Palestine - Solidarité |
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L'information est une arme au service de la paix. Sa
diffusion est un acte de résistance
Les médias occidentaux ont toujours accepté les
versions de l'armée israélienne et fermant les oreilles
aux autres sources
Editorial
Opération "Première pluie" Tout
a commencé par un défilé pour célébrer le retrait
des forces d'occupation, dans le camp de réfugiés de Jabaliya,
auquel participaient des milliers de Palestiniens quand
soudain, suivant le porte-parole du Hamas Sami Abou
Zouhri, un drone israélien a attaqué la parade à la
roquette. L'explosion a causé la mort de pas
moins de 19 palestiniens et blessé 85
autres, Le
porte-parole du mouvement de résistance Hamas, Sami
Abou Zohri a accusé Israël d'être responsable de
l'explosion et le lendemain le Hamas a lancé des
roquettes sur la ville de Sderot causant des blessures
à 6 israéliens. La
boite de pandore était ouverte… le gouvernement Israélien
a immédiatement décidé de
prendre les décisions nécessaires. Le ministre israélien de la Défense Mofaz donne ordre à l'armée de mener des opérations "dures" dans la bande de Gaza et d'engager une offensive contre le Hamas et le Jihad islamique dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, incluant une offensive aérienne continue, et de concentrer des troupes près du secteur nord de la bande de Gaza". L’armée apparemment n’attendait que cet ordre et le déluge d'actions terroristes a commencé. Entre
toutes sortes d’attaques et la multiplication des
raids aériens, relevons celle-çi: à l'aube
du 25 septembre, l'armée israélienne a attaqué l'école
Arkam dans la ville de Gaza, bilan de cette action :
22
blessés, dont 8 femmes, de nombreux enfants, et un bébé Ce
même dimanche Sharon confirmait : il n'imposerait
"aucune limitation" à l'armée, tandis que
Bush par porte-parole interposé, (Richard Jones -
ambassadeur des Etats-Unis en Israël) affirme que
son pays(les Usa) "comprend" le besoin d'Israël
de se défendre et reconnaît que les groupes
palestiniens tentent de provoquer l'Etat hébreu. Le
secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, se dit
"effrayé" par la montée de la violence au
Proche-Orient, et analyse : cette montée de la
violence "risque de conduire à l'impasse l'élan né
dans la foulée du retrait israélien de la bande de
Gaza et du nord de la Cisjordanie". En conclusion, la répression israélienne, surnommée opération "Première pluie" par les médias a couté la vies à 30 palestiniens et blessé 123 autres Cathy & Marc
21-09 au 25-09 :
Peuple Palestinien : 30 tués - 123
blessés
Sommaire :
1 Politique Palestinienne #
"Israël doit se retirer de tous les territoires occupés
et donner aux Palestiniens
le droit d'avoir leur Etat", a déclaré Zacharia Zoubeïdi,
du Fatah 21-09 Alors que tout le monde parle du retrait israélien de la bande de Gaza et de la fin de l'occupation après 38 ans, les palestiniens essayent encore toujours, de deviner quel est leur réel futur dans " la grande prison ", appelée la bande de Gaza ... 21-09 Réaction
au décret
israélien qui transforme quatre points de passage entre Gaza et
Israël en poste frontière. 21-09 Israël a proclamé frontière internationale les limites la séparant de la bande de Gaza, Réaction Les dirigeants palestiniens
ont minimisé la portée de ce décret. "J’estime que l'on
peut pas la classer ‘en droit, comme frontière internationale
parce que l'occupation de Gaza n'est pas terminée" "Les frontières
internationales ne pourront être fixées qu'une fois achevées
les négociations sur le statut définitif des frontières",a
déclaré le négociateur palestinien Saeb Erekat. "Je pense
que les frontières internationales ne pourront être fixées
qu'une fois achevées les négociations sur le statut définitif
des frontières", a-t-il ajouté. Selon un officiel du Hamas, Said Siam, les résistants ont promis au président Abbas que toutes les parades militaires finiraient samedi 21-09 #
L'Autorité nationale palestinienne a rejeté l'appel du
Quartet de démanteler les milices armées et a demandé à la
communauté internationale d'arrêter se mêler des affaires
internes palestiniennes ...
Les ministres du Quartet, atant déclaré
qu'après le retrait israélien de Gaza, les palestiniens devaient
" démanteler les capacités et infrastructures terroristes
".
" En ce qui concerne la question des résistants et nos relations avec eux, celle-ci est une question interne "
" Nous savons plus et nous sommes
plus capables que d'autres à négocier avec nos frères ".
21-09
# Hatem Abdel Kader, le représentant du Fatah, a condamné la demande de Quartet comme " une intervention flagrante " dans les affaires palestiniennes. " Le Quartet n'est pas autorisé à faire une telle demande.
Nous espérons que le Quartet appellera
Israël de démanteler les groupes armés qui avaient participé aux
élections pour la Knesset.
21-09
Pourquoi nous demandent t'ils de démanteler
les groupes armés(lire résistance) alors que les
colonies sont pleines de gens armés ? ", a demandé Abdel
Kader.
http://www.ipc.gov.ps/ipc_new/france/details.asp?name=10703 25-05 "Aux
termes de nos engagements pris dans le cadre d'un accord
national conclu au Caire pour une accalmie jusqu'à la fin de
2005, le Hamas annonce qu'il cesse ses opérations à partir de
la bande de Gaza contre l'occupation sioniste", Cette
décision a été prise avec le souci "de tenir compte des
intérêts du peuple palestinien", a affirmé M. Zahar, un
dirigeant du Hamas (afp-
22h05) 22-09 Le
négociateur palestinien Saëb Erakat a appelé hier
l'administration américaine de déployer ses efforts pour
aider les palestiniens en Cisjordanie et à l'est de Jérusalem
à participer aux
élections palestiniennes législatives prévues le 25 janvier
2006 ... 22-09 Mr
Erakat l'assistant du Secrétaire d'état des USA pour les
affaires du Moyen Orient, a souligné la nécessité d'envoyer
des observateurs internationaux pour assurer des élections
transparentes et libres SOURCE
: IPC+agences
2-3 Sur le terrain
21-09 #
Israël a une frontière avec un éventuel Etat
palestinien 21-09 Les
colonies isolées de Ganim, Kadim, Sanur et Homesh, dans la région
de jénine, (seules de Cisjordanie qu'Israël prévoit d'évacuer.)
ont été évacuées, mais, contrairement aux 21 colonies de
Gaza évacuées en août, elles restent dans un secteur de
Cisjordanie sous contrôle militaire israélien. Nb : Il reste encore 116 autres colonies, occupées par 245.000 colons) 21-09 #
Israël a proclamé frontière internationale les limites
la séparant de la bande de Gaza, établissant formellement pour
la première fois une frontière avec un éventuel Etat
palestinien. Le
décret signé par le ministre israélien de l'Intérieur, Ofer
Pines-Paz, transforme quatre points de passage entre Gaza et
Israël en poste frontière. "Pour Israël, il s'agit désormais
d'une frontière internationale", a précisé une
porte-parole du ministère. Les
ressortissants israéliens et étrangers devront désormais
avoir un passeport pour se rendre d'Israël dans la bande de
Gaza et remplir des formulaires administratifs et non plus des
documents militaires. En
revanche, les rares Palestiniens
autorisés à se rendre en Israël pour travailler ou suivre des
traitements médicaux seront toujours soumis à des permis de sécurité.
22-09 Sharon
lutterait pour sa survie politique, à quatre jours d'un vote
crucial du Comité central du Likoud à l'occasion duquel
Netanyahu, veut obtenir son désaveu. Selon
un sondage publié par le Haaretz, 45,5% des membres de cette
instance approuvent la tenue de primaires au Likoud en
novembre prochain, conformément aux voeux de M. Netanyahu, et
40,3% soutiennent Sharon qui veut organiser la consultation en
avril 2006. Le
Comité central du Likoud doit se réunir dimanche et se
prononcer lundi soir à bulletins secrets sur ce point. Selon
un sondage conduit deux semaines plus tôt, M. Sharon obtenait
27 mandats à la tête du nouveau parti, et 19 au Likoud de M.
Netanyahu
2-6 Pays
corrompu cherche …
19-09
Selon
la chaîne de télévision Channel 10, Sharon a participé
dimanche à New York à une rencontre avec des
sympathisants, qui se sont acquittés d'un droit d'entrée
fixé à 10.000 dollars par couple. Alors
que la loi israélienne interdit l'utilisation de fonds étrangers
pour les campagnes électorales...
2-7 Diplomaties &
engagements
22-09 Shalom
(ministre des Affaires étrangères) effectuera
une visite officielle au Maroc
cette année dans le cadre du réchauffement des relations
entre les deux pays, consécutif notamment au retrait israélien
de Gaza, a annoncé un porte-parole du ministère. AP 21-09 #
" Nous ne laisserons pas ce port à être
ouvert quoi que ce soit. Nous désirons contrôler ce
que vient et ce que sort "" Si nous ne pouvons
pas tomber d'accord sur les arrangements sécuritaires,
ce port ne serait pas construit ", a déclaré Haim
Ramon . (confirmation) Israël
annonce qu'il ne permettrait pas la construction d'un
port maritime dans la bande de Gaza, à moins qu'il
contrôle toutes les cargaisons entrant et sortant, a déclaré
un fonctionnaire du ministère responsable des négociations
économiques avec le côté palestinien. 22-09 #
Le chef du service des Renseignements israélien
"Shabak", Yoval Diskin, attaque l'ANP, et
demande l’interdiction aux Palestiniens de circuler
librement entre la bande de Gaza et la Cisjordanie
. Diskim :
"Nous devrions permettre le mouvement entre la
bande de Gaza et la Cisjordanie en raison des demandes
de la communauté internationale, mais tout ceux entrant
à Gaza de l'étranger arriveraient par la suite par Tel
Avive ou Khadera pour en Cisjordanie. C'est une question essentielle et aussi longtemps que ces recherches ne sont pas conduites, nous ne donnerons aucun permis de sortir de la bande excepté dans des cas humanitaires,
23-08
#
Suite aux recommandations de la Cour suprême, le
Procureur général a demandé de modifier le tracé de
la barrière autour des blocs d'implantations, rapporte
le Maariv. Ce qui signifie que l'implantation d'Ariel
deviendra une enclave en territoire palestinien et que
la route trans-Samarie sera le nouvel axe Philadelphie.
Conformément à ce plan secret présenté hier à S.
Mofaz, les routes qui mènent aux implantations seront
bordées de barrières et de murailles, précise le
quotidien.
Le plan originel ratifié par le gouvernement en octobre 2003 stipule qu'un mur de sécurité doit être érigé autour des blocs d'implantations, qui relierait ces localités à la Ligne Verte par l'intermédiaire de "couloirs" de quelques kilomètres chacun. Suite à l'opposition des Américains, la construction n'a été engagée que sur une petite partie du tronçon, et essentiellement autour des localités juives. Après le désengagement, l'échelon politique et les responsables de la Défense ont voulu tirer profit de la sympathie internationale à l'égard d'Israël et appliquer au plus vite ce plan comprenant de larges couloirs mais l'arrêt de la Cour suprême de la semaine dernière, intimant l'ordre de modifier le tracé du mur dans la région d'Alfei Menashe, a nécessité la préparation d'un nouveau plan, valable également pour les autres zones. Ambassade
de France en Israël 2-11 Politiques extérieure Le
roi Abdallah II de Jordanie effectuera "dans les tout
prochains jours" une visite dans les territoires
palestiniens et en Israël où il doit rencontrer le
leader palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre
israélien Ariel Sharon, a rapporté samedi l'agence
officielle Pétra. Les
entretiens avec MM. Abbas et Sharon "porteront sur la
nécessité d'établir la confiance entre les deux parties
(israélienne et palestinienne) et de mettre un terme à
la violence", selon la même source. Les
entretiens porteront aussi sur "la nécessité de
renforcer l'Autorité palestinienne et l'aider à étendre
son autorité sur les terres évacuées par Israël". (afp- 18h21)
3 Politique internationale
des territoires occupés
21-09 200
policiers égyptiens empêchaient 1.500 palestiniens
(qui étaient entrés en Egypte pour fare des emplettes et
visiter de la famille la semaine dernière) d'approcher
du point de passage officiel de Rafah Ils
sont bloqués dans la partie égyptienne de Rafah. et devaient
passer la nuit dans un lieu inoccupé près de l'hôpital de
la ville. AP
3-6 Usa
22-09 Selon des sources israéliennes, Israël avait accepté en principe le déploiement d'observateurs internationaux à la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte. SOURCE : IPC+agences 25-09 #
La secrétaire d'État Us Rice a appelé le président
de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à tout faire pour
empêcher les tirs de roquettes Qassam sur Israël 25-09 #
La secrétaire d'Etat américaine a exigé au président
de continuer les contacts avec les israéliens afin de
maintenir le calme,,, En
réponse, le président Abbas a demandé à Rice
s'impliquer personnellement pour éviter une offensive
militaire israélienne dans la bande de Gaza ....
