Je suis honoré de me trouver dans la ville
éternelle du Caire, et d’être accueilli par deux remarquables
institutions. Depuis plus de mille ans, al-Azhar joue le rôle de
phare de l’érudition musulmane, et depuis plus d’un siècle,
l’Université du Caire est l’une des sources du progrès de
l’Egypte. Ensemble, vous représentez l’harmonie entre tradition
et progrès. Je vous suis reconnaissant pour votre hospitalité,
et pour l’hospitalité du peuple égyptien. Je suis également fier
d’apporter avec moi la bonne volonté du peuple américain et un
salut de paix de la part des communautés musulmanes de mon
pays : assalaamou aleikoum.
Nous nous rencontrons en une période de
tension entre les Etats-Unis et les musulmans partout dans le
monde, une tension inscrite dans des forces historiques qui
dépassent tout débat politique en cours. Dans la relation entre
l’islam et l’Occident, il y a eu des siècles de coexistence et
de coopération, mais aussi un conflit et des guerres
religieuses. Plus récemment, cette tension a été nourrie par le
colonialisme qui a privé de nombreux musulmans de leurs droits
et de leurs chances, et par une guerre froide où des pays à
majorité musulmane ont été trop souvent considérés comme des
sous-traitants, sans égard pour leurs propres aspirations. De
plus, les changements énormes provoqués par la modernisation et
la mondialisation ont conduit d nombreux musulmans à considérer
l’Occident comme hostile aux traditions de l’islam.
De violents extrémistes ont exploité ces
tensions chez une minorité réduite mais puissante de musulmans.
Les attentats du 11 septembre 2001 et les violences continuelles
de ces extrémistes contre des civils ont conduit certains, dans
mon pays, à percevoir l’islam comme irrémédiablement hostile,
non seulement à l’Amérique et aux pays de l’Occident, mais aussi
aux droits de l’homme. Cela a renforcé encore la peur et la
méfiance.
Tant que notre relation sera définie par nos
différences, nous renforcerons ceux qui sèment la haine et non
la paix, et qui promeuvent le conflit plutôt qu’une coopération
qui peut aider nos peuples à parvenir à la justice et à la
prospérité. Ce cycle du soupçon et de la discorde doit cesser.
Je suis venu chercher un nouveau oommencement
entre les Etats-Unis et les musulmans du monde entier, qui se
fonde sur un intérêt et un respect mutuels ; qui se fonde sur le
fait que l’Amérique et l’islam ne sont pas exclusifs l’un de
l’autre et ne sont pas voués à se faire concurrence. Au lieu de
cela, ils se chevauchent et partagent des principes communs :
justice et progrès ; tolérance et dignité de tous les êtres
humains.
Je fais cela en ayant conscience que le
changement ne peut pas s’effectuer en un jour. Un discours seul
ne peut éradiquer des années de méfiance. Et je n’ai pas non
plus de réponse immédiate à toutes les questions complexes qui
nous ont amenés au point où nous sommes. Mais je suis convaincu
que pour avancer, nous devons dire ouvertement ce que nous avons
sur le cœur et que, trop souvent, nous ne disons que derrière
des portes fermées. Il doit y avoir un effort soutenu pour
s’écouter, apprendre l’un de l’autre et chercher des terrains
d’entente. Comme le dit le sait Coran ; « Sois conscient de Dieu
et dis toujours la vérité. » C’est ce que je me propose de
faire : dire la vérité du mieux que je peux, humble devant la
tâche qui nous attend, et ferme dans ma croyance que les
intérêts que nous partageons en tant qu’êtres humains sont
beaucoup plus forts que les forces qui nous séparent.
Cette conviction est en partie liée à ma
propre expérience. Je suis chrétien, mais mon père venait d’une
famille kenyane qui comprend plusieurs générations de musulmans.
Enfant, j’ai vécu plusieurs années en Indonésie et j’entendais
l’appel du muezzin à l’aube et à la tombée du jour. Jeune homme,
j’ai travaillé dans des communautés de Chicago où beaucoup ont
trouvé dignité et paix dans leur foi musulmane.
Instruit en histoire, je connais aussi la
dette de la civilisation envers l’islam. Ce fut l’islam - dans
des endroits comme l’Université al-Azhar - qui a porté la flamme
de l’étude pendant plusieurs siècles, montrant la voie en Europe
à la Renaissance et aux Lumières. Ce fut l’esprit d’innovation
qui soufflait sur les communautés musulmanes qui a produit
l’algèbre, nos compas et outils de navigation, notre maîtrise de
l’imprimerie, notre compréhension de la transmission des
maladies et des moyens de la soigner. La culture musulmane nous
a donné des arches majestueuses et des spirales élancées, une
poésie éternelle et une musique magnifique ; une calligraphie
élégante et des endroits de paisible contemplation. Dans son
histoire, l’islam a fait la preuve, par les paroles comme par
les actes, que la tolérance religieuse et l’égalité raciale
étaient possibles.
