nous excuser si sur la première quelques passages n’ont pas pu être retranscris en entier à cause d’un mauvais son.
[Traduit par Marcel Charbonnier] [Ilan Pappe, historien israélien, vit à Haïfa. Militant politique depuis longtemps, il est l’un des très rares intellectuels israéliens à avoir signé une pétition appelant au boycott académique d’Israël. Qualifié de traître, accusé d’être " un des pires nouveaux antisémites " en Israël, il est très isolé. En effet, seuls, deux enseignants lui apportent leur soutien. Auteur de nombreux ouvrages, il est l’unique universitaire à enseigner une matière dont les Israéliens ne veulent pas même entendre parler : l’épuration ethnique de 1948. Ses livres « La Guerre de 1948 en Palestine. Aux origines du conflit Israélo-Arabe » et « Les démons de la Nakbah, les libertés fondamentales dans l’université israélienne » sont publiés par les éditions La Fabrique http://www.lafabrique.fr/ ]
7-4
Editorial de la rédaction du Jordan Times :Elections
municipales en Cisjordanie : quelques leçons de démocratie Jordan Times, 3 octobre 2005 Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses des auteurs mais doit être vu comme information M
8 Courrier
des lecteurs & trouvé sur le net
8-1
Réponse de Ginette Hess Skandrani à l'édito :
L'opération "Première pluie" est donc suspendue,,, La
Palestine est une terre qui a été spoliée en 1948. Il faut
rendre justice à ceux qui ont été lésés et dont
une grande partie - ainsi que leurs descendants - vit
toujours dans des camps. Il ne faut pas se faire d'illusion et
penser que la résistance s'arrêtera avec la répression... il
n'y a que la justice, le retour de tous les réfugiés
palestiniens et le respect équitable de toutes les
communautés vivant sur cette terre qui pourront amener la
paix dans la région. Des Palestiniens, Israéliens, Canadiens, Européens, Africains, Arabes, Asiatiques et = Américains étaient présents à cette occasion. pour
plus d'infos sur l'"Association pour un seul Etat démocratique
en Palestine/Israël " voir le "journal de
Canaan" sur le site "quibla.net"
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