4 Territoire
palestinien occupé :
Palestine Opération "Première pluie" 24-09 L'armée
israélienne a imposé à compter de samedi et jusqu'à
nouvel ordre un bouclage total des territoires
palestiniens. Cette
mesure concerne la Cisjordanie, la bande de Gaza, dont les
points de passage vers le territoire israélien ont été
fermés, et les localités palestiniennes de la Vallée du
Jourdain. (afp- 07h07 Cisjordanie (occupée par Israël depuis 1967) 25-09 Les
forces israéliennes ont arrêté dans la nuit de samedi à
dimanche "plus de 150 résistants du Hamas et
Jihad islamique ", a précisé une porte-parole de
l'armée israélienne. Selon
une source militaire israelienne, plus de 12 dirigeants
politiques ou militaires du Hamas figurent parmi les
personnes kidnappées. La
radio publique israélienne a fait état de l'arrestation de
Hassan Youssouf, considéré comme un des principaux
dirigeants du Hamas en Cisjordanie (afp-
06h27)
22-09 Les
sources sécuritaires ont indiqué qu'Adnan Hantoli,19ans,
a été sérieusement blessé quand les soldats israéliens
installés au poste militaire près de ville d'Araba ont
ouvert le feu. SOURCE
: IPC+WAFA 22-09 Selon des sources médicales, Fadal Abu Aram, 14 ans, a succombé aux blessures, qu'il avait reçues le mois dernier
Ramallah
Villages
de Saida et d'Illar, près de Toulkarem
23-09
Illar. Selon
des sources sécuritaires palestiniennes et des témoins,
Irruption de 30 jeeps de l'armée israélienne, appuyées
par cinq tanks et deux hélicoptères, dans le village d'Illar,
à environ cinq kilomètres au nord-est de la ville de
Tulkarem. Une
fusillade de 10 minutes s'en est suivie, ont indiqué aux
habitants du village . Jamil Abou Sa'ada, 25 ans, et Said al-Ashqar, 23 ans, ont été tués Saida Envahisement par les Foi en surnombre et rattissage du village. Les
villageois ont essayé de contenir la furie soldatesque, et Raed
Ajaj, 31ans, a été tué . Selon
des sources sécuritaires palestiniennes, les soldats israéliens
se trouvent toujours dans le village dont tous les accès
ont été fermés. (ats
& Ipc - 03:20)
Biet Amin (sud de Qalqilia.) 24-09 Nabil Amer, 21 ans, a été blessé par les tirs des soldats israéliens Les forces israéliennes ayant installé un barrage militaire à l'est de Qalqilia en Cisjordanie et empêché les citoyens d'entrer ou de sortir de la ville. Autres
lieux Base
de Mevo Dotan 22-09 (AP) Allah
Khamtouni et neuf autres Palestiniens
sont entrés par erreur dans la base de Mevo Dotan, près de
la ville de Djénine, croyant que les lieux avaient déjà
été évacués, Allah
Khamtouni a été tués
et plusieurs autres blessés AP Bande de Gaza 24-09 #
Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a affirmé
dimanche qu'il n'imposerait "aucune limitation" à
l'armée Le
ministre israélien de la Défense Mofaz a donné ordre à
l'armée de mener des opérations "dures" dans la
bande de Gaza. "Le
ministre a également donné ordre d'engager une offensive
contre les infrastructures du Hamas et du Jihad islamique
dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, incluant une
offensive aérienne continue, et de concentrer des troupes
près du secteur nord de la bande de Gaza" M. Mofaz a ensuite "donné ordre à l'armée israélienne de se tenir prête à mener une offensive aussi longue qu'il sera nécessaire" et l'armée terroriste israélienne a mené depuis l'aube une série de raids aériens sur Gaza et sur Jabaliya (nord). 25-05 L'aviation israélienne a poursuivi ses raids dans la bande de Gaza, (Lire suite dans dossier : 7-1 : Gaza au jour le jour ) GAZA 24-09 Assassinat
ciblé Un
hélicoptère a tiré deux missiles sur des résistants, Quatre
Palestiniens ont été tués et neuf
ont été blessés quand dans un raid aérien
israélien dans l'est de la ville de Gaza, selon un nouveau
bilan de sources médicales et du ministère palestinien de
l'Intérieur. (afp-
15h09) &
http://www.ipc.gov.ps/ipc_new/france/details.asp?name=10758 25-09 Selon
des témoins et des sources médicales, l'armée israélienne
a effectué un nouveau raid israélien Avant
l'aube l'armée israélienne a attaqué l'école Arkam située
le quartier Yaffa secteur nord de la ville de Gaza, ont
indiqué les témoins Bilan
de cette action terroriste : 22 blessés,
dont 8 femmes et de nombreux enfants, et un bébé, certains
sont dans un état critique, ont confirmés les
responsables médicaux. Nb :
Méthode fasciste : L'armée israélienne a confirmé
que cette attaque avait été lancée contre une école,
"parce qu'elle était utilisée pour faire passer de
l'argent aux terroristes (lire résistants) et à leurs
familles". (ats 01:29) 25-09 Au moins deux Palestiniens, dont un haut responsable du Jihad islamique ont été tués lors d'une opération de liquidation ciblée contre leur voiture menée par l'armée de l'air israélienne dimanche soir dans les faubourgs de Gaza, selon des sources sécuritaires palestiniennes. (afp-18h55) Jabaliya 23-07 Pendant un défilé militaire, dans le camp de réfugiés auquel participaient des milliers de Palestiniens pour célébrer le retrait des forces d'occupation il y a eu une explosion d'une voiture Le porte-parole Sami Abou Zouhri a affirmé qu'un drone israélien a attaqué la parade à la roquette et dénoncé un "abominable crime israélien". Le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zohri a accusé Israël d'être responsable de l'explosion qui a fait 19 tués et plus de 85 blessés (Vingt des 85 blessés dans l'explosion sont dans un état "grave" ou "critique",) Il
à par la suite étayé ces accusations en exhibant, des éclats
de roquette tirée par un avion prélevés sur l'un des blessés. Nb
: Le
Fatah a accusé le Hamas d'être responsable (indirectement)
de l'explosion. " Nous avions déjà signalé que
ces parades militaires étaient dangereuses pour notre peuple
et avions convenu qu'elles devaient cesser SOURCE :afp- Ap - IPC+agences
Sdérot 24-09 21
roquettes se sont abattues sur la ville Bilan :
6 Israéliens blessés. (ats
-03:47)
4-2 Décompte des
pertes humaines (Depuis le début de l'Intifada le 25
septembre 2000 )
5
Médias
Il
faudrait faire campagne contre l'afp, qui est, vraiment, un
journal pourri jusqu'à l'os.
ML
6 Les brèves
6-2 Point de vue Le monde : Benyamin Nétanyahou, chef de file des faucons de la droite
Benyamin Nétanyahou, chef de file
des faucons de la droite Benyamin Nétanyahou, aujourd'hui
âgé de 55 ans, fut en 1996 le plus jeune premier
ministre de l'histoire d'Israël. Il occupait le
portefeuille des finances au sein de l'actuel gouvernement
Sharon avant de démissionner avec fracas le 7 août pour
marquer son opposition au retrait de la bande de Gaza,
dont le coup d'envoi a été donné le 15 août. Celui qui
est depuis longtemps considéré comme "l'enfant
terrible" de la droite nationaliste israélienne
avait attendu le dernier moment pour porter ce coup à la
mise en œuvre du plan de retrait. En quittant
le gouvernement, se dissociant ainsi d'un plan de désengagement
auquel le noyau dur du Likoud est hostile, M. Nétanyahou
cherchait manifestement à supplanter M. Sharon à la tête
du grand parti de la droite, avant les électi! ons...
Pour lire la suite cliquez ici EVANGELIZT 7 Dossier
7-1 ISRAEL
ENTRE DANS UNE NOUVELLE PHASE D'ECRASEMENT DU PEUPLE PALESTINIEN
a) Marc Lemaire : Gaza au jour le
jour
24-09 Le
ministre israélien de la Défense Mofaz a donné ordre à l'armée
de mener des opérations "dures" dans la bande de Gaza. "Le
ministre a également donné ordre d'engager une offensive contre
les infrastructures du Hamas et du Jihad islamique dans la bande
de Gaza et en Cisjordanie, incluant une offensive aérienne
continue, et de concentrer des troupes près du secteur nord de la
bande de Gaza" M. Mofaz a ensuite "donné ordre à l'armée israélienne de se tenir prête à mener une offensive aussi longue qu'il sera nécessaire" et l'armée terroriste israélienne a mené depuis l'aube une série de raids aériens sur Gaza et sur Jabaliya (nord).( en tout, 9 raids ont été lancés selon une source militaire israélienne) L’armée
de terre déployait samedi après-midi une batterie d'artillerie
à la frontière de la bande de Gaza L'armée israélienne a en outre imposé à compter de samedi et jusqu'à un nouvel ordre un bouclage total des territoires palestiniens. Des
troupes israéliennes disent qu'elles ont reçu des ordres de
tirer pour tuer; des soldats israéliens parlent de tueries sans
discrimination et d'une culture d'impunité (Guardian) 24-09 Dans
la ville de Beit Hanoun, au nord de la bande de Gaza les hélicoptères
israéliens ont tiré une missile contre une institution culturale
administrée par le Front Populaire pour la Libération de la
Palestine (FPLP). 24-09 Dans
la soirée, un responsable israélien a affirmé que
"quiconque essayerait (penserait…) de tirer de la bande de
Gaza vers Israël" serait une "cible légitime". Ce
responsable, qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat après
une réunion du cabinet de sécurité présidée par Sharon, a
cependant refusé de confirmer si Israël avait repris ses
liquidations ciblées, officiellement suspendues en février après
un sommet en Egypte. (afp- 14h53) Le
Premier ministre israélien Ariel Sharon a affirmé dimanche qu'il
n'imposerait "aucune limitation" à l'armée 25-05 L'aviation
israélienne a poursuivi ses raids dans la bande de Gaza, 25-05 Selon les médias
israéliens, M. Mofaz a préconisé l'établissement de
"zones tampons de sécurité" à l'intérieur et à
l'extérieur du nord de la bande de Gaza "A l'intérieur
de ces zones, tout ce qui ressemble à un Qassam, à un tireur de
Qassam ou à un producteur de Qassam sera ipso facto abattu",
a-t-il dit. 25-09 La radio israélienne, citant des sources militaires israéliennes, a rapporté que le cabinet avait décidé de ne lancer d’assaut terrestre sur la bande de Gaza, en dépit du grand nombre de forces amassé à la frontière est et nord. 26-05 Des hélicoptères israéliens ont tiré des roquettes durant la nuit de dimanche à lundi sur la ville de Gaza et sur Khan Younes, qui ont visé quatre installations utilisées par la résistance (suivant les israeliens) 26-05 A Khan Younes, un bâtiment appartenant à l'Autorité palestinienne a été touché par trois roquettes, a-t-on ajouté de mêmes sources sans donner d'autres précisions. Réactions 24-09 L'Autorité
Nationale Palestinienne a dénoncé l'escalade israélienne contre
les citoyens palestiniens expliquant que telle escalade conduisait
au sabotage du processus de paix ... 24-09 Le
Comité Exécutif de l'OLP donne au gouvernement israélien la
responsabilité de l'escalade dans la bande de Gaza et la
Cisjordanie.Au cours d'une réunion dirigé par le président
Mahmoud Abbas, le Comité Exécutif de a condamné l'assassinat
israélien de trois citoyens dans la ville de Tulkarem vendredi,
disant que cet acte est une violation sérieuse de la trêve, et
qui conduirait à un détérioration de la situation sécuritaire. 24-09 24-09 24-09 24-09 La
Ligue arabe et l'Egypte ont exprimé leur préoccupation à la
suite des raids et le Haut représentant pour la politique extérieure
de l'Union européenne Javier Solana a appelé Israël à la
"modération" 24-09 Le
secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, s'est dit "effrayé"
par la montée de la violence au Proche-Orient, a affirmé samedi
son porte-parole. Cette montée de la violence "risque de
conduire à l'impasse l'élan né dans la foulée du retrait israélien
de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie". (ats / 25 septembre 2005 03:27) 25-09 Le nouvel
ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Richard Jones, a affirmé
de son côté que son pays "comprend" le besoin d'Israël
de se défendre et reconnaît que les groupes palestiniens tentent
de provoquer l'Etat hébreu. 25-09 La Suisse a
exprimé sa "vive préoccupation" après cette escalade.