Je sais aussi que l’islam a toujours fait
partie de l’histoire américaine. Le Maroc a été le premier pays
à reconnaître notre nation. En signant le Traité de Tripoli en
1796, notre deuxième président, John Adams, avait écrit : « Les
Etats-Unis n’ont aucune trace d’hostilité envers les lois, la
religion et la tranquillité des musulmans. » Et depuis notre
fondation, les musulmans américains ont enrichi les Etats-Unis.
Ils ont combattu dans nos guerres, servi au gouvernement, lutté
pour les droits civiques, créé des entreprises, enseigné dans
nos universités, excellé dans nos sports, été lauréats de prix
Nobel, construit nos immeubles les plus hauts et allumé la
torche olympique. Et lorsque le premier musulman américain a été
élu au Congrès, il a fait le serment de défendre notre
constitution sur le même Coran que l’un de nos pères fondateurs,
Thomas Jefferson, avait conservé dans da bibliothèque
personnelle.
Ainsi, j’ai connu l’islam sur trois
continents avant de venir dans la région où il a été révélé.
Cette expérience guide ma conviction qu’un partenariat entre
l’Amérique et l’Islam doit être fondé sur ce qu’est l’Islam et
non sur ce qu’il n’est pas. En tant que président des
Etats-Unis, je considère qu’il est de ma responsabilité de
lutter contre les stéréotypes sur l’Islam, où qu’ils
apparaissent.
Mais ce même principe doit s’appliquer à la
manière dont les musulmans perçoivent l’Amérique. De même que
les musulmans ne correspondent pas à un stéréotype grossier,
l’Amérique n’est pas le stéréotype grossier de l’empire mû par
ses seuls intérêts. Les Etats-Unis ont été l’une des plus
grandes sources de progrès que le monde ait jamais connues. Nous
sommes nés d’une révolution contre un empire. Nous avons été
fondés sur un idéal selon lequel tous sont créés égaux, et nous
avons versé du sang et lutté pendant des siècles pour donner un
ses à ces mots - à l’intérieur de nos frontières et partout dans
le monde. Nous sommes formés de toutes les cultures, attirés
vers tous les bouts de la Terre et dévoués à une idée simple :
« E pluribus unum. »
On a beaucoup parlé du fait qu’un
Afro-américain du nom de Barack Hussein Obama pouvait être élu
président. Mais mon histoire personnelle n’est pas si
exceptionnelle. Le rêve des occasions pour chacun ne s’est pas
réalisé pour tous en Amérique, mais cette promesse existe pour
tous ceux qui viennent chez nous - et cela comprend les presque
7 millions d’Américains musulmans de notre pays qui bénéficient
d’un revenu et d’une éducation qui sont au-dessus de la moyenne.
En outre, la liberté en Amérique ne peut être
séparée de la liberté de pratiquer sa religion. C’est la raison
pour laquelle il y a une mosquée dans chaque Etat de l’Union, et
plus de 1 200 mosquées à l’intérieur de nos frontières. C’est la
raison pour laquelle le gouvernement des Etats-Unis a été au
tribunal défendre le droit des femmes et des filles de porter le
hijab, et punir ceux qui le leur refusent.
Alors, qu’il n’y ait aucun doute : l’islam
est une partie de l’Amérique. Et je crois que l’Amérique recèle
la vérité qui dit que, sans égard à la race, la religion où la
position sociale, nous tous partageons les mêmes aspirations :
vivre en paix et en sécurité, bénéficier d’une éducation et
travailler dans la dignité ; aimer notre famille, notre
communauté et notre Dieu. Ce sont des choses que nous
partageons. C’est l’espoir de toute l’humanité.
Bien sûr, le fait de reconnaître notre
humanité commune n’est que le commencement de notre tâche. Les
mots seuls ne peuvent répondre aux besoins de nos peuples. Ces
besoins ne seront satisfaits que si nous agissons avec audace
dans les années à venir, et si nous comprenons que les défis
auxquels nous faisons face sont partagés et que nous ne les
surmontons pas, nous en serons tous affectés.
Car l’expérience récente nous a appris que
lorsqu’un système financier s’affaiblit dans un pays, la
prospérité est affectée partout. Quand une nouvelle grippe
infecte un seul être humain, tous sont en danger. Quand une
nation cherche à obtenir l’arme nucléaire, le risque d’une
attaque nucléaire augmente pour toutes les nations. Quand des
extrémistes violents opèrent dans une chaîne de montagnes, des
gens sont en danger de l’autre côté de l’océan. Et quand des
innocents en Bosnie ou au Darfour sont massacrés, c’est une
tache sur notre conscience collective. Voilà ce que signifie
partager dans ce monde du XXIe siècle. Là est la responsabilité
que nous avons l’un envers l’autre en tant qu’êtres humains.
C’est une responsabilité difficile à
comprendre. Car l’histoire humaine a souvent été une suite de
nations et de tribus s’assujettissant les unes les autres pour
servir leurs intérêts propres. Or, dans cette ère nouvelle,
pareilles attitudes iraient à l’encontre du but recherché.
Compte tenu de notre interdépendance, tout ordre mondial qui
élèverait une nation ou un groupe au-dessus des autres échouera
inévitablement. Alors, quoi que nous pension du passé, nous ne
devons pas en être prisonniers. Nos problèmes doivent être
résolus par le partenariat, le progrès doit être partagé.
Cela ne veut pas dire qu’il faille ignorer
les sources de tension. En fait, cela signifie le contraire : il
faut regarder ces tensions en face. Et c’est dans cet esprit que
je vais maintenant parler, aussi clairement et simplement que
possible, de certaines questions dont je pense qu’il nous faudra
les affronter ensemble. La première question que nous devons
affronter est celle de la violence extrémiste sous toutes ses
formes. A Ankara, j’ai dit clairement que l’Amérique n’est pas
et ne sera jamais en guerre contre l’Islam. Néanmoins, nous
affronterons sans relâche la violence extrémiste qui menace
gravement notre sécurité. Car nous rejetons ce que les hommes de
toutes les fois rejettent : le meurtre d’innocents, hommes,
femmes et enfants. Et mon premier devoir de président est de
protéger le peuple américain.
La situation en Afghanistan met en lumière
les objectifs de l’Amérique et notre besoin de coopérer. Il y a
plus de sept ans, les Etats-Unis ont pourchassé al-Qaida et les
taliban avec un large soutien international. Nous n’y sommes pas
allés par choix mais par nécessité. Je sais que certains mettent
en doute ou justifient les événements du 11 septembre. Mais
soyons clairs : ce jour-là, al-Qaida a tué près de 3 000
personnes. Les victimes étaient des innocents, hommes, femmes
enfants, d’Amérique ou d’autres nations, qui n’avaient fait de
mal à personne. Et al-Qaida a choisi de les assassiner sans
pitié, a revendiqué ces crimes et déclare même sa détermination
à tuer sur une grande échelle. Il a des alliés dans de nombreux
pays et tente d’augmenter son influence. Il ne s’agit pas là
d’opinions dont on peut débattre, mais d’actes qu’il faut
traiter.
Ne vous y trompez pas : nous ne souhaitons
pas que nos troupes restent en Afghanistan. Nous ne cherchons
pas à y établir des bases militaires. Il est très douloureux
pour l’Amérique de perdre nos jeunes femmes et nos jeunes
hommes. Il est coûteux et difficile politiquement de poursuivre
ce conflit. Nous ramènerions avec plaisir chacun de nos soldats
à la maison si nous pouvions avoir la certitude qu’il n’y aura
pas d’extrémistes violents en Afghanistan et au Pakistan,
déterminés à tuer le plus d’Américains possible. Mais ce n’est
pas encore le cas.
C’est la raison pour laquelle nous sommes
membres d’une coalition de 46 pays. Et malgré les coûts,
l’engagement américain ne faiblira pas. Réellement, aucun
d’entre nous ne doit tolérer ces extrémistes. Ils ont tué dans
de nombreux pays. Ils ont tué des gens de différentes fois. Ils
ont tué des musulmans plus que d’autres. Leurs actes sont
inconciliables avec les droits des êtres humains, le progrès des
nations, et avec l’islam. Le Coran enseigne que quiconque tue un
innocent tue l’humanité tout entière, et que quiconque sauve une
vie sauve toute l’humanité. La foi tenace de plus d’un milliard
de gens est bien plus forte que la haine étroite de
quelques-uns. L’islam ne fait pas partie du problème dans le
combat contre la violence extrémiste, il a au contraire un rôle
important à jouer dans la promotion de la paix.
Nous savons aussi que la force militaire ne
va pas résoudre les problèmes en Afghanistan et au Pakistan.
C’est pourquoi nous comptons investir chaque année pendant cinq
ans 1,5 milliard de $ pour construire avec les Pakistanais des
écoles, des hôpitaux, des routes et des entreprises, et des
centaines de millions pour aider les personnes déplacées. Et
c’est pourquoi nous dépensons plus de 2,8 milliards de $ pour
aider les Afghans à développer leur économie et les services
dont les gens dépendent. Parlons de l’Irak. A la différence de
l’Afghanistan, l’Irak a été une guerre par choix qui a suscité
de fortes oppositions dans mon pays et dans le monde. Bien que
je pense que le peuple irakien se trouve en définitive bien
mieux sans la tyrannie de Sassam Hussein, je pense aussi que les
événements en Irak ont rappelé à l’Amérique la nécessité de la
démocratie et du consensus international pour résoudre nos
problèmes, chaque fois que cela est possible. Souvenons-nous des
paroles de Thomas Jefferson qui a dit : « J’espère que notre
sagesse grandira comme notre puissance et nous apprendra que
moins nous utilisons notre force, plus grande elle sera. »
Aujourd’hui, l’Amérique a une double
responsabilité : aider les Irakiens à bâtir un avenir meilleur -
et laisser l’Irak aux Irakiens. J’ai dit clairement au peuple
irakien que nous ne voulions aucune base, ne revendiquons aucun
territoire ou ressource. La souveraineté de l’Irak lui
appartient. C’est pourquoi j’ai ordonné le départ de nos
brigades combattantes en août prochain. C’est pourquoi nous
respecterons notre engagement auprès du gouvernement irakien
démocratiquement élu et retirerons les troupes de combat des
villes irakiennes dès juillet, et toutes nos troupes d’Irak en
2012. Nous aiderons l’Irak à entraîner ses forces de sécurité et
à développer son économie ; mais nous soutiendrons un Irak sûr
et uni en tant que partenaire, et jamais en tant que patron.