Elle a notamment exigé que l'accès humanitaire soit garanti dans
les territoires palestiniens. (ats - 20:21)
Actions 24-09 "Tout
est possible, y compris une attaque au coeur de l'entité
sioniste, l'ennemi", a déclaré le porte-parole du Hamas,
Moushir al-Masri. (afp- 15h02)
b) dossier
de Olivia Zemor : une offensive destinée à écraser la résistance
palestinienne à l'occupation. c) Rolland Richa : "Première pluie"
L'armée d'occupation israélienne
poursuit ses raids aériens dans la bande de Gaza et a arrêté
en Cisjordanie plus de 200 membres présumés des mouvements de
la Résisatnce armée tandis qu'Ariel Sharon annonçait que tous
les moyens seraient mis en oeuvre pour "frapper les
terroristes".
Cette répression alimente
une flambée de violences sans précédent depuis le retrait de
la bande de Gaza, achevé le 12 septembre après 38 années
d'occupation.
"J'ai donné des ordres
pour qu'il n'y ait aucune restriction quant à l'utilisation de
tous les moyens possibles pour frapper les terroristes, les
membres d'organisations terroristes et leurs
infrastructures", a prévenu dimanche Ariel Sharon en
conseil des ministres.
"Nous devons nous servir
de toutes les armes à notre disposition pour stopper ce phénomène",
a-t-il ajouté.
La veille, son cabinet
restreint de sécurité avait décidé de renouer avec les
"assassinats ciblés", suspendus depuis la fragile trêve
conclue en février avec le président palestinien, Mahmoud
Abbas, et Shaul Mofaz, annonçait une "riposte écrasante
et sans équivoque".
Les territoires palestiniens
sont également bouclés dans leur totalité depuis samedi
matin.
Le Premier ministre
palestinien, Ahmed Koreï, a accusé Israël de détruire les
espoirs d'une relance du processus de paix nés du retrait de
Gaza. "Nous ne pouvons que voir qu'Israël veut tuer toute
tentative visant à raviver le processus de paix", a-t-il
dit.
Exhortant les Etats-Unis à
faire pression sur Israël, le principal négociateur
palestinien, Saeb Erekat, a souligné lui que ces attaques et
arrestations "conduisaient dans une seule direction, celle
de l'effondrement du cessez-le-feu".
Aux premières heures de la
journée, un hélicoptère de l'armée d'occupation a tiré deux
missiles dans le nord de la bande de Gaza. Aucune victime n'a été
signalée.
Un peu plus tôt, une école
du Hamas à Gaza avait été la cible d'un autre raid aérien
faisant cette fois une vingtaine de blessés, dont de nombreux
enfants, selon des témoins et des responsables médicaux.
Parallèlement, les forces
d'occupation ont arrêté en Cisjordanie plus de 200
Palestiniens soupçonnés d'appartenir à des mouvements de la Résistance
armée. Au nombre des personnes interpellées se trouvent deux
hauts responsables du Hamas, Hassan Youssef et Mohamed Ghazal.
La répression israélienne,
surnommée opération "Première pluie" par les médias,
fait suite au tir d'une quarantaine de roquettes artisanales qui
se sont abattues vendredi sur le territoire israélien vendredi,
blessant cinq civils à Sderot.
Le Hamas entendait venger la
mort de quinze personnes tuées vendredi lors d'une parade
militaire dans le camp de réfugiés de Djabalia, dans la bande
de Gaza. Le Mouvement de la résistance islamique a imputé
cette explosion à Israël.
"Les occupants paieront
pour leurs crimes continus", a réagi un porte-parole du
Mouvement, Sami Abou Zouhri.
Cette flambée de violences
pourrait parallèlement avoir un impact sur la politique intérieure
israélienne en donnant des arguments, au sein du Likoud, aux
adversaires de Sharon qui l'accusent d'avoir trahi Israël en démantelant
les colonies de Gaza.
Le comité central du Likoud
se réunit ce dimanche pour examiner la proposition de Benjamin
Netanyahu, rival de Sharon, sur la tenue de primaires anticipées
pour la direction du parti. ( Avec AFP,
AP et Reuters )
7-2 Entretien
avec Leila Shahid "Les Israéliens ont atomisé le
tissu social de Gaza"
Par Emilie Sueur,
Au lendemain de l’évacuation totale des
colons de 25 colonies israéliennes, la Déléguée générale de
Palestine en France, Leila Shahid, évoque, dans un entretien avec
le journal libanais L’Orient-le Jour, l’après-retrait israélien.
Le plan de retrait unilatéral d’Ariel
Sharon parachevé, Leila Shahid, déléguée générale de Palestine
en France, revient sur la stratégie du Premier ministre israélien
et tire la sonnette d’alarme quant à ses projets concernant la
Cisjordanie. Au lendemain du retour à Paris du preneur de son français,
retenu une semaine durant en otage à Gaza, elle revient également
sur les causes du chaos sécuritaire qui sévit en ce moment dans ce
territoire palestinien.
Alors que le monde salue le parachèvement du
plan Sharon, dont Mme Shahid se félicite également, la
responsable palestinienne tire néanmoins la sonnette d’alarme :
« Le retrait de Gaza n’est qu’un écran de fumée pour
cacher l’extension de la colonisation en Cisjordanie . »
Concernant le chaos sécuritaire qui règne
actuellement dans la bande de Gaza, Mme Shahid en impute la
responsabilité à l’État hébreu et à sa stratégie pernicieuse
visant à « atomiser le tissu social » de cette bande de
terre palestinienne.
Interview recueillie par Émilie SUEUR
Leila Shahid : "L’évacuation de
Gaza est un écran de fumée. Une semaine...Tel aura été
finalement le temps nécessaire aux soldats israéliens pour mettre
fin à 38 ans d’occupation par les colons des terres
palestiniennes de Gaza."
Quel bilan tirez-vous de cette
opération ?
« Nous ne pouvons que nous féliciter
des bonnes conditions du déroulement de ce plan qui s’est achevé
plus rapidement que prévu. Ceci est le résultat d’un travail de
coopération sécuritaire de fait entre l’armée israélienne et
l’Autorité palestinienne, même si Ariel Sharon continue de
qualifier son plan de “redéploiement unilatéral”. Nous avons
en effet déployé plus de 7 500 policiers car nous pensions qu’il
était très important, pour l’avenir, que ce retrait se fasse
dans les meilleures conditions. »
Certains ont parlé d’une
mise en scène du retrait israélien.
L S : « Je pense que le
gouvernement israélien a un peu “gonflé”, avant la mise en œuvre
du plan, la menace que posaient les colons. Mais, si leur réaction
a été effectivement ferme et passionnée, les colons ont très
bien compris qu’ils ne pouvaient résister à une décision entérinée
par le gouvernement et par le Parlement. Ils ne souhaitaient pas, en
outre, ternir un peu plus encore leur image au sein de la société
israélienne.
Israël, de son côté, a également profité
de l’occasion pour redorer son blason. Les méthodes employées étaient
en effet très différentes de celles généralement mises en œuvre
contre les Palestiniens, confrontés à des soldats armés de M16 et
à des tanks venus raser leurs maisons.
Il n’en demeure pas moins que, pour les
Palestiniens, ce retrait est très positif car c’est la première
fois, en 38 ans, qu’Israël démantèle des colonies. Ce retrait,
sa rapidité et les conditions dans lesquelles il s’est réalisé
crée un précédent prouvant que si la volonté politique est là,
les forces d’occupation israéliennes peuvent rapidement libérer
un territoire. »
Comment, précisément,
expliquez-vous que la volonté politique ait été à l’ordre du
jour ?
L S : « Pour trois raisons.
D’abord, Ariel Sharon a été contraint de reconnaître qu’il
n’y avait pas moyen de gagner militairement contre les
Palestiniens. Depuis le début de la deuxième intifada, nous avons
subi une répression militaire inégalée en 57 ans de pouvoir israélien.
Et pourtant, la résistance militaire et civile s’est poursuivie.
Ensuite, Ariel Sharon a compris qu’il ne
pouvait rester dans cette situation de paralysie totale. Au sein de
sa propre armée, qui devait mobiliser 1 500 soldats pour protéger
les 8 000 colons de Gaza, a commencé à se faire sentir un véritable
ras-le-bol incarné par le mouvement des “refuzniks”. Ensuite,
le mouvement pour la paix en Israël a senti qu’il devait
recommencer à s’exprimer. Les États-Unis se sont également
rapprochés des Européens sur la nécessité de revenir à un
processus de paix avec la promotion de la “Feuille de route” en
2003.
D’où l’élaboration de cette stratégie
très intelligente, incarnée par les déclarations du conseiller
d’Ariel Sharon, Dov Weissglass, au Haaretz : réagir avant
que la pression internationale ne devienne trop forte. Pour ne pas
être contraint de mettre en œuvre la “feuille de route”, Ariel
Sharon a jeté à la communauté internationale un os à ronger :
le plan unilatéral de retrait. De quoi plonger le processus de paix
dans le formol et empêcher la création d’un État palestinien
viable en annexant Jérusalem-Est et les blocs de colonies de
Cisjordanie, comme l’a dit Weissglass. »
Précisément, Israël a
ordonné hier la confiscation de nouvelles terres palestiniennes
pour ériger une barrière autour de la plus grande colonie de
Cisjordanie, Maalé Adoumim.
L S : « Le retrait de Gaza est
clairement utilisé comme un écran de fumée pour cacher
l’extension de la colonisation en Cisjordanie. Avec la poursuite
de la construction du mur, qui annexe les trois blocs de colonies de
Ariel, Maalé Adoumim et du Goush Etzion, la Cisjordanie va être
transformée en trois bantoustans et Jérusalem sera annexée à
Israël. Ceci est une négation totale de la “Feuille de route”.
Une Feuille de route qui prévoit notamment le gel de la
colonisation. Or une partie des colons de Gaza évacués la semaine
dernière sont partis s’installer dans les colonies de
Cisjordanie. Et on continue de parler de Sharon comme s’il était
Charles de Gaulle ! C’est surréaliste ! »
En ce qui concerne Gaza, où
en sont les négociations autour des frontières, de l’aéroport,
du port... ?
L S : « Toutes les réunions depuis
l’arrivée au pouvoir de Mahmoud Abbas n’ont rien donné de sérieux
sur le plan bilatéral.
Aujourd’hui, sur Gaza, nous n’avons aucune
réponse à nos questions. Ni sur le passage entre l’Égypte et
Rafah, ni sur celui d’Erez vers la Cisjordanie, alors que les
accords d’Oslo prévoient un corridor, ni sur l’aéroport, dont
la piste a été détruite, ni sur l’accès aux zones maritimes.
Nous avons seulement repris les discussions sur le port. Mais tout
le monde sait que la construction d’un port nécessite au moins
cinq ans de travaux.
Or Gaza ne recèle aucune ressource naturelle.