Enfin, de même que jamais l’Amérique ne
pourra tolérer la violence d’extrémistes, nous ne devons jamais
dévier de nos principes. Le 11 septembre a été un immense
traumatisme pour notre pays. La peur et la colère qu’il a
provoquées sont compréhensibles, mais dans certains cas, il nous
a conduits à agir en contradiction avec nos idéaux. Nous sommes
en train d’agir pour changer de direction. J’ai interdit sans
équivoque l’usage de la torture par les Etats-Unis, et j’ai
ordonné la fermeture de la prison de Guantanamo Bay au début de
l’année prochaine.
Ainsi, l’Amérique se défendra dans le respect
de la souveraineté des nations et de l’Etat de droit. Et nous le
ferons en partenariat avec des communautés musulmanes, menacées
elles aussi. Plus tôt les extrémistes seront isolés et mal vus
dans les communautés musulmanes et plus tôt nous serons en
sécurité.
La deuxième source de tension dont il nous
faut parler est la situation entre les Israéliens, les
Palestiniens et le monde arabe.
Les liens solides entre l’Amérique et Israël
sont bien connus. Cette relation est indestructible. Elle est
fondée sur des liens culturels et historiques, et sur la
conscience que l’aspiration à une patrie juive est enracinée
dans une histoire tragique qui ne peut pas être niée.
Partout dans le monde, le peuple juif a été
persécuté pendant des siècles, et l’antisémitisme en Europe a
culminé avec une catastrophe sans précédent. Demain, je vais
visiter Buchenwald, qui faisait partie d’un réseau de camps où
les Juifs étaient réduits à l’état d’esclaves, torturés, tués
par balles et gazés à mort par le IIIe Reich. Six millions de
juifs ont été tués, plus que la totalité de la population juive
d’Israël aujourd’hui. Nier ce fait est sans fondement, c’est de
l’ignorance et de la haine. Menacer Israël de destruction ou
répéter des stéréotypes ignobles sur les juifs est profondément
mal et ne sert qu’à rappeler aux Israéliens les plus douloureux
des souvenirs tout en empêchant la paix que les gens de cette
région méritent.
D’un autre côté, il est aussi indéniable que
le peuple palestinien - musulmans et chrétiens - a souffert dans
sa quête d’une patrie. Pendant plus de 60 ans, il a enduré les
douleurs du déracinement. Beaucoup attendent, dans des camps de
réfugiés en Cisjordanie, à Gaza et aux alentours, une vie de
paix et de sécurité qu’ils n’ont jamais pu mener. Ils subissent
les humiliations quotidiennes - grandes et petites - qui
accompagnent l’occupation. Alors, qu’il n’y ait aucun doute : la
situation du peuple palestinien est intolérable. L’Amérique ne
tournera pas le dos aux aspirations légitimes des Palestiniens à
la dignité et à un Etat à eux.
Pendant des dizaines années, il y a eu une
impasse : deux peuples aux aspirations légitimes, chacun avec
son histoire douloureuse qui fait fuir tout compromis. Il est
facile de pointer du doigt les responsabilités - pour les
Palestiniens, pointer les migrations provoquées par la fondation
d’Israël, pour les Israéliens de pointer la constante hostilité
et les attaques qu’ils ont subies dans leur histoire, depuis
l’intérieur de leurs frontières aussi bien que du dehors. Mais
si nous ne considérons ce conflit que d’un côté, noue ne verrons
pas la vérité : la seule solution pour répondre aux aspirations
des deux côtés passe par deux Etats, où Israéliens et
Palestiniens vivront chacun en paix et en sécurité. Il y va de
l’intérêt d’Israël, de la Palestine, de l’Amérique et du monde.
C’est pourquoi j’ai l’intention de rechercher personnellement
cette solution, avec toute la patience que la tâche requiert.
Les obligations que les parties ont contractées dans le cadre de
la feuille de route sont claires. Pour que la paix advienne, il
est temps pour elles - et pour nous tous - de prendre nos
responsabilités.