Le seul moyen de relancer l’économie est le commerce, ce qui nécessite
une liberté de circulation des capitaux, des biens et des
personnes. Les Israéliens et les Américains ont toujours reporté
ces points de discussions à l’après-retrait. Aujourd’hui, il
n’y a plus d’excuses. »
Quel est le rôle de la
communauté internationale dans ce contexte ?
L S : « La situation actuelle
n’est pas seulement la conséquence d’un échec des Israéliens
et des Palestiniens. La responsabilité de la communauté
internationale est également en cause. Or, les Européens considèrent
toujours Israël comme l’État des survivants du génocide de la
Seconde Guerre mondiale, et les États-Unis comme leur cinquante et
unième État. Ça les paralyse.
Aujourd’hui, toutefois, je sens une prise de
conscience au niveau international du fait que la crise mondiale
actuelle qui mène à un tel radicalisme dans le monde
arabo-musulman n’est pas étrangère à la colère des opinions
publiques par rapport à la non-application du droit en Palestine.
Aujourd’hui, la balle est dans le camp du Quartette. »
Côté palestinien, nous avons
assisté à une série d’affrontements et d’enlèvements,
notamment d’étrangers, dans la bande de Gaza. Comment
expliquez-vous cette situation ?
L S : « La situation dans la bande
de Gaza est effectivement très inquiétante. Elle résulte de
quatre années d’une stratégie pernicieuse israélienne visant à
atomiser la société palestinienne, à fragmenter le tissu social.
Prétextant la nécessité d’empêcher la circulation de
kamikazes, les autorités israéliennes ont érigé des barrages
autour des villes, villages et camps de réfugiés. Si, avant 2001,
nous pouvions organiser par exemple des réunions communes de toutes
les branches du Fateh, ceci était devenu impossible ces dernières
années. Résultat : la population s’est repliée sur le plus
petit et le plus rétrograde dénominateur commun, à savoir la
famille, le clan.
Dans une société arabe et majoritairement
paysanne, ce phénomène a fait ressortir tous les démons archaïques
du tribalisme et de la vendetta. Et ce d’autant plus que les
infrastructures policières et sécuritaires ont été systématiquement
cassées par les autorités israéliennes. Nous revenons donc à des
pratiques qui avaient disparu de Palestine depuis 40 ans. Il n’est
pas aisé de reconstruire une autorité réelle rapidement, mais
nous sommes déterminés à le faire. »
Depuis plusieurs semaines, les
visites de responsables palestiniens au Liban se multiplient. Quelle
en est la raison ?
L S : « Au Liban, en raison de
l’histoire de la guerre civile et de l’équilibre des communautés
confessionnelles, la situation des réfugiés palestiniens est
absolument tragique. Nous avons toutefois senti, depuis l’arrivée
au pouvoir de Mahmoud Abbas, une volonté de la part des autorités
libanaises d’améliorer la situation. Il ne faut en outre
absolument pas avoir peur d’une installation des réfugiés. Nous
ne renoncerons jamais au droit au retour et à la résolution 194.
En attendant, nous devons bénéficier de droits civiques. Il faut
également qu’un interlocuteur palestinien soit désigné au
Liban. »
Ces visites ne sont-elles pas
liées à la résolution 1559 qui prévoit le désarmement des
groupes armés au Liban ?
L S : " La résolution 1559 n’est
pas le centre de tout. Mais typiquement, c’est pour traiter de ce
genre de sujets qu’il faut un représentant officiel
palestinien."
Emilie Sueur - L’Orient le Jour Propos
recueillis par Émilie SUEUR - édition 25 août 2005
Sources : ASSOCIATION
FRANCE PALESTINE SOLIDARITE
7-3 Point de vue de Hanan
Ashrawi : Israël est occupé à transformer Abbas en
bouc émissaire,
comme il l’a fait pour Arafat
(11
avril 2005)
Ce texte est basé sur des
remarques faites le 11 avril 2005 par le Docteur Hanan
Ashrawi, membre élu du Conseil Législatif Palestinien et
Secrétaire Général du Miftah.
Le monde politique palestinien évolue
en ce moment vers la « politisation » des groupes
islamiques tels le Hamas et le Jihad Islamique, dont
l’impact aux élections législatives de juillet 2005 peut
déjà être évalué. Cependant, si Israël persiste à
chercher la paix en dictant aux Palestiniens une solution
qui passe par l’expansion des colonies, l’étranglement
de l’économie palestinienne et des actions unilatérales
- plutôt que d’engager des négociations directes - il y
aura alors, de façon certaine, une « islamisation » de la
politique en Palestine, explique Hanan Ashrawi, une élue du
Conseil Législatif Palestinien.
Parlant le 11 avril 2005 à
l’occasion d’une réunion, Ashrawi a pressé les
Etats-Unis de changer de politique vis-à-vis d’Israël.
« L’attitude des Etast-unis, leur influence et leur crédibilité
dans la région ont été déterminées par le comportement
d’Israël sur le terrain », a fait savoir Ashrawi. «
C’est l’intérêt des Etats-Unis d’avoir une paix
viable dans la région ».
Ashrawi s’appuie sur le fait
qu’une paix viable peut contrecarrer le fondamentalisme et
la violence. Une solution au problème palestinien
apporterait la stabilité dans la région et
contrebalancerait les dégâts subis par l’image des
Etats-Unis au Moyen-Orient.
« Les Palestiniens attendent du président
américain qu’il développe une politique qui lui fasse
dire qu’Israël est allé trop loin », ajoute Ashrawi. De
plus, les Palestiniens attendent de l’administration américaine
qu’elle s’engage et qu’elle mette un terme aux actions
unilatérales d’Israël et crée une atmosphère propice
à des négociations sérieuses.
C’est d’une telle approche de la
part des Etats-Unis qu’a besoin le président Mahmoud
Abbas de façon à relever les défis qui lui font face.
Abbas a été élu sur la base de la non-violence et d’une
issue négociée au conflit. Cependant, sa capacité à
proposer une solution politique a été diminuée par le
manque de disponibilité des Israéliens à travailler avec
lui. « Abbas a besoin d’être renforcé aussi bien par
les Israéliens que par un sérieux réengagement de
l’administration des Etats-Unis », a déclaré Ashrawi.
Au contraire, le gouvernement israélien est « occupé à
transformer Abbas en bouc émissaire » comme il l’avait
fait pour le dernier Président Palestinien, Yasser Arafat.
Ashrawi met en évidence que le
premier ministre israélien, Ariel Sharon ,va utiliser son désengagement
unilatéral de la bande de Gaza pour s’assurer un appui américain
pour son plan d’expansion des colonies en Cisjordanie.
Ashrawi souligne également que la décision israélienne
d’étendre les colonies de Maal Adumin et d’implanter le
plan E-1 vont lier les colonies à Jérusalem. S’il est
mis en œuvre, E-1 va disséquer la Cisjordanie et complètement
détruire toute chance de construire un Etat Palestinien
viable.
Les Etats-Unis attendent des
Palestiniens « qu’ils acceptent les changements démographiques
sur le terrain » et plutôt que de se préoccuper des
menaces sur le processus de paix, ils sont focalisés sur la
construction de l’Etat. Les Etats-Unis, pour s’engager
dans des négociations, attendent des Palestiniens qu’ils
mettent en place un système parfait de bonne gouvernance.
« Ceci est difficle sous occupation militaire et lorsque
vous n’avez aucun choix politique possible », note
Ashrawi.
Malgré les difficultés, la réforme
est un point dominant dans l’agenda d’Abbas. La réforme,
argumente Ashrawi, sera définie selon les besoins et les
priorités des Palestiniens, et non pas par les pressions
israéliennes et américaines. Elle ajoute que plusieurs cas
ont été déférés devant le ministre de la Justice et que
le mouvement vers la réforme est déterminé, en accord
avec les règles légales.
La réforme dans l’appareil de sécurité
s’est avérée difficile pour Abbas. Israël et les
Etats-Unis veulent imposer leur définition de la réforme
de la sécurité alors que les Palestiniens veulent un système
judiciaire indépendant pour mener à bien ce processus.
Abbas, d’un autre côté, doit composer avec des pouvoirs
de base centralisés, c’est-à-dire des responsables de la
sécurité avec leurs fidèles, et avec la jeune génération
qui dispose de milices.
Ashrawi insiste sur l’importance de
résoudre le problème de la réforme du système de sécurité
d’une façon qui « garantisse la viabilité du système
politique palestinien dans son intégralité ».
Un élément crucial du besoin de réforme
est le Fatah, le parti politique d’Abbas. Selon Ashrawi,
le Fatah a perdu beaucoup de son audience pour avoir soutenu
un processus de paix qui a failli dans les années 90. De
plus, en tant que Parti au pouvoir, le Fatah est à présent
accusé de tous les maux qui frappent l’Autorité
Palestinienne. Ceci est la cause du basculement du soutien
populaire en faveur du Hamas ou d’autres groupes
islamiques.
« Le Fatah a besoin de remettre
rapidement de l’ordre dans sa maison s’il veut gagner en
influence aux élections de juillet », dit Ashrawi. Elle
relève que cela sera difficile, vu que le Fatah est englué
dans sa crise interne à cause des luttes pour le pouvoir
entre jeune et vieille gardes, faisant référence à la
plus jeune génération qui a grandi sous l’occupation
israélienne au contraire de ceux qui ont fait partie de
l’OLP en exil ; cette jeune génération impose la
mentalité née de l’occupation plutôt que celle de la
construction d’un Etat.
Ashrawi prévient que s’il n’y a
pas de développements positifs et que si Israël continue
à se comporter comme un occupant, le Fatah et les réformateurs
seront ébranlés. « La carte politique est en train de
basculer. A moins qu’il n’y ait un sérieux changement
et une contribution à la construction d’un Etat qui
renforcent le camp des modérés, nous allons nous orienter
vers l’islamisation de la politique palestinienne », prévient
Ashrawi.
[traduit de l'anglais par Claude
Zurbach]
- Pour plus d'informations :
Jerusalem-based Palestinian Initiative for the Promotion of
Global Dialogue & Democracy http://www.miftah.org.