Les Palestiniens doivent renoncer à la
violence. La résistance par la violence et le meurtre est
mauvaise et ne marche pas. Pendant des siècles, les Noirs
d’Amérique ont subi le fouet pour les esclaves et l’humiliation
de la ségrégation. Mais ce n’est pas la violence qui a conquis
l’égalité et la plénitude de leurs droits. C’est par une
insistance pacifique et déterminée sur les principes au centre
de la fondation de l’Amérique. La même histoire peut être dite
par des peuples d’Afrique du Sud et d’Asie du Sud-Est, d’Europe
de l’Est ou d’Indonésie. Cette histoire a une vérité toute
simple : la violence est une impasse. Ce n’est ni un signe de
courage ni un signe de force que de tirer des roquettes sur des
enfants endormis ou de faire sauter de vieilles femmes dans un
autobus. Ce n’est pas ainsi qu’on revendique une autorité
morale, c’est ainsi qu’on se dépouille de cette autorité morale.
Il est maintenant temps pour les Palestiniens
de se concentrer sur ce qu’ils peuvent construire. L’Autorité
palestinienne doit développer sa capacité à gouverner, avec des
institutions qui répondent aux besoins de son peuple. Le Hamas a
du soutien chez certains Palestiniens, mais il a lui aussi des
responsabilités. Pour jouer un rôle et répondre aux aspirations
des Palestiniens, et unifier le peuple palestinien, le Hamas
doit mettre fin à la violence, reconnaître les accords passés et
reconnaître le droit d’Israël à l’existence.
Dans le même temps, les Israéliens doivent
reconnaître que, tout comme le droit d’Israël à exister ne peut
pas être nié, celui de la Palestine ne peut pas l’être non plus.
Les Etats-Unis n’acceptent pas la légitimité de la continuation
de la colonisation. Ces constructions violent les accords
précédents et sapent les efforts consentis pour parvenir à la
paix. Il est temps que ces colonies cessent.
Israël doit aussi respecter ses engagements
et assurer aux Palestiniens la possibilité de vivre, travailler
et développer leur société. Et, tout comme elle dévaste les
familles palestiniennes, la crise humanitaire qui continue à
Gaza ne sert pas la sécurité d’Israël, pas plus que l’absence
continue de perspectives en Cisjordanie. Le progrès de la vie
quotidienne des Palestiniens doit faire partie du chemin vers la
paix ; et Israël doit prendre des mesures concrètes pour
permettre ce progrès.
Enfin, les pays arabes doivent reconnaître
que l’Initiative de paix arabe a constitué un début important,
mais non la fin de leurs responsabilités. Le conflit
israélo-arabe ne doit plus être utilisé pour détourner les
peuples des nations arabes d’autres problèmes. Au lieu de cela,
il doit être un moteur pour agir et aider le peuple palestinien
à développer les institutions qui feront vivre leur Etat ;
reconnaître la légitimité d’Israël ; et choisir le progrès
plutôt qu’une obsession mortifère du passé.
L’Amérique accordera sa politique avec ceux
qui recherchent la pais, et dira en public ce qu’elle dit en
privé, aux Israéliens, aux Palestiniens et aux Arabes. Nous ne
pouvons pas imposer la paix. Mais en privé, de nombreux
musulmans reconnaissent qu’Israël ne disparaîtra pas. De même,
de nombreux Israéliens reconnaissent la nécessité d’un Etat
palestinien. Il est temps pour nous d’agir sur ce que tout le
monde sait être vrai. Trop de larmes et de sang ont été versés.
Nous avons tous une responsabilité : celle d’œuvrer au jour où
les mères israéliennes et palestiniens pourront voir leurs
enfants grandir sans peur ; où la terre sainte des trois grandes
religions sera l’endroit de paix que Dieu avait pensé ; où
Jérusalem verra cohabiter dans la sécurité et la durée juifs,
musulmans et chrétiens et sera un endroit où tous les enfants
d’Abraham se mêleront pacifiquement, comme dans l’histoire d’Isra,
quand Moïse, Jésus et Mahomet (la paix soir eux) se sont joints
pour prier ensemble.
La troisième source de tension relève de
notre intérêt commun dans les droits et les devoirs des nations
au sujet des armes nucléaires. Cette question est une source de
tension entre les Etats-Unis et la République islamique d’Iran.
Pendant des années, l’Iran s’est défini en partie par son
opposition à mon pays, et il est vrai qu’il y a entre nous une
histoire tumultueuse. Au milieu de la Guerre Froide, les
Etats-Unis ont joué un rôle dans le renversement d’un
gouvernement iranien démocratiquement élu. Depuis la révolution
islamique, l’Iran a joué un rôle dans des actes de prises
d’otages et de violences contre des Américains, militaires et
civils. L’histoire est connue. Plutôt que de demeurer piégé dans
le passé, j’ai dit clairement au peuple et aux dirigeants
iraniens que mon pays est prêt à aller de l’avant. La question,
aujourd’hui, n’est pas de savoir contre quoi est l’Iran, mais
quel avenir il veut bâtir.