« Je vais te casser ta caméra », a dit l’officier en menaçant ses soldats alarmés. « C’est la caméra de l’unité », a marmonné l’un d’eux. « Alors moi je suis la merde de cette unité », a dit le commandant, irrité. Passe encore qu’on critique l’opération militaire, mais en conserver un enregistrement vidéo ? Cette échange nerveux avait lieu à mi-voix, étant donné que la caméra était placée dans le salon d’une famille palestinienne de Naplouse, dans une maison dont l’unité avait pris le contrôle durant l’opération « Eaux calmes ». Début 2004. Les soldats dont certains avaient déjà trouvé l’occasion de tuer des civils non armés au cours de l’opération, ont composé une chanson macabre. Avant l’arrivée du commandant, la caméra avait eu le temps de les enregistrer chantant d’une voix rauque : « Encore un pédiatre et encore un boulanger qui ont reçu une balle dans la figure, de l’unité de parachutistes. Toute la journée, nous ratissons des maisons et tuons des enfants ». L’un d’entre eux a expliqué par la suite : « Ça m’a beaucoup troublé, ce mépris de la vie humaine. Des commandants de bataillon, de compagnie et de brigade peuvent faire ce qui leur passe par la tête et personne pour les contrôler, c’est vraiment le Far West ». A la fin du mois, s’achèvera la cinquième année de confrontations violentes dans les Territoires et l’armée de défense d’Israël ne croit plus dans l’idée de rédiger les instructions d’ouverture du feu. Il se peut que le meurtre de dizaines de civils innocents, le Far West comme disait le soldat, aurait été limité si des consignes de tir régulières avaient été transmises aux combattants. Si dans le passé, il y avait un carnet officiel de consignes d’ouverture du feu qui était remis à chaque soldat qui servait en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, il a été mis au rencard au moment où la deuxième Intifada a éclaté en 2000. Les instructions, les soldats les reçoivent oralement de leurs commandants sur le terrain, et elles varient d’un secteur à l’autre, d’une unité à l’autre, d’un commandant à l’autre. Cette zone grise permet de cligner des yeux et de détourner le regard, soit nonchalance soit mépris de la vie des Palestiniens. Le dernier rappel a été donné il y a trois semaines dans le camp de réfugiés de Tulkarem. Cinq Palestiniens tués et un communiqué du porte-parole de l’armée israélienne disant sèchement : « Un commando de l’armée israélienne s’est heurté à un certain nombre d’hommes recherchés, armés et appartenant à la base du Jihad Islamique. » Le commandant de la brigade Nahal, le colonel Roni Numa, a expliqué : « Aucun des tués n’était un passant innocent. Des tirs ont commencé à être échangés entre nos forces et les terroristes, des cocktails Molotov et des charges explosives ont été lancés dans leur direction ». Après coup, il est apparu qu’aucun des Palestiniens n’était armé, qu’il n’était pas sûr qu’aucun d’eux fût recherché et dangereux et qu’il n’y avait, en tout cas, pas eu échange de tirs. Suite à l’agitation médiatique qui a entouré cette affaire, une enquête a été ouverte dans l’armée – ce qui constitue en soi une démarche inhabituelle. Les conséquences meurtrières de cette politique trouble autour des tirs contre des civils sont parvenues à la Cour suprême qui a examiné une requête déposée par l’Association pour les Droits du Citoyen [ACRI - Association for Civil Rights in Israel]. L’armée israélienne elle-même ne conteste pas les chiffres dans leur dureté : au nombre des tués, on compte environ 70 femmes, 11 enfants de moins de trois ans, 90 enfants âgés de trois à douze ans et 304 enfants âgés entre 13 et 17 ans. Far
West Quelles sont alors les consignes officielles d’ouverture du feu ? En décembre 2004, la députée Zehava Galon (Meretz) s’est adressée au Ministre de la Défense Shaul Mofaz, proposant de diffuser par écrit auprès des soldats les consignes d’ouverture du feu, comme cela se faisait dans le passé, afin de « garantir que ne se développe pas une loi orale ». Une réponse en provenance du secrétariat du haut commandement de l’armée est parvenue en début d’année : « En raison des changements pouvant être opérés du jour au lendemain dans les consignes d’ouverture du feu et en raison aussi des différences entre secteurs, il est apparu que porter les consignes à la connaissance des soldats par le biais d’un carnet comme dans le passé n’était pas efficace et pouvait même conduire à des erreurs. C’est pourquoi la diffusion des consignes se fait par l’intermédiaire des commandants ». Cette explication se heurte à une réalité autre où beaucoup d’ « erreurs » ont lieu ainsi que commencent à le raconter maintenant des combattants d’unités d’élite. Les soldats qui ont été interviewés pour cet article soulignent que les consignes ont été reçues avec une certaine réflexion, pas dans un moment de pression, et qu’elles ont été transmises au niveau du combattant par voie orale uniquement. Parfois, dans leur cheminement vers le bas de la hiérarchie, elles prenaient une signification tranchante. « La raison pour laquelle l’armée israélienne refuse de diffuser les consignes par écrit est claire », estime Avihaï Sharon, 24 ans, qui était jusque tout récemment sergent dans le régiment Golani, « Personne ne peut se tenir ouvertement derrière certaines d’entre elles qui sont devenues la routine dans tous les secteurs. C’est dommage car, à en croire les déclarations, l’armée est intéressée par l’idée d’empêcher que des innocents soient touchés. La transparence pourrait réduire les dommages. Au moins ça clarifierait ce qui est interdit. Chez nous, dans Golani, personne ne savait, et quant à ce qui se pratiquait au niveau des tirs, parler de Far West est encore gentil ». Les résultats des tirs ne sont pas parfaitement clairs pour l’armée. L’armée israélienne a déclaré dans sa réponse aux juges qu’ « en plus de ceux qui nous combattent, des civils innocents sont également touchés ». Combien d’innocents ? « Pour ce qui est des données chiffrées dont dispose l’armée israélienne, on ne peut garantir leur précision et leur fiabilité », est-il écrit dans la réponse de l’armée israélienne qui ne dément pas les chiffres d’un préjudice massif subi par des civils. Le procureur militaire en chef, le lieutenant-colonel Liron Liebman se dit convaincu qu’il s’agit seulement de cas exceptionnels. Mais les juges ont été d’un avis différent et ont ordonné à l’armée d’instaurer d’ici le mois prochain un dispositif qui fasse rapport sur les tirs ayant tué des civils. Ceci afin que le procureur militaire ne décide pas sur la seule base des enquêtes internes que l’armée lui transmet, de ce qu’il y a lieu d’investiguer. Les récits qui suivent illustrent la situation nébuleuse dans laquelle se trouvent les soldats. Une partie des informations provient d’une source d’un collectif de soldats appelé « On brise le silence » (Shovrim Shtika – Breaking The Silence [*] ) et a été contrôlée par la rédaction de « 7 jours » en présence de témoins visuels, d’un porte-parole de l’armée et de l’organisation « B’Tselem ». Tuer
toute personne qui circule dans la rue « Mon équipe a tué six personnes innocentes ou présumées innocentes », dit R, commandant d’une unité d’élite de parachutistes. « On en riait et on leur donnait des noms de code : le boulanger, la femme, l’enfant, le vieux, le tambour. Pour certains c’était par erreur, mais comme je vois la chose, ils ont simplement été exécutés sur ordres illégaux. » « Il y avait beaucoup de nuits où nous recevions des ordres selon lesquels toute personne qu’on voyait dans la rue entre deux et quatre heures du matin, peu importe quoi, encourait la mort. C’étaient exactement les mots. Nous étions à Naplouse et nous avons commencé à progresser suivant la "procédure du ver", pour ne pas être exposés. Les maisons sont contiguës et elles ont un mur commun. On fait sauter un mur, on passe d’une maison à l’autre, on fait sauter un mur, on passe d’une maison à l’autre. Nous avons progressé lentement jusqu’à ce qu’à la fin nous nous soyons arrêtés en prenant ce qu’on appelle une "maison de contrôle". » « Nous avons installé aux fenêtres des positions de tir et nous avons attendu. Un des tireurs d’élite a repéré un homme sur un toit. A deux maisons de nous, à une distance de sept mètres, à deux heures du matin, un homme non armé marchait sur le toit. J’ai vu de mes yeux que l’homme n’était pas armé. C’est aussi le rapport que nous avons fait par radio. Et le commandant de compagnie a dit : "Descendez-le". Comme ça, par radio, il a décidé ça. Vous pensez à ça, qu’aux Etats-Unis existe la peine de mort, qu’il y a mille recours, des condamnations et des juges. Ici, un homme de 26 ans, mon commandant de compagnie, a donné de loin l’ordre de tuer quelqu'un et le sniper a tiré et l’a tué. Le commandant de compagnie l’avait qualifié de "guetteur". Mais c’est quoi, un guetteur ? D’où sait-il ce qu’il est ? Il ne sait pas. » « Le suivant, ç’a été le boulanger. Nous sommes entrés dans la vieille ville de Naplouse et les consignes d’ouverture du feu, comme d’habitude, étaient que toute personne circulant en rue encourait la mort. Le commandant de l’équipe a dit que ça venait du commandant de régiment. Le prétexte était évidemment qu’il y avait des informations de la Sécurité Générale [Shabak]. Vraiment. La Sécurité Générale sait si Ahmed le boulanger ou Salim le menuisier doivent se lever pour travailler ? Nous sommes entrés suivant la procédure " veuve de paille" – on entre dans une maison, on rassemble la famille dans une pièce et on installe des positions de tirs aux fenêtres. Le matin, nous faisons sortir des véhicules, comme appâts, dans l’espoir d’attirer les hommes armés et alors on leur tire dessus. L’idée est de descendre les hommes armés. » « Cette nuit-là, nous avions pris une maison qui avait une excellente position et vers quatre heures du matin, le poste des tireurs d’élite a repéré un homme qui marchait en portant un sac. Moi, je l’ai vu dans la rue Jamia el-Kebir, portant un sac à la main. Je suis descendu pour faire rapport, et le tireur d’élite, mon copain, était de faction. J’ai fait rapport au commandant qui a fait rapport au commandant de compagnie. L’ordre a été : "Descendez-le". C’est comme ça qu’un homme est tombé, à 70 mètres de chez lui. » Deux habitants furent témoins de la scène qui s’est déroulée sous la fenêtre de Assad Hanoun, une femme de 50 ans, vivant à Naplouse. « Le coup de feu m’a réveillée », a-t-elle expliqué, il y a quelques mois, aux gens de B’Tselem. « Après le coup de feu, j’ai entendu un cri dans la rue : "Frères, je suis blessé, hé, je suis blessé !" La voix venait de tout près et j’avais peur de regarder dehors. Après quelques minutes, j’ai ouvert la fenêtre. La rue était obscure et je n’ai pas vu le blessé mais j’ai vu le fils des voisins. Je lui ai demandé qui était blessé et il a répondu que c’était un jeune homme et qu’il était devant lui. Je suis descendue immédiatement pour essayer d’apporter de l’aide. Le blessé était assis par terre et portait un chapeau blanc ». Un combattant de l’unité, qui observait depuis la maison d’en face, poursuit : « Tout de suite est arrivée une jeep du poste de commandement et le commandant de compagnie en est descendu, a fait une de ces barbares confirmations de la mort, à la grenade, et il a aussi criblé le corps de balles. C’est une bonne chose que le porte-parole de l’armée de défense d’Israël conteste qu’il existe pareille procédure. Puis ils sont allés vérifier ce qu’il avait dans son sac. Qu’est-ce que vous pensez qu’il y avait ? Des pitas. » « J’ai vu approcher une jeep israélienne », raconte encore la voisine. « J’ai eu peur qu’ils ne tirent et je suis retournée dans la ruelle. La rue s’est trouvée éclairée par des projecteurs allumés par l’armée. Ensuite j’ai entendu 10-12 coups de feu en continu. Je n’ai pas vu qui tirait mais j’ai entendu crier le blessé. Après le dernier coup de feu, j’ai entendu le bruit d’une explosion et après, je n’ai plus rien entendu, ni coups de feu ni cris. Il était clair qu’il était mort car il ne donnait aucun signe de vie ». La voisine a identifié celui qui avait été tué comme étant Ala a-Din, qui travaillait à la boulangerie a-Silawi. « Dans le sac », corrige-t-elle, « il y avait des vêtements de travail. Pas des pitas ». K, combattant dans les blindés, témoigne avoir reçu un ordre identique dans la Bande de Gaza. « Nous sommes sortis de la base en char suite à des tirs de mortiers sur les localités et nous avons suivi l’axe Tancher jusqu’à ce que nous arrivions à Deir al-Balah. Par radio, le commandant de bataillon a fait savoir les consignes d’ouverture du feu : toute personne que nous voyons dans la rue, nous tirons sur elle avec l’intention de tuer. Sans poser de questions. Je me souviens que quand nous sommes entrés, quelqu'un a couru, là, sans armes, et immédiatement nous avons tiré sur lui sans raison particulière jusqu’à ce qu’il soit clairement mort. C’est-à-dire qu’il est tombé dans les buissons et qu’ensuite nous avons vidé énormément de balles sur lui. Dans la compagnie, ça ne nous enthousiasmait pas de tuer mais on était content qu’il y ait de l’action. On ne pensait pas à des notions de juste ou pas juste. » A, commandant d’une autre unité de parachutistes, a servi à Jénine et dit avoir reçu des ordres sous la forme de : « Quelqu'un d’innocent n’a aucune raison de circuler dans la rue pendant la nuit ». Pour lui, « Dans toute grande ville, il y a des gens qui vont dans les rues, même à trois heures du matin. Alors est-il juste de les tuer, de loin ? » Réponse du procureur militaire, le lieutenant-colonel Liron Liebman : « Il y a des règles établies selon lesquelles on ne tire que sur des combattants. Ces mots apparaissent dans les règles et sont censés être transmis aux soldats par l’intermédiaire de leurs commandants. D’après le droit international, il est permis de tirer pour tuer pas seulement quand on vous tire dessus : il existe une notion appelée autodéfense préventive ». Le
tambour A l’approche du lever du jour, une des nuits du mois de Ramadan, un habitant de Naplouse parcourait les rues avec un tambour pour réveiller les habitants avant le jeûne. « Personne ne nous avait dit que les matins de Ramadan, il y avait un usage comme celui-là », dit R. « Nous l’avons vu avec un objet en main et, comme dans la plupart des cas, une procédure importante d’arrestation rapide a été lancée. C’est-à-dire qu’on crie rapidement "halte ! halte !", conformément au protocole, puis tout de suite on tire en l’air et s’il ne s’arrête pas, on tire pour tuer. Il n’y a pas de tirs dans les jambes ». Le tambour, terrifié, s’est mis à fuir et est entré dans une ruelle, rapporte R, et ils se sont lancés à sa poursuite jusqu’à ce que finalement ils le tuent dans une des ruelles. « Ils ont fait une confirmation de la mort selon les procédures qui leur sont connues : grenades puis une balle dans la tête. C’est seulement alors qu’il est apparu que ce qu’il portait était un tambour. Ce n’est qu’après coup, au cours de l’enquête, que nous avons appris que pendant le Ramadan, il était de coutume de réveiller ainsi les gens. Soit, nous autres, simples soldats, ne savions pas. Mais à la tête du régiment non plus, personne ne savait ? Il se pourrait bien qu’il faudrait être plus prudent et rendre plus modérées les consignes d’ouverture du feu. » D’après le porte-parole de l’armée israélienne, le tambour s’appelait Jihad al-Natour et avait 24 ans. Un officier du bureau du procureur militaire a réagi en déclarant que la mort du « tambour » faisait l’objet d’une enquête et qu’ « une des leçons à retenir est qu’il est important d’être informé sur le Ramadan et les tambours ». Le procureur militaire dit que c’était un accident. « Les soldats ont rencontré des gens qui portaient quelque chose qui leur a paru bizarre et ils ont eu peur d’être attaqués, ils ont fait une mise en garde et demandé de s’arrêter et les gens se sont mis à fuir. Il apparaît qu’un autre groupe de soldats avait été positionné par erreur en face du premier groupe. Cela aurait pu se terminer aussi par la mort d’un soldat. Des erreurs sont susceptibles de se produire en cours d’opération. Mais nous avons fait un examen sérieux. Nous n’avons pas dit, bien, soit, un Palestinien a été tué. » Des poursuites judiciaires ? Elles n’ont pas lieu d’être, selon Liebman, « parce que les soldats ont agi subjectivement en se croyant attaqués. Nous n’avons pas entendu parler de confirmation de la mort. J’entends parler de cette allégation pour la première fois et je ne pourrai pas la commenter ». Tir
à balles réelles dans les genoux d’un enfant L’unité de M, un combattant du régiment Givati, a été mise en position près de la colonie de Ganei-Tal : « On appelle ça "facile" quand on tire à balles réelles dans les genoux d’un enfant. Une longue ligne sépare les localités juives de Khan Younes et en certains endroits, il n’y a pas de clôture. Face à Ganei-Tal il y avait une dune qui constituait un angle mort pour nos possibilités de surveillance. Pour qu’il n’y ait pas d’infiltrations dans les localités, nous avons instauré une situation dans laquelle les Palestiniens savent exactement jusqu’où il leur est permis de sortir de la limite du quartier. » « Le sommet de la dune était un dépôt d’immondices près duquel des enfants jouaient chaque jour. Quand le ballon tombe, nous opérons un tir de dissuasion pour les éloigner, d’abord en l’air puis à maximum 50 mètres d’eux pour qu’ils filent. C’est la procédure. Pendant une longue période, ça a été comme le chat et la souris, et ça a duré très longtemps jusqu’à ce qu’un jour, le commandant en second de ma compagnie a décrété que ça suffisait. Que ce n’était pas efficace, que les enfants jouaient trop à cet endroit. Il nous a dit : "La prochaine fois, appelez-moi". Il est venu et il a tiré à balle réelle, avec un fusil M-16 amélioré, à lunette télescopique, dans la jambe d’un des enfants. Un enfant qui n’avait à l’évidence rien sur lui et qui n’était pas même suspecté d’avoir quelque chose, en dehors du fait d’avoir franchi une ligne imaginaire. Tirer sur un enfant de neuf ou dix ans qui joue au football et poursuit innocemment son ballon et le rendre invalide pour le restant de ses jours, c’est plus que problématique à mes yeux. Les enfants ont fui tant qu’ils en ont eu le souffle et des adultes sont arrivés pour évacuer l’enfant qui était étendu. Ils ont compris le message agressif. Au moins pendant quelques jours, les enfants ont eu peur de franchir la ligne ». R, celui qui appartient aux parachutistes et qui a parlé déjà du « guetteur » et du « boulanger », raconte – cette fois, sur base de ce qu’il a entendu sur le réseau radio – ce qui est arrivé à « l’enfant ». Ça s’est passé quand le commandant du régiment, à Naplouse, a été remplacé et qu’ « il y a eu une opération que nous avons appelée, pour rire, "le spectacle d’horreur du commandant du régiment". Dans la dernière phase, des barrages étaient installés sur les routes, des barrages en plastique qu’on appelle "New Jerseys" et qu’en permanence les enfants, ceux qui lancent des pierres, viennent déplacer. C’était le bordel complet, alors le commandant de bataillon a donné un ordre à tout le monde, par radio : celui qui touche à un "New Jersey", on lui tire dans les jambes. A balles réelles. » « Nous étions dans mon Abir [véhicule militaire] et nous avons dit, directement : "Il est complètement sonné ou quoi ? Celui qui touche au barrage, on lui tire dans les jambes ? Pour sûr, c’est juste pour remuer de l’air". Mais non. Ce commandant de bataillon était réellement un bon gars. Donner personnellement l’exemple était pour lui très important. Au barrage, où je n’étais pas personnellement mais où il y avait des amis à moi, le bonhomme a vu un enfant et il l’a visé à la jambe. Mais vous savez comment c’est avec les hauts gradés : ils ont tellement de réunions qu’ils n’ont pas le temps de faire la mise au point de leur arme. Il a raté la jambe et a atteint l’enfant à la poitrine. Je n’étais pas là mais quand on est rentré d’opération à la base, tout le monde en parlait. Tous disaient que le commandant de bataillon avait touché un enfant et ils disaient qu’il était comme un "assassin d’enfants". Est-ce que l’enfant est mort ? Je ne présumerai pas que quelqu'un soit allé contrôler son pouls, mais très peu d’enfants survivent à une balle dans la poitrine ». Au sein de l’unité, on donne une explication confuse. « Le commandant de bataillon n’a pas raté son coup mais a tiré avec l’intention de tuer », a dit avec assurance un des officiers, « Nous lui avons parlé et il a personnellement mené son enquête. Son arme était parfaitement réglée et tout a été fait avec l’intention de tuer. Il s’agissait d’un activiste du Fatah, Hani Qandoul, 17 ans. Il fomentait des troubles graves qui mettaient les soldats en danger. C’est pourquoi il a été abattu. Les ordres permettent d’abattre un chef provocateur ». Sauf que la carte d’identité de Qandoul révèle qu’il n’avait que 13 ans et demi à sa mort. C’est ça le dangereux activiste sur lequel le commandant de bataillon a tiré avec l’intention de tuer ? Il s’avère que Hani Qandoul a été tué à un autre moment. Un témoin oculaire l’a raconté à un enquêteur de B’Tselem, peu de temps après l’événement : « Hani qui avait 13 ans se tenait à 20 mètres de nous avec son frère de 7 ans. Tout à coup, j’ai entendu tirer (…) J’ai vu Hani tomber par terre ». Mais alors, si le commandant de bataillon a tué Qandoul en mai 2004, qu’en est-il de « l’enfant » dont parle le soldat R ? « Nous ne savons rien au sujet d’un tel tir ou d’un enfant tué », dit-on du côté de l’unité. « S’il y avait un ordre de tirer dans les jambes, il découlait d’une information des services de renseignement sur des intentions de mettre nos soldats en danger ». L’opération « Eaux calmes » s’est conclue par la mort de cinq mineurs d’âge. Réponse du procureur militaire : « Dommage que le soldat vous ait raconté cela. S’il nous avait fait rapport, il aurait été possible d’en traiter avec plus de précision. Je n’ai entendu parler d’aucun "facile" [voir plus haut] spécifique. » Toute
personne qui se trouve sur un toit A, un officier de l’unité Shaldag [martin-pêcheur], avait été posté dans la zone de Rafah lors de l’opération « Arc-en-ciel dans les nuages » en mai de l’an passé, et « depuis mon poste, j’avais un accès direct au commandant de régiment, sans intermédiaire. J’étais dans le 2e groupe de commandement de Pinky (Pinhas Zwartz, qui était alors le commandant du régiment sud – Sh. G.). Au début de l’opération, je commandais une équipe et un ami à moi commandait une autre équipe, la mission étant de placer des "veuves de paille" [voir plus haut] et des tireurs d’élite aux étages supérieurs des maisons ». « Quand nous sommes entrés, nous avons vu qu’il n’y avait vraiment aucun risque. C’est une zone bâtie mais pas densément, avec des serres. En face, il y avait nos chars et des bulldozers D-9 qui détruisaient des maisons et des serres. Nous nous sommes trouvés là plus de 24 heures et nous n’avons pas vu d’hommes armés et nous n’avons pas tiré et tout le monde s’ennuyait plutôt, si on peut le dire comme ça. Mais on nous demandait en permanence par radio, environ toutes les une ou deux heures, depuis le poste de commandement : "Pourquoi vous ne tirez pas ?". Mais notre impression de danger était très basse. Personne ne tirait sur nous. Nous n’étions pas dans un état de nervosité. » « Les consignes d’ouverture du feu étaient plutôt claires : tout Palestinien se trouvant sur un toit est un guetteur présumé et les tireurs d’élite lui tirent dessus séance tenante. Et tout civil se trouvant dans la rue, penché vers le sol, est suspecté d’être occupé à déposer des charges explosives et on lui tire dessus. A un moment donné, nous avons vu quelqu'un qui se tenait sur un toit. Il était là comme ça, sans jumelles. Il n’y avait aucune raison de supposer qu’il faisait le guet plutôt que de penser qu’il était simplement allé prendre l’air. J’avais pouvoir d’autoriser de tirer mais nous hésitions. J’ai été d’accord de donner l’autorisation. Aujourd’hui encore je me demande pourquoi. » « La procédure est que les trois tireurs d’élite tirent en même temps. Il a reçu deux balles dans la poitrine et est mort sur le coup. Ensuite nous avons entendu des ambulances. La main sur le cœur, j’avais le sentiment que ce n’était pas OK, mais les copains ont fait pression et j’ai cédé. Il y avait trois tireurs d’élite qui avaient passé vraiment beaucoup de temps à s’entraîner et qui voulaient laisser s’exprimer leurs talents. A la fin de la journée, un officier du département des opérations du régiment a fait une enquête à la hâte, deux minutes environ. La question de savoir si le tir était le moins du monde justifié n’a pas été soulevée. Après ça, moi-même et quatre autres officiers qui avaient vu des cas semblables, nous étions tellement surpris que nous avons décidé d’écrire une lettre à notre commandant de corps, avec copie au chef d’état-major, pour dire ce qui se passait vraiment ». Au terme de l’opération « Arc-en-ciel dans les nuages », un porte-parole de l’armée israélienne a fait savoir que des dizaines d’hommes armés avaient été tués ainsi que 14 civils. Au commandement sud, on sait que la consigne d’ouvrir le feu sur toute personne se trouvant sur un toit n’est pas légale. La question avait été clarifiée six mois plus tôt, quand un soldat dans les parachutistes avait refusé un ordre semblable. « J’ai servi à Netzarim où il y a des dizaines de postes de gardes », raconte Zafrir Goldberg. « Au cours du briefing, ils ont expliqué les consignes d’ouverture du feu et j’ai été consterné. J’ai discuté avec le commandant de compagnie et il m’a dit qu’il était désolé mais que c’étaient les ordres. J’ai discuté également avec l’officier des renseignements et avec le commandant de bataillon en second. L’Association pour les Droits du Citoyen [ACRI] s’est adressée à l’avocat militaire général en protestant contre "un ordre clairement illégal". Début janvier 2004, l’avocat militaire général a répondu : "Nous avons donné instructions aux éléments de commandement de s’assurer que les consignes données aux soldats n’incluent pas un tel ordre ». Réponse du procureur militaire : « Le droit international permet d’attaquer tout combattant y compris celui qui fait le guet et guide les autres. La question est de savoir comment déterminer que quelqu'un est un guetteur et pas quelqu'un simplement monté pendre du linge. Je ne connais pas les cas spécifiques mais théoriquement, il se peut que le soldat qui tire ne voie pas tout le tableau. La nécessité d’une autorisation venant de la hiérarchie enseigne une certaine prudence. Un soldat qui repère un terroriste armé tire sans cette autorisation ». On