Il sera difficile de surmonter des décennies
de méfiance, mais nous agirons avec courage, rectitude et
résolution. Il y aura de nombreuses questions à discuter entre
nos deux pays, et nous sommes prêts à aller de l’avant sans
conditions préalables, sur la base d’un respect mutuel. Mais il
est clair pour tout le monde que lorsqu’il s’agit d’armes
nucléaires, nous atteignons un point décisif. Il ne s’agit plus
simplement des intérêts américains, mais d’empêcher une course à
l’arme nucléaire au Moyen-Orient qui pourrait mener cette région
et le monde sur une voie extraordinairement dangereuse.
Je comprends ceux qui protestent contre le
fait que certains pays disposent d’armes que d’autres n’ont pas.
Aucune nation ne doit choisir quelles nations possèdent l’arme
nucléaire. C’est pourquoi j’ai réaffirmé fortement l’engagement
des Etats-Unis dans la recherche d’un monde sans armes
nucléaires. Et toute nation - y compris l’Iran - doit avoir le
droit d’accéder à la puissance nucléaire pacifique si elle
respecte ses obligations dans le cadre du traité de
non-prolifération. Cet engagement est au cœur du traité. Seuls
ceux qui le respectent doivent y avoir droit. Et j’espère que
tous les pays de la région pourront partager cet objectif.
Quatrième question que j’aborderai : la
démocratie.
Je sais qu’il y a eu des controverses sur la
promotion de la démocratie, pour une grande part en relation
avec la guerre en Irak. Mais je serai très clair : aucune nation
ne peut imposer à une autre un système de gouvernement. Mais
cela ne minore pas mon engagement envers les gouvernements qui
reflètent la volonté de leur peuple. Chaque nation fait vivre ce
principe à sa manière, enracinée dans ses traditions. L’Amérique
ne prétend pas savoir ce qui est bon pour tout le monde. Mais je
pense, sans aucune concession possible, que les gens souhaitent
certaines choses : la possibilité de donner son avis sur la
façon dont on est gouverné ; la confiance en l’Etat de droit et
une administration de la justice égale pour tous ; un
gouvernement transparent qui ne vole pas son peuple ; la liberté
de choisir son style de vie. Ce ne sont pas seulement des idées
américaines mais des droits de l’homme, et c’est pourquoi nous
les soutiendrons partout.
Il n’existe pas de ligne droite pour réaliser
cette promesse. Mais cela au moins est certain : les
gouvernements qui protègent ces droits sont finalement plus
stables, plus sûrs et réussissent mieux. La répression des idées
ne réussit jamais à les faire disparaître. L’Amérique respecte
le droit de toutes les voix pacifiques et respectueuses de la
loi à se faire entendre partout dans le monde, même si nous
sommes en désaccord avec elles. Et nous ferons bon accueil à
tout gouvernement élu et pacifique, s’il gouverne en respectant
son peuple.
Ce dernier point est important car certains
ne défendent la démocratie que lorsqu’ils n’ont pas le pouvoir.
Une fois au pouvoir, ils répriment impitoyablement les droits
des autres. Quel que soit l’endroit du monde, le gouvernement du
peuple et par le peuple implique des règles simples pour ceux
qui exercent le pouvoir : il faut l’exercer par le consentement
et non par la coercition, respecter les droits des minorités,
placer les intérêts du peuple et les processus légitimes du
processus politique au-dessus de votre parti. Sans ces
ingrédients, les seules élections ne font pas une vraie
démocratie.
Cinquième question dont je parlerai : la
liberté religieuse.
L’islam a une tradition de tolérance fière
d’elle-même. Nous le voyons dans l’histoire de l’Andalousie et
de Cordoue. Je l’ai vu moi-même enfant en Indonésie, où des
prêtres chrétiens pratiquaient leur religion librement dans un
pays dont l’immense majorité est musulmane. C’est l’esprit dont
nous avons besoin aujourd’hui. Dans tous les pays, les gens
doivent être libres de choisir et de vivre leur foi sur la base
de la persuasion de l’esprit, du cœur et de l’âme. Cette
tolérance est essentielle pour la religion, mais elle est
menacée de différentes manières.
Chez certains musulmans, il existe une
tendance inquiétante à mesurer sa foi par le rejet de celle
d’autrui. La richesse de la diversité religieuse doit être
préservée, que ce soit pour les maronites au Liban ou pour les
coptes en Egypte. Les lignes de fracture doivent être fermées
aussi chez les musulmans, car les divisions entre sunnites et
chiites ont provoqué des violences tragiques, en particulier en
Irak.
La liberté religieuse est capitale pour
permettre aux peuples de vivre ensemble. Il nous faut toujours
examiner les façons de la protéger. Pas exemple, aux Etats-Unis,
les règles qui régissent les dons caritatifs ont rendu plus
difficile pour les musulmans la pratique de leurs obligations
religieuses. C’est pourquoi je me suis engagé à travailler avec
les musulmans américains pour garantir qu’ils puissent exercer
la zakat.