n’identifie pas. On tire. L’unité de K, combattant dans le régiment de Nahal orthodoxe, avait été placée au-dessus de Ramallah pour dominer le quartier d’al-Bireh. Il raconte : « notre position était relativement calme, avec de temps à autres des tirs de kalachnikov dans notre direction. C’étaient des tirs inefficaces à cause de la distance et parce que ceux qui nous tiraient dessus étaient en bas. Mais il était clair que d’après les ordres, nous ne devons pas rester inactifs et que nous sommes censés riposter aux tirs et "retourner les tirs vers la source des tirs". Le problème est qu’il n’y a pas moyen d’identifier la source des tirs et pratiquement, nous répliquions par un tir "général" en direction des maisons. » « Au début, chaque fois qu’il y avait des tirs en direction de nos positions, nous entamions immédiatement la procédure de tirs de riposte : nous tirions comme des fous en direction du quartier. On leur déversait une pluie de balles de MAG [mitrailleuse, produite par la FN - NdT] et des milliers de balles de M-16 sans avoir identifié la source des tirs. Il était clair à mes yeux que ce n’était pas rationnel. Je suis allé chez le commandant de compagnie et je lui ai dit que c’était de l’argent jeté. N’est-ce pas dommage ? Je ne lui ai pas expliqué que des gens habitaient là, et des enfants, parce que n’importe qui comprend ça. Je lui ai seulement dit que ça faisait des sommes folles. J’ai proposé qu’ils fassent venir des tireurs d’élite qui essaieraient de les descendre un par un. » « Les premières maisons étaient à environ 600 mètres de nous. Le foyer des tirs était encore au-delà, à 900 mètres de nous. Il n’y avait aucun risque qu’ils nous atteignent avec une kalachnikov et évidemment aucun espoir de les atteindre en retour. Un mois et demi plus tard, les choses ont changé : quand ils ne nous tiraient pas dessus, on s’ennuyait. Alors les soldats ont décidé de ne pas attendre que les autres commencent. Ils ont dit quelque chose du genre : aujourd’hui, c’est à nous de commencer et nous tirerons les premiers. » « Nous appelions ça "initier". C’était une espèce de routine que toute la compagnie connaissait et qui s’est produite des dizaines de fois. Tout le monde connaissait le mot "initier" et sa signification : simplement commencer à arroser librement en direction de al-Bireh. On se contentait de tirer et, si possible, dans la direction des fenêtres quand elles étaient ouvertes. Il était clair que si quelqu'un devait venir se plaindre, nous dirions que les Palestiniens avaient tiré les premiers. On vidait chaque jour plusieurs "bruces" (caisses à munitions, en bois – Sh. G.) de munitions. Il est arrivé que je voie entrer des ambulances mais je ne savais pas ce qui était arrivé. Une fois au moins, je sais que nous avons blessé une fillette parce que j’ai vu une ambulance et que le lendemain, il y avait une information dans le journal qui disait que l’armée israélienne avait répliqué à des tirs en direction de leur source à al-Bireh et qu’il y avait une enfant dont nous avions arraché la jambe. » « Le staff était au courant de tout et nous a laissé entendre qu’il n’y avait aucun problème. Par exemple, quand il était nécessaire de faire le réglage de l’arme, le commandant de compagnie nous encourageait à viser les lampes fluorescentes de la mosquée. Je suis sûr que le commandant de régiment était au courant parce qu’une fois au moins, rapport lui en a été fait, quand un officier d’une autre unité a visité la position et lui a fait rapport. Il a entendu tirer et il a demandé au soldat ce qu’il faisait. Le soldat lui a dit qu’on lui avait tiré dessus et l’officier a répondu : "Un instant ! J’ai entendu, ne mentez pas". Il a fait rapport au commandant de régiment et ils ont parlé de ça pendant plusieurs jours mais il ne s’est rien passé. Pendant toute cette période, nous étions en contact avec les gens de la colonie de Pisgot que nous protégions et, après une semaine, ils nous ont dit que l’affaire était jugée, qu’un officier comme lui ne ferait bientôt plus partie du régiment ». Le porte-parole de l’armée israélienne, dans une première réponse : « Les commandants de l’unité ont été remplacés et ont pris leur retraite et il est difficile d’obtenir un commentaire de leur part ». Le porte-parole de l’armée israélienne, dans une deuxième réponse : « Aux dires des commandants, ils n’étaient pas sur place à ce moment-là ». Le lieutenant-colonel Liebman : « Il n’existe pas de règles d’ouverture du feu "simplement pour tirer". Il y a une directive qui a pour objet le tir en direction d’une source de tirs non identifiée et cette directive est subordonnée à la règle de base qu’on ne tire pas en direction d’un lieu où on met en danger une population civile. Cette directive est censée être communiquée aux soldats lors des briefings et avant chaque action, et elle établit clairement ce qui est interdit ». M, du régiment Givati, parle des mêmes procédures non écrites, quand il a été en service dans un poste en face de Rafah, en mai 2004. A l’extrémité du quartier, il y avait une maison abandonnée depuis laquelle des hommes armés tiraient régulièrement et les soldats ripostaient par des tirs, entre autres avec un lance-grenades de 40 mm. « Le problème est que pour bien viser avec un lance-grenade, c’est comme quand jadis, dans les blindés, on tirait des obus. D’abord on manque la cible, on repère le point d’impact et à partir de là on corrige et on améliore. Un écart de cent mètres, ce sont quelques millimètres dont il faut bouger le lance-grenades. Quand on tire un coup, cela fait environ 20 grenades. Chaque fois qu’on tire à droite d’un bâtiment, on touche le quartier. C’est comme ça aussi qu’on règle le lance-grenade. Il est clair qu’on ne peut pas toucher au but immédiatement et évidemment, des grenades tombaient au cœur du quartier. Je me souviens de cas où nous avons repéré des ambulances après nos tirs. Pourquoi sont-elles venues ? Je ne crois pas que quelqu'un dans le quartier ait justement eu une crise cardiaque. Il est raisonnable de penser que simplement nous avions touché des gens. Ce tir s’est fait régulièrement et avait reçu toutes les autorisations d’en haut, au moins au niveau du commandant de division ». Des tirs sur la population, il y en a eu également à Naplouse comme le racontent des soldats d’une unité de parachutistes. R se rappelle d’une jeune femme de 24 ans qui a reçu une balle dans le cou à cause de ce qu’il appelle « un tir irresponsable » de lui et de ses amis en direction de maisons. Il se rappelle aussi d’un vieil homme qui a pris une balle dans le ventre, balle qu’apparemment R lui-même avait tirée dans des circonstances semblables. Lui aussi décrit une réalité où l’on croit dans la phrase « il faut riposter en direction de l’origine des tirs » même quand personne ne l’a identifiée. « En pratique, tout le monde tire librement sur 360 degrés, dans les réservoirs d’eau sur les toits et sur toute personne qu’on repère aux fenêtres ». « Dire que nous étions sous pression, c’est stupide », répond R à la question qui s’impose. « Selon moi, la plupart du temps quand mes amis et moi nous tirions, ce n’était pas par nervosité ou par peur, mais par désir de mettre un X sur son arme. Tous ceux qui ont été soldats dans une unité de combat savent à quel point ils ont envie de ce X sur leur arme. Sans cela, tu n’es pas un homme. Il y a dans mon équipe un gars avec cinq X et il ne s’en soucie pas. On vous dit : "Ecoute, ils ne sont pas innocents. Qu’est-ce qu’elle faisait à sa fenêtre ?" ou "Un regrettable accident". Pour moi c’est simplement le résultat d’un tir irresponsable. Une mort superflue et stupide. » Le procureur militaire en chef : « Venez témoigner ». « Les allégations de tirs à l’étourdie ou illégaux ne sont pas justes », dit le procureur militaire en chef, le lieutenant-colonel Liron Liebman. « Il s’agit uniquement d’incidents exceptionnels, à un échelon local. Cela a été, en réalité, un dilemme de savoir s’il fallait distribuer les consignes par écrit. Mais la réalité ne ressemble pas à celle du passé. Précisément parce que nous avons étendu la gamme des instruments mis à la disposition des commandants, nous ne voulions pas qu’un soldat reçoive un document dont il pourrait conclure que nous lui permettons tout ce qui est permis à des commandants. Nous voulions qu’il entende de la bouche du commandant exactement ce qui lui est permis. Parole et débat à voix haute s’assimilent et entrent plus profondément qu’un bout de papier. Si nous faisions passer un bout de papier, on pourrait prétendre que c’est pour couvrir nos arrières. Les consignes ne sont effectivement pas transmises par le biais d’un livret, mais elles sont communiquées aux soldats lors des briefings avant toute opération. En outre, sont distribuées par écrit les règles de conduite dans les territoires, d’où il ressort évidemment qu’il est interdit de porter atteinte aux civils. Nous agissons en conformité avec le droit international et aussi avec les pratiques d’autres états en semblables situations de conflit. » « Vous me demandez comment, alors qu’il y a des règles, des gens s’en écartent ? En fait vous me demandez pourquoi j’aurai toujours du travail comme procureur. Parce que les gens sont les gens. Il y a 139 enquêtes pour des incidents de tirs, y compris quelques condamnations. Une question plus pertinente est de se demander si cela atteint des proportions déraisonnables et là vous avancez sur un terrain moins ferme. Ils sont des milliers à servir dans les territoires, avec une grande intensité d’actions contre le terrorisme, des tirs sur des soldats, sur des civils qui se déplacent dans les territoires, des terroristes-suicide avec des ceintures d’explosifs qui se font sauter aux barrages et en d’autres endroits. Chaque innocent, c’est tout un monde précieux mais si vous vérifiez combien ont été blessés, examinez si les exceptions sont tellement déraisonnables. Moi, d’où je suis, je ne le pense pas. Il y a des écarts et notre rôle est de les repérer, de les traiter, mais je pense que le soldat normal et le commandant normal ont la tête sur les épaules, ils ont les idées à l’endroit, ils ont une conscience et ils opèrent selon les règles. » « Il est important que des soldats viennent chez nous avec des témoignages sur des actes apparemment criminels. J’y vois un rapport important qui fera l’objet d’une investigation. Il est important pour nous de ne pas être déconnectés, occupés à dire que tout est en ordre. Nous sommes en contact quotidien avec des organisations des droits de l’homme. Chaque incident est examiné avec les commandants présents sur le terrain qui vérifient s’il y avait sur place des forces de l’armée et comment elles ont agi. Il y a des cas où l’armée israélienne n’était absolument pas dans le secteur et au cours des enquêtes, il y a parfois des réponses qui expliquent pourquoi, si désolant que ce soit, il était impossible d’éviter de toucher des personnes innocentes. Et parfois il y a aussi des comparutions devant un tribunal. » « La procédure judiciaire est très difficile dans ces investigations. Il y a à juger de tous les détails, avec tous les droits de l’accusé, avec les règles de l’exercice de la preuve, et ce n’est pas simple. Nous demandons la collaboration des Palestiniens et nous y sommes parfois arrivés. Il y a des cas où les tués ou les blessés arrivent dans un hôpital israélien et alors les poursuites ont plus de chances ».