De même, il est important que les pays
occidentaux évitent d’empêcher leurs citoyens musulmans de
pratiquer leur religion comme ils l’entendent - par exemple en
dictant la manière dont une musulmane doit s’habiller. On ne
peut pas déguiser l’hostilité à l’égard d’une religion sous le
couvert du libéralisme.
La foi doit nous réunir. C’est pourquoi nous
avons mis en route des projets d’offices communs qui réunissent
chrétiens, musulmans et juifs. C’est pourquoi nous saluons des
efforts comme ceux du roi Abdallah d’Arabie saoudite pour le
dialogue interreligieux ou des dirigeants turcs pour l’Alliance
des civilisations. Partout dans le monde, nous pouvons
transformer le dialogue en offices communs, de façon que les
ponts entre les peuples mènent à l’action, que ce soit pour
combattre la malaria en Afrique ou pour apporter du secours
après une catastrophe naturel.
Sixième question : les droits des femmes.
Je sais qu’il y a un débat sur cette
question. Je rejette l’opinion de certains occidentaux pour qui
une femme qui choisit de couvrir sa chevelure est d’une certaine
façon moins égale, mais je crois aussi qu’une femme à qui l’on
refuse l’éducation se voit dénier ses droits. Et ce n’est pas
par hasard si les pays où les femmes ont accès à une éducation
de haut niveau ont de bien plus grandes chances de prospérer.
Je serai clair sur ce point : la question de
l’égalité des femmes n’a pas à être un problème pour l’Islam. En
Turquie, au Pakistan, au Bangladesh et en Indonésie, nous avons
vu des pays à majorité musulmane élire des femmes à leur tête.
Dans le même temps, la lutte pour l’égalité des femmes continue
dans de nombreux aspects de la société américaine, et un peu
partout dans le monde.
Nos filles peuvent contribuer à la société
autant que nos fils, et notre prospérité commune progressera et
permettant à toute l’humanité - hommes et femmes - d’atteindre
leur potentiel. Je ne pense pas que les femmes doivent
nécessairement faire les mêmes choix que les hommes pour être
leurs égales, et je respecte ces femmes qui choisissent de mener
leur vie dans des rôles traditionnels. Mais cela doit être leur
choix. C’est pourquoi les Etats-Unis coopéreront avec tout pays
à majorité musulmane pour soutenir l’alphabétisation des filles
et aider les jeunes femmes à chercher un emploi par le
micro-crédit qui aide les gens à réaliser leurs rêves.
Enfin, je parlerai de développement
économique et de perspectives.
Je sais que pour beaucoup, la mondialisation
a deux visages. L’Internet et la télévision peuvent convoyer
connaissances et information, mais sexualité offensante et
violence illimitée. Le commerce peut apporter de nouvelles
richesses et de nouvelles perspectives, mais aussi d’énormes
bouleversements. Dans toutes les nations, y compris la mienne,
ce changement peut s’accompagner de craintes. Crainte qu’à cause
de la modernité, nous perdions le contrôle sur nos choix
économiques, notre politique et, plus important encore, notre
identité - les choses auxquelles nous tenons le plus, nos
familles, notre tradition, notre foi.
Mais je sais aussi que le progrès humain ne
se refuse pas. Il n’y a pas nécessairement de contradiction
entre développement et tradition. Des pays comme le Japon et la
Corée du Sud ont développé leur économie tout en maintenant une
culture bien distincte. Cela est également vrai pour les progrès
étonnants accomplis dans des pays à majorité musulmane, de Dubaï
à Kuala Lumpur. Dans les temps anciens comme à notre époque, des
communautés musulmanes ont été à l’avant-garde de l’innovation
et du développement.
Cela est important parce qu’aucune stratégie
de développement ne peut reposer uniquement sur ce qui vient de
soi-même, et ne peut pas non plus se poursuivre quand de jeunes
gens sont au chômage. De nombreux pays du Golfe ont bénéficié
d’importantes richesses grâce au pétrole, et certains se
concentrent aujourd’hui sur un développement plus large. Mais
nous devons tous reconnaître que l’éducation et l’innovation
seront la monnaie du XXIe siècle. Or, dans trop de communautés
musulmanes, il y a eu sous-investissement dans ces secteurs. Je
donne beaucoup d’importance à ces investissements dans mon pays.
Alors que, dans le passé, l’Amérique s’est beaucoup souciée du
pétrole et du gaz provenant de cette partie du monde, nous
recherchons aujourd’hui un engagement plus large.
Sur l’éducation, nous développerons des
programmes d’échanges et augmenterons les bourses, comme celle
qui a fait venir mon père en Amérique, tout en encourageant
davantage d’Américains à aller étudier dans des pays musulmans.
Nous accueillerons les étudiants musulmans prometteurs dans des
internats américains, investirons dans l’enseignement en ligne
pour les enseignants et les enfants partout dans le monde, et
créerons un nouveau réseau en ligne, de sorte qu’un adolescent
du Kansas pourra communiquer instantanément avec un adolescent
du Caire.