Shahar
Ginossar [Source
: www.kibush.co.il/show_file.asp?num=8527 Traduction anglaise disponible sur : www.kibush.co.il/show_file.asp?num=8595] [Traduction
de l'hébreu : Michel Ghys]
[*]
Site Internet, en anglais : www.breakingthesilence.org.il/index_en.asp
(NdT)
8
Annexes
8-1
Analyse de l'Associated Pres :
Mahmoud Abbas se
retrouve au coeur du chaos laissé par
les israeliens Devant
lui, la tâche s'annonce immense: développer l’économie, remettre
en place l’administration, restaurer la sécurité, sauver son
gouvernement confronté à une motion de censure Face
à ces défis, Mahmoud Abbas, plus couramment appelé par son
pseudonyme Abou Mazen par ses compatriotes, a besoin de temps,
soulignent ses défenseurs. Mais
contrairement au chef historique de l'OLP, Yasser Arafat, Abou Mazen
n'a pas encore réussi à établir un lien de confiance avec son
peuple. L'isolement demeure le principal problème de cet homme qui ne se déplace qu'en voiture et entouré de dizaines de gardes du corps. Depuis
le retrait israélien, il n'a pas assisté aux célébrations
publiques à travers le territoire et ne s'est adressé qu'une fois à
la population, lors d'un discours télévisé. Les
critiques fusent également au Conseil national, le Parlement, où même
les députés de sa formation, le Fatah, ne sont pas tendres avec leur
chef. "Il n'y a aucune présence réelle de l'Autorité
palestinienne à Gaza", lance le député du Fatah, Nabil Amr.
"Notre projet national est en danger", renchérit son collègue,
Ghassan Chakaa. Alors
que le gouvernement palestinien fera face à une motion de censure au
Parlement la semaine prochaine, certains responsables qualifient ces
attaques d'injustes, estimant qu'il est irréaliste de croire que la
Bande de Gaza puisse sortir du chaos en quelques jours Selon
ses proches, Abou Mazen a mis en place un plan détaillé pour
restaurer l'ordre dans la Bande de Gaza, à commencer par la frontière
avec l'Egypte. Israël ne lui facilite pas la tâche : pas
de permission de liberté de déplacement, et refus de voir le
Hamas participer aux législatives, AP
2. Discours de Nurit Peled-Elhanan
à la Journée Internationale des Femmes au Parlement
Européen de Strasbourg (8 mars 2005)
"Merci de m'avoir invitée à cette
journée. C'est toujours un honneur et un plaisir d'être ici,
parmi vous. Cependant, je dois admettre que je crois que vous
devriez avoir invité une femme palestinienne à ma place, parce
que les femmes qui souffrent le plus de la violence dans mon pays
sont les femmes palestiniennes. Et je voudrais dédier mon
discours à Miriam R'aban et à son mari Kamal, de Bet Lahiya dans
la bande de Gaza, dont les cinq petits enfants ont été tués par
des soldats israéliens alors qu'ils ramassaient des fraises dans
le champ de fraises de la famille. Personne ne passera jamais en
jugement pour ce meurtre.
Lorsque j'ai demandé aux gens qui m'ont invitée ici pourquoi ils n'invitaient pas de femme palestinienne, leur réponse a été que cela rendrait la discussion "trop localisée". Je ne sais pas ce qu'est la violence non localisée. Le racisme et la discrimination peuvent être des concepts théoriques et des phénomènes universels, mais leur impact est toujours local, et bien réel. La douleur est locale, l'humiliation, les abus sexuels, la torture et la mort sont tous très locaux, de même que les cicatrices. Il est malheureusement vrai que la violence locale infligée aux femmes palestiniennes par le gouvernement d'Israël et l'armée israélienne s'est étendue sur toute la planète. En fait la violence d'Etat et la violence de l'armée, la violence individuelle et collective, sont le lot des femmes musulmanes aujourd'hui, pas seulement en Palestine mais partout où le monde occidental éclairé pose son grand pied impérialiste. C'est une violence qui n'est presque jamais abordée et que la plupart des gens en Europe et aux Etats-Unis excusent du bout des lèvres. C'est ainsi parce que le soi-disant monde libre a peur de l'utérus musulman. La grande France de la liberté l'égalité et la fraternité [en Français dans le texte] est effrayée par des petites filles avec des foulards sur la tête, le Grand Israël juif a peur de l'utérus musulman que ses ministres qualifient de menace démographique. L'Amérique toute-puissante et la Grande-Bretagne contaminent leurs citoyens respectifs avec une crainte aveugle des Musulmans, qui sont dépeints comme vils, primitifs et assoiffés de sang - en plus d'être non démocratiques, chauvins/ machistes et des producteurs en masse de futurs terroristes. Cela en dépit du fait que les gens qui détruisent le monde aujourd'hui ne sont pas musulmans. L'un d'entre eux est un Chrétien dévot, l'un est Anglican et l'autre est un Juif non pieux. Je n'ai jamais vécu la souffrance que les femmes palestiniennes subissent tous les jours, toutes les heures, je ne connais pas le genre de violence qui fait de la vie d'une femme un enfer constant. Cette torture physique et mentale quotidienne des femmes qui sont privées de leurs droits humains fondamentaux et de leurs besoins fondamentaux d'une vie privée et de dignité, des femmes dont on entre par effraction dans la maison à toute heure du jour et de la nuit, à qui on ordonne sous la menace d'une arme de se mettre nue en se déshabillant devant des étrangers et devant leurs propres enfants, dont les maisons sont détruites, qui sont privées de leurs moyens d'existence et de toute vie de famille normale. Ceci ne fait pas partie de mon épreuve personnelle. Mais je suis une victime de la violence contre les femmes dans la mesure où la violence contre les enfants est en fait une violence contre les femmes. Les femmes palestiniennes, irakiennes, afghanes sont mes sœurs parce que nous sommes toutes prises dans l'étreinte des mêmes criminels sans scrupules qui se désignent comme les dirigeants du monde éclairé libre et qui, au nom de cette liberté et de ces lumières, nous volent nos enfants. De plus, les mères israéliennes, américaines, italiennes et britanniques ont été, pour la plupart, violemment aveuglées et décervelées à un point tel qu'elles ne peuvent pas se rendre compte que leurs seules soeurs, leurs seules alliées dans le monde sont les mères musulmanes palestiniennes, irakiennes ou afghanes dont les enfants sont tués par nos enfants ou qui se font exploser en morceaux avec nos fils et nos filles. Elles sont toutes infectées par les mêmes virus engendrés par les politiciens. Et les virus, bien qu'ils puissent avoir divers noms illustres comme Démocratie, Patriotisme, Dieu, Patrie, sont tous les mêmes. Ils font tous partie d'idéologies fausses et truquées qui ont pour intention d'enrichir les riches et de donner du pouvoir aux puissants. Nous sommes toutes les victimes de la violence mentale, psychologique et culturelle qui fait de nous un seul groupe homogène de mères endeuillées ou potentiellement endeuillées. Les mères occidentales à qui on apprend à croire que leur utérus est un atout national tout comme on leur apprend à croire que l'utérus musulman est une menace internationale. On les éduque pour qu'elles ne s'exclament pas : « Je lui ai donné naissance, je lui ai donné le sein, il est à moi et je ne le laisserai pas être celui dont la vie vaut moins que le pétrole, dont l'avenir a moins de valeur qu'un lopin de terre". Chacune d'entre nous est terrorisée par une éducation qui infecte l'esprit pour que nous croyions que tout ce que nous pouvons faire c'est soit prier pour que nos fils reviennent à la maison ou être fières de leurs corps morts. Et nous avons toutes été élevées pour supporter tout ceci en silence, pour contenir notre crainte et notre frustration, pour prendre du prozac pour l'anxiété, mais jamais acclamer Mère Courage en public. Ne jamais être de vraies mères juives ou italiennes ou irlandaises. Je suis une victime de la violence d'Etat. Mes droits naturels et civils en tant que mère ont été violés et sont violés parce que j'ai à craindre le jour où mon fils atteindra son 18ème anniversaire et me sera enlevé pour être l'instrument du jeu de criminels tels que Sharon, Bush, Blair et leur clan de généraux assoiffés de sang, assoiffés de pétrole, assoiffés de terre. Vivant dans le monde dans lequel je vis, dans l'Etat dans lequel je vis, dans le régime dans lequel je vis, je n'ose pas offrir aux femmes musulmanes quelque idée que ce soit sur la manière de changer leurs vies. Je ne veux pas qu'elles enlèvent leurs foulards ou éduquent leurs enfants différemment, et je ne les presserai pas de constituer des Démocraties à l'image des démocraties occidentales qui les méprisent elles et les gens de leur sorte. Je veux juste leur demander humblement d'être mes soeurs, exprimer mon admiration pour leur persévérance et leur courage de continuer, d'avoir des enfants et de maintenir une vie de famille pleine de dignité en dépit des conditions impossibles dans lesquelles mon monde les met. Je veux leur dire que nous sommes toutes liées par la même douleur, nous sommes toutes les victimes des mêmes sortes de violences même si elles souffrent bien davantage, parce que ce sont elles qui sont maltraitées par mon gouvernement et son armée, avec l'aide de mes impôts. L'islam en soi, comme le judaïsme en soi et le christianisme en soi, n'est pas une menace pour moi ou pour qui que ce soit. C'est l'impérialisme américain, c'est l'indifférence et la coopération européennes, et le régime israélien raciste et cruel d'occupation qui en sont une. C'est le racisme, la propagande dans l'éducation et la xénophobie inculquée qui convainquent les soldats israéliens d'ordonner aux femmes palestiniennes, sous la menace des armes, de se déshabiller en face de leurs enfants pour des raisons de sécurité, c'est le manque de respect le plus profond pour l'autre qui permet aux soldats américains de violer des femmes irakiennes, qui donne une licence aux geôliers israéliens pour garder des jeunes femmes dans des conditions inhumaines, sans les aides hygiéniques nécessaires, sans électricité en hiver, sans eau propre ou matelas propres et pour les séparer de leurs bébés et de leurs tout-petits nourris au sein. Pour leur barrer la route vers les hôpitaux, pour bloquer leur chemin vers l'éducation, pour confisquer leurs terres, pour déraciner leurs arbres et les empêcher de cultiver leurs champs. Je ne peux pas complètement comprendre les femmes palestiniennes ou leur souffrance. Je ne sais pas comment j'aurais survécu à une telle humiliation, à un tel manque de respect de la part du monde entier. Tout ce que je sais est que la voix des mères a été étouffée pendant trop longtemps sur cette planète dévastée par la guerre. Le cri des mères n'est pas entendu parce que les mères ne sont pas invitées aux forums internationaux comme celui-ci. Cela je le sais, et c'est très peu. Mais c'est assez pour que je me souvienne que ces femmes sont mes soeurs et qu'elles méritent que je crie pour elles et me batte pour elles. Et quand elles perdent leurs enfants dans des champs de fraises ou sur des routes crasseuses près des check points, quand leurs enfants sont abattus sur le chemin de l'école par des enfants israéliens qui ont été élevés pour croire que l'amour et la compassion s'exercent en dépendant de la race et de la religion, la seule chose que je puisse faire est de me tenir à leurs côtés et à ceux de leurs bébés trahis et de demander ce qu'Anna Akhmatova, une autre mère qui a vécu dans un régime de violence contre les femmes et les enfants, avait demandé : Pourquoi ce filet de sang déchire-t-il le pétale de ta joue ?"
(Nurit Peled-Elhanan a obtenu, avec Izzat
Ghazzawi, en 2001, le Prix Sakharov, une sorte de prix "Nobel
de la paix" du Parlement Européen. Professeur de
linguistique et éducation à l'Université de Jérusalem, Nurit
Peled-Elhanan est la fille du célèbre général Matti Peled, décédé
en 1995, qui était une figure du mouvement pacifiste israélien.
Nurit Peled-Elhanan a perdu une fille agée de treize ans, Smadar,
victime d'un attentat kamikaze revendiqué par le Hamas, le 4
septembre 1997. Aujourd'hui, Nurit et son époux sont membres de
l'association "Forum de Parents pour la Paix" qui
regroupe des parents juifs et palestiniens qui ont perdu leur(s)
enfant(s) dans la tragédie meurtrière que vivent les deux
peuples depuis des décennies. Ses deux fils sont refuzniks. Invitée
le 8 mars dernier à s'exprimer devant le Parlement européen, à
l'occasion de la Journée des Femmes, voici ce qu'elle a déclaré.)
[La traduction en français de ce texte a été
diffusée par nord-palestine@nord-palestine.org
et diffusée par la CAPJPO - Euro-Palestine www.paixjusteauproche-orient.asso.fr]
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