Sur le développement économique, nous
créerons un nouveau corps de volontaires entrepreneurs pour
monter des partenariats avec leurs homologues de pays à majorité
musulmane. Et nous accueillerons cette année un sommet sur
l’entreprenariat pour identifier les moyens d’approfondir les
liens entre chefs d’entreprise, fondations et entrepreneurs
sociaux aux Etats-Unis et dans les pays musulmans.
Sur la science et la technologie, nous
lancerons un nouveau fonds de soutien au développement
technologique dans les pays à majorité musulmane, et aiderons à
diffuser les idées sur les marchés afin qu’elles puissent créer
des emplois. Nous ouvrirons des pôles d’excellence en Afrique,
au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est. Nous nommerons de
nouveaux émissaires de la science qui collaboreront à des
programmes destinés à développer de nouvelles sources d’énergie,
créer des emplois écologiques, numériser des enregistrements,
purifier l’eau et faire pousser de nouvelles récoltes. Et
aujourd’hui, j’annonce un nouvel effort mondial avec
l’Organisation de la Conférence islamique pour éradiquer la
polio. Nous développerons également des partenariats avec des
pays musulmans pour promouvoir la santé des enfants et des
mères.
Tout cela doit s’effectuer en partenariat.
Les Américains sont prêts à se joindre aux civils et aux
gouvernements, aux organisations communautaires et aux leaders
religieux dans les pays du monde entier pour aider nos peuples à
bâtir une vie meilleure. Les choses que j’ai décrites ne seront
pas faciles à, réaliser. Mais il est de notre responsabilité de
joindre nos efforts au nom du monde que nous voulons - un monde
où les extrémistes ne menacent plus nos peuples, où les soldats
américains sont rentrés chez eux ; un monde où Israéliens et
Palestiniens sont chacun en sécurité dans leur Etat, où
l’énergie nucléaire n’est utilisée qu’à des fins pacifiques ; un
monde où les gouvernements sont au service de leurs citoyens et
où tous les droits des enfants de Dieu sont respectés. Ce sont
des intérêts qui nous sont communs. C’est le monde que nous
voulons. Mais nous ne pourrons y arriver qu’ensemble.
Je sais que beaucoup - musulmans ou non -
doutent de notre capacité à mettre en œuvre ce niveau
commencement. Certains veulent attiser les flammes de la
division et se mettre en travers de la voie du progrès. Certains
disent que l’effort n’en vaut pas la peine, que nous sommes
condamnés au désaccord et que les civilisations sont condamnées
à s’entrechoquer. Bien plus encore sont tout simplement
sceptiques sur le fait qu’un réel changement puisse avoir lieu.
Il y a tant de peur, tant de méfiance. Mais si nous choisissons
d’être prisonniers du passé, nous n’avancerons jamais. Je
souhaite particulièrement dire ceci aux jeunes gens de toutes
les fois, dans tous les pays : vous, plus que quiconque, avez la
capacité de refaire ce monde.
Chacun d’entre nous partage ce monde pour une
brève période. La question est de savoir si nous passons ce
temps à nous concentrer sur ce qui nous divise, ou si nous nous
engageons à faire un effort - un effort soutenu - pour trouver
des points de convergence, pour se concentrer sur l’avenir que
nous souhaitons pour nos enfants et pour respecter la dignité de
tous les êtres humains.
Il est plus facile de commencer des guerres
que d’y mettre fin. Il est plus facile de blâmer les autres
plutôt que de regarder à l’intérieur de soi, de voir ce qu’il y
a de différent chez quelqu’un plutôt que de trouver ce que nous
avons en commun. Mais nous devons choisir la voie juste et non
la voie facile. Il y aussi au cœur de chaque religion une
règle : nous agissons envers autrui comme nous souhaitons qu’il
agisse envers nous. Cette vérité transcende les nations et les
peuple et elle n’est pas nouvelle. Elle n’est ni noire, ni
blanche ni brune, elle n’est ni chrétienne, ni musulmane ni
juive. C’est une idée qui a battu au berceau de la civilisation,
et qui bat toujours dans le cœur de milliards de gens. C’est la
foi en l’autre, et c’est ce qui m’amène ici aujourd’hui.
Nous avons le pouvoir de faire le monde que
nus voulons, mais seulement si nous avons le courage d’un
nouveau commencement, en gardant à l‘esprit ce qui a été écrit.
Le Coran nous dit : « Oh, humanité ! Nous
t’avons créée mâle et femelle, et nous t’avons dispersée en
nations et tribus afin que vous puissiez vous connaître. »
Le Talmud nous dit : « Toute la Torah n’a
pour but que de promouvoir la paix. »
La Bible nous dit : « Bénis soient les
bâtisseurs de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. »
Les peuples du monde peuvent vivre ensemble
en paix. Nous savons que c’est la vision de Dieu. Maintenant,
cela doit être notre travail, ici sur terre. Merci. Et que la
paix soit sur vous.